Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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Buck
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Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Buck »

Bonjour bonjour,

C'est parti, je me lance. Je tiens avant tout à dire que j'ai entendu parler de l'asexualité un peu par hasard il y a quelques mois, que j'ignorais complètement ce monde avant cela, mais que je l'ai seulement gratter en surface. Mes connaissances restent encore très limitée, c'est pourquoi je préfère vous présenter ma réalité, pour qu'on puisse en discuter, faire des liens avec la votre, échanger. Ensuite je serais surement à l'aise à aider d'autres personnes qui se trouvent dans ma situation.

Dans un premier temps, j'aimerais aborder le sujet de l'autisme et de la sexualité. Je n'ai pas de diagnostique officiel (parce qu'en tant qu'adulte non suivi c'est difficile d'en avoir) mais j'ai le sentiment profond de l'être et ce depuis plusieurs années. Je n'irais pas trop dans le détail mais je suis plus qu'à l'aise dans la solitude. Petit, j'avais de nombreux "tocs" comme tourner autour de la table pendant toute la durée du repas. Quand j'ai appris que les gens disaient "mmm c'est délicieux ton repas" je me suis mis à manger et faire "mmmm" pendant que je mâchais pendant plusieurs semaines/mois. J'ai de la difficulté à savoir quand parler, quand s'introduire dans une conversation, quand l'arrêter. Aussi de la difficulté à savoir exprimer mes sentiments. La raison pour laquelle j'explique brièvement ça, c'est dans une premier temps car j'ai cru comprendre qu'une certaine proportion d'autiste seraient A, du moins plus que la moyenne générale, donc je serais curieux de voir les rapprochements qu'on peut y faire si certains s'y retrouvent. Aussi, cela pourra vous aider à comprendre la suite de mon histoire...

Concernant ma sexualité ! Qui je pensais être normal jusqu'à ce que je la remette en question il y a environ 1-2 ans. Je suis un homme hétéro ouvert d'esprit. Durant mon adolescence, j'ai eu de nombreuses relations, comme beaucoup d'enfant de mon âge, jusque là rien d'anormal, pas de questionnements à ce sujet. Par la suite, ma première relation sérieuse, avec qui incompatibilité sexuelle, elle trop petite, moi trop grand. Ca ne marchait pas, ça me frustrait, mais le problème n'était pas de mon ressort. C'est après que ça se complique. J'ai eu plusieurs autres relations sérieuses, qui toutes se sont terminés relativement rapidement, car (pour la plupart) je me lassais de ces relations. Ces personnes étaient géniales, certaines sont restés des proches, mais je me lassais. Au début de la vingtaine, je pensais juste que ces filles n'étaient pas LA fille qu'il me fallait, que la quête continuait. J'avais un certain idéal en tête et pensait que j'avais un amour inconditionnel à donner, mais peu importe, mes relations perdaient vite de leur sens. Et c'est assez étrange car à chacune de mes relations, qui se passaient très bien, au bout d'un certain temps variable, j'avais cette petite idée qui apparaissait et qui me faisait perdre la flamme qui était en moi. Je sais pas si certains d'entre vous on déjà ressenti ça, mais c'est assez particulier car c'est assez immédiat. Même quand une nouvelle relation commençait, j'avais connaissance de ce phénomène en moi, et ma relation restait intacte, jusqu'au jour ou cette idée prenait sa place naturellement et là, impossible de faire marche arrière, la relation perdait tout son sens de manière quasi instantanée. L'histoire s'est répétée durant quelques années, puis j'ai décidé de changer de pays pour mes études. L’occasion de rencontrer de nouveaux horizons. Mais l'histoire s'est encore répétée, je me suis lassé de nouveau et cette idée m'est réapparu. En fait, c'est comme si après avoir couché un certain nombre de fois avec mes partenaires, leurs corps, leurs visages, leurs expressions, etc, me rebutait, parfois jusqu'au dégout. Puis, il y a environ 2 ans, j'ai rencontré la personne qui est toujours ma compagne. Notre début de relation a été assez chaotique car une mauvais communication et compréhension nous a amené dans une relation polyamoureuse non souhaité. Bref, une galère, une choc traumatique, je me suis fait aidé d'une sexologue, une bonne épaule. Cependant, à cette époque, j'ai eu mes premières pannes. Vous savez, celles qui tapent dans la virilité comme votre orteil dans le coin d'une table. Et malheureusement, panne d'érection + personne qui pense trop = anxiété de performance = cercle vicieux. Rajouté à cela la petite idée en moi (que je ne contrôle absolument pas au passage) et cela fait plus d'un an que je n'ai pas eu de relations sexuelles avec ma compagne. Cela ne me dérange personnellement pas. Ma compagne oui. Je vis très bien avec car pour moi ce n'est pas ce qui est important dans une relation. Je vois plus les relations comme celles de Sarte et Beauvoir, chacun accomplissant sa vie et ses buts, tout avec un partage intellectuel, spirituel et une élévation commune. Au jour d'aujourd'hui je n'ai plus d'attirance sexuelle pour ma compagne, je n'en ai pas vraiment pour les autres personnes même si je trouve régulièrement des personnes belles. J'ai le goût de l'esthétisme pour beaucoup de chose, je crée beaucoup de meubles/objets (je suis ébéniste), mais pour moi la beauté féminine est relativement égale à celle d'une fleur, d'une biche ou d'un buffet de style Art Nouveau. Je continue de me masturber, parce que je ressens cela comme un besoin, et que je pense avoir eu une bonne addiction à la masturbation en étant plus jeune, j'en tire du plaisir, mais très éphémère qui finalement me donne à chaque fois un petit gout amer car j'aurai pu utiliser ce temps pour quelque chose de plus constructif. Bref, je pense être asexuel car je n'ai pas d'attirance sexuelle concrète, que je me sens plus heureux sans, et que si on ne vivait pas dans une société hypersexualisé où les codes que j'ai appris par cœur n'était pas ceux-là, j'aurais probablement passé moins de temps à courir après les filles.

