Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephobie"?

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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Rising Sun
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Rising Sun »

J'irais beaucoup plus volontiers dans le sens inverse, la répulsion ou la peur causant une pseudo-asexualité chez certaines personnes.
Mais pour aller dans le sens de l'asexualité causant une répulsion pour le sexe, je pense que dans certains cas, ça peut être possible. Par exemple, du fait d'une frustration de la personne asexuelle qui se prendrait beaucoup de râteaux de la part de personnes sexuelles qui avoueraient qu'elles seraient incapables d'aimer un asexuel s'il n'y a pas de sexe dans la relation. Ce genre de colère de déception et de frustration peut très bien mener loin, et dégoûter du sexe à elle toute seule, je pense. (On peut aussi extrapoler ça au domaine de la romance, avec un aromantique qui ne peut développer de "relation platonique" avec une personne romantique parce que cette dernière n'arrive pas à comprendre que l'amitié puisse être aussi forte que l'amour. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai été antiromantique une bonne partie de ma vie, car une situation assez semblable m'est arrivée.)
Piccolo
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Piccolo »

Jérôme a écrit :Pardon Piccolo ? Je crois que tu te prends un peu trop au sérieux à mon goût sur le sujet. Tu es déçu pour peu de choses :D . Aller, je préfère en rire...
En fait je m'adressais à Zimou mais comme j'ai oublié de "quote", je comprends pourquoi tu t'es senti visé. Pas de problème.
Zimou a écrit :idem pour les homosexuel n'ont pas peur des relations hétéro. ça leur fait pas envie, donc ils se mettent avec des homo, mais ils n'en ont pas peur.
C'est vrai pour certains, pas pour d'autres.
Zimou a écrit :idem aussi pour les hétéros. la peur, elle est provoqué par quelque chose
Encore une fois peur =/= dégoût, c'est pas la même chose. Il y a plein de gens qui apprécient les homosexuels mais qui pour autant ne pourraient pas supporter d'avoir une certaine intimité avec une personne de même sexe.
Zimou a écrit : mais c'est du à un facteur extérieur non lié à son orientation, un traumatisme.
Pas forcément, là tu récites simplement un discours de sexologue et rien d'autre. Sexologues que les asexuels blâment quand certains d'entre-eux nient l'existence de l'asexualité...c'est quand ça les arrange en fait.
Zimou a écrit :l'asexualité n'est cause de rien
Ca je suis d'accord
Rising Sun a écrit :J'irais beaucoup plus volontiers dans le sens inverse, la répulsion ou la peur causant une pseudo-asexualité chez certaines personnes.
Non, elle cause simplement un mal-être qui est d'ordre "interne" avant tout. Parce qu'un asexuel peut éventuellement être malheureux socialement, mais intérieurement il est parfaitement heureux et équilibré.
Rising Sun a écrit :Mais pour aller dans le sens de l'asexualité causant une répulsion pour le sexe, je pense que dans certains cas, ça peut être possible. Par exemple, du fait d'une frustration de la personne asexuelle qui se prendrait beaucoup de râteaux de la part de personnes sexuelles qui avoueraient qu'elles seraient incapables d'aimer un asexuel s'il n'y a pas de sexe dans la relation. Ce genre de colère de déception et de frustration peut très bien mener loin, et dégoûter du sexe à elle toute seule, je pense. (On peut aussi extrapoler ça au domaine de la romance, avec un aromantique qui ne peut développer de "relation platonique" avec une personne romantique parce que cette dernière n'arrive pas à comprendre que l'amitié puisse être aussi forte que l'amour. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai été antiromantique une bonne partie de ma vie, car une situation assez semblable m'est arrivée.)
Oui, ou bien encore à cause de...sa non-attirance, tout simplement.
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Rising Sun
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Rising Sun »

Si la non-attirance causait une répulsion, alors ce seraient les asexuels non repoussés par le sexe qui ne seraient pas asexuels. Ce qui me semble tout de même beaucoup moins tenable que l'inverse. Je sais que ça peut ne pas plaire, mais même si la répulsion n'est pas toujours synonyme de blocage, elle l'est tout de même souvent. Un asexuel sans blocage n'a guère de raison d'être dégoûté par le sexe en général (en excluant la pression sociale pour être hautement sexuel et les dérives horribles type pédophilie, zoophilie, inceste ou viol).
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Piccolo »

