Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

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Sleepless Knight
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Sleepless Knight »

Moi aussi j'ai peur des dérives de reconnaître le désir sexuel comme une besoin ou alors même un droit à quelconque interaction humaine.

Mais je pense que pour les handicapés (tétraplégique par exemple), c'est même plus question de frustration sexuelle. Il n'y a pas de frustration capillaire innée, mais je pense que se retrouver incapable de se coiffer tout seul comme le reste de la population général peut être source d'une infini frustration.

Tous ce qui nous sépare de notre vie d'avant ne serait que source de douleur. Il nous faudrait faire le deuil de notre liberté de mouvement, faire le deuil de notre indépendance, faire deuil de pouvoir se fondre dans la foule, faire le deuil du sport, faire le deuil de sa pudeur etc. Et à cette longue liste viens s'ajouter la deuil de sa vie sexuelle, la goutte d'eau qui peut faire déborder un vase bien plein. Surtout que jouir de sa sexualité est une l'une des marques de la vie adulte. Ne pouvoir en jouir, c'est se retrouver encore plus enfantilisé (et on en n'a pas besoin quand on nous lave, nous change et nous nourris à la ptit cuillère).

Plus la médecine avance, plus on arrive à alléger la souffrance des gens handicapés. Des menbres mécaniques, des fauteuils roulants si technologiquement avancé qu'ils font vrombir de jalousie les F1 ou des merveilleux médicaments qui ressemble plus à de la magie que de la science. Et dans le futur je suis sûr qu'on pourra faire encore plus, briser de nouvelles barrière, si on accepte d'en parler. Et on parle pas beaucoup de la perte de la sexualité... Et les gens en souffre, si on parle pas du problème on peut pas le régler. Mais aussi on peut penser que quand on est bien content d'être continent, on a pas le temps de discuter branlette.

Cependant, je suis pas en faveur de l'accompagnement sexuelle, la sexualité rémunéré me passe en travers de la gorge. Mais je suis à fond les ballons en faveur d'un accompagnement psychologique pour aider les gens à gérer psychologiquement leurs handicaps. Pour avoir un endroit où ils peuvent parler de le souffrance (dont une des sources apparente est le manque de sexualité) sans qu'on leurs disent: pff, c'est pas un VRAI problème.
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Aquila
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Aquila »

Je te rejoins sur ce que tu dit Sleepless Knight, une personne handicapé n'a pas besoin d'être infantilisée plus que ça dans son quotidien qui est déjà très dur comme ça.

C'est vrai que d'avoir une vraie réponse à cette question c'est très difficile, et c'est vrai que de mettre en place ce genre de chose, qui est du sexe tarifé, ça ne sonne pas vraiment bien (dans mon cerveau ça a tout de suite fait "on leur offre des séances de pipouses") même si bien sûr ça ne résume pas à ça puisqu'il s'agit avant tout de "soulager" la personne d'une éventuelle frustration.
Après, il serait peut-être judicieux en soi d'interroger les concernés non ? Le protocole mis en place par la Suisse parait tout à fait naturel et louable bien sûr (puisqu'une personne porteuse d'un handicape a une sexualité comme les autres, tout comme les personnes âgées aussi) mais c'est le fait de cette tarification qui pourrait aussi poser problème aux invalides, par exemple, est-ce que l'on sait "qui" pratique ce genre de "massage", ce sont des professionnels du milieu, des personnes qui ont été formées ?

Et même sur ça ça parait un peu flou, Vince27 tu a mis le doigt dessus en posant la question de savoir si on pouvait voir ça en se disant que c'était des bénévoles, mais soyons honnêtes avec nous même un instant, qui, par bonté d'âme et par sens du devoir voudrait aller pratiquer ce genre de massage/thérapie intime avec une personne dont elle ne connait rien ? (je force le trait exprès) mais là aussi il y'a un problème non ?
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Evenif »

