J'espère que ce forum et peut-être le discord va t'aider. Déjà je vois que tu chemines bien depuis ton premier message.
En tant qu'aroace, j'ai mis aussi beaucoup de temps à assimiler ce que signifie pour les autres "être ensemble" ou "avoir des rapports". Quand tu dis "c'est parce que j'avais envie d'être nue peau contre peau", je m'y retrouve tout à fait, et dans le vocabulaire asexuel, on parlera davantage "d'attirance sensuelle", de "rapports sensuels". Il peut y avoir du sexuel là-dedans, si ça signifie "autre chose en plus", comme ça peut n'avoir absolument rien de sexuel. Pendant longtemps lorsqu'on me parlait de sexe, j'avais cette sorte d'image idéale dans la tête, deux corps nus enlacés, des câlins. Rien de plus - pourquoi faire ? Et lorsque j'ai pu expérimenter ça, ça m'a satisfait pleinement, c'était, pour moi, très bien les câlins.
"D'ailleurs, certaines personnes disaient que ça aurait été plus simple et plus logique qu'elle reste un homme parce qu'elle était en couple avec une femme."
Cette phrase m'a glacée le sang, tant par sa transphobie que par sa lesbophobie.
J'aurais tant aimé cependant, gagner pour vous, pour moi perdant, avoir été peut-être utile
LylynMaud a écrit : ↑04 nov. 2023, 19:01J'ai l'impression que j'ai mal compris la notion d'attirance sexuelle. Et je me dis que je suis stupide, parce que c'est pas sorcier de comprendre ça, normalement.
Tu es en avance sur moi dans tes réflexions. J'avais environ quarante ans quand j'ai compris que je ressentais de l'attirance esthétique plutôt que de l'attirance sexuelle ou romantique.
Après, je pense qu'il est difficile d'identifier quelque chose que l'on ne ressent pas. C'est un peu l'histoire des aveugles décrivant un éléphant. Donc ne sois pas si dure avec toi-même. Et essaie de laisser un peu décanter pour y voir plus clair (ce qui ne veut pas dire d'abandonner les recherches), le processus peut prendre du temps.
Ceci est un conseil du type "Faites ce que je dis, pas ce que je fais". Je suis incapable de laisser décanter quoique ce soit.
Dernière modification par Orchis le 05 nov. 2023, 22:17, modifié 3 fois.
J'avais écrit un message hier soir, j'avais pris du temps mais j'ai fait une fausse manip et j'ai tout effacé.
Cyclodus : Je ne sais pas. J'étais quand même intéressée à l'époque. J'allais lui demander des fois. Et d'autres, j'aurai aimé mais je n'osais pas. Mais je me demande si le fait de pouvoir attendre des jours voire des semaines, ça veut dire que je ne n'y tenais pas autant que ça ?
Et je ne comprends pas trop pourquoi je n'avais d’intérêt réel pour le sexe jusqu'à mes 21 ans, que j'en ai eu et qu'à 27 ans, et qu'après j'ai perdu l’intérêt.
Il y a certains asexuels qui ont des rapports et d'autres non. c 'est que j'ai compris. J'ai lu que la plupart du temps, c'est surtout pour le partenaire . Mais est ce que ça arrive que certaines personnes aillent demander d'elles même ? Et plusieurs fois ? Beaucoup de fois ?
Je me rappelle que quand on ne vivait pas ensemble, elle m'avait dit qu'on le faisait une fois par mois. J'avais l'impression que c'était un peu plus. Et puis, avant qu'on habite ensemble, je vivais chez des gens, et j'avais peur que ça se voit que je venais de coucher avec elle quand je retournais chez eux.
Ça nous arrivait aussi souvent devant tout le monde, par exemple quand on prenait le bus ou chez des amis. Maintenant je me dit que ça peut être malaisant pour les autres. Et que ce soit un couple homo ou hétéro.
Iloy : Oui, c'est comme si tout s'accèlererait. Ça fait quelques mois que je me pose ces questions et je n'ai décidé de sauter le pas et de chercher un forum que jeudi.. En fait, j'avais vu la rubrique asexualité sur doctissimo mais je ne suis inscrite pas dessus parce qu’apparemment ils peuvent récupérer des données. Mais ici, c'est fait ex prés pour ça et il y a plus de personnes, plus de messages et j'aime bien en tous cas maintenant.
