Bonjour Sormiou
Merci d'avoir fait par de ton questionnement : c'est une réflexion intéressante, et je te confirme que les conclusions que tu tires, même si elles sont dérangeantes pour certains, sont globalement exactes.
Oui il faut avoir une très bonne image de soi et se sentir bien dans ses basquets, pour pouvoir aller vers l'autre en pleine confiance, et accepter de partager avec lui son moi le plus intime. Et, outre une grande complicité et une grande connivence, tant physique que spirituelle, il faut pouvoir avoir une confiance totale dans son partenaire pour oser se laisser aller à fond, et se donner totalement à Lui et connaître des relations sexuelles réellement harmonieuses et épanouissantes.
Mais alors, le désir est comme une vague qui nous porte, puis nous submerge, puis nous soulève de plus en plus haut ! c'est ...
Géant ! On marche sur l'eau !
Mais bien rares sont donc les relations sexuelles qui atteignent de tels sommets. "Vite fait, pas trop mal fait" serait plutôt la règle.
Voire : "Vite fait, mal fait" ! Parce qu'on ne dialogue assez, pas assez bien, parce qu'on ne prend pas la peine de chercher à bien se comprendre et qu'on salope les préliminaires. Parce qu'on veut faire comme dans les films pornos (comme si la vraie sexualité avait quelque chose à voir avec la gymnastique mécanique et les ahanements un peu débiles et forcé de ces films débiles). Parce qu'on ne s'entend pas, ou mal. Parce qu'on est mal assortis. Parce qu'on n'arrive pas à se débarrasser d'un fatras de complexes, de frustrations, et d’autres choses qui nous pourrissent la vie. Voire hélas, parce que l'un, l'homme le plus souvent, cherche à avoir barre sur l'autre, à le posséder, à lui imposer sa loi... Alors, ça finit par le mépris et le rejet de l'autre, par la violence, ou la fuite.
Bref, même chez les "S", beaucoup sont loin, voire très loin du compte en matière de relations sexuelles harmonieuses, voire même tout simplement ...satisfaisantes.
Mais pour revenir sur le sujet : Oui, je suis persuadée que l'asexualité de beaucoup de "A", quand elle est une souffrance, va souvent de pair avec une image de soi plutôt dégradée et avec un rapport à l'autre qui est difficile, la timidité et le manque de confiance en soi aidant. C'est aussi le cas de ceux et celles qui s'enferrent dans une masturbation permanente, qui est aussi une forme de fuite devant le rapport à l'autre.
Cependant, il ne faut pas non plus généraliser. Parce que, d'une part, les problèmes relationnels existent, on l'a vu chez les "S". Et ensuite, parce que l'asexualité n'est pas nécessairement problématique : il y a des A, comme Sid, qui sont réellement indifférents à toute sexualité, et qui s'en portent très bien. Ou d'autres qui ont trouvé leur équilibre dans d'autres formes de relations.