Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
Alors je détaille un peu:
Il s'agit de personnes formées à pratiquer des massages sensuels et/ ou sexuels à des personnes handicapées qui ne peuvent se satisfaire elles-mêmes (du fait par exemple de leur paralysie)
Il s'agit de personnes formées à pratiquer des massages sensuels et/ ou sexuels à des personnes handicapées qui ne peuvent se satisfaire elles-mêmes (du fait par exemple de leur paralysie)
- clotaire
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
A vrai dire je n'ai pas vraiment d'idée sur la question... Je ne connais pas de personne concernée. Je suis un peu sceptique à cause du côté monétarisé. La sexualité tarifée ça ne m'inspire pas grand chose de bon. Après, si ça se passe bien, peut-être, mais vraiment je ne suis pas convaincu outre mesure.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
Euh, bin vu la description, je ne suis pas prêt à poser ma candidature... Cela dit , la question n'est pas débile... Mais bon, ça rappelle quand même la notion de travailleu.r.e.s du sexe Ce n'est pas trop dans mes idées...
"Le ferais-je ?" Non, clairement pas ! Je suis prêt à aider mon prochain pour beaucoup de choses, mais pas pour ça. Et puis, l'argent ne m'intéresse pas
"Le ferais-je ?" Non, clairement pas ! Je suis prêt à aider mon prochain pour beaucoup de choses, mais pas pour ça. Et puis, l'argent ne m'intéresse pas
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
La sexualité des personnes handicapés reste un sujet tabou . La Suisse semble avoir trouvée une alternative mais cette solution ne me semble pas parfaite . Il faudrait interroger plusieurs personnes handicapées pour avoir leur avis , notamment pour savoir si elles préfèrent avoir des relations tarifiés ou s' abstenir .
je sais qu' il est difficile pour une personne souffrant d' un handicape de faire des rencontres , meme amicale , car notre société ne leurs fait pas de place , ne les considère pas comme des personnes à part entière . On a beau faire des lois , l' accès au travail , au mairie , au batiment publique restent problématique pour eux .
Si j' avais une relation sensuelle avec une personne handicapée , je ne le ferais pas pour l' argent mais par amour .
je sais qu' il est difficile pour une personne souffrant d' un handicape de faire des rencontres , meme amicale , car notre société ne leurs fait pas de place , ne les considère pas comme des personnes à part entière . On a beau faire des lois , l' accès au travail , au mairie , au batiment publique restent problématique pour eux .
Si j' avais une relation sensuelle avec une personne handicapée , je ne le ferais pas pour l' argent mais par amour .
- Tyane
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
Je suis étranger à la notion de besoin sexuel. Je ne conçois pas la tendresse comme un service mais en relation à une affection. Donc sans forcément la condamner (quoique la tarification d'une relation sexuelle me dérange, nécessité économique et sexe font rarement bon ménage), je n'en éprouve aucun intérêt. Reconnaître un besoin sexuel n'est-il pas aller dans le sens d'une légalisation ou du moins d'une légitimation de la prostitution ?
- Hassan
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
C'est une question extrêmement compliquée qui demande de prendre en compte plusieurs points:
- Qu'est-ce que la prostitution?
- Comment différencier entre une prostitution subie et une prostitution souhaitée (par exemple, peut-on considérer que les besoins économiques impliquent que ce soit une prostitution subie avant de se concentrer sur de la traite d'être humaines)?
- La frustration sexuelle existe-t-elle? Si on la considère comme réelle quels seront les impacts sur cas de harcèlements voir de viols?
- Pour les cas institutionnalisés, quelle est la place de la sexualité dans les institutions? Comment les employé-e-s et les directions pensent la possibilité pour des personnes non valides d'avoir des relations affectives voir sexuelles?
N'étant pas abolitionniste, posture française, mais réglementariste je m'intéresse plutôt à ce que pensent les personnes qui se prostituent ainsi que leurs besoins. Mais ici on a aussi le problème de personnes non valides qui peuvent, dans certains cas, être infantilisés dans le cadre d'institutions totales (coucou Erving Goffmann) qui contrôlent de nombreux aspects de la vie des personnes. Quels sont leurs besoins? Que pensent ces personnes? Personnellement, sans avoir accès à leur avis, j'ai tendance à souhaiter ne pas me prononcer.
- Qu'est-ce que la prostitution?
- Comment différencier entre une prostitution subie et une prostitution souhaitée (par exemple, peut-on considérer que les besoins économiques impliquent que ce soit une prostitution subie avant de se concentrer sur de la traite d'être humaines)?
- La frustration sexuelle existe-t-elle? Si on la considère comme réelle quels seront les impacts sur cas de harcèlements voir de viols?
- Pour les cas institutionnalisés, quelle est la place de la sexualité dans les institutions? Comment les employé-e-s et les directions pensent la possibilité pour des personnes non valides d'avoir des relations affectives voir sexuelles?
