Autiste et asexualité

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
CygneBlanc
Néophyte
Messages : 1
Inscription : 16 août 2022, 22:43
A aimé : 0
A été aimé : 0

Re: Autiste et asexualité

Message par CygneBlanc »

Bonjour,

Je suis nouvelle avec des spécificités dont le syndrome d'asperger et HPI, asexuelle et je pense fortement aromatique. J’aimerai converser avec d'autres femme, fille qui n'ont jamais eu d’expérience sexuelle et romantique.

Merci,

CygneBlanc
Avatar de l’utilisateur
Freaks
Affilié(e)
Messages : 313
Inscription : 27 déc. 2020, 19:09
A aimé : 396 fois
A été aimé : 207 fois

Re: Autiste et asexualité

Message par Freaks »

Nathalie85LG a écrit : 02 juin 2022, 12:24 Pour ma sexualité, aucune idée de l’impact que ça peut avoir, j’ai vraiment lu tout et son contraire.
Etant donné que j'émarge aussi aux 2 A (ace-aro et autisme "Asperger"), et que je ne suis pas le seul ici, je pense de plus en plus qu'il y a possiblement un lien entre les 2.

En parlant récemment avec une amie TSA actuellement en couple, j'ai eu fortement l'impression qu'elle avait un fonctionnement plus ace-aro que S, ce dont elle n'avait pas forcément conscience (mais ce n'est qu'une impression, je l'admets volontiers).

Il y a plein de traits autistiques comme l'appréhension à être touché.e, le besoin de se ressourcer dans la solitude ou le stress devant les situations sociales inhabituelles et/ou impliquant beaucoup de sous-entendus (comme la séduction) qui me semblent conduire naturellement un TSA vers l'asexualité / l'aromantisme (sans parler du rôle anti-stress du sexe et/ou de la masturbation) - le problème est que la société pousse en sens inverser.

Après je peux me tromper, d'autant que tous les TSA sont différents...
On reconnaît la pression sociale au bruit qu'elle fait quand elle s'en va.
Avatar de l’utilisateur
Freaks
Affilié(e)
Messages : 313
Inscription : 27 déc. 2020, 19:09
A aimé : 396 fois
A été aimé : 207 fois

Re: Autiste et asexualité

Message par Freaks »

Luciole_Kawaii a écrit : 11 juin 2016, 12:49 J'en suis bien évidemment venue à la conclusion que : l'autisme et SA étant des maladies neurologiques non on n'est pas asexuels car on est autiste ou inversement. Comme le dit Zimou il peut en revanche avoir des corrélations, ayant du mal dans les interactions sociales peut-être que justement ça peut justifier les difficultés émotionnelles au niveau de l'amour mais évidemment chaque cas du sceptre autistique est unique donc...
Eurg, en relisant la discussion (le sujet me préoccupe en ce moment), je tombe sur ça... Je suis désolé de le dire (en tant que TSA et fier de l'être), mais l'autisme n'est pas une maladie, c'est une manière d'être (raison pour laquelle on ne pourra jamais le "vaincre", le "guérir" ou le "soigner" sans tuer la personnalité de ceux et celles à qui l'on appliquera un éventuel traitement).

Après des études ont montré (de mémoire) que les autistes avaient plus fréquemment des orientations sexuelles underground, tout simplement parce que ne comprenant rien aux contraintes sociales, ils ne vont pas voir une éventuelle orientation sexuelle comme mauvaise, donc ne pas chercher à la réprimer, comme les neurotypiques. Autrement dit, dans une société "saine", les neurotypiques auraient sans doute la même proportion de queers que les autistes.

Ceci étant dit, si l'orientation sexuelle n'est pas innée (ce dont on peut discuter), alors elle est acquise, par interaction avec autrui ; or les autistes ont justement du mal avec les interactions sociales, ce qui signifie que leur autisme peut les amener à se construire comme asexuel.le.s.

