La corse et surtout La nouvelle calédonie et l'île de la réunion aussi pourquoi conquérir ces terres et en faire une propriété ?
Alors non, l’île de la Réunion n’est pas une conquête coloniale. Les premiers habitants permanents sont des français.
La Corse, c’est encore une toute autre histoire, il n’y a pas de vraie politique de colonisation du moins sous le joug français (c’est pas l’Irlande) et elle a été plus ou moins échangée entre Génois et Français.
pouvoir d'achat = consommer encore plus et faire perpétuer le système encore plus de façon égoïste
Pas forcément. Tout dépend comment tu augmentes le pouvoir d’achat, et à quel niveau. Par exemple, c’est tout bête mais c’est quelque chose qu’on peut facilement imaginer :
- J’augmente le SMIC de 20€, c’est pas énorme, les gens au SMIC vont les utiliser pour acheter plus de petits produits et nécessités de basse qualité. Car ils ne ressentent pas de « sécurité économique ». Donc import de Chine, déficit de la balance commerciale, c’est négatif pour l’écologie.
- J’augmente le SMIC de « façon suffisante » (ou l’augmentation se fait par une monnaie à usage local/français). Les gens se sentent davantage en sécurité économique, donc ils vont pouvoir acheter de la qualité et soutenir le local. Moins d’import, moins de déficit, moins de transport, et donc bon point pour l’écologie.
Même Hitler était un bisounours à côté du système car lui même était victime du système
Non, certainement pas. Ni un « bisounours » (pour quelqu’un qui critique le « système », tu utilises un de ces mots favoris ^^), ni une victime de système.
C'est justement le fait que les GJ aient maintenant un "programme", semblable en tout point à celui d'un parti politique lambda, que j'assimile à de la manipulation opportuniste.
Ils n’ont pas de programme. Il y a des revendications, de natures très diverses, issues de cahiers de doléances. Les points les plus rassembleurs (comme le fameux RIC) apparaissent comme des facteurs d’unification. Mais il n’y a pas de programme, pas de représentants fixes, pas de parti.
D’ailleurs, le jour où les GJ deviennent un parti, ça sera très certainement le début de la fin. Et je pense que c’est la stratégie du gouvernement. Il y a une volonté du gouvernement de créer des figures claires, des têtes pour pouvoir ensuite couper cette hydre de Lerne. Je pense que le gouvernement cherche à créer en Drouet typiquement un leader en l’arrêtant. C'est le principe du martyr. Ça n'a vraiment rien de nouveau. Sous l'Ancien Régime, un Drouet opportuniste finit ministre.
Ce gouvernement a obtenu le pouvoir légalement, démocratiquement, alors que les GJ ont obtenu leur pouvoir par la force. Ils n'ont aucune légitimité.
Aucune légitimité institutionnelle, c’est vrai. En France, sous la Ve République, si 99% des français se soulèvent sans le cadre des partis et des corps intermédiaires, ils n’ont aucune légitimité. Par contre, un président élu par 18,19% des français (je compte les votes blancs et je lui laisse les votes utiles) a toute légitimité de réprimer ces possibles 99%.
Le gouvernement n’a jamais représenté au mieux que 18,19% des français, mais s’arroge le droit de régner sur toute la population. Après tout quoi de plus normal, la Ve République arrive suite à un coup d’Etat, elle n’a jamais eu l’intention d’être l’émanation de la volonté du peuple.
Quant à la légitimité des GJ, ce n’est pas le même genre de légitimité. Ils ne sont pas au pouvoir et n’ont pour l’instant rien obtenu (si, quelques réformes reportées à plus tard et des accélérations de réformes). Leur légitimité n’est pas démocratique, leur légitimité n’a de sens qu’en ce que leur révolte est représentative d’au moins une fraction du peuple. Autrement dit, ils ne veulent pas être légitimes pour régner, ils veulent se faire entendre. Comme dans toutes les révoltes et manifestations.
Il est normal, selon moi, de taxer les utilisateurs des polluants, quels qu'ils soient.
D’accord, à condition de taxer à part égale de pollution. Cette taxe fait peser un poids très lourd sur le portefeuille des ruraux pauvres, alors que quelqu’un de riche, rural ou pas, ne la subira absolument pas. Parce que lui, il pourra se permettre de polluer au diesel, ou qu’il sera passé à l’essence (et donc plus de rejets de CO2 apparemment). D'ailleurs, mes parents et moi sommes passés à l'essence, parce que j'ai vu arriver ces taxes.