Rising Sun a écrit :Si la non-attirance causait une répulsion, alors ce seraient les asexuels non repoussés par le sexe qui ne seraient pas asexuels. Ce qui me semble tout de même beaucoup moins tenable que l'inverse.
L'asexualité peut déboucher sur un dégoût ou non, je ne vois pas le problème.
Rising Sun a écrit :Je sais que ça peut ne pas plaire, mais même si la répulsion n'est pas toujours synonyme de blocage, elle l'est tout de même souvent.
C'est vrai, sauf qu'il faudrait qu'il y ait un tiraillement entre l'envie et le dégoût pour parler de blocage réel, hors c'est pas le cas des asexuels dégoûtés, donc ce n'est pas un blocage à proprement parler.
Rising Sun a écrit :Un asexuel sans blocage n'a guère de raison d'être dégoûté par le sexe en général
C'est une façon personnelle de voir les choses.
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Rising Sun »

Dans ce cas, j'aimerais savoir comment l'asexualité peut par elle-même créer un dégoût, et en quoi ce dégoût serait différent d'un blocage sexuel. Car pour l'instant, je ne vois aucun argument valable allant dans ce sens.
En quoi l'asexualité va-t-elle mener à l'antisexualité, logiquement et objectivement ? C'est le mécanisme et sa validité qui serait intéressant à voir.
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par giby »

Rising Sun a écrit : En quoi l'asexualité va-t-elle mener à l'antisexualité, logiquement et objectivement ? C'est le mécanisme et sa validité qui serait intéressant à voir.
à cause de la pression sociétale? ou de la peur?
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Ganymède
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Ganymède »

Moi je sais pas si l'asexualité puisse engendrer elle-même une phobie, mais de toute façon je m'aperçois qu'il y a quelque chose qui ne marche pas dans ma tête et ça m'étonne.

Maintenant je vais augmenter le dégré de difficulté. Je crois d'être homosexuel. Mais je n'ai jamais fait aucun effort pour rencontrer un autre garçon. J'ai essayé d'avoir des copines dans le passé... mais franchement seulement parce que "il fallait" les avoir. J'ai eu aussi un copain, et là aussi parce que "il fallait" l'avoir. Je me suis toqué essentialement de personnes imaginaires, et ensuite de personnes réelles mais toujours hors d'atteinte.

Or, je ne comprends rien. Je peux me borner à dire que la raison qui me pousse à me demander qu'est-ce qu'il se passe dans ma tête est un sentiment générique d'angoisse, comme si j'étais "en retard" par rapport aux autres, à mes amis, à mes connaissances; une sorte de peur de rester tout seul, de peur de rester en arrière alors que les autres construisent leur vie avec autres personnes.

J'étais content quand j'avais mes amis et il n'y avais aucun problème lié à relations, amours, couples, etc, mais désormais il me semble que chaque personne ait une vie en couple et si elle ne l'a pas vit quand meme plusieures experiences sexuelles sans lien affectif. Et ça c'est une condicio sine qua non pour être considéré "vivant".

Franchement ça me semble une compétition, une course. Et moi je sais pas quoi faire. Est-ce que je dois m'aligner au départ? est-ce que j'ai raté direction? est-ce que je ne suis pas suffisemment entraîné?

J'ai cru d'être hétéro; je me suis obligé à avoir une relation avec une fille, mais c'était miserable.
J'ai cru d'être homo; je me suis obligé à avoir une relation avec un garçon, mais c'était nul quand même.

Je me suis toqué surtout de personnes inexistentes.
Puis je me suis toqué de personnes réelles mais auxquelles il serait inconcevable même en parler.

J'ai pensé d'etre asocial, sociophobique, DOC, authistique, asperger, ecc ecc.

Je n'arrive jamais à faire quelque chose de concrète pour connaître quelqu'un qui pourrait m'intéresser. dès lors que je connais quelqu'un qui pourrait m'intéresser, cette chose, principalement, m'effraie, je ne trouve aucun motif pour lequel je pourrai lui intéresser, en étant une personne vide, un conteneur en plastique parfaitement aseptique.
J'ai travaillé beaucoup sur moi même à partir de mon enfance pour devenir une personne meilleure et plus intéressante, mais enfin j'ai jamais réussi.

