Les hypothèses de l'asexualité

C'est ici que le site se construit, ici que vous pouvez nous faire part de vos idées.
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Piccolo
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par Piccolo »

Bonsoir Esteban.
Esteban75 a écrit :Aussi heurtant pour les êtres croyants et pensants que nous sommes devenu, la finalité de l'existence d'un individu est toujours la même: se reproduire pour perpétuer son espèce et entre temps en profité pour conquérir toujours un peu plus de territoire aux autres espèces. (toutes les espèces le font, même nous ont est très fort pour ça !).
Oui c'est vrai, mais des pratiques sexuelles que beaucoup d'hétéros S affectionnent, telles que la fellation, la sodomie et autres réjouissances ( :mrgreen: ) ont rarement fait grand chose pour le perpétuement de l’espèce. Peut-on considérer les pratiques sexuelles autres que celles aboutissant à la reproduction comme "normales" (dans le sens où cela est inné et inconscient chez l'individu) ?
Est-il judicieux de tout rapporter à la reproduction pour ce qui de la sexualité humaine ? Bonne question.
Autre exemple: Les moyens contraceptifs et la contraception en général. C'est pas tellement naturel non plus dans l'absolu quand on y réfléchit bien. Pourtant les gens sont bien contents de pouvoir en profiter, ils peuvent ainsi s'éclater sans avoir la moindre crainte (ou presque) de mettre au monde un enfant non désiré. Il n'est alors plus du tout question de reproduction. Preuve que la sexualité humaine est bien plus complexe qu'elle n'en a l'air.
Esteban75 a écrit :On note que se reproduire pour perpétuer l'espèce est aussi la finalité des espèces hermaphrodites ou qui s'auto-divisent comme les amibes.
Sauf bêtise de ma part, il me semble que les amibes sont asexuées et qu'elles n'ont aucun organe reproducteur, d'où l'auto-division.
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daffy
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par daffy »

Beliefs a écrit :Le mot "déviance", c'est toi qui l'a posé. J'ai évité de l'utiliser car je sais toute l'émeute qu'il peut provoquer. Trouve donc ce mot dans mes paroles, cherche bien, tu ne le trouveras que sur la ligne du dessus.
Ah, et j'ai dit quelque part que c'était toi qui avait sorti ce mot ?
Pour le reste, je n'ai pas envie de te répondre. Si ta seule façon de faire avancer un débat est d'être agressif avec tout ceux qui n'ont pas exactement le même avis que toi, je préfère te laisse tourner en rond dans ton topic. Le pire, c'est que contrairement à ce que tu sembles penser, je n'étais pas du tout en désaccord avec toi sur le fond...
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par Beliefs »

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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par Piccolo »

D'ailleurs j'espère me réincarner en amibe après ma mort. :lol:

Non je rigole, autrement je ne pourrais plus uriner debout comme un vrai mâle. 8-)


Ah la vie....que d'imperfections, de compromis et de complications. :mrgreen:
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par Beliefs »

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Dernière modification par Beliefs le 07 févr. 2012, 22:57, modifié 1 fois.
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par Piccolo »

mouais, bah...finalement c'est pas si mal d'être un humain. :lol:
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théralène
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par théralène »