Je reviens sur un des messages: pourquoi en arriver tout de suite au crime (viol)? Par exemple, tous les Hommes ont un besoin vital de boire. Cependant, tout le monde ne braque pas l'épicerie du coin pour tirer du Cacolac! Il en est de même pour la sexualité. Ce n'est pas parce qu' une personne exprime un besoin (qui passe avant tout par un contact affectif et charnel) que nécessairement cela fait d'elle un violeur potentiel! Un violeur (ou une violeuse d'ailleurs) est une personne qui a un problème dans sa tête à la différence de deux adultes consentants. Consentants d'ailleurs semble inadéquat dans le cadre d'un couple sexuel: il faudrait dire désirants car se sont deux personnes qui se désirent à un instant T.
Je suis un homme et je ne sais pas comment fonctionnent les autres hommes de ce site mais il m'est impossible de passer une semaine sans m'être masturbé. Je pourrais techniquement laisser la nature faire les choses (pollution nocturne) mais dans les faits au bout de 5 jours d'abstinence je n'en peux plus, j'y pense sans arrêt, il faut que ça sorte (d'ailleurs le forum No Fap est rempli d'hommes qui échouent dans leur quête d'abstinence au bout d'une semaine).
Et puis ce n'est pas tout: voir toutes ses femmes très jolies, très désirables (surtout en été) et plus encore quand une rencontre se produit et très vite le désir m'appelle à un besoin affectif, un besoin de relation: j'ai envie de la (re-)voir, la prendre dans mes bras etc.
Je pense que ce besoin de contact est lié à l'humain dès sa naissance: nous avons besoin d'être touchés, caressés, pris dans les bras, embrassés...
Quant aux femmes, je ne sais pas si elles sont capables de rester sans se caresser longtemps. Toujours est-il qu'elles éprouvent (pour bon nombre d'entre elles) le besoin de se sentir désirées, regardées, écoutées aussi.
Or le handicap déforme, martyrise, isole. Le corps devient l'ennemi intime. La main qui pourrait soulager ne répond plus. Les jambes deviennent atrophiées inefficaces, inesthétiques. Souvent on éprouve de la pitié, pas du désir pour ces personnes. Alors la frustration gagne.
Pour ma part, je suis favorable donc à un tel accompagnement.
Même si la mission d'un accompagnant sexuel ne se résume pas à des massages sexuels (puisque par exemple ils aident les couples de personnes handicapées à se positionner), l'idée de sexe tarifé ne me rebute pas car nous ne sommes pas là dans un cadre sentimental mais plutôt comme un massage d'abord sensuel, éventuellement sexuel. Un peu comme avec un soin massage dans un institut mais se portant sur tout le corps.
Je trouve que la Suisse a fait un choix raisonnable par cela.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par clotaire »

Aquila a écrit : 15 août 2017, 17:59 Et même sur ça ça parait un peu flou, Vince27 tu a mis le doigt dessus en posant la question de savoir si on pouvait voir ça en se disant que c'était des bénévoles, mais soyons honnêtes avec nous même un instant, qui, par bonté d'âme et par sens du devoir voudrait aller pratiquer ce genre de massage/thérapie intime avec une personne dont elle ne connait rien ? (je force le trait exprès) mais là aussi il y'a un problème non ?
Oui c'est certain ; du reste, je me dis que la frustration c'est de ne pas pouvoir pratiquer de sexualité avec la personne qu'on aime, et qu'en cela les massages intimes par quelqu'un d'autre ne sont pas en soi une solution. A ce moment là, il faut d'abord apprendre à la personne aimée à aider elle-même.
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Sleepless Knight
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Sleepless Knight »

Evenif a écrit : 15 août 2017, 19:20 Je reviens sur un des messages: pourquoi en arriver tout de suite au crime (viol)? Par exemple, tous les Hommes ont un besoin vital de boire. Cependant, tout le monde ne braque pas l'épicerie du coin pour tirer du Cacolac! Il en est de même pour la sexualité. Ce n'est pas parce qu' une personne exprime un besoin (qui passe avant tout par un contact affectif et charnel) que nécessairement cela fait d'elle un violeur potentiel!
Mais je suis sûr que tu démonterais la gueule du mec qui vole ta dernière goutte d'eau perdu dans le désert. Tu lui demonterais la gueule avant de mourir de soif. Parce que boire est un besoin.
Et je suis également certaines du briserais très vite la barre des une semaine nofap si tu te retrouvais seul dans une cave Antarctique, gelé à en perdre tes doigts de pied car chaleur est aussi un besoin.