N'étant pas abolitionniste, posture française, mais réglementariste je m'intéresse plutôt à ce que pensent les personnes qui se prostituent ainsi que leurs besoins. Mais ici on a aussi le problème de personnes non valides qui peuvent, dans certains cas, être infantilisés dans le cadre d'institutions totales (coucou Erving Goffmann) qui contrôlent de nombreux aspects de la vie des personnes. Quels sont leurs besoins? Que pensent ces personnes? Personnellement, sans avoir accès à leur avis, j'ai tendance à souhaiter ne pas me prononcer.
Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
Le sujet me paraissait intéressant d'être posé, particulièrement ici sur un forum de personnes asexuelles. Même si on enlève la partie purement sexuelle, il reste la partie sensuelle, affective. Je ne connais pas les chiffres mais très souvent les personnes handicapées sont laissées de côté, réduites à un corps pensant, à soigner. Une sorte de poupée passive à qui on refuse la sexualité voire ne serait-ce qu'un simple câlin sans contact sexuel. La personne est lavée, changée, passée d'un fauteuil à un lit, on suit des protocoles pour elle, on la nourrit selon des besoins diététiques.
Je renvoie les plus curieux parmi vous au site de l'APPAS (association sur laquelle j'avais vu un reportage, d'où le sujet).
Pour ma part, je suis de ceux qui pensent que toute personne humaine a le droit d'avoir un contact physique: accolade, câlin, main sur l'épaule, et plus loin massages, voire relations sexuelles. Droit n'étant pas devoir, bien sûr cela dépend de la personne et de sa propre volonté. Et justement, bien des personnes handicapées formulent la demande d'un regard (un simple regard posé sur elles), d'un contact, d'une aide (et c'est cela aussi l'accompagnement sexuel) pour les mettre dans le même lit que leur partenaire, les aider à faire l'amour (par exemple en positionnant leurs corps), d'être entendue dans leurs désirs, de pouvoir passer un moment autrement qu'en termes de protocoles.
Ce n'est donc pas "uniquement" à imaginer comme une séance de sexe tarifé mais bien à prendre en considération tout cela).
"La frustration sexuelle existe-t-elle?" Oui je le pense d'autant que ces personnes ne peuvent pas par exemple se satisfaire elles-même.
Si on la considère comme réelle quels seront les impacts sur cas de harcèlements voir de viols? A différencier du consentement entre adultes et du crime.
- Pour les cas institutionnalisés, quelle est la place de la sexualité dans les institutions? Comment les employé-e-s et les directions pensent la possibilité pour des personnes non valides d'avoir des relations affectives voir sexuelles?"
Justement, des mémoires ont été rédigés sur le sujet et la thématique est débattue: comment? Jusqu'où? Comment informer ces personnes (notamment les personnes ayant un handicap mental) à tout l'univers de la sexualité?
Je renvoie les plus curieux parmi vous au site de l'APPAS (association sur laquelle j'avais vu un reportage, d'où le sujet).
Pour ma part, je suis de ceux qui pensent que toute personne humaine a le droit d'avoir un contact physique: accolade, câlin, main sur l'épaule, et plus loin massages, voire relations sexuelles. Droit n'étant pas devoir, bien sûr cela dépend de la personne et de sa propre volonté. Et justement, bien des personnes handicapées formulent la demande d'un regard (un simple regard posé sur elles), d'un contact, d'une aide (et c'est cela aussi l'accompagnement sexuel) pour les mettre dans le même lit que leur partenaire, les aider à faire l'amour (par exemple en positionnant leurs corps), d'être entendue dans leurs désirs, de pouvoir passer un moment autrement qu'en termes de protocoles.
Ce n'est donc pas "uniquement" à imaginer comme une séance de sexe tarifé mais bien à prendre en considération tout cela).
"La frustration sexuelle existe-t-elle?" Oui je le pense d'autant que ces personnes ne peuvent pas par exemple se satisfaire elles-même.
Si on la considère comme réelle quels seront les impacts sur cas de harcèlements voir de viols? A différencier du consentement entre adultes et du crime.
- Pour les cas institutionnalisés, quelle est la place de la sexualité dans les institutions? Comment les employé-e-s et les directions pensent la possibilité pour des personnes non valides d'avoir des relations affectives voir sexuelles?"
Justement, des mémoires ont été rédigés sur le sujet et la thématique est débattue: comment? Jusqu'où? Comment informer ces personnes (notamment les personnes ayant un handicap mental) à tout l'univers de la sexualité?
- Hassan
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
Le sujet est intéressant et pose de nombreuses questions non seulement du point de vue de la morale - aussi bien personnelle que d'état - et du respect de l'individualité dans un cadre précis (bien qu'il ne faut pas considérer que toutes les personnes non valides se trouvent dans le même contexte).Evenif a écrit : ↑14 août 2017, 13:03
"La frustration sexuelle existe-t-elle?" Oui je le pense d'autant que ces personnes ne peuvent pas par exemple se satisfaire elles-même.
