Après avoir passé le cap de la présentation, je passe par ici pour parler un peu plus en détail de ma situation propre et de mes interrogations/réflexions. Pour reposer un peu le contexte, je suis une femme de 27 ans, en couple depuis 3 ans avec un homme dont je suis particulièrement amoureuse. De ce côté là, pas de doutes, tout va très bien (pour moi).
Néanmoins, il y a un "hic" ou, en tout cas, quelque chose qui fait souffrir mon compagnon. Et bien entendu, sa souffrance ne me laisse pas indifférente. Nous communiquons beaucoup, notamment autour de ce dont nous avons besoin, ce qui est un plus... mais nous en sommes arrivés à un point où la communication est compliquée car je ne sais plus poser des mots sur mes propres ressentis. Ce hic se situe donc au niveau de la sexualité, puisque ça doit faire maintenant environ un an et demi que nous n'avons plus de vie sexuelle, ou de manière très très ponctuelle lorsque mentalement je sens que là, okay, ça ne me dérangera pas. Enfin, en vérité, nous avons surtout eu une vie sexuelle pendant les 6/8 premiers mois de notre relation et ça s'est progressivement espacé, jusqu'à disparaître. Par contre ça ne me manque à aucun moment, et ce depuis le début de la relation. Que l'ont ait ou non des relations sexuelles m'indiffère, et ça m'arrange même pas mal quand nous n'en avons pas pendant une longue période.
Pour revenir un peu en arrière, j'ai une vie sexuelle active depuis mes 13 ans. J'ai toujours été aussi bien attirée par les hommes que par les femmes, avec une plus forte tendance à fantasmer et à me projeter avec des femmes. J'ai commencé ma vie sexuelle pour faire plaisir à ma partenaire de l'époque qui était un peu plus âgée que moi. Je précise quand même qu'elle ne m'a jamais forcée à faire quoi que ce soit. J'étais curieuse de tout ça, au moins au début et pendant quelques mois, j'appréciais même ces moments intimes jusqu'à finir par m'en détacher complètement et ne plus en avoir envie et donc, finalement, d'en arriver à me forcer pour faire plaisir à l'autre. Ce schéma s'est par la suite répété pour l'intégralité de mes relations. En faisant quelques recherches, je me reconnais dans la définition de la fraysexualité (il me semble que c'est ça), avec une attirance sexuelle en début de relation qui s'estompe lorsque j'apprends à connaître la personne et lorsque la relation se stabilise dans le temps. Mais je ne suis pas très sensibilisée à l'asexualité, et du coup je ne sais pas du tout si c'est un terme qui est viable ou non, ni même s'il fait réellement partie de l'asexualité.
Sans grande surprise, donc, ça s'est répété également dans ma relation actuelle, avec une forte activité sexuelle en début de relation, pour en arriver progressivement à ce que je ne ressente tout simplement plus ni envie, ni désir, voir même que les moments propices à des rapprochements intimes me tendent véritablement physiquement et où le désir ressenti chez mon compagnon me met extrêmement mal à l'aise. Je me masturbe, plus ou moins régulièrement, mais je ne me projette plus du tout dans une relation sexuelle avec mon compagnon. Je n'ai d'ailleurs pas vraiment de projections vis à vis de qui que ce soit, homme ou femme. Je suis bien dans ma relation telle qu'elle est actuellement, et le plus difficile est finalement l'impact que ça peut avoir sur mon compagnon. Et j'en suis arrivée à me poser deux questions :
Premièrement, qu'est-ce qui me permet de me définir comme asexuelle ou non ? J'ai toujours eu besoin de me définir, jusque là je pensais être tout simplement bisexuelle. Mais au final, si mon schéma d'attirance sexuelle en début de relation qui disparait au cours de la relation se répète, c'est qu'il doit bien y avoir une explication.
Deuxièmement, comment réussir à poser les mots corrects avec mon compagnon ? Et surtout, comment réussir à poser avec lui le fait que "non, ce n'est pas lui" et que ça ne m'empêche pas d'être amoureuse et de me projeter dans un avenir à deux ? S'il en souffre à ce point, n'est-ce pas égoïste de lui imposer mon mode de fonctionnement ? Mais dans le cas inverse, n'est-ce pas malsain de me forcer à faire quelque chose que je n'ai pas du tout envie de faire ?
Je serai intéressée d'avoir quelques avis ou des pistes de réflexion sur tout ça car, je dois bien l'avouer, je suis finalement un peu perdue. Je ne sais plus comment me définir, comment décrire ce que je veux et ne veux pas dans l'intimité, et je ne veux pas non plus être à l'origine d'un mal-être chez la personne que j'aime.
Et merci à celleux qui ont pris le temps de me lire jusque là !
S'il parvient à être convaincu que tu l'aimes, normalement, il se sentira en confiance et acceptera plus facilement de se passer de sexe. Après, est-ce qu'il faut vraiment ne jamais se forcer, je n'en suis pas forcément convaincu, les compromis font partie de n'importe quelle vie de couple. Il faut juste que ce soit acceptable, et que votre amour mutuel vous permette de l'accepter !