Soyons sérieux deux minutes, on ne dit pas que toutes personne ayant un appétit sexuelle n'est qu'un violeur tapis dans l'ombre, loin, loin, loin de là.
Quand un homme qui vole une miche de pain, d'une femme qui force une maison inoccupé pour s'abriter ou un enfant qui fait caca dans la rue, on leurs pardonne bien, on leurs donne des circonstances atténuantes. Après tous, comment en vouloir à des humains qui ne font que se battre pour des besoins irrépressible et vitaux ! Accorder le statut de besoin (surtout un statut légal) au sex, c'est lui accorder les mêmes arrangements. Ce qui est hors de question, hors de question, hors de question. La frustration sexuelle ne peut et ne doit pas devenir une circonstance atténuante pour quoique ce soit.

Donc plaisir de la chair = désir =/= besoin. Mais je suis d'accord qu'un désir peut être très puissant, et que beaucoup de malheur peut découler d'une non satisfaction. Mais c'est pas un besoin.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Evenif »

"Mais je suis sûr que tu démonterais la gueule du mec qui vole ta dernière goutte d'eau perdu dans le désert. Tu lui démonterais la gueule avant de mourir de soif. Parce que boire est un besoin. "
L'exemple cité est...extrême! Imaginons que ce soit le cas. Le seul homme avec qui ça pourrait arriver dans mon entourage c'est mon frère. Il a 3 enfants je suis seul et sans enfants. Bien évidemment, dans ce cas là je lui laisse la gourde en espérant qu'il se tire d'affaire pour ses enfants.
Maintenant (je suis gendarme réserviste) si c'est un camarade alors si on souffre, on souffre ensemble. Je ne boirai pas égoïstement.
Je crois que l'exemple veut illustrer un cas d'extrême nécessité où il n'y aurait qu'un avantage pour une seule personne parmi deux (au moins).
La violence n'est pas la première chose à laquelle on pense pour satisfaire un besoin. On peut négocier, trouver des compromis, acheter/vendre (pensons aux prisonniers de guerre qui échangaient de la nourriture contre du tabac par exemple).

"Quand un homme qui vole une miche de pain[...]on leurs pardonne bien, on leurs donne des circonstances atténuantes" précisément le thème central des Misérables de Victor Hugo (sauf que Javert est intraitable avec la justice).

" femme qui force une maison inoccupé pour s'abriter" Hélàs parfois ces personnes se retrouvent en prison.

Recentrons le débat, il n'est pas question de légitimer un crime (le viol) sous prétexte que le sexe est un besoin mais de se positionner sur le métier d'accompagnant sexuel (personne majeure et sinon désirante du moins consentante).

Or concernant la sexualité (et cela rejoint notre réflexion) l'OMS déclare:

"La santé sexuelle fait partie intégrante de la santé, du bien-être et de la qualité de vie dans leur ensemble.

C’est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en relation avec la sexualité, et non pas simplement l’absence de maladies, de dysfonctionnements ou d’infirmités.

La santé sexuelle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles agréables et sûres, sans contrainte, discrimination et violence. Pour atteindre et maintenir un bon état de santé sexuelle, les droits sexuels de tous les individus doivent être respectés et protégés.

Beaucoup d’efforts doivent encore être consentis afin de s’assurer que les politiques et les pratiques de santé publique reconnaissent cet état de fait et en tiennent compte". (Source: http://www.euro.who.int/fr/health-topic ... definition)

ce qui de fait semble aller dans ce sens.
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Hassan
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Hassan »

Pour repartir sur la réponse de Sleepless Knight le problème est de justifier un argumentaire des mouvements MRA (et les PUA aussi en passant) qui, considérant la sexualité comme un besoin qu'il faut pouvoir résoudre, au même titre que boire et manger, pourraient avoir des conséquences importantes sur le fonctionnement non seulement de la justice mais de la définition même de la sexualité. Au lieu de personne consentantes on aurait une personne qui a un besoin face à une personne qui peut fournir le service demandé. Cette manière de voir la sexualité est problématique dans le cadre d'une société qui baigne dans la culture du viol. Notre questionnement ne porte donc pas que sur une demande mais aussi sur les conséquences selon la manière dont on répond à celle-ci.