Bonsoir à tous
Beliefs a écrit :Derrière l'inné se cache la génétique (et qu'elle à moins que tu penses à autre chose également?). Je place la génétique dans l'origine organique.
Oui je parlais de la génétique, j'ignore s'il y a autre chose, mais comme la science est en perpétuelle évolution, peut-être qu'un jour on découvrira un système encore plus fin se cachant derrière l'ADN?
Beliefs a écrit :Il est très rare qu'un comportement soit sous expression d'un seul gène, les généticiens préfèrent parler d'épistasie, une interaction entre plusieurs gènes/allèles. C'est un domaine là aussi complexe dans lequel je m'aventurerai peu. Je parlerais avec pincettes de mutations mais comme tu le dis toutes les hypothèses peuvent être proposées.
Je parle juste de mutation comme un exemple ou une possibilité, mais je ne me connais pas assez en génétique pour aller beaucoup plus loin. En effet, les possibilités sont certainement innombrables.
Beliefs a écrit :Il y a la prédisposition comme tu dis, plus ou moins force selon l'expression des gènes, et puis il y l'impact de l'environnement (une façon crue de parler à l'enfant, un trauma, une honte, frustration and so many things...) qui va amplifier l'effet génétique. Nous avons une influence sur notre prédisposition mais on ne peut pas toujours passer outre. Quelque chose en nous qui va tirailler vers la manifestation d'un comportement dont on voudrait se débarrasser.
Beliefs a écrit :Pour le moment où se créée le socle de la personnalité de l'enfant, j'ai aussi entendu les 6 premières années mais je ne connais pas suffisamment ce domaine du développement de l'enfant.
Oui je suis tout à fait d'accord pour ce qui est de l’interaction entre le génotype et l’environnement. Par contre, ce n'est pas parce que certaines choses se manifestent du fait de l'environnement qu'elles sont pour autant forcément réversibles. Je veux surtout parler de ce qui se passe lors des 6 premières années de la vie, car c'est à ce moment là que la "plasticité" cérébrale est la plus grande, et c'est aussi le moment où certaines composantes de la personnalité se mettent en place, à la fois à partir des gènes et de l'environnement justement. Je ne veux pas dire bien sûr que tout est figé ensuite, on évolue toujours, mais il y a quand même pas mal de choses qui se déterminent à ce moment là sans que l'on n'en ai conscience. Enfin je ne m'y connais pas assez sur l'asexualité pour statuer sur quoi que ce soit, mais il se pourrait qu'elle se mette en place de cette façon.
Juste un petit exemple qui n'a rien à voir pour ce qui est de la plasticité cérébrale: les langues étrangères: une langue apprise avant 6 ans par exemple chez les enfants bilingues, va s'imprimer beaucoup plus facilement, que lorsqu'elle est apprise plus tard.
Beliefs a écrit :Selon la def oui, j'ai cette envie de croire que la plupart des cas d'asexualité revêt d'un caractère plus acquis qu'inné et donc peut être réversible. La psychothérapie peut aider, mais uniquement si la personne ressent le besoin de changer
ça justement on n'en sait rien je pense, en tout cas au niveau "collectif". Après au niveau individuel, oui, on peut faire un travail sur soi et se rendre compte qu'elle est réversible ou pas, pour soi. Mais en effet, pour déjà aller voir un psy, il faut ressentir le besoin de changer. Mais ce besoin n'existe pas pour tout le monde, on peut vivre très bien avec son asexualité, qu'elle soit complètement innée ou qu'elle ait une part d'acquis(et je pense quand même qu'on est beaucoup à s'être posé toutes sorte de questions avant même de découvrir l'existence de ce site, pour ce rendre compte que c'est ce qui nous correspond). Après si le besoin de changer est présent, profondément, en dehors de toute influence sociale (déjà assez difficile à déterminer), peut-être que derrière cette volonté d'être s, (je dis bien peut-être, je fais que l’hypothèse) il pourrait y avoir un certain manque, un peu comme celui des s vis-à-vis de la sexualité "bloqué" ou "masqué" par des causes surtout psychologiques et qui pourrait se révéler avec une psychothérapie.
Seulement si à la base on n'éprouve aucunement ce manque, aucunement ce besoin de changer, le psy ne pourra pas y faire grand-chose; car il n'y a pas de problème, d'obstacle à son épanouissement. Le psy est quand même là à la base pour nous aider à s'accepter à vivre de la façon qu'il nous convient le mieux, en fait il est surtout là pour répondre à une demande, et son rôle n'est pas de nous "formater".

