Les femmes se soulevèrent et progressivement, on ne leur coupait plus que l'avant bras. La lutte ne s'arrêta pas là, et gagna le soutien d'une petite minorité d'hommes. Désormais le rituel qui était infligé aux femmes consistait à ne leur couper que la main.
Mais le combat pour l'égalité semblait stagner, même l'on craignait un recul. Il arrivait de temps en temps que le patriarche coupe bien au dessus du poignet de quelques femmes, en représailles à la contestation.
Dans le même temps circulait une légende autour de la fille du patriarche, comme quoi elle aurait coupé la main à de rares hommes. Impensable, comment une frêle fille pourrait prendre le dessus sur un homme ? Et ce n'est pas ce quidam qui camoufle toujours sa main sous sa manche ou dans une poche qui dira le contraire.
Un jour, un jeune homme à qui l'on avait pas encore coupé le petit doigt tenta de se soustraire au rituel mais n'y parvenue pas. Il cria au moment où il fut sectionné, c'était la risée du village. Un jour plus tôt, une jeune femme avait elle réussi à se soustraire au rituel et était désormais une figure emblématique du combat contre les méfaits du patriarche. Cette dernière était la seule à ne pas se moqué du jeune homme. Elle le convainquit de rejoindre la lutte à ses côtés.
Une nuit, la fille du patriarche aborda le jeune homme en lui offrant un verre d'eau claire. Le garçon naïf la remercia et quelques minutes plus tard il commençait déjà à somnoler. Dans la nuit la jeune femme profita de son sommeil pour lui couper la main. A son réveil le jeune homme ne compris pas tout de suite, mais une marque de sang l'alerta. Sous le choc, il rassembla les pièces du pulze, pour finalement comprendre que la fille du patriarche l'avait dupé pour l'amputer. Il ne parvenait pas à en vouloir personnellement à son agresseuse, non, sa rancœur était plus diffuse au système tout entier.
Il alla se confier à son amie, cette dernière rapporta les faits à ses sœurs mais fut très mal accueillie. De son côté, le jeune homme essaya de calmer le jeu, en précisant qu'effectivement comme le disait ses interlocutrices, et bien qu'étant convaincu ne pas être le seul cas, cela restait effectivement que très marginal par rapport à l'injustice récurrente qui les frappait elles. Mais il dû tout de même partir sous les insultes. Toutefois il n'abandonna la lutte auprès de sa jeune mentor égalitariste.
La réaction des sœurs s'expliquait du fait que d'autres hommes, opposants au mouvement, avait sournoisement instrumentalisé la légende autour de la fille du patriarche. Pour diaboliser les intentions de la lutte pour l'égalité, ces fourbes insinuaient que l'objectif réel des femmes était que tous se fassent couper la main... un mensonge éhonté pour conserver leur privilège.
Malgré tout, commençait à émerger chez une part de plus en plus cosmopolite de la population, la question suivante :
Devait on :
- équitablement couper le petit doigt des hommes et des femmes
ou
- arrêter ces deux rituels complètement glauque