Asexualité désire sexuelle

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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Freaks
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Re: Asexualité désire sexuelle

Message par Freaks »

Hello, DHS. :cake:

Mes VDD ont déjà dit des trucs intéressants, notamment : change de psy, et porte plainte contre l'ancien. J'ajouterai que tu pourrais peut-être télé-consulter, ça se passerait sûrement mieux (j'ai fait ça pour entamer mon diag d'autisme, et ça s'est bien passé).

Dis-toi aussi un truc : être asexuelle et sex-repulsed, c'est parfaitement normal, il n'y a rien qui cloche chez toi (l'asexualité est une norme minoritaire, mais c'est une norme tout de même).

Je vais renchérir sur une remarque d'Erialc (je pense être sex-indifferent, comme elle, ou plutôt en équilibre entre sex-repulsed et sex-attracted).
Erialc a écrit : 04 déc. 2021, 23:32 T'as raison d'arrêter tout ça si ça te fait te sentir pas bien. Après, il faut pas que tu te sentes dégoûtée par toi-même. Tu ne fais rien de sale. Je me suis demandée en te lisant si quelque part, tu ne ressentais pas une pression psychologique qui te pousse à te masturber, regarder du porno, un peu comme quelque chose qu'il faut faire pour s'assurer qu'on est "comme tout le monde". Si tout ce que tu fais, c'est en accord avec toi-même, ça ne devrait pas te mettre dans cet état je pense.
J'ai l'impression qu'elle a raison.

Dans mon cas (qui est proche du tien par certains côtés), avant de me découvrir asexuel, j'entretenais un curieux rapport d'amour / haine envers la masturbation, qui me servait à me sentir comme un hétérosexuel ordinaire, mais aussi à déstresser, en fin de journée, du stress accumulé après une journée passé à jouer les bons petits hétérosexuels - tu vois le cercle vicieux ?

Tu es peut-être enfermée dans le même genre de cercle, et pour en sortir, la solution est sans doute de t'assumer comme asexuelle, et d'en venir à te dire, petit à petit : "si je suis asexuelle, à quoi ça me sert de me masturber, au fond ? à rien".

Tu peux aussi choisir ta vidéo porno préférée, te masturber dessus une dernière fois pour lui dire adieu, et ensuite tu relègues tout dans les oubliettes de ton ordinateur :) - ça a marché pour moi. En fait,j'ai arrêté de me masturber du jour ou lendemain ou presque, quand j'ai compris qu'en tant qu'asexuel, je n'avais plus à me forcer...

Je pense que si tu arrives à intégrer l'idée que ne pas se masturber est tout aussi normal que de le faire, tu arriverais sûrement à arrêter. Bon, c'est plus facile à dire qu'à faire, je sais.

Après, je ne suis pas sûr que là, tout de suite, ça soit ça ton problème le plus important (la masturbation, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, quoi)... Virer ton psy me semble plus urgent.
On reconnaît la pression sociale au bruit qu'elle fait quand elle s'en va.
Erialc
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Re: Asexualité désire sexuelle

Message par Erialc »

DHS a écrit : 05 déc. 2021, 21:05 Ce que je ne comprend pas c’est que pourquoi je me masturber alors que je n’ai jamais éprouvé du désir, juste quelque chose de désagréable. Pourquoi avoir l’envi alors que ça ne m’apporte rien de bien !!!
Est-ce que tu aurais peur de te couper du reste du monde si tu arrêtais ? Je me suis déjà posé la question.
Après, je pense, comme le dit Freaks, que ça peut être un moyen d'évacuer un stress, ou autre chose. Cela comble un manque autre que le désir sexuel parfois. Peut-être que tu fais ça pour répondre à un besoin autre que la libido, ou peut-être pas. Mais si c'est pour une autre raison, tu trouveras peut-être le moyen d'arrêter très simplement en trouvant une meilleure réponse à tes besoins.
Pour le traumatisme psychologique, ce n’est faux. Quand je pense que mes parents ou des gens que je connais ont des rapports sexuels ça me perturbe et me traumatise. Je suis arrivée à faire un travail sur moi pour penser à autre chose ou m’occuper pour éviter de penser à ça longtemps. C’est tellement dégoûtant.
Je me démodais si ce n’est pas lié à un truc qui s’est passé quand j’étais très petite et c’est pourquoi je n’aime pas les hommes et n’aime pas le contact physique sexuel avec eux.
Si il y a un traumatisme d'enfance, à toi de déterminer si c'est ce qui te met dans ces états ou si tu es simplement comme cela. :)
Une forme de violence? Intéressant mais tu peux être plus clair ?
Je dis ça parce que j'ai l'impression que le sexe est parfois (souvent ?) représenté comme devant être brusque, voire violent pour être excitant. Si c'est représenté avec "douceur", dans la continuité d'un gros câlin, ça ne va pas me déranger. Mais la manière dont c'est représenté, voir recherché, je trouve que c'est un peu violent à mon échelle. Je pourrais dire aussi qu'il y a des pratiques que je trouve dégradantes. Cette forme de violence que je perçois et l'impression que certaines pratiques sont dégradantes (et je conçois que pour certain.es cela ne l'est pas du tout), et bien tout cela m'écœure. Je peut ressentir de l'écoeurement, mais pas sur le moment, parfois quelques secondes ou minutes après avoir vu par erreur une capture d'un film porno. Je peux avoir envie d'en voir plus pour me tester, voir ce que je ressens, mais je crois que je ne ressentirais aucun plaisir à aller plus loin, et je pourrais même me sentir mal après.
Pour moi, le porno, dans les livres ou dans les films X, parfois même dans les films tout court, ou bien dans ce que racontent les gens, cela représente cette "violence" qui peut m'écoeurer si j'écoute ou si je regarde pour me tester un peu.
Comment arriver à parler de tout ça à mon psy ? Le porno gay, mon dégoût des hommes de le fait de trouver leur sexe et testicules trop moche et dégoûtants du problème de la masturbation.
Comment parler d'un sujet si sensible à quelqu'un qui pourrait en profiter pour abuser de toi (cf ce que tu as répondu à Xav) ?
Il faut pas hésiter à tester plusieurs psy pour savoir avec lequel tu te sentiras en confiance et à l'aise. Si tu es en confiance, tu pourras parler de ces sujets-là plus facilement.
ouaaaaaï èmm si ai !
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Xav44
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Re: Asexualité désire sexuelle