Plusieures personnes parlent souvent de sexe et de relations. Pourquoi pas? Il s'agit d'un thème de discussion quelconque. Cependant dès lors qu'il en parlent, je sens une sorte de dégoût, de lourdeur plutôt bizarre. Mais pourquoi? Pourquoi jamais je devrai sentir nausée pour un sujet de discussion plutôt qu'un autre?

En étant obligé à aborder cet horrible sujet puisque je suis (jusqu'à preuve du contraire) un sacré d'être humain comme tous les animaux qui m'entournent, pourquoi tout ce dégoût? Pourquoi j'ai une telle aversion pour les liens affectifs? Pourquoi je déteste les filles qui semblent vouloir me draguer? Pourquoi également je déteste les garçons qui semblent vouloir me draguer? Porquoi un thème qui provoque l'exaltation de tout le monde me provoque ennui et perplexité?

Je suis pas normal.
Dernière modification par Ganymède le 05 juin 2013, 13:16, modifié 1 fois.
Piccolo
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Piccolo »

Rising Sun a écrit :Dans ce cas, j'aimerais savoir comment l'asexualité peut par elle-même créer un dégoût
Simple, pour beaucoup l'attirance et l'excitation sexuelle sont des moyens de passer outre le sentiment de dégoût.
Il y avait un article dessus d'ailleurs:

http://www.essentielle.be/love-sexe/pou ... 49016.html

Donc il n'est pas illogique qu'un asexuel puisse également (parce que ce n'est pas moi qui essaie d'établir un clivage entre vrais et faux asexuels) ressentir du dégoût, au lieu d'un simple sentiment d'indifférence.
En plus tu oublies que la plupart des hétéros sont dégoûtés par l'idée d'embrasser une personne de même sexe. Sont-ils pour autant moins hétéros que les autres (les indifférents) ? Non.

Maintenant moi j'ai une question: si un asexuel ne ressent pas de dégout et qu'il peut avoir des rapports conduisant à un certain plaisir physiologique, comment expliquer son absence d'attirance ? Après tout il n'y a pas de barrière et le fameux circuit de récompense devrait le motiver à avoir des rapports réguliers non ?
Au fond, à quoi ça sert de se définir comme asexuel dans de telles conditions ?
Rising Sun a écrit :En quoi l'asexualité va-t-elle mener à l'antisexualité, logiquement et objectivement ?
L'antisexualité est indépendante de l'orientation sexuelle, la plupart des antisexuels sont des S. Après, le décalage entre la sexualité et la nature de l'asexuel peut conduire à un contraste suffisamment fort pour trouver la sexualité infâme. Enfin là je parle surtout pour moi, en tout honnêteté.
giby a écrit :à cause de la pression sociétale? ou de la peur?
L'antisexualité n'est pas forcément "relative à", c'est peut-être la sexualité en elle-même qui peut causer du dégoût et qui peut paraitre révoltante au point d'en être amené à la haïr personnellement. Enfin c'est mon cas du moins.
Et il n'y a pas forcément de raison ou d'évènement déclencheur, simplement une perception propre à l'individu qui n'a pas été influencée par quoi que ce soit.
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Rising Sun »

Piccolo a écrit :
Rising Sun a écrit :Dans ce cas, j'aimerais savoir comment l'asexualité peut par elle-même créer un dégoût
Simple, pour beaucoup l'attirance et l'excitation sexuelle sont des moyens de passer outre le sentiment de dégoût.
Il y avait un article dessus d'ailleurs:

http://www.essentielle.be/love-sexe/pou ... 49016.html

Donc il n'est pas illogique qu'un asexuel puisse également (parce que ce n'est pas moi qui essaie d'établir un clivage entre vrais et faux asexuels) ressentir du dégoût, au lieu d'un simple sentiment d'indifférence.
En plus tu oublies que la plupart des hétéros sont dégoûtés par l'idée d'embrasser une personne de même sexe. Sont-ils pour autant moins hétéros que les autres (les indifférents) ? Non.
Tout à fait, mais ça ne répond pas à ma question : comment naît ce dégoût, d'où vient-il (sur une base objective et sans contexte émotionnel) ?
Piccolo a écrit :Maintenant moi j'ai une question: si un asexuel ne ressent pas de dégout et qu'il peut avoir des rapports conduisant à un certain plaisir physiologique, comment expliquer son absence d'attirance ? Après tout il n'y a pas de barrière et le fameux circuit de récompense devrait le motiver à avoir des rapports réguliers non ?
Au fond, à quoi ça sert de se définir comme asexuel dans de telles conditions ?
L'idée sera sans doute controversée dans le sens où je vais employer entre guillemets un mot controversé, mais une personne asexuelle ne pouvant pas être attirée sexuellement à la vue d'une personne qui serait pourtant considérée comme attirante pour d'autres, elle ne peut pas être excitée sexuellement par cette vision (sauf coïncidence). Comme si c'était une sorte de "frigidité visuelle". Pour une personne à la sexualité dans la moyenne, l'acte comme le visuel excitent. Pour un asexuel, seul l'acte excite, le visuel n'excite pas et ne prépare donc pas le corps au rapport sexuel. De fait les conditions pour un rapport sexuel ne sont pas optimales. Dans ces conditions, il n'y a pas plus d'avantage à avoir un partenaire sexuel qu'à se masturber tout simplement.
D'ailleurs, le fait qu'il y a des espèces animales avec des individus asexuels, et le fait que certaines maladies neurologiques comme l'autisme et le syndrome d'Asperger (qui incluent un défaut de perception dans la reconnaissance des visages et des émotions) conduisent assez souvent à être asexuel montrent qu'il y a certainement une base biologique, dans le cerveau, à de nombreux cas d'asexualité. Peut-être une différence liée à une différence de perception de l'autre ? Enfin bon, c'est là du hors sujet...
Dernière modification par Rising Sun le 05 juin 2013, 18:01, modifié 1 fois.
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Enethir
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Enethir »

Rinsing Sun a écrit :Tout à fait, mais ça ne répond pas à ma question : comment naît ce dégoût, d'où vient-il (sur une base objective et sans contexte émotionnel) ?
Il me semble qu'il puisse y avoir plein de réponses : incompréhension, harassement, ...
Même si je n'aime pas la tournure que prennent mes exemples, cela fait malheureusement partie du quotidien de certaines personnes d'après ce que j'ai lu sur ce forum. Il me semble qu'un tel environnement mène vers le dégoût, qui que nous soyons.
Picolo a écrit :Maintenant moi j'ai une question: si un asexuel ne ressent pas de dégoût et qu'il peut avoir des rapports conduisant à un certain plaisir physiologique, comment expliquer son absence d'attirance ? Après tout il n'y a pas de barrière et le fameux circuit de récompense devrait le motiver à avoir des rapports réguliers non ?
Au fond, à quoi ça sert de se définir comme asexuel dans de telles conditions ?
Pour reprendre la métaphore de la nourriture : il y a bien des aliments dont le goût ne nous déplaît pas, que la vue ni la texture ne nous repousse ... Et que l'on aime pourtant pas manger. Ça me le fait avec les fruits de mer : je ne supporte pas d'en manger, et pourtant, je ne sais pas dire ce que je n'aime pas là dedans ! Les avoir en plat devant moi, en sentir l'odeur, rien ne me dérange, mais ça ne me donne pas du tout envie ^^

De là a savoir « à quoi ça sert de se définir comme asexuel », je suis surpris que tu poses la question. La recherche de l'appartenance à un groupe, de se voir compris. On a beau dire que c'est pas bien de mettre les gens dans des cases : si on ne rentre dans aucune d'entre elle, on se sent mal à l'aise. :/
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Piccolo »

Rising Sun a écrit :Tout à fait, mais ça ne répond pas à ma question : comment naît ce dégoût, d'où vient-il (sur une base objective et sans contexte émotionnel) ?
D'un point de vue purement scientifique, le dégoût est là pour protéger l'organisme d'une éventuelle maladie ou infection.
Après d'où vient-il exactement...? Je ne sais pas. C'est peut-être la même chose pour l'asexualité: il n'y a pas d'évènement déclencheur, il s'agit simplement d'un fait.