(Prudence avec le psy quand même; pour certains, peut-être beaucoup, et surtout du point de vue des sexologues, l'asexualité est méconnue et impossible, et par leur ignorance sur la question, ils peuvent perdre leur professionnalisme et se faire un peu trop paternalistes: "vous avez un problème, c'est impossible de ne pas avoir de désir sexuel, si vous n'en avez pas, c'est que vous n'êtes pas heureux, je vais vous apprendre à devenir heureux") Très éxagéré comme exemple bien sûr, mais tout ça pour dire que les psys restent des humains qui peuvent se tromper sur certains points, même si leur jugement est très bon sur d'autres sujets.)
Beliefs a écrit :Les curieux qui se masturbent pourraient se dire "peut-être que si je me laisse aller avec autrui, je finirais par avoir envie de l'autre?" Il ne faut pas toujours que le désir précède l'action. L'action peut développer le désir. Ne dit-on pas "l'appétit vient en mangeant" ? Après, je chipote sur les mots, sans doute. D'accord, le lien n'est pas direct mais il persiste un lien néanmoins, non?
Je me permets de donner mon avis là-dessus. Le fait que des "zones érogènes" existent ne va pas entraîner forcément un désir lorsque l'on est en présence de la personne aimée. A ce moment là, on n'y pense même pas, on est juste parfaitement comblé avec une certaine tendresse, des projets, des sentiments (c'est du vécu pour beaucoup d'autre aussi je crois). Le soucis vient du fait que l'autre personne attend autre chose et que cela le frustre, que nous culpabilisons. Bien sûr après on peut toujours se forcer par curiosité ou pour faire plaisir, mais de là à ce que se forcer développe un désir? Peut-être si ce désir existe et qu'on ne s'y autorise pas, et là encore, c'est au niveau individuel que l'on peut se placer. Mais si vraiment il n'existe pas? On peut se forcer à manger autant que l'on veut, si on ne secrète pas la ghrêline, l'appétit ne viendra pas, même si les papilles gustatives sont fonctionnelles(ceci dit grossièrement pour l'exemple bien sûr). Pour les s la relation sexuelle va "répondre" au désir qui crée un manque et aura pour but de le résoudre (bon bien sûr il y a la reproduction de l'espèce mais ce n'est pas la question à ce niveau là). (Pour cela je ne pense pas me tromper, c'est en gros la définition médicale). Si le manque n'existe pas, que va-t-elle résoudre?
Bon après c'est vrai qu'avec l'exemple de la cocaïne, tu as raison, et c'est vrai que dans ce cas là la dépendance n'existe que si on en prend. Je n'ai pas vraiment d'argument sur ce point, à part le fait que pour un s justement le désir précède la relation, et là mes arguments tournent un peu en rond. A part peut-être si on considère que pour se mettre à la cocaïne, il y a à la base une certaine détresse, un certain manque quelque part, par rapport à une personne qui ne va pas s'y intéresser.

Voilà pour ma "petite" réflexion du dimanche soir. Au plaisir de continuer cette discussion!
"L'amour, quand il n'est qu'amour, est parfait : un geste, un silence, un mot, lancé comme un don, comme une espérance." Gagnand

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Aède
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par Aède »