Si vous aussi, vous avez vécu quelque de similaire, si vous vous retrouvez, ou alors pas du tout mais si vous voulez en savoir plus, n'hésitez absolument pas à m'écrire, commenter mes propos, je pourrais partager plus d'informations si cela peut vous aider aussi. Concernant l'autisme, je ne dis pas que chaque autiste a une sexualité différente/chaotique, mais je pense que c'est un sujet relativement naissant, peu (ou pas ?) d'étude sérieuse sur ce sujet, mais les faits tendent à montrer que c'est un sujet complexe.

Sur ce, merci de m'avoir lu, bonne journée, bonne nuit.
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Baelfire »

Salut et bienvenue,

Très intéressant ton post. Après malgré ce que tu nous as raconté je ne vois même pas un semblant de comportement d'autisme. Beaucoup de gens sont plus à l'aise dans la solitude qu'en société. Ca n'a rien de fou ni d'extraordinaire. Quant à la difficulté d'exprimer ses sentiments n'en parlons pas. Ca aussi c'est un peu pour tout le monde pareil.

Et il ne me semble pas que autisme et asexualité soient liés.

Effectivement tu sembles être dans le spectre A avec les idées claires. Ton passé à servi à savoir ce qui te plait et ce qui ne te plait pas.
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par clotaire »

Salut,
j'ai eu un rapport similaire au tien vis-à-vis de l'autisme, avec quelques comportements approchants dans mon enfance (le tour de la table du salon pendant des plombes, dans ma famille on me le ressort encore quelquefois, et j'avoue que quand je suis tout seul, ça peut encore m'arriver :mrgreen: )
Je me suis posé un temps la question du syndrome d'Asperger, mais aujourd'hui, avec un peu de recul et quelques avis de psys et généralistes, je n'y crois plus, ou je m'en fiche. Si je le suis, je trouve que j'arrive à compenser correctement et c'est l'essentiel.
Pour la vie sexuelle par contre, mon passé n'a rien à voir au tien ! (bien que je me définisse clairement dans le spectre A)
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Buck »

Merci pour vos réponses !