Rising Sun a écrit :L'idée sera sans doute controversée dans le sens où je vais employer entre guillemets un mot controversé, mais une personne asexuelle ne pouvant pas être attirée sexuellement à la vue d'une personne qui serait pourtant considérée comme attirante pour d'autres, elle ne peut pas être excitée sexuellement par cette vision (sauf coïncidence). Comme si c'était une sorte de "frigidité visuelle". Pour une personne à la sexualité dans la moyenne, l'acte comme le visuel excitent. Pour un asexuel, seul l'acte excite, le visuel n'excite pas et ne prépare donc pas le corps au rapport sexuel.
Bizarre, j'aurais pensé au contraire que les asexuels avaient une fascination plus poussée pour la beauté esthétique, mais sans fin copulatrice.

Rising Sun a écrit :D'ailleurs, le fait qu'il y a des espèces animales avec des individus asexuels, et le fait que certaines maladies neurologiques comme l'autisme et le syndrome d'Asperger (qui incluent un défaut de perception dans la reconnaissance des visages et des émotions) conduisent assez souvent à être asexuel montrent qu'il y a certainement une base biologique, dans le cerveau, à de nombreux cas d'asexualité.
Les études sur l'asexualité sont encore bien trop peu nombreuses pour pouvoir en tirer des conclusions, sans compter que la génétique c'est plus compliqué que ça: il n'y a pas un lien direct de cause à effet comme on pourrait le croire, c'est beaucoup plus malléable en fait. L'ADN contient simplement le destin potentiel d'un individu, pas son avenir à proprement parler. Logique, sinon il n'y aurait point d'évolution autrement.
Je ne crois pas en une base biologique qui définirait explicitement l'asexualité et les autres orientations, mais à la rigueur à un ensemble de traits de caractère qui indirectement donneraient telle manière de voir les choses, de penser et d'agir. Alors oui, il y a une part de génétique, mais ce n'est pas un lien de cause à effet comme je l'ai dit.
Concernant les syndromes d'autisme et d'asperger, là encore c'est différent: on serait plus proche de l'inhibition sexuelle que de l'asexualité réelle. Car ces troubles ne concernent pas que la part sexuelle mais à tout ce qui constitue l'individu.
La sexualité n'est pas un critère suffisant pour déterminer si la personne est touchée par tel syndrome ou non.
Enethir a écrit :Il me semble qu'il puisse y avoir plein de réponses : incompréhension, harassement, ...
Ces sentiments peuvent en effet influer sur le dégoût, mais le tout c'est de savoir si la personne souffre d'être ainsi ou pas. On en revient toujours au libre-arbitre.
En général les individus ayant été traumatisés suivent des thérapies pour pouvoir changer, car cela ne devait pas se passer ainsi pour eux, il y a eu un élément perturbateur.
J'en reviens au discours bien-pensant auquel je faisais référence: celui que la sexualité (si possible active) doit être indispensable pour chaque individu, et que tout ce qui s'y écarte est simplement mauvais.
Enethir a écrit :Même si je n'aime pas la tournure que prennent mes exemples, cela fait malheureusement partie du quotidien de certaines personnes d'après ce que j'ai lu sur ce forum. Il me semble qu'un tel environnement mène vers le dégoût, qui que nous soyons.
Donc comment expliques-tu l'hétérosexualité exclusive ? Pourquoi un homme serait uniquement attiré par les femmes ? Certes c'est mieux pour pouvoir fonder une famille de la façon la plus naturelle mais rien ne l'empêcherait d'être attiré par les autres hommes, quand bien même il n'aurait qu'une sexualité exclusive avec son épouse. Pourquoi ? Tous les individus masculins se sont montrés odieux avec lui ? Je ne pense pas...
Ce n'est pas le dégoût qui a dessiné l'orientation sexuelle, mais l'orientation sexuelle qui a façonné le dégoût. Et c'est pareil pour certains asexuels.
Enethir a écrit :Pour reprendre la métaphore de la nourriture : il y a bien des aliments dont le goût ne nous déplaît pas, que la vue ni la texture ne nous repousse ... Et que l'on aime pourtant pas manger. Ça me le fait avec les fruits de mer : je ne supporte pas d'en manger, et pourtant, je ne sais pas dire ce que je n'aime pas là dedans ! Les avoir en plat devant moi, en sentir l'odeur, rien ne me dérange, mais ça ne me donne pas du tout envie ^^
Je ne commente plus les comparaisons avec la bouffe. Changez de disque. :twisted:
Enethir a écrit :De là a savoir « à quoi ça sert de se définir comme asexuel », je suis surpris que tu poses la question. La recherche de l'appartenance à un groupe, de se voir compris. On a beau dire que c'est pas bien de mettre les gens dans des cases : si on ne rentre dans aucune d'entre elle, on se sent mal à l'aise. :/
Ouais je suis d'accord. Mais si on part du principe que l'absence d'attirance n'empêche pas d'avoir une sexualité active, où est le problème ? Il y a une foule de gens qui pourraient se définir comme asexuels dès lors, bien plus qu'1% de la population.
On se met dans des cases, mais dans les faits on n'a pas grand chose en commun entre nous, si ce n'est l'absence d'attirance bien sûr. Mais bon, il n'y a pas suffisamment de caractéristiques pour dresser un profil type de l'asexuel.
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par CLP »

