Vous a-t-on fait des remarques sur la "féminité/masculinité"?

[Ace Luna]

Je ne m'étais encore jamais posée la question mais j'approuve totalement ton sentiment, Erialc.

J'étais considérée comme un garçon manqué enfant parce que je détestais les jupes et la couleur rose. Ce n'était pas les jupes et la couleur rose en soi que je détestais c'était cette certitude que parce que j'étais une fille je devais adorer ça (et j'ai l'esprit de contradiction). Du coup, je souhaitais régulièrement être du genre neutre pour qu'on arrête de me faire ces injonctions à la féminité. Peut-être même que cette étiquette de "garçon manqué" me convenait tout à fait, me permettant de nouer des relations amicales avec les garçons sans qu'ils me considèrent comme un intérêt amoureux... (peur que j'attribuais à mon manque de confiance en moi à l'époque)

Les stéréotypes de genre m'ont toujours fortement agacée. Et je pense que personne ne peut rester accrochée à la barre inatteignable de la féminité et de la virilité absolue (ou alors elle ne vit pas).
Aujourd'hui, je me considère féminine malgré toutes ces remarques reçues. J'exprime seulement mes qualités différemment des clichés, pas du tout de façon outrancière et je me permets des comportements qui sont considérés "masculins" parce que je ne les trouve pas "masculins" en fait, juste universels. J'irais même jusqu'à dire que le féminin et le masculin ne sont que des illusions et que n'importe qui possède des qualités "féminines" et "masculines".

Après, il me semble que l'asexualité comporte une part d'interrogation sur la pertinence des stéréotypes de genre (la polarisation masculin / féminin n'a guère de sens que dans un monde hétérosexuel).

Approuvé.

[Fabienne]

Ma mère me faisait des remarques de ce genre, affectueusement... Elle aurait voulu un garçon, pour finir sa série de filles.,.. aaah certaines mères........
De fait de ça ou d'autre chose. J'aimais des choses traditionnellement réservées aux garçons, Je voulais des petites voitures et des mécanos à Noël.

Plus tard, jeune fille, des filles ou des garçons me faisaient réflexion et critique sur mon 0 effort vestimentaire. A l'heure actuelle, j'ai toujours mes éternelles baskets, mais tout le monde a cessé de me casser les pieds avec ça, tout le monde s'en fout, et cela correspond à mon profil toujours au sport. En plus, les baskets ont gagné beaucoup en style.

J'ai des pratiques où l'on rencontre majoritairement des hommes. Le karaté, à un haut niveau. Je suis fière de cette pratique. Toujours fière de le dire. Cela m'affirme hors des représentations de ce que devrait être une femme. Cela m'affirme dans une combativité qui vient équilibrer une tendance à me faire marcher sur les pieds par tout le monde.
Maintenant, ce qui mène principalement ma vie depuis toujours, c'est la danse, où là, on trouve une grosse majorité de femmes.

J'ai fait de l'improvisation théâtrale. Je me mettais toujours dans la peau d'un personnage masculin.
Tous mes héros, personnages fictifs ou réels auxquels je me suis identifiée dans l'adolescence étaient des hommes. Je n'ai jamais admiré aucune femme ( c'est vrai qu'au niveau littérature , arts et autres, elles sont restées longtemps dans l'ombre, et ce n'est pas vraiment terminé...)
Pourtant dans le réel, j'aime les femmes, leur compagnie, et j'ai généralement plus de considération, d'affection et d'estime pour elles, et de plus en plus.

Et puis le pompon de la bêtise, dédié à une psy du passé... devant mon attirance répétée pour des homosexuels, dont je ne reconnaissais pas la tendance, alors qu'elle devait crever les yeux pour beaucoup, elle m'a dit d'un air très condescendant presque dégoûté : "oui, vous n'êtes pas très féminine quoi" parce que, d'après elle, je n'étais pas intuitive. L'intuition, l'immonde tarte à la crème que l'on a jetée longtemps aux femmes comme le best of de la féminité. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire, à part : voilà vous êtes des becasses, mais qu'est-ce que vous êtes intuitives! Les psys peuvent être d'une nullité sidérante.