Pouvez-vous étayer votre pensée?
Par rapport à
On peut aussi admettre qu'il est possible qu'un état d'asexualité (je n'ai pas dit tous les états d'asexualité) soit tout à fait normal dans le cadre de l'individu.
Prenons l'hypothèse où l'asexualité est déterminée de manière biologique. Je crois me souvenir qu'il y a une faisant le lien entre la configuration d'une certaine zone du cerveau et l'orientation sexuelle. Si nous avons à l'origine une configuration de cette zone entraînant l'asexualité de l'individu, il est tout à fait normal, régulier, qu'il soit asexuel. Il n'y a ni défaillance, ni variation, ni erreur, ni faille dans le système de cet individu. Rien qu'un développement tout à fait régulier.
J'aime bien ( :roll: ) les gens qui disent que l'homosexualité est "contre-nature". Dans le cas où l'hypothèse utilisée comme illustration plus haut serait effectivement juste, cette idée ne peut être, du point de vue objectif, qu'un non-sens, parce qu'il serait "dans la nature" de l'homosexuel d'être homosexuel, et parce que cette homosexualité serait tout à fait naturelle :wink: .
Pour le lien entre "zones érogènes" et "attirance sexuelle pour autrui" je comprends mieux votre difficulté. Le lien intermédiaire serait "l'activité sexuelle". Prenez le cas de la cocaïne : il se crée une attirance psycho à cette substance, jamais une dépendance physique. On en prend une fois, on se sent tellement bien qu'on veut retrouver cet état. Les curieux qui se masturbent pourraient se dire "peut-être que si je me laisse aller avec autrui, je finirais par avoir envie de l'autre?" Il ne faut pas toujours que le désir précède l'action. L'action peut développer le désir. Ne dit-on pas "l'appétit vient en mangeant" ? Après, je chipote sur les mots, sans doute. D'accord, le lien n'est pas direct mais il persiste un lien néanmoins, non?
Le problème, c'est précisément le fait que le lien n'est pas direct dans tous les cas.
Je vais prendre un cas possible de A. Notre A se masturbe. Et il aime ça. Parce que c'est une activité qui lui apporte du plaisir. Il y voit une manière mécanique d'en faire l'expérience. Dans son cas, le lien qui se fait, c'est "Je veux ressentir ce plaisir-là ? Je me masturbe." Et c'est tout, enfin, à mes yeux. Pour lui, "retrouver cet état" = éprouver ce plaisir, ce qu'il peut faire avec la masturbation. Il peut aussi le trouver dans une relation sexuelle avec autrui. Il a l'appétit, l'envie de ressentir à nouveau ce plaisir. C'est donc un A qui aime le plaisir sexuel, ou, plus largement le rapport sexuel. Donc logiquement, votre "lien intermédiaire", "l'activité sexuelle", n'est pas intermédiaire mais final dans ce cas, et j'écris cela avec en tête les termes employés dans votre premier message par rapport à la "motivation".
"Ne dit-on pas "l'appétit vient en mangeant" ?" -> Ce à quoi cela me fait penser, c'est au cadre de ce que des participants du forum anglophone ont appelé la zone grise ("grey/gray A") et la demi-sexualité (demisexuality). Ce qui pose évidemment problème par rapport à nos questionnements. Si l'on définit "demi-sexualité" comme le fait de ne ressentir d'attirance sexuelle pour autrui qu'à partir du moment où il y a une connexion particulière (sexuelle, romantique...) avec cette ou ces autres personnes, c'est justement ce à quoi vous faites référence. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai introduit la nuance à propos de laquelle vous écrivez
Il m'est difficile de capter la nuance que vous souhaitez apporter?
Parce qu'un demi-sexuel, avant d'être confronté aux circonstances qui font qu'apparaît en lui l'attirance sexuelle, ne peut évidemment pas dire qu'il est demi-sexuel. Il va donc dire qu'il est A. L'est-il ? Pas au même titre qu'un asexuel qui exposé à ces mêmes circonstances restera A, pas au même titre qu'un asexuel qui restera toujours A. S'il n'est jamais exposé à ces circonstances, on ne peut le considérer que comme A, même si objectivement parlant et en vérité il est demi-sexuel (mais justement, on ne peut le prouver et lui-même ne l'aura jamais su).
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Esteban75
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par Esteban75 »

