Alors, je commence par la traditionnelle présentation formelle... Il se peut que les personnes mineures soient choquées par certains détails.
Biologiquement je suis une femme, mentalement un homme. C'est pourquoi je m'habille comme un mec et porte les cheveux courts. Je vais donc parler de moi au masculin, si vous le voulez bien.
J'ai 22 ans, mais on m'en donne 15 ou 16. Je suis vierge. Je suis passé par pas mal de stades : de mes 3 ans à mes 11 ans, j'ai été un authentique garçon manqué, je jouais aux petites voitures, aux dinosaures, et je traitais mes poupées comme mes esclaves à moi, le grand maître extra-terrestre qui les faisais creuser dans mes mines . Le collège et son enfer m'ont mis une claque dans la poire : pour m'intégrer, je me suis fait passer pour quelqu'un de normal, hétéro, féminine et tout le toutim : ça n'allait pas, quelque chose devait sonner faux chez moi parce que ça n'a pas empêché mes camarades de me persécuter ou de me railler du collège au lycée (d'autant plus que je correspondais par-dessus le marché au cliché de l'intello de service). Après quoi, j'ai compris mon côté transgenre, les choses ont un peu évolué dans le bon sens, je me suis libéré : d'abord les fringues, doucement pour ne pas choquer ma défunte mère (qui hélas est morte l'an dernier, avant ma "révélation", et elle m'a toujours prié de ne pas m'habiller comme un garçon...désolé maman), puis les cheveux. Puis j'ai eu une relation non aboutie avec un garçon, S à 100%, que j'ai frustré sans le vouloir parce que j'ai horreur des baisers avec la langue, de l'haleine des gens en général, et je ne sentais rien quand il me touchait, même aux endroits les plus érogènes en théorie...J'avais, je l'avoue, dans l'idée de me "débarrasser" de ma virginité avec lui, dont j'étais sûr d'être amoureux. Je me disais qu'une fois qu'on n'est plus vierge, peut-être que le désir vient plus facilement... Je lui ai fait une demie-fellation (pas jusqu'au "terme") mais n'ai ressenti que du dégoût... Nous avons fini par rompre, forcément. Lui s'est dit que c'était de sa faute, moi, je me suis dit que je devais être frigide, traumatisé peut-être par quelque chose dans ma prime jeunesse... Après, je me suis demandé si je n'étais pas homo, car j'apprécie la beauté des femmes : puisque ça n'avait pas marché avec un garçon, peut-être avec une fille ?... Mais quand mon père (mon unique confident en matière de sexe) m'a dit que deux lesbiennes devaient nécessairement en passer par certaines pratiques avec du fluide et des odeurs (ahem), je me suis rendu compte que ça me dégoûterait finalement... Et puis j'ai vu un reportage sur le fondateur d'Aven à la TV, et j'ai découvert cette orientation : l'asexualité... Timidement au début, parce que dans mon entourage, les gens n'y croyaient pas ou affirmaient sur un ton péremptoire que ce n'était qu'une "mode" !!!... On voit bien qu'ils n'ont aucune idée de ce que peut être une souffrance identitaire.
Ces temps-ci, en classe, je souffre particulièrement pendant les conversations autour du sexe, dont mes amis et amies sont friands (à un point impressionnant ! on les croirait tous nymphos, mais je suppose que le "problème" vient de moi...). Par commodité, j'ai menti par omission : ils ne savent pas que je suis vierge. Je leur ai parlé de mon ex, mais n'ai jamais dit que nous n'étions pas allés jusqu'au bout... Je n'ose pas leur dire la vérité car j'ai très peur de leur réaction. Peur qu'ils me prennent de haut, qu'ils m'accablent de sarcasmes...Eux prendraient peut-être ça pour de la taquinerie, mais je suis hypersensible à la critique depuis la période du collège... Comment leur expliquer que si je sais apprécier la beauté (des hommes et des femmes) et que je peux tomber amoureux, en revanche je suis incapable d'éprouver du désir sexuel pour qui que ce soit ? Dans leur tête, c'est invraisemblable, illogique, anormal, c'est une tare ! Certains d'entre eux (dont des filles) n'hésitent pas à faire des messes basses sur des profs qu'ils trouvent moches : "Elle, elle doit être pucelle, forcément...", "Lui, c'est un puceau frustré, c'est clair"... C'est dingue ! D'autant que j'aime beaucoup cette classe, qu'en dehors de ça, mes camarades sont vachement sympas ! Mais quand j'entends ce type de critiques acerbes de la virginité, j'ai une boule au ventre ! Que faire ? Je songe à sortir du placard à la fin de l'année, après l'obtention du diplôme, pas avant... Qu'en pensez-vous ?
Je suis venu sur votre site pour me faire une idée plus précise de l'orientation A, et en cliquant par-ci, par-là, en lisant la FAQ et plusieurs témoignages, j'ai compris que j'avais enfin, ENFIN trouvé ma place ! D'où ma présence en ces terres.
Et je vous adresse à tous et à toutes un grand merci pour m'avoir révélé à moi-même ! \o/ (ça, c'est dit...)Vous l'avez compris, je cumule deux identités difficiles : l'identité transgenre -je voudrais être un homme- et l'identité asexuelle. En plus de ça, s'il faut vraiment en rajouter
, je suis doté d'un humour très très nul, je suis cyclothymique, colérique, j'adore lire, regarder des films, dessiner de la BD, et plein d'autres traits de caractère que, je suppose, vous devinerez par la suite... 
Voilà, voilà.
