normalité et anormalité

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Coeur de Luciole
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normalité et anormalité

Message par Coeur de Luciole »

Bonjour à tous,

Je me pose une question vieille comme le monde : qu'est-ce que la normalité ? Qu'est-ce qu'un être humain normal ? Sur quoi se base-t-on pour définir que quelqu'un est normal ou anormal ?

Sur quoi se base-t-on par exemple pour décréter qu'un être humain est dérangé psychiquement ? A quel être humain compare-t-on les autres pour décider qu'ils sont normaux ou anormaux ?

Et pourquoi rejeter la différence ? En quoi une personne différente menace t elle ceux qui se considèrent comme normaux ? En quoi un homosexuel par exemple menace-t-il les hétérosexuels ? En quoi dérange-t-il les hétérosexuels sachant qu'ils ne les empêchent pas de vivre leurs sexualités comme ils l'entendent ?

Pourquoi ne pas accueillir la différence avec bienveillance et tolérance ? Pourquoi tant de rejet et d'agressivité ? A quoi ça sert ? A se protéger de quoi ?

J'ai remarqué que lorsque nous nous détachons de nos instincts animaux, nous passons pour anormaux. Pour beaucoup, un assexuel est un humain anormal alors que pour certains, c'est juste qu'il n'ont pas l'instinct de reproduction ou de survie de l'espèce ce qui me semble être une évolution de l'espèce humaine vers autre chose que son côté animal.

La sexualité vise à nous faire nous reproduire et ce qui nous y pousse c'est soit le plaisir que l'on ressent pendant l'acte, soit le désir d'enfant et inconsciemment de continuité de l'espèce.

Mais qu'est-ce qui nous empêche de faire des enfants par choix et non par notre programmation instinctive ? Pourquoi ne pas privilégier le libre-arbitre plutôt que nos programmations animales ? En quoi les gens qui se détachent de leurs instincts sont-ils dangereux pour les autres ?

Une femme qui n'a pas d'instinct maternel est capable de protéger ses enfants par devoir et sens des responsabilités et surtout de les aimer car ce ne sont pas les instincts qui permettent l'Amour mais le cœur.

Peut-être suis-je à côté de mes chaussures...
Mais je voulais vous livrer mes pensées du jours et voir vos réactions et vos opinions sur le sujet.

Je vous souhaite une bonne journée
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Arcanix
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Re: normalité et anormalité

Message par Arcanix »

Vaste débat...

Pour répondre simplement à la première question, j'aurais tendance à faire une réponse tautologique : la normalité, c'est ce que les gens considèrent comme "normal". C'est le produit d'enjeux de lutte et de rapports de pouvoir.

Cela signifie que ses critères varient selon les sociétés, les milieux sociaux et les époques (il n'y a qu'à voir l'histoire de l'homosexualité). Le souci c'est qu'on ne lutte pas à armes égales et que certaines voix portent plus que d'autres (notamment celles du monde médical et de la psychanalyse).

Bref, c'est aussi par le collectif (à l'image de ce forum) qu'on peut faire (très très doucement) évoluer des mentalités et des représentations transmises de génération en génération même si on a le plus clair de son temps l'impression de se battre contre des moulins à vent.
Dernière modification par Arcanix le 27 févr. 2021, 13:01, modifié 1 fois.
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Grub
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Re: normalité et anormalité

Message par Grub »

