parler d'asexualité avec sa psy

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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elph
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parler d'asexualité avec sa psy

Message par elph »

Bonjour tout le monde !

Cela fait plus d'un an que j'ai découvert l'asexualité et plus d'un an que je ne cesse de me poser des questions sur mon orientation sexuelle.
Je vois une psy depuis l'année dernière qui m'a énormément apporté sur des sujets familiaux et maintenant que ma thérapie est "terminée", j'ai décidé d'essayer de lui parler de mes questionnements... Sur plusieurs séances, j'ai évoqué des points clés de ma vie où je sentais que j'avais des crushs sur des filles et non des garçons, que c'était une partie de moi que j'avais du mal à accepter. Je lui ai fait part de mes doutes en décrivant ce qui se passait en moi quand j'avais un crush (petits papillons dans le ventre, besoin de proximité avec la personne (calîns, se tenir la main), besoin constant d'avoir des nouvelles, etc). Je lui ai également confié que j'avais embrassé pour la première fois une fille il y a 2 ans et que ça a été le début d'autres questionnements. Après ce moment, j'ai eu une désagréable sensation, comme si cela ne m'avait pas plu. Et j'ai commencé à réfléchir à ce que je ressentais quand j'avais eu de vrais crushs, outre les envies de passer du temps avec la personne ou d'avoir des moments "romantiques", je n'ai jamais eu envie de plus (ni de s'embrasser).

J'ai vu qu'au moment où je lui ai raconté ces passages, elle avait l'air perdue et j'en suis venue à lui parler de mes doutes sur l'asexualité. Elle ne connaissait pas ce terme, alors je lui ai expliqué et elle m'a tout de suite arrêtée pour me dire que je partais trop loin dans mes réflexions, que je ne pouvais pas savoir tant que je n'avais pas eu d'expérience et que c'était normal que je n'aie rien tenté avec mes crushs comme ce n'était pas réciproque de leur côté. Elle m'a fait comprendre que tant que je ne faisais pas mes propres expériences, je ne devais pas me ranger dans des cases, que ce n'était pas bien. Elle m'a aussi dit que si je n'avais pas aimé embrasser cette fille, c'était tout simplement qu'elle ne me plaisait pas... Alors que lorsque j'ai eu de vrais coups de coeur pour des filles, je n'ai jamais pensé à les embrasser et pourtant elles me plaisaient (ça, je ne lui ai pas dit parce qu'elle était déjà partie dans ses contre-arguments)

D'habitude elle est très à l'écoute mais là, j'ai eu l'impression que je lui avais raconté mes "histoires" pour rien et que sa seule réponse était claire : chacun va à son rythme et j'ai besoin de me faire mes propres expériences. Je ne sais pas quoi faire concernant la prochaine séance... J'ai envie de lui dire que j'ai été un peu déçue de sa réaction mais je ne sais pas comment lui reparler de l'asexualité sans qu'elle évite le sujet. Comment lui faire comprendre que je n'ai peut-être pas besoin de trouver la bonne personne ou de coucher avec quelqu'un ? A la fin de la séance, j'ai eu presque honte de lui avoir partagé tout ça, alors que ça ne m'était jamais arrivée avant et je suis sortie en pleurant :(
C'est vrai qu'à force d'entendre ces phrases (pas que de sa part), je me demande si, effectivement, je ne dois pas faire mes propres expériences pour savoir, sans ça je ne saurais jamais...

De base, je venais la voir pour qu'elle m'aide à y voir plus clair dans mes émotions et ressentis, sur ce que l'on peut ressentir quand on est amoureux et comment se traduit l'attraction sexuelle, terme qui ne m'évoque rien du tout... et surtout pour me confier à quelqu'un de confiance, car tous ces questionnements me prennent beaucoup d'énergie :(

Voilà, j'ai écrit un pavé, je m'en excuse par avance... Si quelqu'un a des petits conseils ou expériences à partager, je suis preneuse <3 Merci beaucoup et merci à ce forum d'exister !
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Baelfire
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par Baelfire »

Salut,

Pas de soucis pour le pavé :)

En gros tu t'es aventurée sur un terrain qu'elle ne connaît pas et elle a paniqué. Je crois que ça résume bien la situation. Bref, ce n'est pas avec cette psy que tu pourras parler d'asexualité.
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clotaire
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par clotaire »

Coucou elph :-)

Merci pour ton témoignage !