D'ailleurs, quand Evenif déclare que les violeurs sont des personnes qui ont des problèmes dans la tête je suis dans l'obligation de réagir. Les personnes qui violent ne sont ni des inconnus ni des personnes ayant besoin de soin. Ce sont, le plus souvent, des personnes proches, parfois très proches, qui ne prennent pas en compte la capacité de consentement. C'est, potentiellement, n'importe qui. Je conseille d'aller voir le site http://projetcrocodiles.tumblr.com/ avec de gros trigger warning sur les thèmes du harcélement, du sexisme et des violences sexuelles (même si je pense que pas mal de personnes connaissent ce site sur ce forum).
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Vince27
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Vince27 »

La moralité bien pensante a toujours eu le chic pour faire passer des arguments fallacieux pour des logiques irréfutables. En utilisant à outrance les raccourci (via l'argument de la pente glissante) pour discréditer ceux n'adoptant pas leur philosophie en les assimilant par voies de conséquences (non fondées) à des extrémismes tel qu'ici la culture du viol ("si tu soutiens cela, alors tu soutiens ça, donc ce serait permettre à intel de faire ceci"). Ceux qui avancent ces thèses ne sont parfois même pas conscient que le sujet n'a rien en commun avec les horreurs auxquels ils font référence.

Depuis quand le consentement doit être à l'appréciation de tiers personnes non concernés ?

[Si moi et un adulte X voulons avoir une relation, faut il que nous nous soumettions à l'approbation de Y et que nous restions dans le cadre de ce que Z trouve acceptable tout en respectant les modalités fixé par W ?

Si l'adulte X demande à le faire avec moi et que j'y consent, mais que Y n'a pas donné son aval...
Si je demande quelque chose en retour qui convient à X, mais ce type d'échanges déplairait fortement à W...
Si X et moi entreprenons une pratique qui nous convient, mais qui révulse au plus haut point Z...
Qui viole l'intimité de qui si l'on nous interdit à X et à moi d'avoir une relation ?]

@Sleepnees : Besoin ou non, là n'est pas le débat. Voudriez vous être réduit au seul droit de ne pouvoir satisfaire que vos besoins vitaux ? (respirer, dormir, boire, uriner)

Inutile de renchérir, c'est juste des contres arguments tout aussi fallacieux que ce à quoi ils répondent.
Faites preuve de zététique.
Dernière modification par Vince27 le 16 août 2017, 06:55, modifié 4 fois.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Vince27 »

J'aimerais aborder le vrai fond du sujet.
La réelle assistance aux personnes handicapées. Avec un personnel non pas partenaire sexuel, mais aidant l'usager à bénéficier de la logistique et du matériel adapté à l'handicap et prévu pour rendre confortable une relation (pour un couple par exemple) ou pour permettre une stimulation sexuelle la plus autonome possible.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Hassan »

Vince27 a écrit : 16 août 2017, 06:10 La moralité bien pensante a toujours eu le chic pour faire passer des arguments fallacieux pour des logiques irréfutables. En utilisant à outrance les raccourci (via l'argument de la pente glissante) pour discréditer ceux n'adoptant pas leur philosophie en les assimilant par voies de conséquences (non fondées) à des extrémismes tel qu'ici la culture du viol ("si tu soutiens cela, alors tu soutiens ça, donc ce serait permettre à intel de faire ceci"). Ceux qui avancent ces thèses ne sont parfois même pas conscient que le sujet n'a rien en commun avec les horreurs auxquels ils font référence.
Alors plusieurs choses:

- le problème n'est pas celui de la pente glissante mais celui d'accepter un argument qui est déjà utilisé par les MRA et les PUA avec les conséquences que cela pourrait avoir. C'est ça la question que l'on pose, qui ne ferme pas le débat mais le porte sur un point précis qui existe déjà et que, dans le cadre d'un tel sujet, il est nécessaire d'examiner.
- en second lieu il est indéniable, de nombreux articles mais aussi des recherches concernant les victimes et leur traitement le démontre. C'est, en particulier, le cas lorsqu'on rend la victime en partie, voir totalement, responsable de son viol ou lorsqu'on excuse une personne coupable malgré les preuves (l'exemple parfait ici étant Polanski qui, malgré avoir fuit suite à avoir plaidé coupable, n'a jamais purgé sa peine et continue de filmer et de recevoir des récompenses)
- en troisième lieu, on se trouve face au sujet de la sexualité en faveurs de personnes qui peuvent en avoir besoin. C'est un sujet qui pose de nombreuses questions sur ce qui est un travail et ce qui ne l'est pas. Encore une fois, la France agit ici en abolitionniste alors que la Suisse est plutôt régulationiste. Les deux positions sont critiquables et défendables et, en ce qui me concerne, la seule manière de les départager est de poser la question directement aux personnes qui se prostituent. Mais il existe tout de même la question des relations tarifées et de leurs conséquences et mises en place. Comme je l'ai dit plus haut, il est nécessaire de différencier les personnes qui pratiquent la prostitution entre, en gros, les catégories qui demandent protection des catégories qui peuvent choisir librement.
- enfin, le consentement est soumis à une personne tiers dès qu'un juge, un policier voir un médecin sont impliqué-e-s. Parler de sexualité est, comme le dit Foucault, l'une des grandes passions de notre civilisation et l'on observe rapidement que les questions peuvent être très intrusives dès qu'il est nécessaire, pour l’État, de juge de la moralité, mot choisit à dessein, de certaines relations. C'est la raison pour laquelle on définit des âges à partir desquels le consentement est possible, malgré le caractère très artificiel de ces âges mais absolument nécessaires.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapée

Message par Vince27 »

[HS]@hassan : Je crois que je n'ai pas suffisamment clarifié mon propos, mais ce n'est qu'un petit malentendu.

Je pense que vous faites des corrélations non-avenues, peut importe que les segments aux deux extrémités soient vrais. Ça ne prouvent en aucun cas que le cheminement est exact, ni qu'il y ai une quelconque influence entre les deux.

Autoriser les handicapés à avoir recours à un service tarifés, n'entraîne en rien l'acceptation de la notion de besoin sexuel. Cette même notion quelle soit exacte ou non, n'impose en aucun cas d'impérativement avoir un coït avec autrui.

Si les MRA ou PUA sortent ce genre d'inepties pour légitimer un viol, alors leurs arguments est fallacieux (et honteux). Reprendre ce raisonnement pour justifier qu'il ne faut absolument pas autoriser un des éléments alors qu'il n'est en réalité en rien lié au schmilblick, c'est un raisonnement erroné.

En gros, j'estime qu'il n'y a pas de rapport entre le sujet traité, et l'incitation au viol. Et tu auras beau me communiquer sur des "en second lieu" (et bien d'autres) dont je partage le point de vue, pour autant ça n'a strictement aucun impact sur le fait qu'il y ai eu de mauvaises corrélations d'établit précédemment.

Mon sentiment est que vous ne parlez pas tellement du sujet, mais plus de vos préoccupations en fait (et je ne suis pas une exception, entre autre avec ce message ci).[/HS]

Je nous ressens tous à des années lumières des principaux intéressés...
Dernière modification par Vince27 le 17 août 2017, 00:53, modifié 14 fois.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Sleepless Knight »