Et l’ultrariche, il pourra prendre son jet privé, son yacht, parce que cette taxe ne concerne pas ces pétroles-là. De mêmes pour les entreprises qui fabriquent le plastique. Non, cette taxe touche le diesel, c’est-à-dire les véhicules individuels des français moyens et pauvres (je ne reviens pas sur l’histoire du diesel en France).
L'origine du mouvement, sa fondation, est donc, selon moi, égocentrique (le refus de payer une taxe sur la pollution).
Historiquement, j'y vois le refus de payer une taxe considérée comme socialement injuste et sans vertu dans la lutte contre le réchauffement climatique. Encore une fois, je me place d’un point de vue neutre, je ne suis pas GJ, je lis simplement la pétition. Depuis le début, le gouvernement est accusé de greenwashing, de faire une taxe sans proposer d’alternative au diesel, taxe qui sert essentiellement à financer non pas l’écologie mais à compenser la baisse d’autres impôts.
Et oui, la violence engendre la violence...
Il y a plusieurs types de violence. La violence de situation dont on a parlé bien plus haut (donc je ne reviens pas dessus, au pire écoutez n’importe quel historien des luttes, grand activiste, même L’abbé Pierre en parle), la violence des casseurs, la violence de la police.
La violence des casseurs ou des individus qu’ils soient membres ou non d’un mouvement… n’a aucune incidence sur les revendications du mouvement. Si demain il y avait des attentats pour l’écologie, il n’en resterait pas moins que l’écologie est une cause noble. La violence ne décrédibilise pas les idées, elle ne décrédibilise pas non plus un mouvement, elle en alterne (voire décrédibilise) l’image seulement. Et nous sommes complètement dans une guerre de l’image.
Par contre, le jour où des décisions au sein d’un mouvement prennent une nature violente, là, oui, le mouvement (mais pas forcément ses idées) en est durablement touché. Et là, c’est l’occasion rêvé pour la répression d’être implacable. Un exemple français, c’est la Commune de 1871. Lorsque l’ordre venu d’en haut des insurgés d’exécuter une poignée va servir de justification de la part de la future IIIe République pour mettre Paris à feu et à sang.
C’est là qu’on en arrive à la violence policière. C’est exactement la même. Un ordre est donné d’en haut. L’Etat est donc responsable de chaque victime et même de chaque manœuvre visant à créer la violence. Le virage répressif pris par le gouvernement, l’usage d’armes à "létalité réduite", le principe de nasse visant à asphyxier les manifestants, les menaces corporelles et les atteintes à l’honneur sont des déclencheurs et de la violence policière (avec les nouveaux ordres et les nouvelles armes) et de la violence des civils (loi du Talion).
Le boxeur de la semaine dernière a agi, selon les témoins et de son propre aveu, par la loi du Talion, une manifestante se fait matraquer, alors il a craqué et cogné. Macron puis Benjamin Griveaux appellent à être « plus radicaux dans les méthodes » de répressions du gouvernement, ce dernier se retrouve avec sa porte enfoncée.
Petit débat que j'ai eu avec un collège historien qui justifiait les tirs tendus et les grenades explosives par le monopole de la violence de l'Etat. Concept fameux né (sous d'autres noms) à l'époque de l'influence du tacitisme en France, avec des idées aussi joyeuses que "secret d'Etat", "criminel d'Etat", "prison d'Etat". Le monopole de la violence de l'Etat a pour but de justifier la peine de mort et autres joyeusetés. C'est toujours amusant de voir que dans les trente dernières années, on a justifié le monopole de la violence de l'Etat par la peur d'un peuple qui, s'il arrivait au pouvoir, voudrait avant tout rétablir la peine de mort. L'ironie de l'histoire ^^
On en parle plus trop maintenant, la nouvelle peur c'est la fin du mariage pour tous.
Piouf, c'était long
Voilà. Il s’agit d’une simple analyse. Je ne prends pas parti. Même si je suis pour certaines revendications des GJ et certains principes, je reste détaché du mouvement et critique. Je ne cautionne pas la violence, je l’étudie et la comprends. Je ne l’excuse pas. Ni la violence exacerbée de l’Etat qui a encore fait des gueules cassées ce samedi, ni la violence de colère et de retaliation des GJ, dont BFMTV s’attriste de la baisse, ni la violence opportuniste des casseurs, de certaines forces de l’ordre ou de personnes potentiellement déguisées en forces de l’ordre.