C'est un question à nuancer, ça soulève beaucoup de réflexion
Je n'ai jamais vécu seulæ jusqu'ici, mais je projette que ce soit le cas (peut être pas tout ma vie, on verra). Mais dans la vie de tous les jours, mise à part mes parents et une bonne connaissance que je fréquente à l'université (et qu'honnêtement j'ai du mal à supporter, mais bon, elle est gentille quoi), j'ai pas grand monde autour de moi, ce qui ne me dérange pas spécialement. Je suis bien entouræ et j'ai des amis que je vois rarement mais que j'aime beaucoup, donc je ne me sens pas seulæ.
C'est vrai que je ressens un décalage complet entre ma vie, ce que j'aime faire et la vie des autres (qui sortent, font la fête, ont des dates, bref, une sociabilisation extrême), mais je ne souffre pas non plus de ce décalage puisque bon, c'est loin d'être ma seule excentricité, et en plus ça ne me donne pas envie. Même mon père me demande régulièrement si j'ai pas envie d'aller en boîte, mais je vois pas trop pourquoi faire.
J'ai du lui expliquer que je ne trouve pas source d'amusement là dedans (je pense aussi qu'il pointe là dessus pour essayer de m'embêter).
Le problème c'est que d'un côté, j'ai donc ce fort besoin de solitude et de tranquillité, voir d'isolement total parfois, mais d'un autre, je ne sais pas si je pourrais m'auto-suffire dans ce besoin d'indépendance que j'ai. Grosso-modo vu que je ne peux pas travailler, je vais monter un dossier pour demander accès aux aides sociales très prochainement. Mais si je ne les ai pas, je resterais avec très peu d'alternatives.
Pourquoi je déroule tout ce propos, parce que ce sont des paramètres à prendre en compte dans le développement du sentiment de solitude. À priori si actuellement tout va plutôt bien, peut être que plus tard, je me sentirais seulæ avec mes problèmes à cause de cette question de travail. C'est déjà un peu le cas, depuis quelques années je sens le gap se creuser entre moi et les autres, car peu de personnes sont prêtes à entendre qu'on peut être confrontés à ce genre de difficultés.
Et aussi parce que dans tous les cercles sociaux que je fréquente (même de loin), tout est régi par le travail, il y a un acquis social énorme qui fait que les gens partent du principe que tout le monde peut le faire, que tout le monde à l'énergie et l'adaptation sociale suffisante pour s'engager dans une carrière professionnelle.
Sauf que moi je suis complètement bloquæ sur ce point là, donc quand je vois les autres personnes de mon âge "grandir" sur ce sujet là et évoluer, développer cette forme de maturité sociale nécessaire pour pouvoir gérer sa vie seul, et bien je me sens atrocement seulæ.
Beaucoup de choses semblent liées à ça, d'où le fait que je m'épanche un peu là dessus sur le sujet de la solitude, mais c'est un des points qui fait que je me sens en marge de la société, même au sein de ma propre famille. Pour être tout à fait transparentæ, j'ai du mal à imaginer me faire d'autres amis/autre à l'avenir parce que j'ai peur du rejet que cette question de travail peut engendrer.
Sans idéaliser quoi que ce soit, si à l'époque de mes parents, le fait que des personnes (majoritairement des femmes dans un contexte de couple hétérosexuel) décident de rester au foyer était la normalité, voir même l'injonction, j'ai pu observer depuis mon enfance que c'était un choix/une situation qui devenait de plus en plus stigmatisée.
Remettre en cause ces injonctions c'est quelque chose que je soutien à fond étant féministe, mais combien de fois des femmes de ma famille ont été traitées comme des sous-merdes juste parce qu'elles ont décidé de rester au foyer, comme si ca faisait d'elles des complices du patriarcat ou tout simplement des flemmardes incapables, alors que c'est mille fois faux. Combien de fois j'entends "marre de ces gens qui ne foutent rien et qui touchent les aides sociales" (celle là je l'ai entendue de la bouche de mon propre père d'ailleurs, youpi.)
Enfin pour conclure, comme vous le voyez, dans tous les sens ce sujet me fait craindre la solitude et le rejet social. Si sur beaucoup d'aspects je ne me sens pas seulæ et je m'estime très chanceusæ, sur celui là, c'est juste un trou béant dans lequel j'ai peur de tomber.
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Apparemment je suis le maître des illusions, si c'est pas la classe ça 
ou se fabriquer des souvenir avec des personnes qui ne terniront jamais ces souvenirs, comme certain amis ou de la famille (mon dernier voyage était en famille, et le prochain le sera aussi je pense, bien que je m'étais préparé à partir seul aussi, direction le japon :p )
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