J'ai un peu l'impression que c'est mon cas :
* je peux regarder du porno hétérosexuel et être excité par les situations présentées, mais je ne crois pas avoir jamais ressenti de désir sexuel en présence d'une femme (parce que je suis sans trop occupé à traiter les stimuli quand j'interagis avec les gens pour ressentir quoi que ce soit, à part du stress ?) ;
* je ne me suis jamais retrouvé dans une situation possiblement sexuelle (parce que je les évite inconsciemment ?), et je ne crois pas l'avoir envisagé autrement que pour prévoir une situation possiblement stressante , socialement parlant(je me rends compte de plus en plus que je n'imagine que des choses stressantes, pour m'aider à y faire face si elles surviennent, et parmi ces choses stressantes, il y a des situations qui pourraient aussi bien m'être bénéfiques que nocives, donc difficile de savoir où ranger les situations romantiques ou sexuelles) ;
* j'ai du mal à ce qu'on soit tactile avec moi, mais je le tolère de la part de proches, quand ce sont des marques d'affection - comment je réagirais dans l'hypothèse (fort peu probable) où quelqu'une s'intéresserait à moi dans une intention romantico-sexuelle, et me le manifesterait par ce genre de gestes ?

Autrement dit, je suis infoutu de savoir si je serais capable d'être en couple et de l'apprécier ; je peux m'en passer, en tout cas, raison pour laquelle je me pense asexuel, version autochorissexuel (au pire du pire, je suis un graysexuel qui s'ignore) et aromantique (mais je peux me tromper sur ce dernier point, je pensais d'ailleurs être hétéroromantique en arrivant ici).

En fait, ce que je veux dire avec tout ça, c'est que l'autisme conditionne fortement mes expériences (normal, comme je le disais, ça fait partie de moi), donc ma vision de la sexualité (puisque celle-ci se construit à travers des expériences, pas forcément sexuelles d'ailleurs).
On reconnaît la pression sociale au bruit qu'elle fait quand elle s'en va.
Lilas
Membre
Messages : 16
Inscription : 24 mars 2024, 11:14
A aimé : 1 fois
A été aimé : 14 fois

Re: Autiste et asexualité

Message par Lilas »

Question intéressante que je me pose aussi.

Du coup, j'ai fouillé un peu sur le Net, et voici ce que j'ai pu trouver.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34661809/
Au-delà de l'étiquette : l'identité asexuelle chez les personnes autistes de haut niveau
Les chercheurs ont suggéré que l'asexualité, qui a été traditionnellement conceptualisée comme un manque persistant d'attirance sexuelle envers les autres, pourrait être plus fréquente chez les personnes atteintes de troubles du spectre autistique que dans la population neurotypique. Cependant, aucune étude à ce jour n’a examiné la manière dont ces individus comprennent et conceptualisent leur identité sexuelle. Le but de cette étude était de fournir une compréhension plus nuancée de l’asexualité chez les personnes atteintes de troubles du spectre autistique de haut niveau (HF-TSA) que par le passé. Des personnes atteintes de TSA, âgées de 21 à 72 ans (M = 34,04 ans, SD = 10,53), ont été recrutées dans des communautés en ligne au service des adultes atteints de TSA et de Mechanical Turk d'Amazon pour répondre à une enquête en ligne sur l'identité sexuelle et de genre. Dans l’ensemble, 17 (5,1 %) participants répondant aux critères de l’étude (N = 332) se sont identifiés comme asexuels. Cependant, 9 des 17 personnes identifiées comme asexuelles ont exprimé au moins une certaine attirance sexuelle envers les autres. De plus, sur la base de réponses ouvertes, certains participants associaient davantage leur identité asexuelle à un manque de désir ou de compétence perçue pour s'engager dans des relations interpersonnelles qu'à un manque d'attirance sexuelle. Les résultats suggèrent que les chercheurs devraient être prudents avant d’attribuer des taux d’asexualité plus élevés chez les personnes atteintes de TSA que dans la population générale à une explication étroite et que les chercheurs et les professionnels travaillant avec des personnes atteintes de TSA devraient envisager plusieurs questions ou approches pour évaluer avec précision l’identité sexuelle.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34779982/
Les troubles du spectre autistique et l’asexualité sont-ils liés ?
L'asexualité est un manque d'attirance sexuelle envers un genre quelconque. Certaines preuves suggèrent que de nombreux asexuels auto-identifiés ont un diagnostic formel de trouble du spectre autistique caractérisé par des déficits d'interaction sociale et de communication, ainsi que par des intérêts et des comportements restreints et répétitifs. De plus, la littérature montre que l’asexualité et le manque d’attirance sexuelle ou un faible intérêt sexuel sont surreprésentés chez les personnes atteintes de troubles du spectre autistique par rapport aux échantillons neurotypiques. Néanmoins, aucune étude n’a été menée pour étudier en profondeur la relation entre l’autisme et l’asexualité. Nous avons mené une revue systématique de la littérature pour examiner si l'asexualité et les troubles du spectre autistique sont liés. Nous concluons que l'asexualité et l'autisme partagent divers aspects, tels qu'un rôle possible de facteurs prénatals, une référence aux dimensions romantiques de l'attirance sexuelle et de l'orientation sexuelle, et un désir sexuel non orienté vers le partenaire, mais les recherches futures devraient explorer et clarifier ce lien.