L'hypothèse de Baelfire est une possibilité.
Une autre pourrait être qu'elle te dise ça parce qu'elle pense que ça ne te rend pas sereine de penser à tout ça. Moi quelqu'un qui me dirait "au secours je suis peut-être asexuel.le c'est une catastrophe", j'ai envie de répondre "ben n'y pense pas et ça ira mieux". Bon je caricature, évidemment. Mais l'étiquette peut aider autant qu'elle peut bloquer.
Ce n'est pas pour autant que je défends ta psy, je donne juste une hypothèse, et manifestement elle n'a pas trouvé le bon truc pour t'aider sur ce plan-là, donc en effet c'est peut-être mieux d'en parler à d'autres... et aussi, réfléchir à ce que tu attends : est-ce que tu veux progresser et si oui, sur quoi exactement, ou est-ce que tu veux juste mieux te comprendre, etc.
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par elph »

Coucou à vous deux ! :)

Merci pour vos messages! Je pense qu'elle s'est effectivement dit que je me posais beaucoup trop de questions et qu'il ne fallait pas que je me catégorise, mais la façon dont elle a réagi m'a déçue dans le sens où elle n'a pas vraiment cherché à écouter ce que j'avais à dire à propos de l'asexualité. Comme elle ne connaissait pas ce terme, j'ai pensé qu'elle aurait voulu en savoir plus, mais elle s'est arrêtée à la simple definition.
Effectivement, je venais dans l'optique de mieux me comprendre et analyser un petit peu mes sentiments quand je suis face à des personnes qui me plaisent, ce que je ressens et ce que je ne ressens pas sur la durée. Je suis très anxieuse dans la vie et tous ces questionnements participent à cette anxiété, alors j'espérais qu'elle m'aide à être un peu plus en paix avec moi-même comme elle l'avait fait avec mes sujets familiaux.

ça avait tellement bien marché pendant plusieurs mois, on parlait réellement de mes émotions pour les analyser, alors cette séance m'a déçue. Je me demande si je ne devrais pas essayer de lui en reparler une dernière fois à la prochaine séance, mais comment pour qu'elle ne cherche pas à clore le sujet en répliquant que je n'ai pas d'expérience donc je ne peux pas savoir...?
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par Baelfire »

évite le mot "asexualité" peut-être. Ca lui fera moins peur. Tu parles vraiment que de tes sentiments.

Après si tu veux y aller frontalement (mais je pense pas que ce soit une bonne idée) tu peux lui dire que tu n'as pas besoin d'égorger des chatons pour savoir que tu n'aimes pas ça.
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par Doris »

Je n’ai pas de conseils à donner, ma psy n’a pas été non plus très ouverte pour discuter ce sujet, tout en étant compétente pour des questions liées à ma famille. Elle s’est avérée être très toxique par la suite, j’aurais mieux faire d’arrêter de la voir dès les premiers questionnements.
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par Erialc »

Ma psy a eu une petite réaction de prudence quand je lui en ai parlé, j'ai entendu le "mais vous n'êtes pas obligée de vous déterminer tout de suite". Puis elle s'est ravisée par la suite; un jour, je doutais et elle m'a dit "mais c'est possible aussi que vous soyez vraiment asexuelle". Bref, la première fois que j'ai évoqué le sujet de l'asexualité, elle m'avait dit honnêtement qu'elle ne connaissait pas. J'ai beaucoup réfléchi quand même aux mots que je pourrais employer avant, même si j'ai pas pu sortir des explications parfaites, je pense que ça m'a aidée. Je pense que c'est une bonne idée de dire que tu es déçue de sa réaction. Sait-elle que tu y réfléchis depuis plus d'un an ? Que l'asexualité est documentée par beaucoup de témoignages ? Que beaucoup de personnes ne comprennent pas ce qu'est l'asexualité, même quand on a défini le terme ? Je plussoie l'idée que tu peux te baser sur ce que tu ressens, elle ne peut le contredire, sinon l'interpréter. Moi, j'ai passé au moins une bonne séance lui faire comprendre que, par exemple, en fait j'ai une libido quand même, même si je n'ai pas d'attirance sexuelle... Voilà, voilà. Si tu le sens, tu peux essayer de lui expliquer (mais ça veut dire que tu lui fais un cours à tes frais, faut pas se mentir), à toi de voir si ça vaut le coup ou pas. :)

