On a beau partager nombre de valeurs et d'intérêts communs, une réelle complicité émotionnelle, intellectuelle, spirituelle...ce n'est pas suffisant. Ce n'est même pas le plus important à ses yeux, dirais-je. La légitmité des sentiments qu'il nous porte est systématiquement remise en question, lorsqu'il apprend qu'on ne baise pas...et qu'il n'y a pas moyen de changer ça. On a beau se montrer respectueuse, compréhensive et conciliante envers les besoins sexuels du S en le laissant libre d'aller se soulager ailleurs, lorsque la pression est trop forte...Il ne fait pas preuve de la même ouverture ni de la même empathie envers nous. Il perçoit presque notre manque de désir comme une atteinte à son intégrité et à son identité profonde. Comme s'il se définissait en grande partie par son sexe et par l'attrait que ce dernier suscite chez les autres. C'est tout blanc ou tout noir: «Si tu m'aimes vraiment, tu devrais être capable de me le prouver sexuellement.», «Tu ne veux pas baiser avec moi parce que tu ne me trouves pas assez bien pour toi (pas assez beau, pas assez désirable, pas assez bon pour te faire jouir, bla-bla-bla)!», «Si tu ne veux pas me faire plaisir au lit, si tu n'acceptes pas de faire certains compromis de ce côté, c'est parce que tu es égoïste, égocentrique, insensible, immature...»
Putain de chantage affectif! Et ça ose prétendre nous aimer!
Il existe sûrement des S plus enclins à tenter de nous comprendre, à nous respecter et à nous aimer telles que nous sommes, mais je ne les ai encore jamais rencontré.