En ce qui concerne ma propre expérience au sein de la communauté autiste, si l'asexualité est présente, elle ne me semble pour autant pas surreprésentée, et le sujet est peu évoqué. On est loin en tout cas des 30% d'asexuels, nombre que j'ai pu lire par ailleurs, ou alors ils se cachent ailleurs que dans les lieux réels ou virtuels que j'ai fréquentés.
Avatar de l’utilisateur
lordprosciutto
Adepte
Messages : 208
Inscription : 08 déc. 2022, 20:22
Pronom : Elle
A aimé : 23 fois
A été aimé : 92 fois

Re: Autiste et asexualité

Message par lordprosciutto »

Je ne suis pas autiste moi-même (bien qu'on m'ait déjà dit que je l'étais, mais cette hypothèse était biaisée), j'ai quand même une fois, à l'occasion, posé la question à des personnes concernées par le sujet (à savoir elles-même autistes et aroace).

Et selon elles, non seulement il n'existe pas de lien scientifiquement établi entre les deux, mais en plus, c'est limite "dangereux" pour la communauté autiste selon elleux d'affirmer que l'autisme et l'asexualité sont liés.

Je m'explique : à quels traits de caractères associent-on une personne autiste dans notre société ? A des personnes renfermées sur elles-même, manquant d'empathie, dénuées d'intérêt pour leurs congénères voire pour les plus ignorants : des personnes froides et sociopathes dénuées d'émotions. Et en ce sens-là, considérer qu'un autiste a plus de chances d'être dénué d'attirance sexuelle est assez tentant, certains médecins le prenant même en compte dans les démarches du diagnostic.

Or, au sein de ma courte vie, j'ai pu observer au sein de mon entourage des personnes autistes dont certaines étaient asexuelles, mais beaucoup d'autres se considéraient comme sexuelles, certaines étant même tout le contraire c'est à dire hypersexuelles. Et je peux vous assurer que beaucoup d'entre elles, à cause de ces clichés tenaces, ont été diagnostiquées à 20, 25, 30 ans et plus, simplement car pour les spécialistes de ma région, "un autiste ce n'est pas en couple, ça n'a pas d'amis et ça ne peut pas adorer le sexe".

Bref, ce n'est que mon humble avis là-dessus, mais avant d'émettre une hypothèse de ce genre, il faudrait d'abord se poser la question des dérives qu'elle peut entraîner du point de vue de personnes qui sont peut-être autistes mais ne ressemblant pas à un stéréotype et qui vont bien galérer pour être diagnostiquées. Surtout dans un pays comme la France où on a à peu près 10000 ans de retard sur l'autisme et la psychiatrie en général.

L'autisme, comme tout trouble neuro ou psy, n'est pas une masse de personnes identiques avec la même personnalité, les mêmes goûts ou la même orientation sexuelle. D'ailleurs, les symptômes de l'autisme apparaissent avant l'âge de 3 ans. A 3 ans, est-ce qu'on a déjà conscience de son orientation sexuelle ? J'en doute fort.

Bref, tout ça pour dire que tout ce qui fait lien entre sexualité et telle pathologie, je le prends généralement avec d'énoooooormes pincettes car tout n'est pas aussi simple que ça en a l'air, et que potentiellement, ça contribue encore plus à stigmatiser un groupe de personnes déjà opprimé.
"All we see is sky for forever,
We let the world pass by for forever,
Feels like we could go on for forever this way...
Two friends... on a perfect day."
Avatar de l’utilisateur
Mel
Ascendant(e)
Messages : 1057
Inscription : 24 mars 2020, 21:39
Localisation : Voie Lactée
Pronom : libre du choix
A aimé : 157 fois
A été aimé : 206 fois