Bonjour,
Voilà un sujet qui est bien inspirant pour toute personne qui se pose quelques questions.
Qu'est-ce que la normalité ? Existe-t-elle ?
J'imagine qu'il y a quelques typologies de "normaux" et, qu'à partir de là, il s'agit plutôt de spectres sans limites précises et plus ou moins imbriqués les uns dans les autres. Les grandes typologies correspondent aux fonctionnements les plus courants dans la société, les plus petites correspondant plutôt à des "groupes", des communautés, qui sont vus comme anormaux par les grands types classiques, mais qui sont "normaux entre eux", si l'on peut dire.
L'être humain a, comme besoin fondamental, d'appartenir à un groupe. Seul, il sera plutôt rejeté (ou "gourou", s'il sait mener les autres.
Les grands groupes se considèrent comme "normaux" sans se poser de questions et ont tendance à mettre en marge ou à rejeter les groupes minoritaires. Ces groupes minoritaires doivent se battre pour survivre, pour exister. Mais cela leur donne au moins ce sentiment d'appartenance à une communauté qui existe, qui lutte.
Après, dans tous les groupes, il y a des gens plus ou moins ouverts, plus ou moins tolérants, ou totalement extrémistes et rejetant de la différence. Et quand des gens extrémistes attaquent les autres groupes avec hargne et conviction, ils se trouvent en but au rejet, à la haine, à des réactions violentes.
Si une personne appartenant à une "communauté" minoritaire, entre en contact avec des gens d'une typologie dominante, avec tolérance et ouverture, sans vouloir la convaincre de quoi que ce soit, il voit tout de suite s'il a à faire à une personne intolérante et fermée, il ne sert à rien de discuter et d'essayer de la convaincre; mais il peut aussi se trouver devant une personne ouverte et tolérante qui l'écoutera et avec qui il pourra faire entendre son point de vue (maintenant être entendu ne veut pas dire être écouté, compris ou accepté !...).
L'agressivité des uns entraîne naturellement agressivité et rejet, ou tout au moins incompréhension, des autres.
Je pense qu'il y a des tas de gens "normo-normaux" qui ne rejettent pas les différences, sexuelles, "raciales", religieuses, neuro développementales, psychiques et autres...
Je ne crois pas qu'il y ait tant de haine, de rejet et de violence que ça, si l'on n'est pas soi-même dans une démarche de victime, de mis à l'écart, de rejeté, d'incompris. Il ne sert à rien de sur-réagir, de "crier avant d'avoir mal".
C'est un avis perso bien sûr, je ne suis pas spécialiste de la question, ni de psychologie tout court...
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Orchis
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Re: normalité et anormalité

Message par Orchis »

Là, c'est une question que je me pose (depuis longtemps). Peut-être que vous avez un avis là-dessus.

Je vais commencer par un cas particulier (pour illustrer le principe et parce que je suis infoutue de formuler une règle générale).

J'ai l'impression qu'une certaine portion de gens ont des enfants parce que c'est "normal", i.e. c'est la "tradition", le "Chemin A Suivre", etc. Ils ne se posent pas de questions. Par contre, au fond d'eux, ils n'aiment pas les enfants. D'ailleurs, ils leur collent une raclée tous les trois matins parce que chaque fait et geste de leur enfant les insupporte.

Puis, un beau jour, ils croisent une personne qui a fait le choix de ne pas avoir d'enfant et dont l'existence leur montre qu'il existe un autre "Chemin" que celui qu'ils ont emprunté.

Je me demande si, psychologiquement, ils ne sont pas obligés de se prouver que la personne sans enfant a un énorme problème, que cette voie qu'ils n'ont pas emprunté n'existe pas pour les "gens comme il faut". Parce que, sinon, ils seraient obligés de se dirent qu'ils vont passer des dizaines d'années à assumer un choix qu'ils auraient pu ne pas faire.

(Cela peut s'appliquer à n'importe quel choix de vie, de métier, d'études...)

En gros, dans ces cas, la personne différente est dangereuse parce qu'elle remet en cause des certitudes pour lesquelles beaucoup de sacrifices ont déjà été faits et que le regret qui s'en suivrait serait atroce.
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Re: normalité et anormalité

Message par Grignoteuse de bouquins »

Si ça ne tenait qu'à moi, je dirais qu'il n'y a pas de normalité. Malheureusement, sociologiquement c'est faux, ou en tout cas pas totalement vrai : tout simplement parce que beaucoup de gens se retrouvent avec un avis sur ce qui est normal, anormal... Je pense que tout ceci est influencé par la morale, les traditions, ect.

