Gianni a écrit :Ils ne sont pas tous ainsi ! Heureusement ! [...] une note sur 20 de l’importance du sexe au sein d’un couple.Naibed a écrit :(Arf ! ..tout en délicatesse : ...un vrai psy, quoi !!)
18 pour l’amour et 2 pour le sexe !
Hem ! Heuuu.. mouais, c'est assez joli ....mais c'est pas parce que c'est joli que c'est vrai !
En tant que féministe, je ne suis pas trop d'accord avec ça. Disons que j'ai développé une forme de méfiance atavique envers le mot "Amour", où plus exactement envers le concept aliénant sous-jacent qui se cache souvent derrière ce terme, à base de romantisme mal fagoté et d'émotions gnangnans à l'eau-de-rose. Concept que notre société championne du slogan "à-tout-va" et de l'absence de réflexion, façon "pub-et-zapping", brandit comme un étendard pour inciter les individus, et parmi ceux-ci en premier lieu les femmes (même si les hommes en sont également, dans une moindre mesure, victimes) à se mettre en "cou-couple" sans discernement, et à procréer, sans se poser d'autres questions.
Pour dissiper toute équivoque, pour moi, ce sera zéro pour l'"Amour", (surtout avec un grand A donc), "Amour" que je remplacerais volontiers par un mélange de tendresse et de respect de l'autre.
De la même façon, et même si je suis consciente de poster sur un forum dédié à l'asexualité, (et abstraction faite du choix de la ou l'a- sexualité, des individus) je trouve un peu facile (et surtout dangereux) de tirer à boulets rouges sur le sexe.
Certes, je n'ignore pas, toujours en tant que féministe, que le sexe peut être, lui aussi, un profond vecteur d'aliénation (surtout lorsqu'il est mis en conjonction avec l'autre vecteur d'aliénation, l'"Amour" dont je parlais plus haut. Et je n'ignore pas non plus que le sexe est souvent l'un des pires vecteurs de la violence envers les femmes, comme dans le cas du viol de la prostitution, ou des mutilations sexuelles par exemple.
Donc, sans la moindre équivoque, ce sera aussi zéro pour le "sexe", ...du moins ce sexe-là, donc !
Reste que, comme le volcan qui fascinait le belge d'origine russo-polonaise Haroun Tazieff , je reste fascinée par le sexe, sa force magnifique, sa puissance bouillonnante, et surtout sa faculté équivoque de destruction, mais aussi de reconstruction titanesque.
Et je suis à 100% en accord avec Valérie Toranian, cette brillante féministe, lorsqu'elle écrit, dans son livre"Pour en finir avec LA femme"
Donc, ma préférence ira sans la moindre équivoque à ce sexe-ci, donc ! passionné, sans compromission, mais aussi additionné du mélange approprié de tendresse et de respect de l'autre. Sans que je me sente capable de dire dans quelles proportions ces trois condiments interviennent dans ce "mélange approprié". A chacun donc de trouver sa martingale.. 8)Le sexe est le seul domaine privé irrationnel qui échappe aux constructions et aux idéologies. La scène érotique comme champ libre des fantasmes de chacun suppose qu'on y interprète mille rôles. Il n'y a pas de dominants et de dominés. Le désir érotique est subversif, il déconstruit tout sur son passage. A ce titre, le sexe pourrait être le lieu où se désapprend le plus sûrement la domination masculine...
Mais comment faire lorsque, fortuitement, on est privé d'un des épices, justement ? Peut-on, comme en cuisine, lorsqu'il nous manque un condiment, se "débrouiller" ? faire avec ceux qui reste (c'est-à-dire, ici :ce mélange de tendresse et de respect de l'autre)?. Certainement. Ne serait-ce déjà parce que ces deux condiments sont à la base même de la réussite de toute relation. Mais aussi parce qu'il ne faudrait pas oublier qu'à côté du sexe en tant que mode de communication physique il existe aussi le sexe en tant que mode de communication mentale , où l'autre ne nous séduit pas tant par ses particularités physiques et sexuelles que par son intelligence, sa personnalité, etc. .. .Bref comme j'aime à le rappeler à l'occasion, « L'intelligence est érotique ! »
Et donc que, dans cette seconde interprétation plus générale, mais non moins pertinente du sexe, il n'est pas nécessairement besoin du sexe "physique", pour éprouver un besoin aigu d'une communication qui, bien que mentale, n'en reste pas moins « sexuelle » dans sa force de projection vers l'autre (1).
- (1) même si cette communication ne passe pas nécessairement par le désir sexuel coïtal, elle peut parfois être une quête frénétique, voire fusionnelle, de la relation à l'autre. Quête dont (de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent), bien des asexuels, (et ils auraient tort de le faire) ne se privent pas, bien au contraire.