Et j'avais peur, je me disais que peut-être personne n'allait me répondre ou se dire ben elle est chelou celle-là. Il faut dire que c'est parce que je trouvais assez perché ce que j'écrivais et que j'avais quand même eu des comportements assez extrêmes. Et je suis quand même assez marquée par le rejet, parce qu'en maternelle, j'étais faible je crois, et au collège, j'étais la cinglée de service.
Et maintenant, je vois que je ne suis pas si seule ni tellement dans un cas particulier que ça. Quand j'ai réalisé ma confusion, je me suis sentie vraiment bête. Et là, je vois qu'il y a deux personnes qui ont un peu fait pareil et il doit il y en avoir d'autres.
Ce qui est bizarre, par contre, c'est ce que généralement, je ne supporte pas d'être touchée. Même faire la bise, des trucs comme ça, j'ai du mal. Mais il y avait cette fille, que j'aurai pu toucher du matin au soir si elle m'avait laissée. Et même là, des années après, j'aurai tellement de le faire. Cette fille, je n'avais précisé, pas était mon infirmière. C'est pour ça, qu'en plus d'être hétéro et mariée, elle était inaccessible .
Et j'ai repensé à un truc, ça m'a fait rire ! A un moment donné, je lui ai demandé si elle se souvenait de ce qu'on avait fait de ce qu'on avait fait le jour de mon anniversaire et à ma sortie de ma dernière hospitalisation. Elle a un peu hésité, après je crois qu'elle a dit qu'elle avait me faire la bise, parce qu'elle fait la bise quand il y a des anniversaires. Et moi, je lui dit « oh non ; on a fait bien plus que ça. ! « et là , je crois qu'elle a du se demander ce qui se passait. Et elle m'a demandé ce qu'on avait fait. Et je lui dit qu'elle m'a fait un câlin et prise ses bras. Du coup, je ne souviens de ce qu'elle m'a dit mais elle a certainement pensé que je m'étais imaginé des choses.qui n'avaient pas eu lieu. Quelques jours après, elle m'a demandé si elle pouvait le raconter à sa collègue. Je lui ai dit oui et donc elle a raconté et après elle lui a dit « Je me suis inquiétée ,et je me suis demandé si j'avais pas eu un geste déplacé.. Je lui aurais pas roulée une pelle ? Non parce que je sais que je ne ferai jamais ça ! »
Ah non, mais là !
Le fait de vouloir être peau contre peau, ça me vient d'un film que j'ai vu lorsque j'étais ado., Saving Face. Il y avait deux femmes qui s'embrassaient, collées l'une à l'autre et j'ai vu leurs seins se toucher, et j'ai trouvé tellement tendre ou un truc comme ça. C'était tellement beau. On ne voyait que le haut de leurs corps, le reste était sous la couverture. Bon après, il y a une qui est descendue se cacher sous cette couverture. C'est juste pour dire qu'on ne voyait que ça le reste était suggéré. Et ça m'a fait rêver. J'ai pas trop fait attention au fait qu'il s'était passé autre chose après qui n'était pas montré. En même temps, j'étais assez jeune.
Tu dis que tu as mis du temps à assimiler. Est ce que, comme moi, tu en as parlé et que les gens ont pensé qu'en fait, c'était vraiment ce que tu voulais ? Et si c'est le cas, est-ce que tu as réussi à rectifier ?
Cette phrase ce sont des personnes assez religieuses voire dans un mouvement sectaire qui l'ont dite. Question lesbophobie/transphobie, c'est pas le seul truc qu'ils ont dit. Ils pensaient aussi que le mariage pour tous allait permettre aux hommes de toucher l' »allocation femme seule » (allocation parent isolé). Alors que cette allocation était déjà donnée aux hommes et aux femmes(peut être qu'ils ne connaissaient le vrai nom.), qu'en étant marié on n'est pas isolé, au moins au point de vu légal et qu'il faut être parent pour ça.