Du coup, on aurait toustes une vision de ce qu'est la normalité. Mais personne n'est d'accord là dessus vu qu'il en relève plus d'une question politique que d'autre chose.

J'ai un exemple assez simple : il y a peu de temps j'ai vu une vidéo d'une femme qui s'occupait de ses enfants, et qui préférait vivre des aides sociales, parce qu'entre gagner 300€ de plus et ne pas voir ses enfants, et voir ses enfants et gagner 300€ de moins, son choix a été vite fait. Cette femme se fait donc aider par ses amis, pour aller faire ses courses, pour se déplacer en voiture, n'ayant pas le permis.

Je vois plein de gens dans les commentaires, par la suite, la taxer de profiteuse, dire que ce n'est pas normal. Et certaines personnes qui disent notamment qu'elle a ses deux bras, ses deux jambes, que eux c'est beaucoup plus compliqué, et qui l'insultent.
Ces personnes là se donnent donc le droit de donner leur avis sur sa situation, et décréter ce qui est normal ou pas dans celle-ci. Et on voit même que des personnes sont assez jalouses parce que justement elles, on eu a travailler énormément et trouvent que si tout le monde se mettait a vivre des aides sociales, ce serait dangereux.

Ces personnes jalouses, qui crachent sur sa situation, ne seraient-elles pas frustrées et jalouses qu'elle ait réussi a vivre d'une façon qu'elles envient, sans pour autant se tuer a la tâche ? Personnellement, je pense que c'est pour se rassurer. Parce qu'elles pensent que juger et rabaisser la situation d'autres personnes, dire que c'est anormal, les élèves socialement. C'est un peu le concept de rabaisser pour se valoriser.

Je pense que ce concept de normalité, poussé a l'extrême, est quelque chose qui sert a se valoriser soi-même, par le biais de pointer ce qui n'est pas normal chez l'autre. Évidemment je parle de ce genre de situation disproportionnée comme celle que j'ai évoquée et celle qu'Orchis a évoquée plus haut.

Tout ce qui s'écarte de la normalité comme le conçoivent la majorité des personnes est par conséquent dangereux pour la société, et mériterait donc la critique, voir même la discrimination.
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Re: normalité et anormalité

Message par Orchis »

La jalousie... C'est vrai qu'il y a ce facteur aussi...

Une amie bipolaire me disait que certaines personnes trouvaient qu'elle avait de la chance d'être en arrêt maladie. :shock:

On a eu une conférence au travail sur le thème du handicap et la formatrice disait qu'il ne fallait pas jalouser les aménagements accordés aux personnes souffrant de handicap. :shock:

Et, une fois de plus, je me retrouve à me dire "Les gens sont bizarres". :shock:
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Re: normalité et anormalité

Message par Vince27 »

Où et Quand ? Ce sont les deux principales interrogations qui changent du tout au tout le concept de ce qui est dans la norme ou non du point de vue culturel.

Mais on peut pousser plus loin en prenant beaucoup de recul, et en adoptant une plus grande échelle:
Le monde du vivant est une anomalie.
Et parmi ceci les êtres multicellulaires sont une anomalie. On peut adopter ce raisonnement longtemps, avant d'aborder que parmi les mammifères terrestres, l'humain est une anomalie.

Alors être une anomalie parmi les humains, est ce si grave que ça ? On n'est plus à ça prêt.
Dernière modification par Vince27 le 27 févr. 2021, 17:48, modifié 2 fois.
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Re: normalité et anormalité

Message par Baelfire »

Je crois que normalité n'est pas le terme approprié (sauf pour ce que l'on fabrique puisque là il faut nécessairement des normes). Je parlerais plutôt de "lambda" "basique"ou encore "standard".

