Bonsoir à tous
Beliefs a écrit :Derrière l'inné se cache la génétique (et qu'elle à moins que tu penses à autre chose également?). Je place la génétique dans l'origine organique.
Oui je parlais de la génétique, j'ignore s'il y a autre chose, mais comme la science est en perpétuelle évolution, peut-être qu'un jour on découvrira un système encore plus fin se cachant derrière l'ADN?
Beliefs a écrit :Il est très rare qu'un comportement soit sous expression d'un seul gène, les généticiens préfèrent parler d'épistasie, une interaction entre plusieurs gènes/allèles. C'est un domaine là aussi complexe dans lequel je m'aventurerai peu. Je parlerais avec pincettes de mutations mais comme tu le dis toutes les hypothèses peuvent être proposées.
Je parle juste de mutation comme un exemple ou une possibilité, mais je ne me connais pas assez en génétique pour aller beaucoup plus loin. En effet, les possibilités sont certainement innombrables.
Beliefs a écrit :Il y a la prédisposition comme tu dis, plus ou moins force selon l'expression des gènes, et puis il y l'impact de l'environnement (une façon crue de parler à l'enfant, un trauma, une honte, frustration and so many things...) qui va amplifier l'effet génétique. Nous avons une influence sur notre prédisposition mais on ne peut pas toujours passer outre. Quelque chose en nous qui va tirailler vers la manifestation d'un comportement dont on voudrait se débarrasser.
Beliefs a écrit :Pour le moment où se créée le socle de la personnalité de l'enfant, j'ai aussi entendu les 6 premières années mais je ne connais pas suffisamment ce domaine du développement de l'enfant.
Oui je suis tout à fait d'accord pour ce qui est de l’interaction entre le génotype et l’environnement. Par contre, ce n'est pas parce que certaines choses se manifestent du fait de l'environnement qu'elles sont pour autant forcément réversibles. Je veux surtout parler de ce qui se passe lors des 6 premières années de la vie, car c'est à ce moment là que la "plasticité" cérébrale est la plus grande, et c'est aussi le moment où certaines composantes de la personnalité se mettent en place, à la fois à partir des gènes et de l'environnement justement. Je ne veux pas dire bien sûr que tout est figé ensuite, on évolue toujours, mais il y a quand même pas mal de choses qui se déterminent à ce moment là sans que l'on n'en ai conscience. Enfin je ne m'y connais pas assez sur l'asexualité pour statuer sur quoi que ce soit, mais il se pourrait qu'elle se mette en place de cette façon.
Juste un petit exemple qui n'a rien à voir pour ce qui est de la plasticité cérébrale: les langues étrangères: une langue apprise avant 6 ans par exemple chez les enfants bilingues, va s'imprimer beaucoup plus facilement, que lorsqu'elle est apprise plus tard.
Beliefs a écrit :Selon la def oui, j'ai cette envie de croire que la plupart des cas d'asexualité revêt d'un caractère plus acquis qu'inné et donc peut être réversible. La psychothérapie peut aider, mais uniquement si la personne ressent le besoin de changer
ça justement on n'en sait rien je pense, en tout cas au niveau "collectif". Après au niveau individuel, oui, on peut faire un travail sur soi et se rendre compte qu'elle est réversible ou pas, pour soi. Mais en effet, pour déjà aller voir un psy, il faut ressentir le besoin de changer. Mais ce besoin n'existe pas pour tout le monde, on peut vivre très bien avec son asexualité, qu'elle soit complètement innée ou qu'elle ait une part d'acquis(et je pense quand même qu'on est beaucoup à s'être posé toutes sorte de questions avant même de découvrir l'existence de ce site, pour ce rendre compte que c'est ce qui nous correspond). Après si le besoin de changer est présent, profondément, en dehors de toute influence sociale (déjà assez difficile à déterminer), peut-être que derrière cette volonté d'être s, (je dis bien peut-être, je fais que l’hypothèse) il pourrait y avoir un certain manque, un peu comme celui des s vis-à-vis de la sexualité "bloqué" ou "masqué" par des causes surtout psychologiques et qui pourrait se révéler avec une psychothérapie.
Seulement si à la base on n'éprouve aucunement ce manque, aucunement ce besoin de changer, le psy ne pourra pas y faire grand-chose; car il n'y a pas de problème, d'obstacle à son épanouissement. Le psy est quand même là à la base pour nous aider à s'accepter à vivre de la façon qu'il nous convient le mieux, en fait il est surtout là pour répondre à une demande, et son rôle n'est pas de nous "formater".
(Prudence avec le psy quand même; pour certains, peut-être beaucoup, et surtout du point de vue des sexologues, l'asexualité est méconnue et impossible, et par leur ignorance sur la question, ils peuvent perdre leur professionnalisme et se faire un peu trop paternalistes: "vous avez un problème, c'est impossible de ne pas avoir de désir sexuel, si vous n'en avez pas, c'est que vous n'êtes pas heureux, je vais vous apprendre à devenir heureux") Très éxagéré comme exemple bien sûr, mais tout ça pour dire que les psys restent des humains qui peuvent se tromper sur certains points, même si leur jugement est très bon sur d'autres sujets.)
Beliefs a écrit :Les curieux qui se masturbent pourraient se dire "peut-être que si je me laisse aller avec autrui, je finirais par avoir envie de l'autre?" Il ne faut pas toujours que le désir précède l'action. L'action peut développer le désir. Ne dit-on pas "l'appétit vient en mangeant" ? Après, je chipote sur les mots, sans doute. D'accord, le lien n'est pas direct mais il persiste un lien néanmoins, non?
Je me permets de donner mon avis là-dessus. Le fait que des "zones érogènes" existent ne va pas entraîner forcément un désir lorsque l'on est en présence de la personne aimée. A ce moment là, on n'y pense même pas, on est juste parfaitement comblé avec une certaine tendresse, des projets, des sentiments (c'est du vécu pour beaucoup d'autre aussi je crois). Le soucis vient du fait que l'autre personne attend autre chose et que cela le frustre, que nous culpabilisons. Bien sûr après on peut toujours se forcer par curiosité ou pour faire plaisir, mais de là à ce que se forcer développe un désir? Peut-être si ce désir existe et qu'on ne s'y autorise pas, et là encore, c'est au niveau individuel que l'on peut se placer. Mais si vraiment il n'existe pas? On peut se forcer à manger autant que l'on veut, si on ne secrète pas la ghrêline, l'appétit ne viendra pas, même si les papilles gustatives sont fonctionnelles(ceci dit grossièrement pour l'exemple bien sûr). Pour les s la relation sexuelle va "répondre" au désir qui crée un manque et aura pour but de le résoudre (bon bien sûr il y a la reproduction de l'espèce mais ce n'est pas la question à ce niveau là). (Pour cela je ne pense pas me tromper, c'est en gros la définition médicale). Si le manque n'existe pas, que va-t-elle résoudre?
Bon après c'est vrai qu'avec l'exemple de la cocaïne, tu as raison, et c'est vrai que dans ce cas là la dépendance n'existe que si on en prend. Je n'ai pas vraiment d'argument sur ce point, à part le fait que pour un s justement le désir précède la relation, et là mes arguments tournent un peu en rond. A part peut-être si on considère que pour se mettre à la cocaïne, il y a à la base une certaine détresse, un certain manque quelque part, par rapport à une personne qui ne va pas s'y intéresser.
Voilà pour ma "petite" réflexion du dimanche soir. Au plaisir de continuer cette discussion!