Re: Autiste et asexualité

Message par Mel »

ouff
alors, à part les autistes d'ici, IRL, des autistes qui m'ont fait part de leurs sexualité etait plus qu'hyper S :lol:
pas trouvé d'autiste aro/ace irl honnêtement
Mais comme d'hab, c'est un peu un cliché qui se base comme tu dis sur le fait que "les autistes sont incapables de relationner"
Mais c'est justement à cause de ce cliché qu'ils sont parfois "désexualisé" à malgré eux (et comme les autres troubles, maladies, handicap, ...)
The Cake is a lie ? :cake:
Lilas
Membre
Messages : 16
Inscription : 24 mars 2024, 11:14
A aimé : 1 fois
A été aimé : 14 fois

Re: Autiste et asexualité

Message par Lilas »

Mel a écrit : 26 mars 2024, 19:24 pas trouvé d'autiste aro/ace irl honnêtement
Moi si, plusieurs, mais c'est effectivement loin d'être la majorité.
Avatar de l’utilisateur
Mel
Ascendant(e)
Messages : 1057
Inscription : 24 mars 2020, 21:39
Localisation : Voie Lactée
Pronom : libre du choix
A aimé : 157 fois
A été aimé : 206 fois

Re: Autiste et asexualité

Message par Mel »

Lilas a écrit : 26 mars 2024, 19:35
Mel a écrit : 26 mars 2024, 19:24 pas trouvé d'autiste aro/ace irl honnêtement
Moi si, plusieurs, mais c'est effectivement loin d'être la majorité.
super alors ! leurs témoignages apportent ils quelque chose en plus ? ^^
The Cake is a lie ? :cake:
Lilas
Membre
Messages : 16
Inscription : 24 mars 2024, 11:14
A aimé : 1 fois
A été aimé : 14 fois

Re: Autiste et asexualité

Message par Lilas »

Ah, je ne saurais dire car nous n'avons pas eu de conversation poussée sur ce thème...
Mais s' il y en a que ça intéresse, il y a une discussion toute neuve sur l'asexualité sur le forum asperansa.
https://forum.asperansa.org/viewtopic.php?t=20081
Avatar de l’utilisateur
Grignoteuse de bouquins
AVENant(e)
Messages : 3683
Inscription : 02 oct. 2017, 19:17
Localisation : Nice
Pronom : Ael
A aimé : 1619 fois
A été aimé : 1822 fois
Contact :

Re: Autiste et asexualité

Message par Grignoteuse de bouquins »

Je confirme, autisme et asexualité ne sont pas liés, et à titre personnel j'en ai marre qu'on me dise à ma place, juste parce que je suis autiste, que mon asexualité en est le résultat direct, ou qu'être asexuel fait partie des neuroAtypies. Ça me donne l'impression qu'on réduit tout à mon autisme et limite qu'on me déshumanise. J'ai une personnalité, une orientation romantico-sexuelle, des particularités (dont l'autisme), comme absolument tout le monde. Et ce sont des choses séparées.
Je précise qu'on m'a déjà fait ce genre de remarques, et que je trouve ça très violent à entendre.

Mes goûts ? Autisme !
Ma personnalité ? Autisme !
Mon orientation sexuelle ? Autisme aussi, pardi ! /ironie

C'est à gerber que selon certains, je sois dépourvuæ de toute singularité dès le moment où je dis cette information là. C'est pour ça que dans les très rares cas où je dois parler de mon asexualité à des inconnus, je n'évoque pas mon autisme. Car tout de suite, on pâtit de ce cliché validiste de désexualisation (c'est normal qu'iel n'ait pas de sexualité, iel est autiste et donc forcément un.e handicapé du sexe). Et y'a toujours une forme de double standard mi-acephobe mi-psyvalidiste là dedans, qui est vraiment insupportable à entendre. C'est ça qui me dérange dans le fait que des gens lient systématiquement ces 2 sujets. C'est aussi comme si on balayait d'un revers de manche tout le chemin que j'ai fait pour accepter d'un côté mon autisme, et d'un autre côté mon asexualité.

Quant au fait que l'on se questionne, de manière plus générale, sur un éventuel lien entre les neuroAtypies et les questions de genre/LGBT+, du fait qu'il y ait plus de personnes queer représentées dans les expériences neuroA, on peut l'expliquer par le fait que quand on a une neuroAtypie, en général, on a tendance à repérer facilement ce qui fait partie des conventions sociales (du moins, en grandissant, et si on a une fibre plus observatrice), et donc à se questionner plus rapidement, et peut être en plus grand nombre dessus. Les questions de sexualité et de genre en font partie. La remise en question des normes vient un peu en package quand on se rends compte d'une différence, peu importe laquelle ; un peu comme un effet domino. C'est l'hypothèse que j'ai tendance à soutenir, et à vrai dire le seul lien que je vois réellement et qui me paraît intéressant à étudier.

