Sans l’avoir clairement dit, ma mère a bien compris que je l’étais. Pour elle, le seul soucis serait de ne pas devenir grand-mère, mais elle veut mon bonheur avant tout. Si mon père était toujours de ce monde, je pense qu’il l’accepterait, tout en étant fort déçu.
Peu à peu, je fais mon coming out auprès des amis. Le plus souvent, j’attends que l’occasion se présente, mais, finalement, comme la majorité d’entre eux ne parle pas « sexe », ne me pose pas de question sur mon célibat, etc., cela se fait lentement, très lentement.
Quelques amis le savaient déjà avant mon inscription sur AVEN. Après quelques semaines passées sur ce forum, j’ai commencé à parler de l’asexualité dans sa globalité, puis, en fonction des réactions, je parlais de mon cas ou non.
Depuis quelques mois, je suis passé à la vitesse supérieure. C’est à dire que je dis beaucoup plus facilement que je suis asexuel. S’ils comprennent, tant mieux, s’ils ne comprennent pas, tant pis… tant pis pour eux !
Il y a quelques jours, j’ai failli le mettre sur mon blog personnel. Je me suis rétracté au dernier moment, uniquement à cause de la famille. Quelque soient leurs âges, à l’exception d’une ou deux personnes, les autres ne comprendront JAMAIS qui nous sommes, et, par égard à ma mère [qu’ils accuseraient d’en être la cause (comme pour les psy : presque tout est de la faute de la mère)].
De manière globale, mes amis comprennent, ou, du moins, ne font aucun commentaire négatif devant moi.
Les seules réactions négatives que j’ai eue dernièrement, est celle d’une correspondante allemande. Une nouvelle, introduite par un pote. Longs courriels, et dès les 3e ou 4e, elle me dit tout de go être bisexuelle. Tiens ? cela faisait longtemps que l’on ne m’avait pas parlé sexe aussi vite ! alors, sans tourner autour du pot, je réponds de la même manière : je suis totalement asexuel ! Vlan ! depuis, rares courriels très laconiques de sa part, qui, par expérience, me font dire qu’elle va cesser sous peu d’écrire. La seconde, risible au final, est celle d’un gay américain. Echanges de courriels, surtout des choses drôles. Un jour, il m’envoie un document à remplir, avec des questions uniquement (ou presque) portées sur les pratiques sexuelles. Lorsqu’il a su que je n’étais pas gay ! ! ! « Tu n’es pas gay ? Désolé, alors, nous n’avons rien à nous dire. Bye-bye » C’est risible du fait que pendant plusieurs semaines nous avions de riches échanges ! (et aussi sec, il a aussi écrit un courriel à celui qui nous avait mis en contact pour lui reprocher de ne pas lui avoir dit tout de moi…)