Si on la considère comme réelle quels seront les impacts sur cas de harcèlements voir de viols? A différencier du consentement entre adultes et du crime.
- Pour les cas institutionnalisés, quelle est la place de la sexualité dans les institutions? Comment les employé-e-s et les directions pensent la possibilité pour des personnes non valides d'avoir des relations affectives voir sexuelles?"
Justement, des mémoires ont été rédigés sur le sujet et la thématique est débattue: comment? Jusqu'où? Comment informer ces personnes (notamment les personnes ayant un handicap mental) à tout l'univers de la sexualité?
En ce qui concerne les impacts sur le harcèlement et le viol je m'inquiète surtout de la réaction des mouvements MRA qui utilisent l'idée de frustration sexuelle comme justification soit d'un harcélement soit, au pire, d'un viol. Les hommes auraient un besoin irrépressible de sexe et le refuser implique la nécessité de prendre ce droit en convaincant les femmes. J'ai peur du danger de leur donner un argument en faveurs de leurs idées.
Je connais les mémoires et thèses sur le sujet. J'ai l'impression que l'on se trouve face à un domaine qui implique de nombreuses positions qui peuvent ne pas prendre en compte la personne dans son individualité. Dans un cadre proche, on a en Suisse le débat sur l'euthanasie passive qui pose la question des personnes en institutions: sont-elles sous contrôle de l'institution et donc on peut refuser la demande de mourir ou sont-elles chez elles avec possession d'un droit sur leurs corps? C'est une question encore fortement débattue, en particulier par les médecins et les établissements religieux.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
Je suis un peu comme Tyane moi. Le sexe me parait tellement secondaire que je ne saisis pas le caractère indispensable de cette démarche.
Pourtant je pense que c'est important moralement pour les handicapés d'avoir aussi le droit d'explorer ce terrain. De là à dire comment ça doit être fait et légiféré et comment ça doit se passer en pratique....je me sens trop à l'ouest pour avoir un avis là dessus.
Pourtant je pense que c'est important moralement pour les handicapés d'avoir aussi le droit d'explorer ce terrain. De là à dire comment ça doit être fait et légiféré et comment ça doit se passer en pratique....je me sens trop à l'ouest pour avoir un avis là dessus.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
Je ne suis pas pour.
J'avais vu un homme handicapé qui avait laissé son épouse pour une accompagnante sexuelle.
Les handicapés peuvent trouver un conjoint.
J'avais vu un homme handicapé qui avait laissé son épouse pour une accompagnante sexuelle.
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
D'accord avec toi. Et les hommes en couple qui violent? C'est quoi leur "excuse"?Hassan a écrit : ↑14 août 2017, 14:30Le sujet est intéressant et pose de nombreuses questions non seulement du point de vue de la morale - aussi bien personnelle que d'état - et du respect de l'individualité dans un cadre précis (bien qu'il ne faut pas considérer que toutes les personnes non valides se trouvent dans le même contexte).Evenif a écrit : ↑14 août 2017, 13:03
"La frustration sexuelle existe-t-elle?" Oui je le pense d'autant que ces personnes ne peuvent pas par exemple se satisfaire elles-même.
Si on la considère comme réelle quels seront les impacts sur cas de harcèlements voir de viols? A différencier du consentement entre adultes et du crime.
- Pour les cas institutionnalisés, quelle est la place de la sexualité dans les institutions? Comment les employé-e-s et les directions pensent la possibilité pour des personnes non valides d'avoir des relations affectives voir sexuelles?"
Justement, des mémoires ont été rédigés sur le sujet et la thématique est débattue: comment? Jusqu'où? Comment informer ces personnes (notamment les personnes ayant un handicap mental) à tout l'univers de la sexualité?
En ce qui concerne les impacts sur le harcèlement et le viol je m'inquiète surtout de la réaction des mouvements MRA qui utilisent l'idée de frustration sexuelle comme justification soit d'un harcélement soit, au pire, d'un viol. Les hommes auraient un besoin irrépressible de sexe et le refuser implique la nécessité de prendre ce droit en convaincant les femmes. J'ai peur du danger de leur donner un argument en faveurs de leurs idées.
Je connais les mémoires et thèses sur le sujet. J'ai l'impression que l'on se trouve face à un domaine qui implique de nombreuses positions qui peuvent ne pas prendre en compte la personne dans son individualité. Dans un cadre proche, on a en Suisse le débat sur l'euthanasie passive qui pose la question des personnes en institutions: sont-elles sous contrôle de l'institution et donc on peut refuser la demande de mourir ou sont-elles chez elles avec possession d'un droit sur leurs corps? C'est une question encore fortement débattue, en particulier par les médecins et les établissements religieux.
Comme si la frustration menait forcément à la débauche.
- Vince27
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Re: Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées
La seule chose qui semble vous préoccuper c'est les transactions tarifaires, et vous y accolez vos jugements moraux.
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