@Baelfire, concernant les comportements du TSA, c'est assez subjectif puisque c'est un ressenti, surtout que je ne suis pas allé dans le détail (on est pas sur un forum du spectre de l'autisme après tout), mais je pourrais aisément rajouter des dizaines de faits qui corroborent mes propos/ressenti. J'explose le score du test rbos même si ce n'est pas un avis officiel. Ceci étant dit, diagnostique ou non ce n'est pas très important, comme Clotaire l'a mentionnée, ce qui compte c'est qu'on s'en sorte avec nos connaissances et comment compenser. Personnellement l'impact est maintenant minime sur ma vie, mais le fait d'avoir étudié l'autisme m'a permis de mieux me comprendre car mes principes de fonctionnement sont similaires.
Pour ce qui est de l'asexualité, merci pour ton point de vue, cela m'aide à mieux me cerner. Pensez-vous que l'asexualité soit quelque chose de "figé" ? Pas d'une manière générale, mais pour vous, quelle est votre ressenti par rapport à cela ?

@Clotaire, merci pour les tours de table, je suis content de savoir que je ne suis pas le seul à pratiquer ce sport méconnu haha. Et c'est aussi rassurant de savoir qu'on est pas seul a être dans un entre-deux vis à vis de l'autisme, merci ! Comment se manifeste ton asexualité si c'est pas trop indiscret comme question ? Et surtout comment gères-tu cet aspect dans ta vie ?
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Walther »

@Buck
La ou j'arrive à la même conclusion que toi, c'est sur l'esthétisme, je trouve des femmes parfois très belles, mais je les vois aussi comme tous autres êtres vivants, ou objets.
Et ce n'est pas par ce que je les trouve belle, que j'ai la moindre envie sexuelle envers eux.

Je pourrai dire me concernant, que j'ai passé trop de temps à chercher, ou à vivre, des relations de toute évidence sans possibilité de lendemain, mais comme toi je ne le savais pas.
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Walther »

Je rajouterai, que si j'avais su plus tôt qui j'étais, j'aurai commencé par chercher une femme A, ou au moins très très peux en demande par rapport au sexe.
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Angelis »

Buck a écrit : La raison pour laquelle j'explique brièvement ça, c'est dans une premier temps car j'ai cru comprendre qu'une certaine proportion d'autiste seraient A, du moins plus que la moyenne générale, donc je serais curieux de voir les rapprochements qu'on peut y faire si certains s'y retrouvent.
Bonsoir Buck,
Pour ma part, même si je ne me suis pas encore penchée sur la question de l’autisme, je me suis rendue compte que certains de mes comportements et traits de personnalité sont en complet décalage avec les autres. En voici un aperçu:
-mon goût pour la solitude et les activités solitaires sont très prononcés.
-J'ai beaucoup de mal à garder contact avec les gens, même ceux avec qui je partage une appréciation mutuelle.
-Je ne suis pas "bon public" pour un sou, j'ai une compréhension assez limitée du second degré, du sarcasme et du "(je dis un mensonge ou quelque chose de douteux), non je rigole!" et autres humours du même acabit.
-Les étalages émotionnels me laissent impassible ou perplexe. Je reste comme deux ronds de flan, figée face aux démonstrations affectives et romantiques pour lesquelles je peux parfois éprouver un léger dégoût, surtout si c’est physique.
-Je ne supporte pas les bruits parasites répétitifs chez moi, ou les odeurs indéterminées, sur lesquels je ne peux m’empêcher de me focaliser jusqu’à l’obsession, provoquant une sorte de détresse psychologique couplée de sentiments violents. Les autres semblent à peine remarquer ce qui pour moi peut être invivable.
- Je bascule mon corps et ma tête de manière rythmique et ce depuis mes plus lointains souvenirs mais jamais en public, ayant internalisé ce comportement comme anormal et honteux suite à des remarques très sèches faites durant mon enfance. Cela peut durer des heures pendant lesquelles je ne fais que penser, abîmée dans mon monde intérieur. Je comprends très bien que cela peut être une vision très perturbante et ça ne me viendrait pas à l’esprit d’en parler à quelqu’un «dans la vraie vie».
L’hypothèse d’une appartenance au spectre autistique voire d’un trouble schizoÏde me semble valoir considération mais j'en sais très peu sur le sujet, peut-être te reconnais tu?