Je pense que tu peux lui parler d'asexualité, il ne faut pas avoir peur de lui faire peur, il faut aussi qu'elle prenne conscience qu'elle n'est pas la source ultime des réponses à tes questions, et qu'elle ne sait pas tout.
Dernière modification par Erialc le 05 oct. 2023, 22:43, modifié 2 fois.
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par elph »

Baelfire, c'est vrai que je souhaitais peut-être essayer d'évoquer le sujet mais en repartant de zéro, comme si je n'avais jamais dit le mot "asexualité"... Et en même temps, je me dis que ça peut être bien d'insister un peu pour qu'elle comprenne que ce terme existe bel et bien. ça peut lui servir pour son bagage personnel en tant que psy et aussi pour de futurs patients qui auraient envie de discuter de l'asexualité avec elle! Mais c'est sûr que je ne pense pas y aller frontalement hahaha !

Doris, je suis vraiment désolée que ça se soit mal passé... Je trouve que c'est super dur de trouver un(e) psy complet(e) qui est 100% ouvert(e) sur tout ! J'espère que tu as pu trouver l'écoute nécessaire avec quelqu'un d'autre <3

Erialc, merci beaucoup pour ta réponse ! Ma psy a eu la même réaction que la tienne mais a énormément insisté sur le fait que tout était lié à mon manque d'expérience. Est-ce que tu as essayé de lui définir ce qu'était l'asexualité et ce que tu ressentais de ton côté quand tu dis que tu as réfléchi aux mots à employer ? Elle sait que j'y pense depuis longtemps mais malheureusement, la séance se terminait et elle m'a vraiment dit qu'il n'y avait pas de norme, que j'étais jeune et que je devais faire mes propres expériences. C'est pour ça que j'ai été déçue... Sur 3 séances, j'ai vraiment évoqué des points de ma vie où je me suis posée énormément de questions, j'ai beaucoup parlé, elle m'a beaucoup écoutée et elle a conclu sur ça. Alors, que je cherchais seulement à ce qu'elle m'aide à un peu décrypter ce que je ressentais, à me poser les bonnes questions, comme elle avait fait pour ma précédente thérapie. J'ai un peu peur qu'elle soit fermée à l'asexualité, mais je me dis que si je ne tente pas au moins une dernière fois, je vais peut-être le regretter sachant qu'elle m'a déjà beaucoup aidée précédemment ! ^^ Et pour répondre à ta question, comme elle ne connaissait pas le terme, je pense qu'elle ne se rend pas compte qu'il existe de la documentation avec des témoignages... Après la séance, j'étais à deux doigts de lui envoyer des documents par mail, mais je me suis dit que ça serait peut-être mieux d'en parler face à face !
Maintenant, il va falloir que je réfléchisse à comment tourner les choses pour que la discussion se fasse :P
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par Erialc »

elph a écrit : 05 oct. 2023, 23:45 Elle sait que j'y pense depuis longtemps mais malheureusement, la séance se terminait et elle m'a vraiment dit qu'il n'y avait pas de norme
Justement il n'y a pas de norme, elle ne peut pas t'imposer la sienne. :) Il faut lui expliquer le classique :"pas besoin de tester quelque chose pour savoir si ça nous attire ou pas"
elph a écrit : 05 oct. 2023, 23:45 Est-ce que tu as essayé de lui définir ce qu'était l'asexualité et ce que tu ressentais de ton côté quand tu dis que tu as réfléchi aux mots à employer ?
Oui, même pour décrire ce que je ressens, j'avais réfléchi à des mots. Après avoir lu les témoignages du forum pendant des mois, je m'attendais à avoir des questions. Évidemment, mes réponses sentaient le préparé donc l'inconvénient c'est que ça enlève de la sincérité à ce que je disais, mais j'avais peur que ses questions m'entourloupent et de douter de mon asexualité, puis qu'elle soit convaincue par ce qu'elle pensait, et qu'elle me fasse chercher un mouton à 5 pattes (c'est-à-dire une attirance sexuelle pour quelqu'un qui ne viendrait pas).