Vince27 a écrit : 16 août 2017, 06:10 @Sleepnees : Besoin ou non, là n'est pas le débat. Voudriez vous être réduit au seul droit de ne pouvoir satisfaire que vos besoins vitaux ? (respirer, dormir, boire, uriner)
J'ai jamais dit ça ;p, a vrai dire quelques messages plus haut j'ai dit exactement le contraire (enfin, c'est le message que j'ai voulu faire passer).
J'ai vu une affirmation dans un message, j'étais pas d'accord avec cette affirmation alors je me suis permise d'expliquer pourquoi. Je pense qu'un forum invite bien ce genre de digression.
TL'DR: J'ai pas dit "vu que c'est pas un besoin, la question se pose pas"
Vince27 a écrit : 16 août 2017, 06:42 J'aimerais aborder le vrai fond du sujet.
La réelle assistance aux personnes handicapées. Avec un personnel non pas partenaire sexuel, mais aidant l'usager à bénéficier de la logistique et du matériel adapté à l'handicap et prévu pour rendre confortable une relation (pour un couple par exemple) ou pour permettre une stimulation sexuelle la plus autonome possible.
Je suis bien d'accord, et je pense que beaucoup sont d'accord. Mais pourquoi ça pêche autant alors?
La ça se joue entre acteurs, et ça bloque au trois niveaux.

Premier acteur le patient qui a du mal à en parler, le sex enfin les problèmes lié au sex c'est taboo. L'impotence sexuelle c'est humiliant. Le sex ne peut que être cette merveilleuse chose qui nous rend adulte et qui resserre nos liens (le reste, on en discute pas).
Le sujet n'est pas facile et quand on souffre déjà de beaucoup malheurs, il souvent tentant "d'ignorer" le problème. Mais des gens se battent pour la reconnaissance.

Second acteur le soignant. Très peu formé sur le sujet, n'est pas presser de se former sur le sujet. Les patients ont du mal à tirer la sonnette d'alarme, et ils vont pas ma tirer d'eux même. Mais il vrai que les patients arriveraient plus à exprimer leurs problèmes si l'équipe soignante faisait le premier pas. Mais encore, des gens se battent pour et ça intéresse de plus en plus de monde.

Troisième acteur, les industries qui créer/vends les dispositifs et médicaments pouvant améliorer la situation. La encore ça se bouscule pas au portillon, sûrement que c'est pas assez reconnu ou pas assez lucratif :(
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Vince27 »

Je trouve scandaleux que des personnes valides s'arrogent le droit de juger et décider à la place des principaux concernés.

D'une part c'est même pas le sujet de la prostitution, vu que la problématique des handicapés existe aussi dans les pays où la prostitution est légale (Suisse, Belgique, Allemagne... bref tout les pays européens sauf la France et peut-être deux trois autres). Cependant une escort standard ne sont pas formée à répondre aux situations particulière de l'handicap. C'est pourquoi il existe des agences qui mettent en relation avec des assistant(e)s formé(e)s à répondre à ses problèmes logistiques particuliers.

Et même sans parler d'escort, un couple dont une (au moins) des deux personnes est sujet au handicap, peut avoir besoin de recourir à l'assistance de tiers.

Bref, si vous êtes valides et êtes contre ce genre de chose... Personne ne vous demande votre autorisation, vous n'êtes pas concernés. Le consentement c'est entre les personnes impliquées dans a relation ou l'échange, les personnes externes n'ont normalement pas leur mot à dire.

Si des personnes consentantes ont une relation sexuelle et que je ne suis pas d'accord pour qu'ils aient cette relation. Étant donné que je n'ai pas été impliqué personne ne s'est fait violé... et je n'ai juste pas mon mot à dire sur leur relation.
Dernière modification par Vince27 le 28 févr. 2021, 14:04, modifié 1 fois.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Grignoteuse de bouquins »

Ralala, je me souviens avoir vu passer ce sujet. J'avoue qu'il est assez complexe pour moi, donc je n'y avais pas répondu. Pourtant je suis handicapée (bon ok je suis pas S donc pas complètement concernée). Mais juste le terme "d'accompagnement sexuel" me hérisse le poil. Dit comme ça, j'ai l'impression que c'est un terme qui est là pour déguiser un espèce de trafic d'être humain. Pourtant ce n'est pas le cas mais c'est l'impression que ça me donne. "Accompagnement sexuel".... Franchement qui a envie de s'embarquer dans un truc qui ressemble a "Accompagnement scolaire" ? Ça me met assez mal a l'aise comme mot. Bon mise a part le terme,