Quant à ta sexualité avec les femmes, mon parcours est bien différent du tiens et je doute pouvoir faire des comparaisons constructives. Le fait de te lasser d'elles et de finir par trouver leurs corps, visages etc repoussants est peut être dû à l'association que tu fais plus ou moins inconsciemment entre leurs personnes et l'activité sexuelle que tu n'aimes pas, surtout si elles sont assez demandeuses. Leur présence, leur actions deviennent intimement liée à une expérience qui t'est désagréable, même si tu sais que ce n'est pas de leur faute, c'est évidemment une source de frustration et de mal-être. A ce moment là tu ne savais pas ce qu'était l'asexualité et même sans connaître le mot, tu te refusais peut-être à voir ce comportement pour ce qu'il était par pression sociale et pour ne pas t'éloigner du modèle normatif de la masculinité inculqué depuis l'enfance.
Buck a écrit : J'ai le goût de l'esthétisme pour beaucoup de chose, je crée beaucoup de meubles/objets (je suis ébéniste), mais pour moi la beauté féminine est relativement égale à celle d'une fleur, d'une biche ou d'un buffet de style Art Nouveau.
J'ai un peu le même sentiment car j'aime être entourée de belles choses et suis facilement attirée par le physique, notamment celui des femmes. Ma fascination pour la beauté humaine est en revanche supérieure à celle que j'éprouve pour les objets.
Buck a écrit : Je continue de me masturber, parce que je ressens cela comme un besoin, et que je pense avoir eu une bonne addiction à la masturbation en étant plus jeune, j'en tire du plaisir, mais très éphémère qui finalement me donne à chaque fois un petit gout amer car j'aurai pu utiliser ce temps pour quelque chose de plus constructif.
Je vois également la masturbation comme l'assouvissement d'un besoin physiologique, une activité qui me procure un plaisir immédiat à laquelle je m'adonne sans avoir à l'esprit une personne particulière. J'avoue cependant avoir pensé ne pas pouvoir m'identifier comme asexuelle dû à ma forte libido et donc à cette pratique mais après avoir lu de nombreux témoignages il semble que ce soit plutôt courant chez les asexuels.
fiffi
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par fiffi »

Bonjour Buck ,

j' ai trouvé ton post intéressant et tu as su tirer les conclusions de tes expériences passés pour mieux te connaitre .

Je ne me prononcerais pas sur l' autisme , je n' en sais pas assez sur ce sujet mais en avoir des comportements similaires ne veut pas dire que l' on soit autiste .
Etre seul ne me déplait pas , J' ai aussi du mal à exprimer mes sentiments mais ma famille était pudique , ne parlait pas de leur sentiment . C' est sans doute pour cela que , encore maintenant , je reste pudique . J' ai aussi des tics mais je crois que beaucoup de gens sont dans ce cas . Ces caractéristiques ne font pas de moi un autiste .

L' asexualité n' est pas quelque chose de " figé " . Avec le temps ou selon les circonstances on évolue , notre manière de voir les choses changent .
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Buck
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Buck »

Bonsoir à vous, merci pour vos messages, sachez que cela me touche sincèrement que vous me partagez votre temps libre avec aussi un bon cœur.

Concernant l'autisme, j'ai l'impression que le fait que je n'ai pas de diagnostique officiel vous fait remettre en questions mes ressentis et détourne la question initiale qui était de voir les rapprochements entre l'autisme et l'asexualité. Je n'ai aucun problème avec le fait que vous doutiez de mon lien avec le spectre de l'autisme, c'est même normal vu que je n'est pas officiel, mais ceci étant dit, sachez que même si je suis diagnostique négatif, cela ne change rien. En effet, je connais mes comportements, mes façons de penser, mes visions du monde, mes tares, etc. et je m'identifie dans le spectre de l'autisme, car j'ai de nombreux traits similaires, proches à ce spectre. Certains sont plus ou moins marqués, d'autres j'ai appris à m'en accommoder ou a prendre le contrôle, mais peu importe car je me sens comme ça. Je vais utiliser une métaphore foireuse, mais l'image parlera tout de même. Vous avez déjà probablement entendu parler d'histoires de chatons élevés par des chiens, ou dans une meute de chien, qui grandissent en adoptant des codes de chiens tout en gardant un instinct de chat, et bien pour moi, les données concernant l'autisme m'ont montré que j'étais en de nombreux points égaux à eux. Cette amorce concernant l'autisme a débuté en regarder le film "Le cerveau d'Hugo" qui se trouve en visionnage libre sur youtube. Je vous le conseil vivement si vous voulez en apprendre plus de manière concrète et très bien mis en scène.

