Sentiment de ne penser plus qu'au S depuis que j'ai découvert l'asexualité

[Sissiw]

même si elles ont réagi d'une manière qui m'a un peu déstabilisée sur ma légitimité en tant que A (elles ont un peu remis en question le fait que je pensais être A).

Parfois, je me rends compte que les gens veulent remettre en question parce qu'ils croient que c'est un truc négatif pour nous et qu'on a accepté comme une fatalité. Ils ne veulent pas aller dans notre sens pour ne pas nous laisser nous "enfoncer" (ils sont tellement à des années lumières de ce qu'on vit en même temps...). Ils ne perçoivent pas au premier coup d'œil le côté libérateur et le bonheur que ça peut apporter de se reconnaître asexuelle. Alors, je ne sais pas si c'est pour cette raison que tes collègues ont réagi ainsi, mais les quelques fois où j'ai dû parler d'asexualité, notamment face à ma psy, la première réaction de la personne est une sorte de questionnement de prudence. On l'évoque peu je crois sur le forum, mais pour quelqu'un qui n'a pas eu besoin de remettre en question les normes hétérosexuelles dans sa vie, entendre parler d'asexualité, ça doit ressembler à une météorite ou à une inéquation à 7 inconnues. ^^

Je ne sais pas pourquoi elles ont réagi ainsi, mais il y a qqs jours, je leur ai avoué qu'au final, je pensais plutôt être Demi (en leur expliquant pourquoi je pensais ça).
Bizarrement, elles ont "mieux" réagi à cela… Je suis quand même perplexe et ne sais pas trop quoi penser, d'ailleurs… Juste que j'ai un peu l'impression qu'elles imaginent que l'A, c'est qqch qui peut-être n'existe pas… Car elles me disaient l'une comme l'autre "Cela peut encore changer/évoluer en fonction de la personne que tu rencontreras/de ton expérience personnelle passée et de tes futures expériences" (donc en soi, toujours le même "Il suffit de trouver LA bonne personne)…
Après d'autres recherches, je me rends compte que je suis plus proche de la demi-sexualité que de l'asexualité, tout en gardant un fort désintérêt pour le sexe en général…
Mais malgré cela, tant pour l'un (asexualité) ou l'autre (demi-sexualité), je me sens "à ma place" dans ces 2 catégories…
Je regrette qu'elles n'aient pas vraiment compris que cette découverte sur ma personnalité m'ait permis de me sentir mieux, moins "anormale". En fait, ce n'est pas le fait d'être A ou Demi qui fait que je suis "mal", c'est surtout le regard de ceux qui sont plus dans la majorité.
Même en étant Demi, je ne suis vraiment pas fan de S... Il me faut beaucoup pour que je fasse moi-même le premier pas pour avoir une relation intime avec une personne et, surtout, il faut qu'il y ait un lien émotionnel plus fort que de l'amitié, clairement! Et il faut beaucoup de temps pour que je me sente à l'aise… Ca, je ne l'ai encore jamais été pour ça!

[Walther]

En fait, ce n'est pas le fait d'être A ou Demi qui fait que je suis "mal", c'est surtout le regard de ceux qui sont plus dans la majorité.

Et bien oui, c'est bien cela le problème, aujourd'hui je le vie très bien, mais il fût un temps ou ce n'était pas du tout le cas, et c'est bien la majorité qui forme une pression sociale.

[Erialc]

J'en suis à la conclusion que ça sert plus à rien de faire de la pédagogie avec les S. Soit ils acceptent que c'est quelque chose qui leur échappe (et ils n'aiment pas ça certains !) dans le meilleur des cas, soit ils essayent de s'auto-rassurer en te balançant des trucs qui te blessent au passage. Je pense qu'il faut se montrer A avec des A pour vivre tranquille (pas facile, c'est sûr).
Je reconnais de plus en plus que moi-même, le sens de ces réactions m'échappe chez les S, mais elles sont toujours les mêmes, donc j'imagine qu'il doit y avoir une raison. On peut émettre des hypothèses, mais on peut rien confirmer en tant que A, je pense.

[Walther]

Je dirais que le fait d'appartenir à la majorité rassure, donne de la force, même pour ceux qui n'ont que peu de caractère.

Cette majorité méprise souvent plus ou moins tout ce qui est LGBT ou qui sort du cadre hétéro de plus on ba...e mieux c'est.

Rien qu'à repenser à ce qu'il se disait dans mes années lycée, surtout venant des hommes et concernant les femmes, j'ai l'impression d'avoir passé du temps sur la planète des singes.
C'était vraiment méprisant, mais complètement grotesque, voilà sans doute pourquoi j'ai mal vécu cette période, quand on ne fait pas avec, on finit vite par être le vilain petit canard.

[Ondinette]

quand on ne fait pas avec, on finit vite par être le vilain petit canard.

Ouais mais dans le conte, à la fin, le petit canard si moqué par ses pairs devient un superbe cygne

[Walther]

quand on ne fait pas avec, on finit vite par être le vilain petit canard.

Ouais mais dans le conte, à la fin, le petit canard si moqué par ses pairs devient un superbe cygne

On ne peut pas dire que je suis devenu un signe depuis cette époque, mais au moins le Roi d'Aven.