Orchis:Oui, c'est difficile surtout qu'on pense au moins avant de connaître la notion d'asexualité que tout le monde ressent ça et puisque ça a y ressemble c'est ça. Surtout que moi, j'ai l'impression que ça prend la même place que le sexe chez les personnes que ça intéresse. J'ai l'impression de penser intérieurement comme quand j'entends les autres en parler. Je n'ai beau pas ressentir de frustration sexuelle mais j'en ressens une énorme de ce côté là. Je pense qu'il faudrait aussi que je rééduque un peu mon esprit er que j'oublie les mots « faire l'amour avec », « avoir envie de », « coucher avec »et ce genre de choses, ne serait ce que pour moi. S'il faut que je « revienne à la réalité », je ne peux pas faire comme si c'était la même chose. Et puis si je continue à dire ça devant des gens qui ont toujours l'image de moi que je leur ai donnée involontairement, ils vont à y croire et je vais aggraver ma situation. Et si on me demande un jour si j'ai un rencart, ou une copine ou quelqu'un en vue, je sais que je dois dire « non » même si on ne croit pas pour une raison ou pour une autre. Parce que déjà, ce n'est pas terrible de mentir, et que quand je serai à expliquer cette situation, ça sera encore plus dur à comprendre. Et si je disais que j'étais en couple et qu'on apprenait ce que n'est pas le cas, je pense que je perdrais la confiance des gens.
Je faisais à peu près la même choser, je cherchais des personnes inaccessibles, comme je l'ai dit plus haut. Et je cherchais aussi des personnes qui ne m’intéressaient pas du tout. Je trouvais vraiment des qualités à ces inaccessibles, tandis que j'allais vers des personnes à priori accessibles a qui je ne trouvait strictement rien ni physiquement ni dans la personnalité. Peut être que j'étais assez désespérée pour prendre tout ce qui passait. Mais maintenant, que tu le dis, je demande si je ne me serai pas enfuie comme toi. Mais je repense à mon ex, et j’espère ne pas être aromantique. Elle pensait que j'avais une attirance romantique pour elle, et ce si ce n'est pas le cas, ça voudra dire que je lui aurai vivre quelque chose qui n'existait pas, même sans le savoir. Certes, il y avait au moins de l'affection dans tous les cas, mais ce ne serait pas ce qu'elle ressentait pour moi. Je lui ai déjà menti sur le fait que j'avais trouvé son premier baiser aussi exceptionnel que je m'y attendais. Alors qu'elle ne m'avait même pas posé la question.
Je ne sais pas si je veux que ça prenne du temps ou pas, même si je pouvais choisir. Je veux pas rester trop longtemps avec des doutes et je ne veux pas non plus me prononcer trop vite. Je me suis inscrite jeudi. Ça fait quatre jours que je suis ici. C'est est en grande partie pour ça que je ne veux pas dire que je le suis ou pas. J'ai commencé à pensé être lesbienne à 13 ans et j'ai eu une relation de 5 ans avec une femme.J'ai 31 ans et je ne veux pas me dire que j'ai cru vivre des chose qui n’existaient pas. Et j'ai peur de perdre la face si j'en parle. J'ai commencé à écrire ce que j'ai vécu depuis ma naissance, que ce soit en lien ou pas avec l'asexualité ou la sexualité. Parce que ça va me permettre de poser ça sur papier enfin traitement de texte et me faire remémorer des choses qui pourront peut être m'apporter certaines clés. Je fais ça aussi parce que je me dis que si je trouve un jour une personne en qui j'ai confiance et qui soit soumise au secret professionnel, je pourrais le lui faire lire pour lui permettre de comprendre mon cheminement.
Et j'ai me suis déjà posé des questions sur l'asexualité, il y a quelques années, mais ça été tué dans l’œuf. J'ai accompagné mon ex chez le chirurgien et il nous a montrer des photos de ce que ça donnerait. J'ai trouvé ça moche. Mon psy de l'époque m'a dit que les organes génitaux n'étaient pas fait pour être beaux.
LylynMaud a écrit : ↑06 nov. 2023, 17:00
Il y a certains asexuels qui ont des rapports et d'autres non. c 'est que j'ai compris. J'ai lu que la plupart du temps, c'est surtout pour le partenaire . Mais est ce que ça arrive que certaines personnes aillent demander d'elles même ? Et plusieurs fois ? Beaucoup de fois ?
Oui, tout à fait. Il peut y avoir des tas de raisons pour une personne asexuelle "sex-neutral" ou "sex-positive" de faire du sexe : le plaisir que ça procure, pour le côté fusion, pour faire comme les autres, pour faire plaisir à l'autre, pour tester...