@Walther, merci pour ton partage sur l'esthétisme, je suis étonné que cela soit quelque chose auquel autant d'entre-vous s'identifient. Peut-être est-ce une des raisons pour laquelle l'asexualité est en nous, parce que nous considérons l'esthétisme comme plus universel que centré sur notre espèce. À méditer. Quand tu dis que tu aurais "cherché une femme très très peu en demande par rapport au sexe", cela veut dire que tu as des relations sexuelles très très peu fréquemment ?

@Angelis, merci pour tes réflexions pleine de sens. Concernant tes hypothèses sur l'autisme, oui je m'y retrouve. Ceux que tu décrit ne sont pas ceux d'une pathologie type schyzophrénie, un de mes meilleurs ami l'est et ce ne sont pas des traits communs. Ils pourraient être lié à une forme du spectre de l'autisme, comme ils pourraient ne pas l'être. Personnellement je ne vois pas l'autisme comme une maladie, car son impact sur moi n'est pas si dérangeant, j'ai réussi a m'en accommoder. Je le vois plus comme une différence.
- J'arrive a garder contact avec mes amis, mais seulement les plus proches, heureusement ils sont tout de même assez nombreux, j'ai eu la chance durant mon adolescence de pouvoir rencontrer des amis formidables. Cependant je garde très peu contact avec les gens maintenant. La crise sanitaire n'aidant absolument pas en ce point.
- Je suis relativement bon public si on fait référence à l'humour, cependant lorsqu'ils s'agit de sujet un minimum sérieux comme la liste des courses, je prend tout au pied de la lettre, systématique je ne comprend que le premier degré, j'arrive de mieux en mieux a le voir, mais c'est seulement si je connais un peu la personne et que j'ai pu comprendre ses fonctionnements. Je suis incapable de mentir, petit je rigolais a chaque fois ou j'essayais de mentir. En revanche, les réelles fois ou je n'ai pas ri, personne ne se doutait que je mentais.
- Je ne sais pas ce que tu veux dire par étalages émotionnelles, si jamais tu veux détailler.
- Concernant le bruits, son ou odeurs dérangeants, je n'ai pas la même hypersensibilité que toi. La mienne se situe plus dans la lumière, j'ai du mal avec les lumières éblouissantes, cela me dérange psychologique et me rend inconfortable. Cependant, ce trait psychologique et l'impact qu'il a sur toi n'est pas du tout anodin, je ne sais pas si tu as déjà eu de l'aide concernant cet aspect, mais cela semble être difficile à vivre. Et effectivement, cela pourrait être un trait du TSA.
- Ton dernier point m'est très familier aussi mais sous différentes formes que j'ai appris à contrôler avec le temps. Ce qu'on pourrait appeler des tocs étaient plus marqués durant mon enfance, comme ceux mentionnés dans mon premier message. J'ai aussi passé de nombreuses heures à discuter avec moi-même, évaluer toutes sortes de scénarios possible de la vie pour m'y préparer au cas ou un jour il arriveraient. Ces caractéristiques peuvent aussi faire parti du spectre de l'autisme.


Merci pour la psychanalyse concernant ma sexualité, ton explication est cohérente, je vais prendre plusieurs jours pour y réfléchir et évaluer si c'est juste une faible probabilité ou quelque chose auquel je m'identifie aisément.
Je crois aussi avoir compris que la masturbation est assez fréquente chez certains asexuels. Pour ma part je pense sincèrement que lorsque je l'ai découvert durant mon adolescence, j'en ai sérieusement abusé, sans pouvoir estimer les conséquences sur mon avenir. Et c'est pour cela qu'aujourd'hui je ressens la masturbation parfois comme un besoin, parfois comme un plaisir. J'ai aussi l'impression que plus la masturbation dure longtemps, plus le sentiment amer que je peux éprouver après sera présent. En revanche plus la masturbation est rapide, moins j'aurais l'impression d'avoir perdu du temps et donc moins de sentiment amer. Il y a un peu un notion de "vite fait, bien fait".