Esteban75 a écrit :Bon à part si je lis des horreurs ou des trucs particulièrement intéressants, j'en reste là pour l'instant... :D
Allez, je reviens parce que c'est toi Picco, mais j'espère qu'on fait pas fuir les nouveaux, plus personne ne se présente ! trop de théologie tue la théologie :mrgreen:
Piccolo a écrit : Est-il judicieux de tout rapporter à la reproduction pour ce qui de la sexualité humaine ? Bonne question.
Oui, car il faut des dizaines de millier d'années pour infléchir l’évolution et donc même si aujourd'hui on en a fait plus exclusivement un instrument de plaisir et de socialisation, au départ ça sert à la reproduction et ça continu donc d'exister par rapport à ça. La nature restera encore longtemps aveugle à toutes les pratiques que tu décris et à la contraception aussi dont nous somme seulement la première ou deuxième génération à l'avoir toujours connu.
Piccolo a écrit :
Esteban75 a écrit :On note que se reproduire pour perpétuer l'espèce est aussi la finalité des espèces hermaphrodites ou qui s'auto-divisent comme les amibes.
Sauf bêtise de ma part, il me semble que les amibes sont asexuées et qu'elles n'ont aucun organe reproducteur, d'où l'auto-division.
En effet, j'aurais du dire:

On note que perpétuer l'espèce est aussi la finalité des espèces hermaphrodites ou qui s'auto-divisent comme les amibes.

Et je voulais montrer par là que la sexualité hétéro est l'outil de notre espèce, d'autres espèces ont d'autres outils mais la finalité est toujours la même: avoir une descendance pour perpétuer l'espèce.
Et comme la nature tend à toujours trouver le meilleur modèle de fonctionnement...
Piccolo a écrit :D'ailleurs j'espère me réincarner en amibe après ma mort. :lol:

Non je rigole, autrement je ne pourrais plus uriner debout comme un vrai mâle. 8-)


Ah la vie....que d'imperfections, de compromis et de complications. :mrgreen:
mdr !!

et oui on peut pas tout avoir ! :mrgreen:
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par Beliefs »

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Dernière modification par Beliefs le 07 févr. 2012, 22:57, modifié 1 fois.
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par daffy »

Esteban75 a écrit :Je découvre le concepts et je trouve ça très intéressant, tu vois que le débat à toute son utilité !
Oh mais ça je n'en doute pas :wink: .
Esteban75 a écrit :Peut-être que la nature poursuit un but, aussi difficile à admettre que cela soit...
Si la nature suit un but, c'est qu'une intelligence quelconque la guide vers ce but (dessein intelligent). Mais là on entre dans le domaine des croyances, et comme je suis plutôt cartésien...
Esteban75 a écrit :
daffy a écrit :Pourquoi je dis tout ça ? D'abord parce qu'il me semble dangereux de présenter l'asexualité comme une déviance par rapport à cette normalité qu'est l'hétérosexualité. En effet, cela conduit à chercher une explication forcément négative à l'asexualité.
Pourquoi négative ? on est pas responsable de notre état, on a rien à se reprocher ! Alors là j'ai aucun problème avec ça !
Je me suis mal fait comprendre.

Si tu observes bien, tu remarquera qu'un très grand nombre de personnes débarquant sur ce forum sont soulagées d'être "normales", comme si l'anormalité était quelque chose de négatif. Or, au fond, le périmètre de la normalité est quelque chose de très flou. C'est un peu comme le mot "naturel", repris à toutes les sauces ces derniers temps, mais qui en fait ne veut strictement rien dire. Partant de là (c'est-à-dire sans jugement de valeur), considérer l'asexualité comme anormale n'est pas un problème.

Le souci, c'est que pour l'inconscient collectif, l'anormalité est quelque chose de forcément négatif. Et implicitement, lorsqu'on cherche des causes à quelque chose de négatif, les causes elle-mêmes sont forcément négatives aussi. Par exemple, les articles présentant l'asexualité comme quelque chose d'anormal mettent toujours en avant des causes négatives (problèmes dans l'enfance, etc), ce qui a d'ailleurs le don d'agacer bon nombre d'asexuels. On pourrait se dire qu'ils ont raison, mais le souci, c'est que les hypothèses qu'ils émettent sont guidées par un postulat de départ complètement subjectif : l'asexualité serait une déviance par rapport à l'hétérosexualité. Entendons-nous bien. Ce n'est pas le fait de considérer l'asexualité comme une déviance par rapport à l'hétérosexualité qui me pose problème, mais le fait de partir d'un postulat qui n'engage que celui qui l'a fait pour en déduire des hypothèses pseudo-scientifiques.