Edit : petite correction de ce que j'ai dit plus haut : je viens de voir ma psy et elle m'a posé des tas de questions hyper maladroites.
C'est jamais simple. J'en ressors avec l'idée que c'est difficile de parler en étant écoutés.
Dernière modification par Erialc le 06 oct. 2023, 14:28, modifié 1 fois.
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par Baelfire »

elph a écrit : 05 oct. 2023, 23:45 Baelfire, c'est vrai que je souhaitais peut-être essayer d'évoquer le sujet mais en repartant de zéro, comme si je n'avais jamais dit le mot "asexualité"... Et en même temps, je me dis que ça peut être bien d'insister un peu pour qu'elle comprenne que ce terme existe bel et bien. ça peut lui servir pour son bagage personnel en tant que psy et aussi pour de futurs patients qui auraient envie de discuter de l'asexualité avec elle! Mais c'est sûr que je ne pense pas y aller frontalement hahaha !
Après j'étais en train de me faire la réflexion que quand on en arrivait à un point où il fallait ménager son psy...:p
Ils sont pas là pour que l'on puisse se décharger sans autocensure justement ? Normalement on les paye un peu pour ça en fait.

Concernant l'asexualité à proprement parler si elle te ressort que c'est parce que tu as peur des expériences (ce qui est peut être vrai on sait pas) tu peux répondre que ce n'est pas gravé dans le marbre et que tu ne te fermes aucune porte. Voir même le droit de changer d'avis. Mais qu'en attendant ça te donne une base de réflexion. Tu crois que ça pourrait la rendre plus...coopérative ?
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elph
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par elph »

Erialc, c'est vrai qu'il n'y a pas de norme mais je ne sais pas comment trouver l'argument qui lui fera comprendre que je n'ai pas besoin d'expérience justement... En fait, je ne suis même pas curieuse de ce que ça fait que d'avoir des relations sexuelles, car je n'y pense littéralement jamais. Et comme je n'en ai jamais fait l'expérience, ce n'est pas quelque chose qui peut me manquer ? Après, lorsqu'elle m'a dit que je n'avais pas eu envie d'aller plus loin avec les filles pour qui j'ai eu des crushs comme ce n'était pas réciproque, je me suis demandée si elle avait eu raison ? Mais au fond quand j'y pense, même si ce n'était pas réciproque, j'avais quand même envie d'être proche d'elles, de sentir leur présence sans rien entamer, même sans avoir envie de les embrasser. Si même avec les petits papillons dans le ventre et ces "sentiments" (?) je n'ai pas pensé à aller plus loin, c'est là où je me suis demandée qu'est-ce qui déclenche l'envie d'embrasser quelqu'un ou d'avoir des rapports ? Est-ce que c'est ça l'attraction sexuelle ?

Et c'est là aussi où je suis un peu perdue entre les termes désir et attraction par exemple. Je sens bien le truc venir en mode "vous avez du désir ou de la libido, donc de l'attraction sexuelle aussi" haha
Est-ce que ta psy est quand même prête à en apprendre davantage sur ce qu'est l'asexualité et à t'aider dans tes questionnements ? C'est super en tout cas que tu tentes de lui en parler, même si c'est pas facile !

Baelfire, c'est vrai que c'est le rôle d'un psy d'être ouvert et d'écouter sans reflexion ou jugement trop hâtif ! C'est pour ça que j'espère que la mienne aura fait quelques recherches de son côté ne connaissant pas le terme mais bon... j'en doute un peu :P
Oui c'est vrai que je peux ne pas me fermer à l'idée devant elle pour voir comment elle réagit et ce qu'elle me propose comme discussions ! Après je pense qu'elle va toujours finir sur le même point : j'ai le temps, je suis jeune et je tenterai quand ça sera le moment ! A mon avis, tant qu'elle ne fait pas de recherches en lisant de la doc ou que j'insiste sur le fait que l'asexualité c'est réel, elle pensera toujours que c'est un terme que j'invente pour me coller une étiquette...
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par dioptase »