Et c'est basé sur le plus grand pourcentage tout simplement.
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Grub
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Re: normalité et anormalité

Message par Grub »

En gros, dans ces cas, la personne différente est dangereuse parce qu'elle remet en cause des certitudes pour lesquelles beaucoup de sacrifices ont déjà été faits et que le regret qui s'en suivrait serait atroce.
Sans aller plus loin dans les autres analyses, je pense que cette vision est pertinente.
"le regret qui s'en suivrait" mais on pourrait dire aussi la déstabilisation provoquée par la prise de conscience qu'on aurait pu être heureux.se sans suivre la meute, la "normalité".
L'exemple des enfants me parle particulièrement...
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Re: normalité et anormalité

Message par Grub »

@Baelfire
Il y a beaucoup de "normalités" ou de "standards" :wink:
Pour "la plupart" des gens, le plus important est d'appartenir à l'une de ces communautés, qu'elle soit dominante ("être bien planqué" ou "hurler avec les loups" ) ou minoritaire (être persécuté, victime mais quand-même pas seul).
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Re: normalité et anormalité

Message par Jullianna »

Je suis totalement d'accord avec tout ce que vous avez écrit. Beaucoup se sentent accepter car ils font partie d'un groupe, quel qu'il soit. Et donc, n'ont plus l'impression d'être anormaux car d'autres leur ressemblent.
Je pense qu'il faut une bonne force de caractère, une très grande volonté pour résister à une pression d'un groupe. Et en même temps, se sentir accepter par un groupe, peut donner confiance en soi, se sentir plus fort et déterminé pour défendre ses convictions, de se croire normal alors qu'on se jugeait anormal.

@ Coeur de Luciole, je crois que la différence fait peur , tout simplement. Elle remet en cause, soit nos croyances, nos traditions, nos lois etc... et ça, c'est inacceptable, soit elle choque parce que justement, elle appartient peut-être à un groupe dit "minoritaire", qui ose ne pas entrer dans un moule soit disant conforme.
Personnellement, je ne sais pas ce que c'est "être normal" et au nom de la soi-disante normalité, on peut faire plus ou moins beaucoup de mal :(
Grub a écrit : le regret qui s'en suivrait" mais on pourrait dire aussi la déstabilisation provoquée par la prise de conscience qu'on aurait pu être heureux.se sans suivre la meute, la "normalité".
et à contrario, quelqu'un qui a résisté peut se poser la même question, ou regretter qu'il aurait pu faire des concessions, en suivant un certain chemin emprunté par une majorité, et peut-être qu'il(elle) aurait pu être "plus" ou "autrement" heureux.

l'équilibre, c'est peut-être trouver ce que l'on accepte de la soi-disante normalité et suivre son "évidente "anormalité"
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Re: normalité et anormalité

Message par Arcanix »

Je vous suis complètement sur le lien entre stigmatisation des autres et réassurance/estime de soi mais je suis par contre un peu moins convaincu par le thème de la jalousie et du regret. Est-ce qu'une personne qui regretterait d'avoir eu des gamins n'aurait pas tendance à être plus compréhensive et tolérante vis-à-vis du choix d'une vie sans enfant ?

Il me semble que si la différence fait aussi peur, c'est qu'elle remet en cause des évidences et des modes de vie dont les gens tirent précisément des ressources positives dans leur existence : un sentiment d'épanouissement personnel, de la respectabilité, de la fierté, etc.

La plupart des gens sont très attachés à la différenciation des rôles sexués masculin/féminin ou à l'idée qu'on ne se réalise qu'à travers la maternité/paternité et la création d'une famille. C'est toutes ces certitudes sur lesquelles les gens fondent leurs vies et leurs identités personnelles que la différence (vie sans enfant, non binarité, etc.) vient ébranler. Il en va de même pour le travail dans l'exemple de Grignoteuse. Même mal payé ou réalisé dans des conditions pénibles, il confère une existence sociale et une respectabilité ("Il est courageux") qui permettent de se distinguer des "fainéants" qui vivent des allocations.