Par exemple, ma première relation sexuelle, c'est moi qui l'ai voulue, plus que ma partenaire, dans le sens où j'ai dit que je voulais "tester". Et ensuite il y a eu des moments où j'ai pu constater que mon corps était très partant voire dans l'attente d'un acte sexuel. Par contre, depuis le jour où j'ai rompu avec cette personne, le sexe ne m'a absolument pas manqué.
Tu dis que tu as mis du temps à assimiler. Est ce que, comme moi, tu en as parlé et que les gens ont pensé qu'en fait, c'était vraiment ce que tu voulais ? Et si c'est le cas, est-ce que tu as réussi à rectifier ?
Certainement. En fait, ça nous arrivait au lycée de parler de sexe et comme j'étais tombée par hasard sur cette encre de chine très belle où deux personnes sont nues enlacées, c'était ce que j'exprimais quand on me parlait de sexe. Je pense qu'à l'époque personne n'a compris que je n'avais pas trop compris le principe de cette position. De l'eau a coulé sous les ponts et j'ai pu découvrir il y a assez longtemps le mot asexualité et a faire mon coming out auprès de certaines personnes.
Mais je repense à mon ex, et j’espère ne pas être aromantique. Elle pensait que j'avais une attirance romantique pour elle, et ce si ce n'est pas le cas, ça voudra dire que je lui aurai vivre quelque chose qui n'existait pas, même sans le savoir.
Déjà comme tu le dis, si tu es aro, tu ne le savais pas à l'époque. Donc aucun mensonge ici. Mais surtout ça n'a rien de honteux d'aimer une personne sans avoir de l'attirance romantique pour elle. Je suis pleinement aromantique, mais j'ai eu plusieurs relations queerplatoniques, et j'étais et suis attachée fortement à certaines personnes. C'est juste qu'il n'y a pas d'attirance romantique là-dedans, c'est différent. Ça m'est arrivé qu'une partenaire me dénigre parce que "je ne l'aime pas comme elle/autant qu'elle" et moi, parfois, par la force du moule romantique, je suis allée dans ce sens-là. Mais mettre sur un piédestal l'attirance romantique, c'est une erreur. Il y a mille types de relations, et je trouve mes relations "spéciales", queerplatoniques, très belles.
J'aurais tant aimé cependant, gagner pour vous, pour moi perdant, avoir été peut-être utile
Iloy: Merci pour ta réponse. Ça me fait bizarre, cette notion de "sex-neutral", "sex-positive". Ça me parait contradictoire, mais attention je ne veux blesser personne. Les gens, que soit les S ou les personnes en questionnement comme moi, ont un peu peur de ce genre de termes et ça peut paraître "lunaire", au moins au début. Et ça le reste pour certains. C'est pour ça qu'il y a des gens qui pensent qu'on est des "illuminés" ou quelque chose de ce genre. Je pense que ça a du être dur pour ceux qui ont compris cette partie d'eux avec l'aide d'internet, d'expliquer ça à leur entourage (voire aux psys). Parce qu'il y a de tout et n'importe quoi sur Internet, tout le monde le sait.
Asexuel déjà, ça peut faire peur. Alors si on rajoute des notions comme "aro", "attirance sensuelle", "sex-neutral", "sex-positive", "sex-repulsive", "demi-sexuel" et d'autres que j'oublie ou que je ne connais pas.
Je me suis rappelée aussi de certaines choses. La fois ou ado, j'étais parmi des adultes et des ados, il y avait une chanson qui passait. Ca s'appelait "façon sex". Une adulte a vu que j'étais un peu gênée et m'a dit que ça ne devait pas être facile de chanter ça devant des adultes. En fait, cette chanson ne m’intéressait pas. Je ne lui ai pas dit bien sur. J'aurai peut-être eu une réponse comme "ah, c'est ça". D'autant plus que cette personne était un peu... Je ne sais pas le mot qui convient. En fait, elle m'avait demandé quelle était la capitale du Brésil, j'ai répondu "Brasilia". Elle m'a dit que je ne m'étais pas foulée. (tu peux vérifier si tu as un doute, c'est bien « Brasilia »). Tu vois le genre. Ou alors pré ado, (bon j'étais jeune aussi)je me demandais s'il fallait discuter pendant le sexe pour ne pas s'ennuyer. Ou alors que jusqu'à tout récemment, je me disais que faire un strip tease devant son/partenaire, c'était juste pour se déshabiller. Et ne sais même si je savais que ça ne s'arrêtait pas là. Ou peut-être que je le savais, je ne sais plus. Je n'avais pas notion non plus de toute la mise en scène qu'il y avait autour. Et le pire, c'est que j'avais envie de le faire mais j'ai oublié ! Et je me demande aussi si avoir envie de mettre la main sur la cuisse de qqn c'est sexuel. Ou ça dépend de l'intention qu'on y met ?