Tu peux aussi faire le parallèle avec l'homosexualité : Dirait-elle à une personne qui se définit comme homosexuelle, que celle-ci ne devrait pas se définir comme telle, sans avoir de rapport hétéro ?
Si une personne hétéro peut dire ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour les personnes de même sexe, et une personne homo peut dire ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour les personnes de sexe opposé, le tout sans tester, pourquoi les ace ne pourrait pas faire de même ? Pourquoi, nous, on devrait tester et pas les autres ?
.
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par elph »

dioptase a écrit : 07 oct. 2023, 00:34 Tu peux aussi faire le parallèle avec l'homosexualité : Dirait-elle à une personne qui se définit comme homosexuelle, que celle-ci ne devrait pas se définir comme telle, sans avoir de rapport hétéro ?
Si une personne hétéro peut dire ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour les personnes de même sexe, et une personne homo peut dire ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour les personnes de sexe opposé, le tout sans tester, pourquoi les ace ne pourrait pas faire de même ? Pourquoi, nous, on devrait tester et pas les autres ?
Merci pour cette réponse dioptase ! C'est vrai que je n'avais pas pensé à cette formulation mais c'est tout à fait ça, c'est un super argument !
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par Fabienne »

Je pense qu'il faut garder en tête que la terreau de tout psy est tout de même la racine dr Freud. Génie brillant, mais qui a tout hyper sexualisé. Tout comportement, quel qu'il soit, avec qui que ce soit, à sa source dans la sexualité. Nourri dans ce terreau, pour un psy, une absence de désir sexuel, sauf anomalie purement médicale, ne peut être qu'un refoulement dû à un noeud familial lui- même oublié et refoulé.

Pour mon expérience personnelle, j'ai vu beaucoup de psys de toutes sortes dans le passé , avec certains d'une façon prolongée.
Remarque accessoire pour le sujet actuel : malgré le déterrage de beaucoup d'événements passés qui étaient devenus flous ou quasi oubliés, toutes ces thérapies n'ont jamais fait avancer le schmilblick, finalement. Et j'ai laissé tomber l'affaire.
Concernant le topic. Tant que je suis restée sur le plan noeuds familiaux ( leur dada) et interprétation des rêves, la machine à consultation fonctionnait sans heurt. Dès que j'ai évoqué mon absence de désir sexuel , j'ai rencontré sous diverses formes M. Refoulement, Non, Problème.

Quelques exemples. J'étais amoureuse d'un professeur de yoga. J'ai dit : en fait, je suis plus amoureuse du yoga que de l'homme. Réponse coupante : "Non ! ! Il y a des fondamentaux, l'Homme....." Du coup, c'est moi qui l'ai coupée, c'était tout de même une psy issue d'une voie spirituelle prônant la grande diversité des personnes, chacun est unique. " comment pouvez- vous généraliser ainsi? Ça dépend qui. L'Homme!..." Elle est restée coite. Entre parenthèses, dans la grande tradition, les psys devraient toujours rester coits. Cela devrait être la situation thérapeutique avec transfert qui opère. Ils n'ont pas à se la ramener avec leurs points de vue étriqués et personnels, et leurs théories sur ce que devrait être l'Homme, inculquees à l'université.

Autres exemples surtout, dans des ébauches de thérapie de couple. Le problème exposé : il est S je suis A, nous n'avons pas des relations sexuelles, cela lui pose un problème, il est frustré, j'en suis désolée, Je ne peux rien y faire, mais je suis venue là, nous sommes venus là pour trouver des solutions.
1ere thérapie, avec une psy que je consultais depuis plus d'un an et avec laquelle cela fonctionnait plutôt bien, elle avait une certaine écoute et profondeur. Mon mari n'a quasiment pas parlé, il n'a jamais été le roi de la communication, et c'était sa première expérience psy. Conclusion de la séance par la psy : mon mari n'a pas de problème, il n'a rien à faire ici. Le problème vient de moi.
! Exit. Le mec a du désir sexuel. C'est un mec normal qui n'a rien à faire chez un psy. La femme n'a pas désir sexuel, elle est refoulée, il faut voir ça avec le psy.