Sur ce, bonne journée tout le monde.
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Walther »

@Buck
Pour répondre à ta question, non je n'ai plus du tout de relations sexuelles, et depuis longtemps, mais si avant cette période j'aurai rencontré une femme qui avait très très peux de demande, j'aurai pu envisager une relation de couple.
Aujourd'hui je préfère l'option A.
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Narcissa »

Bonjour Buck!

Pour ma part, je suis autiste asperger, diagnostiquée très tard. Je n’ai jamais tourné autour de la table mais j’ai plein d’autres tocs sympathiques :mrgreen:
J’ai aussi des difficultés en société. S’il y a plus de quatre personnes, c’est quasiment impossible pour moi de suivre une conversation, je n’entends que des bruits. Je ne comprends pas le second degré, ce que ressentent les autres, les expressions du visage, le ton employé. Je ne sais pas non plus à quel moment je peux intervenir dans la conversation.
J’ai l’impression de faire de gros efforts pour des petits trucs qui sont tout à fait commun pour les autres et je dois absolument planifier tout ce que je fais. Je suis aussi sensible à la lumière, aux odeurs et aux bruits et j’ai un très mauvais ressenti de la douleur.
Voilà, c’est un petit résumé de ce qui peut paraître en décalage avec les autres. Peut-être que ça te parle. Je n’ai pas non plus toutes les caractéristiques, mais j’en ai déjà pas mal.
Quand j’étais enfant, toutes ces particularités m’ont posé de gros problèmes. Je me suis adapté comme j’ai pu pour avoir une vie sociale. Je vois un psy comportementaliste depuis très récemment parce que j’ai encore quelques difficultés. Je me suis aperçu que j’essayais tout le temps d’avoir l’air d’être dans la norme et souvent je ne faisais pas vraiment ce que je voulais.

Concernant l’asexualité, mon parcours est assez différent du tien. Je te rejoins quand même sur l’aspect esthétique.

Par contre, je ne pense pas qu'il y ait un rapport entre autisme et asexualité. En ce qui me concerne, en tout cas, je ne vois pas de lien.
Vive le roi Walther! :best:

Le roi a tous les pouvoirs... quand la reine n'est pas là :mrgreen:
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Buck »

Merci pour vos commentaires et vos idées.

Pour revenir sur le lien avec l'autisme, ce qui m'a fait me poser cette question en premier lieu c'est une définition du lexique sur site aven-francophone :
Adfectuel·le/Adfectusexuel·le/Affectusexuel·le/Adfsexuel·le : Une personne dont l’attraction sexuelle est affectée par sa neuroatypie (autisme, etc)
Le soucis c'est que après avoir recherché ces termes sur le forum, aucun mention n'y est fait, non plus sur le forum anglophone.

Ce qui ensuite m'a fait me poser plus de questions c'est les traits autistiques qui ont des liens avec les relations sociales. Le fait de ne pas comprendre les codes sociaux par exemple pourrait conduire certains autistes à prendre la distance par rapports aux relations amoureuses et donc l'attirance sexuelle. Le fait aussi d'avoir de la difficulté à mentir, d'être très honnête de d'avoir de la difficulté avec l'hypocrisie social (ex : parler de la pluie de du beau temps) fait que si ces personnes là n'ont pas d'attirance sexuelle, elle vont l'affirmer assez rapidement dans leur cheminement et donc se détacher du moule hypersexualisé de la société. Je ne sais pas si ce que je dis est très clair, mais je pourrais peut-être ouvrir un nouveau sujet consacré uniquement a ces questionnements pour les clarifier un peu plus car j'ai le sentiment que la proportion de personnes autiste présentent dans le spectre de l'asexualité est un peu plus importante que la moyenne. Ceci étant dit, il est tout à fait évidant que la majeur partie des autistes ne sont pas asexuels, et qu'être asexuel ne fait pas de nous des personnes dans le spectre de l'autisme.
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par fiffi »

Cette définition ne concerne pas les asexuels , notre attraction , ou manque d' attraction , n' est pas du à une neuroatypie .