Je me suis quand même un peu forcée à faire certaines choses, pas toutes il y en a que j'ai faites par plaisir. Étant donné qu'elle n'était pas opérée, quand on s'est mises ensemble, je ne lui ai rien fait niveau oral avant. C'était un choix commun. Alors qu'elle me le faisais souvent. Alors, je n'appréciais pas de lui faire quand a eu son nouveau truc. Mais je voulais pas refuser alors qu'elle me donnait ça. Je ne lui ai pas dit par contre. Mais des fois, je lui disais que je la voyais comme une amie, ou je lui laissais entendre que je voulais aller voir ailleurs. C'est très blessant. Et après, je venais lui dire le contraire.
Par contre, on m'a dit qu'il fallait éviter de dire aux gens avec lesquels on n'est pas en couple ce qu'on veut faire de sexuel avec eux. On m'a dit aussi que ça m'arrivais très souvent de balancer des choses crues.
Et après, je pense que des fois, certains partenaires nous poussent à aller vers des choses vers lesquelles on ne serait pas allé de nous même (je parle pour tous le monde, A et S) Le X, le X en réalité virtuelle, s'embrasser en public(dans le bus) ou s'embraser langues dehors(ce qui était bien à l'époque, mais que je ne referais forcément). Après, elle n'avait aucune déviance.
J'imagine aussi que quand on parle aux gens d'avoir de faire des choses qui n'arrivent pas jusqu'au fait d'être sexuel, ils s'imaginent naturellement qu'on a envie de faire la suite. Même si on ne parle pas de la suite.
Et je me une autre question, niveau coming out, cette fois. Est-ce que les gens qui sont trèèèès ouvert sur l'homosexualité et la bisexualité acceptent mieux l'asexualité ? Je parle surtout de ceux qui ont une vision "libérée" de la sexualité. Ou est ce qu'au contraire, comme ils pensent qu'on a le droit de coucher avec qui on veut (et même parfois avoir des pratiques un peu "hard"), ils pensent que justement, on doit le faire ? Et ça fait obligatoirement partie de la vie.
J'ai lu quelque chose quelque part, je ne sais plus ou et sans faire de recherches sur l'asexualité. Je suis sûre de l'avoir lu, et non pas entendu de la bouche d'un psy ou de qui que soit d'autre. C'était il y a de très nombreuses années. J'imagine que ça a du me marquer pour que je m'en souvienne encore maintenant. Mais je ne sais pas si cette idée circule toujours. En gros, ça disait que si on se donne du plaisir (sexuel) sans en donner aux autres, ça peut-être malsain ou pathologique. Dans le sens ou on n'arrive pas à et/ou qu'on refuse, je ne sais plus de s'ouvrir aux autres et à partager sa sexualité. Je ne pense pas trop que j'avais vraiment besoin de lire ça à l'époque.
*Quelqu'un m'a un jour donné une image sur la vie et les histoires d'amour/sexe :
« Il faut faire son gâteau. On peut mettre des cerises sur ce gâteau, mais il faut toujours le gâteau. S'il n'y a plus de cerises, il restera toujours le gâteau. Les cerises seules ne suffisent pas. »
Et maintenant, j'ai moi aussi trouvé une image sur les orientations sexuelles en général et sur ma vie (désolée si la comparaison gêne quelqu'un, c'est juste une image):
"Il y a toutes sortes de gâteaux. Certains sont fait pour mettre des cerises bleues, d'autres des cerises roses, d'autres sont fait pour mettre les deux et enfin il y en a qui ne sont fait pour accueillir aucune cerises. Il y a aussi des gens qui mettent plusieurs cerises en même temps sur leur gâteau.
J'ai d'abord pensé qu'il fallait que je mette des cerises bleues sur le mien. Je les ai regardées et il n'y en avait aucune que je voulais mettre dessus.
Alors j'ai pensé que j'avais surement un gâteau sur lequel il fallait mettre des cerises roses, même s'il y a un peu moins de gâteaux de ce genre. J'ai regardé ces cerises, et j'ai essayé d'en mettre. Même si j'ai eu un peu peur de parler de ce gâteau autour de moi, mais je l'ai finalement fait.