[Myra]

Quand j’étais ado, on me disait que je n’avais pas vraiment de style, que je pourrais m’habiller mieux. Au collège c’était surtout ma mère qui m’habillait et je m’en fichais un peu. Je mettais des bottines, pantalon et pull en hiver. Au lycée j’ai pris en main mes tenues, c’était plus décontracté, mais toujours pas de vrai style. Je n’ai jamais aimé faire les magasins ni prendre le temps de créer des tenues et de les accessoiriser. Ma mère ne portait pas de maquillage donc elle ne m’a jamais appris à en mettre ni encouragé à en mettre, d’ailleurs elle était contre.
Je ressemblais à une fille lambda, juste « suffisamment » féminine.

À la fac, j’ai gardé le même « style « , à peu près, j’ai quand même acheté un trench classique et lissé mes cheveux pour mes premiers jobs d’etudiant en bureau. J’ai commencé à me maquiller aussi. Je n’aimais toujours pas les jupes et les robes, que je ne mettais que pour certaines occasions. Même si je voulais être plus féminine, je me sentais rejetée par l’industrie du prêt-à-porter. Ça a l’air ridicule, dit comme ça, mais mettez-vous à la place d’une femme ronde début 2000, qui en plus n’a pas la poitrine généreuse qui va typiquement avec ni le budget (bah les vêtements plus size sont plus cher ou du moins à l’époque et j’étais une simple étudiante), qui en plus a de grands pieds larges (une des raisons pour lesquelles j’ai rayé les chaussures à talons de ma vie car très inconfortables). Et des pantalons qui taillaient souvent mal pour ma morphologie.
On m’a dit que je ne me mettais pas en valeur, que je devrais faire des efforts, surtout au travail et encore plus pour me trouver un homme. On a essayé de me relooker, aussi.

Maintenant j’ai la trentaine, mon look est toujours un peu awkward certains jours mais je reste décontractée et correcte pour le boulot. Baskets de ville ou bottines, leggings ou jeans noir, haut large et long si je porte un legging, ou bien robe pull-collants-bottes, rarement maquillée, coupe de cheveux très basique, pas de bijoux.

Honnêtement, je n’ai jamais eu d’attirance pour la coquetterie de façon routinière, chez moi c’est random, c’est de temps en temps voire rarement. J’ai souffert du regard critique et discriminant des gens sur ma peau à problèmes (eczéma et autres trucs), mon obésité, mes choix vestimentaires, mes cheveux… je sais que j’étais la moche de service donc pour moi la féminité était lointaine, je ne m’y associais pas. Je ne me sens ni masculine ni féminine. Mais je me sens femme, à ma sauce lol

[Mel]

Dans mon cas, je me sens agenre,

Mon entourage porte peu d'avis sur le fait que je fasse un peu "efféminae" ormis certains qui souhaitent que j'arrête de m'habiller comme une fille, ou autre, parfois des insultes homophobe/transphobe.

Il m'arrive parfois qu'on me demande pourquoi je mets des ballerines, que j'ai une coiffure androgyne ou autre, voir, ce que j'apprécie étrangement, qu'on me demande si je suis une fille ou un garçon x3 (notamment au téléphone, même si j'ai pas une voix qui porte a confusion je trouve)

J'apprécie mon style, et je n'aime pas me limiter aux genre personnellement.
Dans mon comportement j'ai eu ca aussk même si je comprends pas trop comment un comportement peut être genré.
Ca choque aussi les gens le fait que je parle parfois de moi de manière épicène mais c'est assez rare.
Y a juste ma famille qui me saoule avec mes vêtements, mon genre et autre qui aiment au maximum appuyer que je suis pour eux un homme ce qui m'est pénible.

J'ai aussi mon côté "qu'est ce que tu en as a faire que c'est pour homme/femme" si ca te plait, parfois quand les gens sont trop a fond en mode "ca c'est femme et ca homme", ce qui parfois m'énerve quand on insiste dessus, et encore plus sur moi.
Je cultive du coup mon petit style androgyne , et je sauvegarde mon language épicène.
Si vous aviez des propositions et astuces pour une apparence plus androgyne, c'est avec plaisir !