De rien clotaire
Je précisais à la fois pour choooj et Zimou du coup. Vu que cela fait partie des choses qui ont été dites et même enregistrées. La partie sur le deuil a été travaillée à deux et elle a pris de la place, c'était très compliqué de trouver des formulations qui puissent coller au thème "La dernière fois que..."
Rapide flashback :
_je rentre d'Irlande en 2009 après quasi 2 ans à vivre là-bas suite à de nombreuses choses.
_je pars en Grèce en 2010 et je rentre assez vite puis je rencontre la personne qui a évoqué l'asexualité (et la sapiosexualité) et qui bouleverse complètement mon monde, et me permet de changer de mode d'action et d'analyse en profondeur.
_2011 je rencontre Julie qui se trouve faire un mémoire sur la question du deuil (et dont c'est aussi la spécialité maintenant) et qui est super contente que je lui propose des lectures du recueil "Les Contemplations" de Hugo qui porte essentiellement sur le deuil de sa fille Léopoldine (et bien d'autres choses)
_suite à l'énorme débauche de psyché de notre part après l'opération, on ne peut tout simplement plus être ensemble, techniquement ce n'est plus possible, trop lourd pour tous les deux. Mais aucun grief entre nous pour autant (au passage choooj, on ne se voit plus, on se donne des nouvelles par mail).
_de la séparation à aujourd'hui (disons mon arrivée sur le forum comme je l'ai expliqué dans l'interview) c'est la mise en perspective de tout ça, et le deuil du passé justement.
Et, du coup, cela concerne pleinement la sexualité. Entre le moment où j'apprends le mot, m'identifie à ce qu'il représente en matière de sexualité et le moment de la pleine acceptation de la chose, on parle bien de faire un deuil. Ce n'est pas comme si on assimilait les choses comme ça pif-pouf
Il a fallu un moment avant de comprendre que je ne devais pas me méfier de ce que je suis, ne pas chercher à m'en débarrasser pour correspondre à cet idéal de paternité que j'avais eu (car paternité et sexualité étaient intimement liées dans mon cerveau de primate ^^) et qui continuait de me trotter jusqu'à il y a plus ou moins deux ans.
Nous avons choisi la sémantique du deuil pour cela : c'est un passage, un basculement vers une pleine acceptation de la (ma) réalité. Simplement, Léa a du faire des choix, et franchement, vu le temps que l'on a passé dessus c'est super compliqué de faire passer la chose sur une page où doivent apparaître d'autres éléments. Et, à mon avis, ce sera encore plus difficile de le faire "retranscrire" correctement sur les 4 minutes audio qui vont arriver (et je pense que qualitativement l'audio sera intéressant que l'article, mais wait and see), dans la mesure où il y a facilement une heure passée de prise de paroles.
Du coup, tu as raison, la lecture qu'en feront les gens va altérer le message sur l'asexualité que nous cherchons à rendre visible parce que le lien à faire n'est pas intuitif.
Foilà ^^
Oui choooj, elle le sait, nous avons été nombreux à la soutenir et lui dire, et elle a réussi à en faire le deuil depuis
Très ingrate, elles étaient les seules au CHU de Lille à être 100% compatibles (ce qui est assez rare), et c'est le seul "échec" de greffe (elle n'a pas échoué en soi, aucune forme de rejet, c'est le greffon de pancréas qui a déconné) de l'année alors que cela devait être une formalité.