Et c'est en voyant que certaines de vos explications partaient de l'hétérosexualité que je me suis fait cette réflexion (peut-être à tord).
Esteban75 a écrit :
daffy a écrit :le risque est grand de voir l'hétérosexualité comme une sorte d'état par défaut qui ne nécessiterait donc pas d'explications.
L'explication, c'est que c'est le plus sur moyen de perpétuer l'espèce et que la nature est bien faite comme on dit :lol:
Seulement, le hic, c'est que ta réponse confirme bel et bien ma crainte.

Dans cette phrase, tu dis implicitement 3 choses :
1. que la nature poursuivrait un but, ce qui est scientifiquement faux, comme je te l'ai montré précédemment,
2. que l'hétérosexualité est quelque chose de positif ("la nature est bien faite"),
3. qu'on n'aurait pas besoin d'expliquer l'hétérosexualité du fait de ces 2 postulats (dont l'un est faux et l'autre subjectif).

Finalement, ma remarque n'était peut-être pas si inutile que ça :wink: .
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par daffy »

Beliefs a écrit :normal peut être utilisé comme un synonyme de logique, ainsi je comprends très bien. La Nature est bien faite, elle offre une diversité infinie. Je n'oserais pas dire que l'homosexualité ou l'asexualité soient contre-natures, juste contre la reproduction et la Nature met généralement ses "oeufs" (image) dans suffisamment de reproducteurs pour éviter pendant longtemps l'extinction (des milliers d'espèces disparaissent chaque jour, et de nouvelles apparaissent). La Nature a quelque chose de cruelle mais de terriblement juste en elle, elle ne s'émeut pas des erreurs qu'elle commet parce que ce sont ces erreurs qui peuvent déboucher sur une nouvelle espèce justement. Diversité c'est son cheval de combat.
:shock: Oula, moi qui disait justement qu'attribuer un but à la nature était scientifiquement faux, je ne pensais pas tomber sur une personnification si parfaite de la nature dans un de tes posts. Non, la nature n'a pas l'intelligence que tu lui donnes (tout du moins scientifiquement parlant bien sûr). Elle ne cherche pas à faire les choses bien (ni même mal d'ailleurs). Elle ne cherche pas non plus à pérenniser les espèces, et encore moins à éviter de faire des erreurs ou à privilégier la diversité. Bref, non, la nature n'est pas une personne consciente et intelligente qui poursuivrait un but.

Bon, en même temps, ça me surprend tellement que je me dis que je n'ai peut-être pas compris ce que tu voulais dire...
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théralène
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par théralène »

Beliefs a écrit :Et je suis en plein dedans, cherchant à trouver la part de réversibilité chez moi même si le désir n'est pas là à la base, je compte le provoquer... Je suis capable de cela. Je fonctionne bien plus par la raison que par l'émotionnel. La raison me pousse à me pencher davantage vers l'émotionnel car j'ai bien compris qu'un robot ne peut pas être heureux. Ma part asexuelle n'est qu'une partie de tout un ensemble complexe, ce n'est pas à cause de cela que je ne me sens pas heureuse mais ça peut y participer.
Je te souhaite de t'en sortir dans tes questionnements alors. Le principal est que tu réussisses à te sentir bien avec toi-même et la volonté est déjà un bon moteur!
Beliefs a écrit :Origine innée = origine génétique = origine organique = origine qui, selon son importance, rendra nulle toute possibilité de changement. Les immuables A s'y trouvent et font partie de la minorité.