Le reste, j'ai tendance à le rejeter en bloc. Je n'irais pas dire à une quelconque personne que sa bisexualité est due à son Gilles de la Tourette, ou son hétérosexualité à son TDAH...

On pourrait continuer sur le fait que les personnes qui m'ont fait ces remarques comme quoi mon asexualité serait directement due à mon autisme ont tout de suite exagéré le trait et déformé mes propos. Parce que je n'aime pas vraiment qu'on me touche (en tant qu'autiste), alors forcément, ce que j'aurais, c'est une AVERSION pour le sexe (en tant qu'ace).

Alors non. Ce n'est pas une aversion au sexe, de 1. Je suis sex-repulsed, cette activité me repousse. En tant qu'ace, ce n'est pas un rejet de la sexualité que je fais, ou une aversion maladive. C'est juste que ça ne m'attire pas, et accessoirement me dégoûte (je n'y trouve rien d'esthétique ni d'attrayant physiquement parlant, ça ne me parle pas).

Concernant mon autisme, si je n'aime pas vraiment qu'on me touche, c'est pour des questions d'hypersensibilité sensorielle, que les autres ne peuvent pas prévoir. Mais mes proches ont su s'adapter. Ils savent que je déteste qu'on m'effleure par exemple, donc ils ne font pas ça.

Ça ne change pas mon rapport au sexe. Si j'avais eu de l'attirance sexuelle, toujours en étant autiste, ça aurait donc influencé le déroulé de la relation sexuelle (toucher + ou moins effleuré et conditions sensorielles et adaptables à prévoir, etc). Et pas l'attirance ou l'orientation en elle-même.

C'est la nuance que je tenais à apporter, parce que je sais que certaines personnes peuvent tout de suite faire ce lien "t'es autiste et t'aimes pas qu'on te touche, bingo, c'est pour ça que t'as pas d'attirance sexuelle"...bien tenté, mais toujours pas :lol:

EDIT: Pour l'étude que tu as dégoté Lilas, je vois qu'elle date de 2021, donc qu'elle est très récente. Si ce que tu as retranscrit était ce qui était dedans, je me permets de porter mon attention sur deux points (et de me poser des questions sur cette recherche) :

- Au niveau de la nomenclature, on parle d'autisme de "haut niveau" et de "bas niveau", ce qui n'est plus utilisé depuis plusieurs années, au moins depuis 2013/2014. L'utilisation de ces termes datés me fait me poser des questions sur la méthodologie employée, puisqu'ils véhiculent une vision de l'autisme différente (par rapport aux termes employés actuellement autisme avec/sans DI (déficience intellectuelle)). En particulier la méthodologie de séparation des autistes perçus comme étant de "haut niveau" et ceux qui ne l'étaient apparemment pas assez pour participer à l'étude.

- L'asexualité est ici définie en miroir à celle de l'allosexualité (sexualités S). C'est à dire qu'on parle d'un MANQUE persistant de désir. Elle est d'office étudiée et vue par un prisme extérieur probablement hétérosexuel, rigide ("persistant" ? Cela inclut-il le spectre entier de l'asexualité, ou est-ce que les grey et demi sexuels en sont recalés ?) ce qui fausse certainement les résultats. Un manque, mais par rapport à quoi ?
Si il y a une sensation de manque, c'est soit qu'il y avait du désir avant et qu'il est parti, soit que c'est un manque induit par la pression sociale, qui le fait ressentir (encore une fois, en miroir aux hypersexualités). Chose qui pousse d'ailleurs les aces à se demander des fois "qu'est ce qu'il va pas chez moi, il me manque quelque chose, je suis cassé.e" etc.

Or, si on veut prendre pour objet d'étude l'asexualité en tant qu'orientation sexuelle à laquelle on peut s'auto-identifier, je pense que le minimum serait de la définir par rapport à ce qu'elle est, et ce qu'elle implique ; pas en miroir aux autres orientations sexuelles ou aux hypersexualités (ce que laisse malheureusement transparaître cette définition de "manque persistant").
Dernière modification par Grignoteuse de bouquins le 26 mars 2024, 21:27, modifié 2 fois.
♠ Why frick frack when you can snick snack ? ♠ :cake:
Répondre