J'en ai attrapé quelques unes que je ne trouvais pas si belles que ça. Certaines sont tombées de ma main et j'en ai lâché d'autres moi même. Un jour,j'ai réussi à en mettre une sur le gâteau mais elle a fini par tomber. J'ai aussi essayé d'en mettre certaines qui n'avaient pas la bonne forme pour être sur le gâteau, mais je ne les ai pourtant pas lâchées tout de suite. Je les ai gardées serrées dans ma main pendant longtemps.
Et puis, j'ai fini par penser aux gâteaux qui ne sont pas fait pour les cerises.
J'ai pensé que c'était peut-être celui là que j'avais. Évidement, tout le monde ne sait pas ces gâteaux existent.
Alors je suis venue ici pour tenter de comprendre. Je croyais que les gens allaient trouver mon gâteau un peu bizarre. Je pensais vous tous aviez tous toujours plus ou moins su quels genre de gâteau vous aviez. Même si certaines personnes autour de vous vous disaient que vous aviez peut être juste peur et qu'il fallait essayer d'en mettre une. J'ai compris que je n'avais pas vraiment eu envie de mettre toutes ces cerises sauf peut être celle que j'avais réussi à mettre sur le gâteau.
Puis j'ai vu que je n'étais pas la seule à avoir essayé de mettre des cerises qui n'avaient pas la bonne forme sans en avoir vraiment envie. J'ai compris que j'étais moins bizarre que j'avais cru. J'avais juste envie de toucher doucement celles que j'avais gardées dans ma main et j'ai confondu les choses. J'ai toujours la dernière cerise dans la main. Ça m'est aussi arrivé d'en tenir plusieurs en même temps.
Aujourd'hui, j'ai peur, peur parce que beaucoup de gens m'ont vue essayer de mettre tout ça dessus. J'ai cru que je le voulais alors évidemment, on l' a cru aussi.
Alors aujourd'hui, je continue à me poser des questions. Parce que c'est de penser qu'on s'est trompé sur le gâteau qu'on avait. Surtout qu'en plus, j'ai laissé aux croire aux autres des choses qui sont peut être pas vraies. "
LylynMaud a écrit : ↑06 nov. 2023, 17:00 Et si on me demande un jour si j'ai un rencart, ou une copine ou quelqu'un en vue, je sais que je dois dire « non » même si on ne croit pas pour une raison ou pour une autre.
Le "non" sans explication (ou avec des explications minimalistes si la personne est assez proche pour y avoir droit) fonctionne en général assez bien. Il faut juste veiller à ne pas donner trop d'explications sinon certaines personnes pensent qu'elles peuvent se lancer dans un débat. Ou dans un monologue à sens unique.
LylynMaud a écrit : ↑06 nov. 2023, 17:00Elle pensait que j'avais une attirance romantique pour elle, et ce si ce n'est pas le cas, ça voudra dire que je lui aurai vivre quelque chose qui n'existait pas, même sans le savoir.
Iloy a déjà très bien répondu. Rien à ajouter de mon côté.
LylynMaud a écrit : ↑06 nov. 2023, 17:00J'ai commencé à pensé être lesbienne à 13 ans et j'ai eu une relation de 5 ans avec une femme.J'ai 31 ans et je ne veux pas me dire que j'ai cru vivre des chose qui n’existaient pas.
Ça a existé. Quoique que tu aies ressenti, c'était réel et valide.
LylynMaud a écrit : ↑06 nov. 2023, 17:00Et j'ai peur de perdre la face si j'en parle.
Tu n'es jamais obligée de parler de rien si tu n'en as pas envie ou si tu ne te sens pas en confiance.
Je ne parle jamais de mon asexualité parce que je trouve que ce serait trop compliqué à gérer (pour mes capacités). Je ne tiens aucunement à rentrer dans des débats sans fin avec des gens dont l'opinion ne devrait pas m'importer.
Sinon, il faut aussi voir qu'on évolue (un peu) avec l'âge et qu'on peut aussi se découvrir (comme ces personnes qui "deviennent" homosexuelles sur le tard). Cela ne signifie pas qu'on mentait à un moment donné, juste que la situation a évolué.