Origine acquise = origine environnementale = origine psycho (mais aussi : prise de médocs, accident cérébral, ...) = origine qui, selon son importance et le désir de changement, rendra possible le changement sauf en cas d'accident cérébral et toute autre modification accidentelle.
Bon résumé effectivement :wink: Sans oublier tous ceux qui se situent entre les deux.
Beliefs a écrit :Pour ce que tu dis sur les psys, je te rejoins totalement, peu connaissent cette notion d'asexualité, il y a eu ainsi des psy qui m'ont dit "vous irez beaucoup mieux si vous vous ouvrez aux garçons!".
Effectivement c'est maladroit comme remarque, d'abord "débrouillez vous". Et puis surtout ça sous-entend aussi que la sexualité va régler tous les problèmes et qu'elle est absolument nécessaire à l'épanouissement humain. C'est quand même un peu moyen, même s'ils ne connaissent pas l'existence de l'asexualité.
Enfin bon, je critique, je critique mais suis mal placée pour cela, si ça se trouve je ferai le même genre d'erreur avec mes patients sur d'autres sujets.
Beliefs a écrit :Lorsque tu parles du fait que cela te semble bien peu possible de se forcer à développer un plaisir, tu parles de l'exemple du manque de sécrétion hormonale. Dans ce cas, on se retrouve bien plus dans les cas plus irréversibles de l'innée et de certains cas acquis.
Oui enfin pour la ghréline, c'était juste un exemple mais je ne suis pas vraiment convaincue qu'il y ait une histoire de sécrétion hormonale dans les causes organiques.
Beliefs a écrit :Le manque n'existe peut-être pas à la base, comme chez les demi-sexuels dont parle Aède (une notion qui me chipote encore... pourquoi créer cette catégorie?). C'est un bel exemple que de parler de ces personnes-là. Elles ne ressentent pas d'attirance sauf lorsqu'elles se sentent connectées (amoureuses je présume) à un autre. Il est difficile pour moi d'admettre que quiconque puisse affirmer qu'il n'éprouvera jamais d'attirance pour qui que ce soit. C'est couper trop vite l'herbe sous les pieds. Et ce genre de pensée peut au contraire encourager la pensée asexuelle, ce qui n'est pas souhaitable.
En fait si j'ai bien compris ce qu'est la demi-sexualité, c'est exactement cela, l'attirance arrivent lorsqu'elles se sentent vraiment amoureuses, ce qui diffère des s majoritaires qui ressentent cette attirance lors de plus diverses circonstances: s'ils se sentent amoureux mais elle peut être aussi dirigée vers quelqu'un croisée dans la rue etc.
En fait ce n'est pas le fait d'affirmer que l'on n'éprouvera jamais d'attirance sexuelle pour qui que ce soit qui fait la différence je pense. C'est peut-être plus une question de ressenti personnel, voire d'expérience. La différence entre a et demi-s je pense qu'elle peut se ressentir lorsque l'on est très amoureux d'une personne, que l'on a des projets, une attirance sentimentale, ou même physique (au sens de rechercher une certaine proximité mais qui n'inclut pas la sexualité), des liens très étroits ( la connexion justement), avec des possibles "symptômes amoureux" (ce n'est pas très poétique dit de cette façon bien sûr, mais j'entends par là le coeur battant lorsque la personne arrive devant nos yeux, les pensées dirigées vers cette personne en son absence etc etc). Lorsque l'on se retrouve aussi dans des situations où toutes les conditions seraient réunies pour la relation sexuelle, mais que l'envie n'est absolument pas là, contrairement à l'autre (ou pas, s'il est a aussi par exemple), à ce moment là on commence à réfléchir beaucoup, à se demander pourquoi si on pense être seul dans ce cas, certes, mais c'est alors que l'on se sent a plutôt que demi-s, en particulier si cette situation se répète. Voilà pourquoi il y a deux "catégories", non pas pour mettre dans des cases bien sûr, mais plutôt pour pouvoir se situer quelque part d'un point de vue personnel, surtout quand on a passé des années à se sentir seul dans ce cas, et à se dire qu'on est "une erreur de la nature", en particulier parce qu'il est impossible d'en parler à qui que ce soit sans prendre le risque de se ridiculiser dans son entourage.