Déjà, vu que des personnes vont se former pour ça, il faut voir qui : est ce que c'est vérifiable que ce ne soit pas une personne qui veuille profiter ? Est ce que ça peut arriver que ce soit un petit malin qui va sauter sur l'occasion pour faire ça ? Parce que des professionnels de santé qui se foutent de la gueule de leur patients sur des groupes Facebook, y'en a eu plein. Personnellement j'ai plutôt peur de ce genre de dérives. Et ça pour les personnes concernées, ça serait juste horrible.
Dernière modification par Grignoteuse de bouquins le 28 févr. 2021, 14:49, modifié 1 fois.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées

Message par Vince27 »

Hassan a écrit : 16 août 2017, 08:01 Alors plusieurs choses:

- le problème n'est pas celui de la pente glissante mais celui d'accepter un argument qui est déjà utilisé par les MRA et les PUA avec les conséquences que cela pourrait avoir. C'est ça la question que l'on pose, qui ne ferme pas le débat mais le porte sur un point précis qui existe déjà et que, dans le cadre d'un tel sujet, il est nécessaire d'examiner.
- en second lieu il est indéniable, de nombreux articles mais aussi des recherches concernant les victimes et leur traitement le démontre. C'est, en particulier, le cas lorsqu'on rend la victime en partie, voir totalement, responsable de son viol ou lorsqu'on excuse une personne coupable malgré les preuves (l'exemple parfait ici étant Polanski qui, malgré avoir fuit suite à avoir plaidé coupable, n'a jamais purgé sa peine et continue de filmer et de recevoir des récompenses)
- en troisième lieu, on se trouve face au sujet de la sexualité en faveurs de personnes qui peuvent en avoir besoin. C'est un sujet qui pose de nombreuses questions sur ce qui est un travail et ce qui ne l'est pas. Encore une fois, la France agit ici en abolitionniste alors que la Suisse est plutôt régulationiste. Les deux positions sont critiquables et défendables et, en ce qui me concerne, la seule manière de les départager est de poser la question directement aux personnes qui se prostituent. Mais il existe tout de même la question des relations tarifées et de leurs conséquences et mises en place. Comme je l'ai dit plus haut, il est nécessaire de différencier les personnes qui pratiquent la prostitution entre, en gros, les catégories qui demandent protection des catégories qui peuvent choisir librement.
- enfin, le consentement est soumis à une personne tiers dès qu'un juge, un policier voir un médecin sont impliqué-e-s. Parler de sexualité est, comme le dit Foucault, l'une des grandes passions de notre civilisation et l'on observe rapidement que les questions peuvent être très intrusives dès qu'il est nécessaire, pour l’État, de juge de la moralité, mot choisit à dessein, de certaines relations. C'est la raison pour laquelle on définit des âges à partir desquels le consentement est possible, malgré le caractère très artificiel de ces âges mais absolument nécessaires.
@Hassan, faut que t'arrêtes de comparer personne handicapés avec le sujet de la pédocriminalité. Les personnes souffrant d'handicap moteur n'ont pas être de la sorte infantilisés.

Tu es complètement hors propos, hors sujet. Tu ramènes tout au sujet des viols, toute sorte de viol sans commun rapport avec le sujet. C'est honteux.

A croire que ta volonté c'est de désexualiser les personnes souffrant de handicap. Car tu ne peux t'imaginer qu'ils aient du désir ou puissent en susciter.

Le sujet du topic parle pourtant de personnes dont personne ne contraint les différents participants à avoir une relation. Il n'y a pas de victime (ni la personne souffrant de handicap, ni la personne qui a choisi de proposer ses services d'assistante sexuelle).

Tout les points que tu soulèves sont hors sujet. Ce n'est pas un réseau mafieux qui propose les services de personnes sous contrainte, et les clients ne sont pas des enfants, les prestataires non plus. Y en a marre des amalgames hors de propos.

Ce ne sont pas non plus des personnes valides qui profitent de l'handicap des personnes pour les contraindre. Les personnes handicapés font une requête, le/la prestataire consent ou non au service sans que ne soit exercé sur elle une pression/contrainte. Bref, ça n'a rien à voir de près ou de loin avec le viol, donc cesses de détourner le sujet des véritables questions.
Dernière modification par Vince27 le 28 févr. 2021, 14:55, modifié 1 fois.
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