Malheureusement, stigmatiser la différence a toujours constitué un moyen très efficace de réaffirmer collectivement la légitimité de son mode de vie en se plaçant du bon côté de la frontière de la normalité. Comme dirait l'autre :

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Re: normalité et anormalité

Message par Orchis »

Arcanix a écrit : 27 févr. 2021, 23:29Je vous suis complètement sur le lien entre stigmatisation des autres et réassurance/estime de soi mais je suis par contre un peu moins convaincu par le thème de la jalousie et du regret. Est-ce qu'une personne qui regretterait d'avoir eu des gamins n'aurait pas tendance à être plus compréhensive et tolérante vis-à-vis du choix d'une vie sans enfant ?
Là, je ne suis pas à l'aise sur le pourquoi du comment, mais j'ai l'impression que certaines personnes refusent d'avoir des regrets et rejettent donc tout autre choix que le leur.

Elles détestent leur situation mais parviennent à l'accepter parce que c'est une obligation. Si, d'un seul coup, on leur dit que ce n'était pas si obligé que cela... Plutôt que se montrer compréhensives, elles développent de la rancœur.

Ça doit être lié aux fameux "il leur faudrait une bonne guerre" ou "tu mangeras de la vache enragée" (que j'ai parfois entendu prononcer avec une quantité de fiel impressionnante :shock: ). Plutôt que de se réjouir que les jeunes générations ne traverseront pas les mêmes épreuves, elles le regrettent.

Personnalités toxiques, peut-être.

En tout cas, quand elles sont malheureuses, il faut que tout le monde connaisse un sort aussi misérable que le leur.

Après, c'est peut-être aussi lié, comme tu le disais, à l'identité personnelle et aux valeurs (famille, patrie...) qui sont ébranlées, d'où une réaction extrême de défense.
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Re: normalité et anormalité

Message par Grub »

Réflexion inspirée du post précédent mais peut être hors sujet :
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Re: normalité et anormalité

Message par Walther »

Orchis a écrit : 28 févr. 2021, 00:30
Arcanix a écrit : 27 févr. 2021, 23:29Je vous suis complètement sur le lien entre stigmatisation des autres et réassurance/estime de soi mais je suis par contre un peu moins convaincu par le thème de la jalousie et du regret. Est-ce qu'une personne qui regretterait d'avoir eu des gamins n'aurait pas tendance à être plus compréhensive et tolérante vis-à-vis du choix d'une vie sans enfant ?
Là, je ne suis pas à l'aise sur le pourquoi du comment, mais j'ai l'impression que certaines personnes refusent d'avoir des regrets et rejettent donc tout autre choix que le leur.

Elles détestent leur situation mais parviennent à l'accepter parce que c'est une obligation. Si, d'un seul coup, on leur dit que ce n'était pas si obligé que cela... Plutôt que se montrer compréhensives, elles développent de la rancœur.

Ça doit être lié aux fameux "il leur faudrait une bonne guerre" ou "tu mangeras de la vache enragée" (que j'ai parfois entendu prononcer avec une quantité de fiel impressionnante :shock: ). Plutôt que de se réjouir que les jeunes générations ne traverseront pas les mêmes épreuves, elles le regrettent.

Personnalités toxiques, peut-être.

En tout cas, quand elles sont malheureuses, il faut que tout le monde connaisse un sort aussi misérable que le leur.

Après, c'est peut-être aussi lié, comme tu le disais, à l'identité personnelle et aux valeurs (famille, patrie...) qui sont ébranlées, d'où une réaction extrême de défense.
Je suis bien de ton avis, les gens qui ont fait des choix pour "suivre le mouvement", et qui le regrettent, aimeraient beaucoup que tu es fait les mêmes qu'eux, et que tu sois dans la même situation peu enviable, et si tu ne l'es pas, ils développent de la rancoeur et de la jalousie envers toi, plutôt que de se dire "je me suis trompé, mais je suis un adulte responsable qui assume ses choix".
Vive la Reine!
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