Après bien sûr, il y en a qui essayent, qui se forcent, mais ça ne veut pas dire qu'ils y prennent goût, dixit les nombreux témoignages de couples a/s qui en souffrent.

Je n'oublie pas les aromantiques non plus qui ne ressentent aucun besoin de tomber amoureux (si j'ai bien compris?), et donc forcément dans ce cas on ne se retrouve pas dans la situation que j'ai décrite, je suppose qu'il y a quand même un ressenti profond d'être aromantique, mais d'autres l'expliqueront bien mieux que moi.
Aède a écrit : Pas au même titre qu'un asexuel qui exposé à ces mêmes circonstances restera A, pas au même titre qu'un asexuel qui restera toujours A. S'il n'est jamais exposé à ces circonstances, on ne peut le considérer que comme A, même si objectivement parlant et en vérité il est demi-sexuel (mais justement, on ne peut le prouver et lui-même ne l'aura jamais su)
J'allais le dire, en fait. Mais le fait de ne pas être exposé justement, si on considère qu'il n'y avait pas d'autres causes associées avant sa mort qui auraient favorisé cette absence d'exposition, et si on considère que l'aromantisme contrairement à ces causes est inné ou acquis de façon précoce, cela pourrait-il signifier que sans le savoir cette personne ait pu être aromantique?

Aède, juste une petite chose que je ne comprends pas:
Aède a écrit :Le problème, c'est précisément le fait que le lien n'est pas direct dans tous les cas.
Je vais prendre un cas possible de A. Notre A se masturbe. Et il aime ça. Parce que c'est une activité qui lui apporte du plaisir. Il y voit une manière mécanique d'en faire l'expérience. Dans son cas, le lien qui se fait, c'est "Je veux ressentir ce plaisir-là ? Je me masturbe." Et c'est tout, enfin, à mes yeux. Pour lui, "retrouver cet état" = éprouver ce plaisir, ce qu'il peut faire avec la masturbation.
Jusque là je saisis, mais
Aède a écrit :Il peut aussi le trouver dans une relation sexuelle avec autrui. Il a l'appétit, l'envie de ressentir à nouveau ce plaisir. C'est donc un A qui aime le plaisir sexuel, ou, plus largement le rapport sexuel.
Certes c'est possible, mais ça ne veut pas dire que cette même personne va systématiquement du désir pour autrui? Je ne suis pas convaincue qu'on peut systématiquement élargir le plaisir sexuel "solitaire" de ce a au rapport sexuel avec une autre personne. Enfin je ne n'en sais rien, mais me pose la question.
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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par Beliefs »

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Re: Les hypothèses de l'asexualité

Message par théralène »

[quote="daffy"]

Si tu observes bien, tu remarquera qu'un très grand nombre de personnes débarquant sur ce forum sont soulagées d'être "normales", comme si l'anormalité était quelque chose de négatif. Or, au fond, le périmètre de la normalité est quelque chose de très flou. [quote]

+1
Je pense que le terme "normalité" n'est pas applicable humain. Qui peut donc se prétendre normal? On a tous des particularités qui font que le monde n'est pas peuplé de clones, et quoiqu'on fasse pour ressembler à une "norme" qui est en fait une personnalité imaginaire regroupant à la fois toutes les caractéristiques d'un modèle majoritaire, on ne peut le réussir dans tous les domaines. D'autant plus que cette norme imaginaire change en fonction des époques et des lieux. Bon bien sûr la sexualité hétéro a toujours été la norme sans disparité spatio-temporelle, me répondra-t-on, mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas ce qui permet à un individu de se prétendre plus normal qu'un a. Dans d'autres domaines il sera peut-être moins "normal" que ce même a, si on considère que normal= comportement ou caractéristiques majoritaires.
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