Il me semble que ton dernier paragraphe montre plutôt les différences entre les asexuels et les autistes .

Un A peut comprendre les codes sociaux . Ce sont surtout les codes de séduction que certains d' entre nous ne comprennent pas ou , je penche pour cette hypothèse , ne voit pas car ils ne sont pas attirés , soit par la séduction soit par la sexualité ou les deux . On se détache donc du moule hypersexualisé de la société en conséquence de notre asexualité . Les difficultés pour avoir une relation amoureuse ne sont pas tout à fait les mêmes que celle d ' une personne autiste .

Un A pourrait être menteur et hypocrite socialement et ne pas avoir d' attirance sexuelle . Il y a cependant des points communs entre autisme et asexualité .

Les deux sont plus ou moins en décalage dans la société ; en raison de l' autisme ou d' un manque d' attirance sexuelle .
Autisme et asexualité sont mal compris par la société et donc plus ou moins rejeté car ne faisant pas partie de la norme .
J' en rajouterait une dernière ; les autistes et les asexuels représentent une très faible partie de la population mais on se bat pour se faire reconnaitre , comprendre et accepter .
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par Buck »

fiffi a écrit : 05 déc. 2020, 00:27 Cette définition ne concerne pas les asexuels , notre attraction , ou manque d' attraction , n' est pas du à une neuroatypie .
Cette définition est tiré du site web de Aven FR, dans la page "Lexique". Je ne comprends pas ton point, car cette définition ne concerne pas la majeure partie des A certes, mais elle peut bien concerner les personnes qui s'y retrouvent, donc certains autistes qui sentent que leur asexualité est en lien (partiellement ou totalement) avec leur autisme.
fiffi a écrit : 05 déc. 2020, 00:27 Il me semble que ton dernier paragraphe montre plutôt les différences entre les asexuels et les autistes .
C'est que j'ai mal du expliquer mon propos car justement moi j'y vois de liens potentiels (ce qui ne veut pas dire que tous les autistes soient asexuels, ni que tous les autistes qui s'identifient comme asexuels expliquent leur asexualité au travers de leur neuroatypie).

Par exemple, si on s'arrête sur les codes sociaux. Les autistes vont avoir de la difficulté à les identifier, à les comprendre et à les mettre en pratique. Chez une personne normal, les codes sociaux sont quelque chose d'inné, de naturel. Chez les autistes, ces codes sociaux doivent être appris par coeur tout comme les poésies qu'on apprenait à l'école. En plus de cela il faut apprendre la tonalité, la ponctuation, etc, ce qu'on pourrait qualifier de nuances. Ceci fait donc énormément de choses à apprendre pour toutes les situations sociales de la vie. C'est pour ça que les autistes peuvent apparaître en décalage dans certaines situation (en général celles qui sont les plus difficiles à apprendre). Ceci est d'autant plus marqué car les autistes sont en général des personnes hyper-rationnels. Donc si on prend ces points et qu'on les appliques aux relations sexuelles, une personne autiste devrait apprendre tous les codes sociaux qui entourent les pratiquent (relationnelles et sexuelles), ce qui va être un apprentissage long et semé d'embuche, qui peut tout à fait être déconcertant, et vue la masse de travail et les échecs à répétition que cela engendre, ces personnes pourraient très bien se détacher de la sexualité car d'un point de vue rationnel, l'effort investi dans ces apprentissage vis à vis des gains potentiels n'en vaut pas vraiment le jeu. Autant d'effort investi dans un sujet autre comme l'apprentissage de la cuisine apporterait plus de plaisir et beaucoup moins d'échecs. Donc en ce sens, ces personnes se considèrerait asexuels, car leur relationnel/sexualité affecté par leur autisme n'est pas une source de plaisir, ils ne développent donc pas/peu d'attirance sexuelle. J'espère avoir été un peu plus clair dans ce propos, cependant je comprend que cela puisse paraître difficile à comprendre/s'imaginer lorsqu'on ne le vit pas. Merci !
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Re: Buck, autisme, sexualité chaotique, asexualité ?

Message par fiffi »

Je te remercie pour ses précisions Buck , je comprends mieux ton point de vue maintenant .
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