Message par Xav44 »

Bonsoir DHS,
Ton témoignage sur ton psy me perturbe particulièrement.
Il me semble que tu as dit qu’il était psychiatre. Si c’est le cas, c’est un médecin et je pense qu’un signalement auprès de l’ordre des médecins est un minimum. Aucun praticien de santé ne doit faire de telles allusions ou demandes explicites à un.e patient.e, d’autant plus en situation de souffrance psychologique.
S’il l’a fait une fois, il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas d’autres victimes.

Je suis peut-être parano, mais quand tu dis « c’est les antipsychotiques qui m’ont rendu dingue côté hypersexualité », c’est lui qui t’avait prescrit ça ???

Un article à lire : https://www.psychologies.com/amp/Therap ... atient-e-s
Il y est fait mention des psy prédateurs.

Et une question à se poser : puisqu’il a demandé et obtenu des faveurs sexuelles, son intérêt est-il de te soigner ou de te garder en état de dépendance ?

Xav
Dernière modification par Xav44 le 07 déc. 2021, 07:07, modifié 1 fois.
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Re: Asexualité désire sexuelle

Message par Féé »

Salut DHS,
Je suis tout à fait d'accord avec les autres, cet individu est dangereux pour toi, tu as le droit à des soins en toute sécurité et en tout respect.

Outre cette histoire de psy, je me sens proche de ce que tu dis, j'ai eu un rapport similaire à la masturbation et au porno, je crois que je suis allé chercher des fantasmes pour m'inventer une sexualité, tout en sachant vraiment qu'il y avait un décalage avec la réalité de mes envies... Je n'ai pas vraiment de réponse, mais personnellement, je n'ai plus trop d'envie de me masturber depuis que je ne me met plus la pression sur ma vue sexuelle, quant au porno, urf. Contente qu'il ne soit plus là(no kink shame though) !
À tu pensé à aller voir un.e sexologue ? Ça me semble être une bonne idée (perso, je vais en voir une dans un moi, ça fait quelques années que je repousse inconsciemment.)
En tout cas, courage ! Tu mérites de te sentir bien, alors ne te prives pas de faire de toi une priorité ! : )
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Re: Asexualité désire sexuelle

Message par Nujiel »

Juste pour apporter mon témoignage personnel, si ça peut faire avancer (dans quelle direction ? :D ) le débat.

Je vis mal ce que j'appelle mes "pulsions sexuelles". Cela me prend de temps en temps, c'est très irrégulier. Mon être conscient aimerait bien rencontrer une "partenaire de vie en amour" (c'est difficile de trouver les bons mots parfois, je ne sais pas si c'est la façon la plus explicite de tourner la chose, mais je ne vois pas comment le formuler mieux que cela) et je n'arrive pas à accepter la partie de mon être qui recherche, heu, quelque chose de moins cérébral. Juste après avoir éprouvé du plaisir, je ressens souvent une honte dont je n'arrive pas à me débarrasser.

Il y a de cela quelques années, j'avais consulté une unique fois une sexologue, et la seule chose que j'ai réellement retenue de cette consultation, c'est qu'il y a un inconscient qui s'exprime en moi, que plus je vais essayer de le contrôler, plus je vais me fatiguer en pure perte, et que je devrais être plutôt content de la chose en fait car c'est une force de vie qui s'exprime. Mouais. Cela m'a en partie apaisé, mais pas totalement.

Est-ce que cela est lié au fait que pendant toute la durée de ma construction en tant qu'adulte, je me suis construit cette image, avec l'aide bienveillante de notre société :lol: d'une gentille relation vanille avec une adorable et douce partenaire qui faisait des bisous et des trucs tout choupinous sous la couette, et que, bin... bienvenue dans le monde réel, ouille ! C'est sans doute quelque chose de plus large que la seule sexualité, car il m'arrive aussi de ne pas être content de ce que j'éprouve à un moment donné à propos d'une personne ou d'une situation, de vivement désirer ressentir autre chose (par exemple, il m'est arrivé plusieurs fois dans ma vie de me dire que c'était complètement khon que je ne sois pas du tout attiré physiquement par telle personne qui était spirituelle, intelligente, "belle", ou l'inverse d'ailleurs, et d'être très en colère contre mon ressenti). Ou peut-être que je mélange tout, ce n'est pas impossible non plus. En ce moment, je n'invite personne dans ma tête, c'est en chantier :D
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