J'interviens juste pour ajouter ma voix à celle de Piccolo et des autres :

1) Absence d'attirance sexuelle et dégoût pour la sexualité sont deux notions séparées (on peut être l'un sans l'autre, etc.)

2) On peut être asexuel-le et être dégoûté-e par le sexe
Je ne vois pas où est le problème. Il n'y a RIEN DE MAL à être dégoûté par le sexe. Et je ne vois pas pourquoi une personne qui serait asexuelle ET dégoûté-e par le sexe serait moins asexuelle qu'une autre. C'est quelque chose de très courant sur les forums asexuels de trouver des personnes dégoûtées par le sexe et je pense que c'est essentiel de les accueillir correctement sans inventer de prétendues "blocages" qui devraient être "débloqués".

Dans le sondage qui avait été fait en 2011 chez les anglo, 40% des personnes se disaient d'une façon dégoûté par le sexe... Voir ici

3) D'une manière générale, je me demande qui est en position de faire la police de l'asexualité et de dire toi tu en es un-e vrai-e, toi non... Quel genre d'autorité cette personne devrait-elle avoir ? Ou pour le dire autrement : si l'asexualité vous convient, vous n'avez pas besoin d'une autre autorité que la vôtre pour utiliser le mot.
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Rising Sun »

Piccolo a écrit :
Rising Sun a écrit :Tout à fait, mais ça ne répond pas à ma question : comment naît ce dégoût, d'où vient-il (sur une base objective et sans contexte émotionnel) ?
D'un point de vue purement scientifique, le dégoût est là pour protéger l'organisme d'une éventuelle maladie ou infection.
Après d'où vient-il exactement...? Je ne sais pas. C'est peut-être la même chose pour l'asexualité: il n'y a pas d'évènement déclencheur, il s'agit simplement d'un fait.
Pourquoi l'asexualité n'aurait-elle aucun déclencheur ? Même si ce déclencheur est un gène ou un ensemble de synapses en plus / en moins, il y en a un, tout comme il y a un déclencheur de la sexualité. Je ne crois pas au hasard dans la nature. Même le "hasard" des mutations a une fin (l'évolution), et toute chose a une cause même si elle reste inconnue.

Piccolo a écrit :
Rising Sun a écrit :L'idée sera sans doute controversée dans le sens où je vais employer entre guillemets un mot controversé, mais une personne asexuelle ne pouvant pas être attirée sexuellement à la vue d'une personne qui serait pourtant considérée comme attirante pour d'autres, elle ne peut pas être excitée sexuellement par cette vision (sauf coïncidence). Comme si c'était une sorte de "frigidité visuelle". Pour une personne à la sexualité dans la moyenne, l'acte comme le visuel excitent. Pour un asexuel, seul l'acte excite, le visuel n'excite pas et ne prépare donc pas le corps au rapport sexuel.
Bizarre, j'aurais pensé au contraire que les asexuels avaient une fascination plus poussée pour la beauté esthétique, mais sans fin copulatrice.
Ça n'est pas une attirance (être poussé par ses instincts à l'interaction avec une personne ayant des caractéristiques particulières) au sens strict. Je parle bien d'attirance sexuelle à la vue d'une personne attirante, et de l'excitation de certains organes qui va avec, pour ne pas rajouter plus de détails. Si une personne se disant asexuelle avait une érection à la vue d'une personne attirante, je me poserais plus que des questions sur son "asexualité".

