Un nouveau !

[Baelfire]

Là on parle de ce qui nous vient naturellement. Pas de ce que l'on cherche à corriger.

Evidemment qu'avec du travail et de la rigueur tu peux arriver à faire à peu près tout ce que tu veux. C'est ainsi que certains homos choisissent de ne pas l'être et font leur vie comme des hétéros.

Sont-ils heureux pour autant ?

Personnellement je trouve bien de chercher à corriger ce qui peut nous embêter ou ne pas être pratique. Mais il ne faut pas se renier pour autant. Tout est une question d'équilibre... propre à chacun.

[Ramón]

Mais notre physiologie change, notre métabolisme change, notre fonctionnement hormonal change. Et c'est naturel. Et parfois, nous changeons de comportement naturellement, changement qui amènera des changements au niveau métabolique,... Cela va vraiment dans les deux sens.

C'est particulièrement dangereux et violent de dire à une personne qu'elle est trop jeune pour être capable d'exprimer ce qu'elle ressent, au niveau de la sexualité ou autre. Des enfants se masturbent très jeunes, bien avant la puberté, d'autres très tard, bien après celle-ci. Notre rapport au sexe n'est pas défini par la puberté. La puberté définit à quel moment nos organes reproducteurs deviennent fonctionnels. Mais on peut avoir un rapport au sexe stable bien avant, comme bien après, pour me répéter.
En fait, dire à une personne qu'elle est trop jeune, c'est comme dire à une personne noire qu'elle est plus forte physiquement mais plus faible mentalement. Qu'une femme est plus sensible et un homme plus viril. C'est utiliser des caractères physiques pour définir des hiérarchies socio-politiques.
"Honnêtement, je ne sais pas vraiment si j'ai le "droit" d'être ici, mais en tout cas, je ne veux pas être jugé par rapport à mon âge."
C'est ce qu'il nous a demandé en premier. Et sortir des "faits" en lien avec l'âge, sachant à quel point les "faits" sont, en sciences, des tendances plus que des "faits", c'est extrêmement dérangeant. Il y a des enfants précoces qui assimilent très jeunes la politique, la société,... quand des adultes toujours pas après 30 ans. Cela vaut pour la sexualité.
Quand une personne nous demande de ne pas utiliser un biais qu'elle a sûrement déjà rencontré, le respect nous enjoint à nous plier à la demande de cette personne et à nous débarrasser de ce biais.

Certains homos seront très épanouis, certains hétéros ne le sont pas. D'ailleurs, certains homos ne sont pas dans le déni ou le reniement, mais ils s'adaptent jusqu'à ce que leur nature elle-même se modifie.
Je prends bien le mot "nature" dans son sens "ce qui nous est "propre"", nos "propriétés" "intrinsèques" (bonjour le pléonasme).
Et ce n'est pas se corriger que de vouloir changer de nature, c'est chercher à s'épanouir. Et on s'épanouit souvent mieux en se renouvelant dans un environnement qui accepte ce renouveau que dans un environnement trop attaché à une certaine fixité.

Je trouve qu'il est très maladroit d'avoir invoqué son âge dans la discussion quand il nous a demandé de ne pas le faire, encore une fois. J'ai travaillé dix ans avec des mineurs, et je sais à quel point cela peut être frustrant, dommageable, et à quel point on peut pousser une personne vers l'isolement. Et je crois que nous sommes suffisamment marginaux pour éviter de nous comporter de la sorte.

[Baelfire]

Ne pas parler de son âge serait surtout irresponsable. Bien sur que l'on pourrait aller dans son sens et lui dire ce qu'il souhaite entendre. Mais ce n'est pas rendre service. A treize ans on ne peut pas encore savoir ce que l'on sera sexuellement.

Mais se poser la question, envisager des possibilités c'est très bien. J'insisterais toujours pour dire qu'il ne faut pas s'enfermer dans une opinion bien tranchée que l'on a aujourd'hui. Qu'est ce qui va se passer si il ne l'est pas mais qu'il s'enferme là dedans ? Il va passer à côté d'un tas de choses qui l'aideront à apprendre et à grandir en se disant "ah ben non je suis A c'est vrai...".

Ceci est valable à tout âge. On apprend toujours et nos théories se voient balayer à grands coups de rafales. Mais à treize ans on en sait encore moins. Et c'est normal.

Il a toute sa vie à vivre. C'est pas le moment de s'enfermer dans quoique ce soit

[Piccolo]

A treize ans on ne peut pas encore savoir ce que l'on sera sexuellement.

Non, cela dépend uniquement de la personne.

Ce n'est pas son jeune âge qui m'interpelle mais sa dépression et son "vide émotionnel", apparemment survenus sans cause identifiable.

[Ramón]

Ce n'est pas tant lui dire ce qu'il souhaite entendre ou non que de respecter ce qu'il nous demande et ne pas faire un lien avec son âge, surtout que ce lien avec l'âge est aussi inepte que le lien avec le sexe ou l'origine.
Je dirais que lier à l'âge (ou autre) est irresponsable, cela renforce les normes sociales établies, normes sociales profondément destructrices.

A 13 ans on peut en savoir plus qu'à 30 ans, encore une fois. L'âge ne fixe pas nos références. J'ai cette tendance à penser qu'avec l'explosion de l'accessibilité aux médias, donc à l'information, et le dynamisme neurologique de nos jeunes années, nous sommes beaucoup plus à même à nous construire et nous déconstruire de manière plus efficace.