Deuxième expérience. Avec une psy Ericssonnienne que je ne connaissais pas auparavant. Nous avons dû la voir ensemble une dizaine de fois. Elle nous a proposé des rituels. Par exemple, se donner un rv comme un premier rv, avec une lettre, arriver séparément dans un restau choisi, s'habiller bien et tout le reste. De fait, ça a fonctionné: le soir même, nous avons fait l'amour, alors que nous ne l'avions pas fait depuis des années, ce n'était pas à grimper aux murs, mais nous l'avons fait. Nous avons continué cahin caha les consultations, mon mari toujours aussi peu doué pour l'exercice et pas constructif. Il y avait une complicité entre lui et la psy, des sourires échangés. Quand je disais que je trouvais l'acte sexuel rebutant, ils se regardaient en se disant que c'était " naturel".
Et puis un jour elle nous a reçus en disant qu'elle s'était fait taper sur les doigts par ses collègues : elle n'aurait pas dû nous accepter en thérapie de couple. Nous n'avions pas de relations sexuelles, donc nous n'étions pas un couple. Au mieux, des compagnons, des amis, mais pas un couple. Nous avons continué quelques séances, malgré tout. Elle cherchait à nous faire rompre, elle a failli l'obtenir. Alors que nous étions, quand nous sommes arrivés chez elle, dans une période constructive, avec de la tendresse qui nous faisait aller chercher des outils pour aller mieux ensemble.

Donc, pour conclure, mon long topo. De mon point de vue, pour avoir beaucoup étudié la psychanalyse, et pour avoir beaucoup consulté :
1) qu'il l'exprime ouvertement ou non, de par son terreau dans lequel il a été complètement moulé, l'asexualité n'est pas acceptable comme orientation pour un psy, elle est forcément le résultat d'un refoulement à débusquer.
2) théoriquement, les psys ne devraient pas s'autoriser à se la ramener avec leurs points de vue personnels étriqués, on ne vient pas voir un gourou, pas même un conseiller. On vient creuser, nettoyer, c'est la situation thérapeutique qui devrait seule opérer. De fait, la neutralité du psy est devenue un mythe sans fondement, un mensonge. Il y a une relation de pouvoir. Moins ils ont de talent, plus, ils la ramènent.
3) 1) + 2) + absence d'avancée réelle du schmilblick = pour moi, une bonne perte de temps à faire tout cela, plutôt négatif, car on se repose là dessus, on peut se laisser influencer par des personnes en situation de pouvoir qui , comprennent, en réalité, encore bien moins que vous même à votre psyché.
4) pour renforcer 3) . J'en ai tout de même rencontrer souvent qui était d'une grande médiocrité humaine et intellectuelle, pour deux d'entre eux, carrément nuls
Dernière modification par Fabienne le 26 nov. 2023, 09:19, modifié 1 fois.
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Re: parler d'asexualité avec sa psy

Message par Erialc »

Fabienne a écrit : 26 nov. 2023, 09:13 Et puis un jour elle nous a reçus en disant qu'elle s'était fait taper sur les doigts par ses collègues : elle n'aurait pas dû nous accepter en thérapie de couple. Nous n'avions pas de relations sexuelles, donc nous n'étions pas un couple.
Mais quelle violence !
Ils se prennent pour qui ?
Genre, c'était elle la pauvre qui s'était "faite avoir" professionnellement par un "faux couple". Tu rentres pas dans les cases donc on décrète que t'es pas en couple pour s'arranger avec sa conscience et son incompétence...
Je suis bien d'accord qu'un psy qui ramène son opinion est pas un bon psy.
Il y a aussi un temps pour faire une thérapie, je pense. J'avais commencé une thérapie il y a quelques années, cela n'avait rien donné parce que j'étais pas dans une situation dans laquelle je pouvais me défaire librement de ce qui me posait problème. Aujourd'hui c'est différent.

Et le problème c'est bien que toute la société, psys compris, considèrent que la sexualité est un des "fondamentaux" de l'Homme. Si pour toi c'est pas le cas, en gros c'est que t'es pas un humain. Lol
Dernière modification par Erialc le 26 nov. 2023, 10:00, modifié 2 fois.
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