Piccolo a écrit :
Rising Sun a écrit :D'ailleurs, le fait qu'il y a des espèces animales avec des individus asexuels, et le fait que certaines maladies neurologiques comme l'autisme et le syndrome d'Asperger (qui incluent un défaut de perception dans la reconnaissance des visages et des émotions) conduisent assez souvent à être asexuel montrent qu'il y a certainement une base biologique, dans le cerveau, à de nombreux cas d'asexualité.
Les études sur l'asexualité sont encore bien trop peu nombreuses pour pouvoir en tirer des conclusions, sans compter que la génétique c'est plus compliqué que ça: il n'y a pas un lien direct de cause à effet comme on pourrait le croire, c'est beaucoup plus malléable en fait. L'ADN contient simplement le destin potentiel d'un individu, pas son avenir à proprement parler. Logique, sinon il n'y aurait point d'évolution autrement.
Je ne crois pas en une base biologique qui définirait explicitement l'asexualité et les autres orientations, mais à la rigueur à un ensemble de traits de caractère qui indirectement donneraient telle manière de voir les choses, de penser et d'agir. Alors oui, il y a une part de génétique, mais ce n'est pas un lien de cause à effet comme je l'ai dit.
Concernant les syndromes d'autisme et d'asperger, là encore c'est différent: on serait plus proche de l'inhibition sexuelle que de l'asexualité réelle. Car ces troubles ne concernent pas que la part sexuelle mais à tout ce qui constitue l'individu.
La sexualité n'est pas un critère suffisant pour déterminer si la personne est touchée par tel syndrome ou non.
En ce cas, si les autistes sont inhibés, tous les asexuels sont inhibés aussi. Les autistes sont ni plus ni moins asexuels que les autres asexuels. L'asexualité conduit généralement à une inhibition du comportement reproducteur. L'attirance n'existe pas, parce qu'il y a une cause biologique ou psychologique qui l'empêche d'exister. Je parle là d'inhibition dans le sens neutre du terme, qui est aussi utile dans la nature, pas dans le sens pathologique. Plus exactement, dans le contexte de la dualité inhibition / expression.
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Rising Sun
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par Rising Sun »

CLP a écrit :Il n'y a RIEN DE MAL à être dégoûté par le sexe.
C'est très contestable car même si l'on garde ce dégoût pour soi, il est très difficile de ne pas le transmettre ne serait-ce qu'involontairement à une partie de son entourage. Il y a bien des éléments allant dans le sens d'une antisexualité pouvant être nocive.
L'homophobie.
Les "crimes d'honneur" perpétrés par certains pères dans certains pays, sur leur fille parce qu'elle a commis le "crime" d'avoir fait l'amour.
Avant la révolution sexuelle, faire l'amour autrement qu'à des fins reproductives était vu comme limite criminel.
Encore aujourd'hui, bien des parents voient leur enfant (surtout leur fille) encore vierge comme une petite sainte, puis, quand elle perd sa virginité, soudainement, "c'est une putain".
Si ma majorité de la société était toujours antisexuelle, il y aurait toujours une oppression terrible envers certaines personnes ayant envie d'une vie sexuelle, et qui déclencherait bien des blocages psychologiques graves.
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Re: Quelle est la différence entre "asexualité" et "sexephob

Message par CLP »

Mais être dégoûté par le sexe n'a rien à voir avec l'antisexualité !

Antisexualité : penser que la sexualité est une chose dangereuse, mauvaise, etc. C'est une croyance.

Dégoût du sexe : sentiment d'être mal à l'aise face à des contenus sexuels.

On peut être dégoûté par le sexe et être pro-sexe : dans ce cas on est mal à l'aise face à des contenus sexuels mais on pense que toutes les formes de sexualité doivent être respectées de la même façon.
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