Ça me fait bizarre, cette notion de "sex-neutral", "sex-positive". Ça me parait contradictoire, mais attention je ne veux blesser personne. Les gens, que soit les S ou les personnes en questionnement comme moi, ont un peu peur de ce genre de termes et ça peut paraître "lunaire", au moins au début. Et ça le reste pour certains. C'est pour ça qu'il y a des gens qui pensent qu'on est des "illuminés" ou quelque chose de ce genre. Je pense que ça a du être dur pour ceux qui ont compris cette partie d'eux avec l'aide d'internet, d'expliquer ça à leur entourage (voire aux psys). Parce qu'il y a de tout et n'importe quoi sur Internet, tout le monde le sait.
Asexuel déjà, ça peut faire peur. Alors si on rajoute des notions comme "aro", "attirance sensuelle", "sex-neutral", "sex-positive", "sex-repulsive", "demi-sexuel" et d'autres que j'oublie ou que je ne connais pas.
Ces notions caractérisent seulement notre ouverture à la possibilité de faire du sexe avec un.e partenaire choisi.e : certaines personnes asexuelles sont dégoûtées par l'idée de sexe, on parlera de "sex-repulsed", quand d'autres peuvent être indifférentes, voire favorables (coucou). La même chose existe pour l'ouverture à la possibilité de romance. Ces termes permettent juste, aux personnes qui en ont le besoin, d'aider à mieux se comprendre, se trouver, à leur réflexion, et parfois à dialoguer. De même les différentes attirances, complètement confondues et confuses pour beaucoup de personnes sexuelles : on peut trouver dans la communauté asexuelle des termes qui permettent de mieux définir un ressenti en séparant attirance sexuelle, de romantique, de sensuelle, d'esthétique… Et il y a des termes extrêmement précis pour des sous-catégories d'asexualité, que des personnes avec ce ressenti vont pouvoir trouver, et voir qu'elles ne sont pas des aliens, et qu'ensuite elles ne vont pas forcément utiliser, préférant un terme parapluie comme "spectre de l'asexualité", déjà parce que 99,9% des personnes ne connaissent pas ce terme ou l'ont oublié et parce que le but, c'est surtout de voir que l'on est pas seul.e, pas cassé.e.
Et je me demande aussi si avoir envie de mettre la main sur la cuisse de qqn c'est sexuel. Ou ça dépend de l'intention qu'on y met ?
Tout à fait, oui. Pourquoi d'ailleurs mettre une main sur la cuisse d'une autre personne serait forcément sexuel ? ce n'est pas une zone que la majorité des gens voit comme érogène, et c'est encore moins un organe sexuel ^^
Il y a toutes sortes de gâteaux [...]
Ta comparaison avec des gâteaux est drôle quand le gâteau est un symbole dans le milieu asexuel, avec une métaphore toute autre. Je préfère manger du gâteau que faire du sexe ^^
J'aurais tant aimé cependant, gagner pour vous, pour moi perdant, avoir été peut-être utile
Et si je peux me permettre, je trouve tes questionnements vraiment super intéressants, je suis passée par là moi aussi me concernant.
Me considérant comme lesbienne, puis panromantique et asexuelle, puis de nouveau lesbienne asexuelle, puis bisexuelle, pour enfin trouver un certain "confort" et une certaine révélation en l'identité de "biromantique et graysexuelle". Je ne garantis pas que ça puisse ne pas bouger un jour. Pas pour mon orientation romantique, mais pour ma graysexualité je préfère ne pas me formaliser, je pense que c'est susceptible de bouger.
Je me permets de te partager cette petite vidéo :
Elle date, certes, mais elle est assez déculpabilisante sur toutes ces questions de "changer d'orientation sexuelle".
J'espère en tout cas que tu trouveras des réponses à tes questionnements et que tu n'oublieras pas que tu ne dois rien à personne sinon toi-même.
Suite de l'histoire : Malheureusement, je me suis rendue compte que j'avais des grosses insomnies et que j'ai perdu beaucoup de lucidité dans tous les domaines. Je me fais beaucoup de films et je fais des liens assez complexes entre des choses qui n'en ont pas. Je suis déjà allée tres loin avec d'autres situations ou j'ai eu des délires de genre.
SVP : ne tenez pas compte de ce que j'ai écrit ici. J'aurai vraiment du me poser et je ne veux pas mettre encore plus de confusion dans l'esprit de qui ce soit qui se questionne sur son oriention sexuelle.
