Bon, je déterre un peu le topic (quoique ce n'est pas si vieux), mais il y aurait tellement de choses à dire là dessus que j'ai du mal à le voir aussi court
On est programmés pour survivre. Donc, on a un instinct de survie qui se met en place dès qu'on est menacés.
Non, mille fois non! On nait certes avec cet instinct de survie, mais on apprend très vite à le mettre en veilleuse, voire à le rejeter complètement! Je précise tout de suite que "survie" doit être compris comme la capacité à prolonger sa vie face à un danger imminent de mort. Ne rien avoir mangé depuis une semaine ne vous place pas dans une situation de survie, l'humain peut tenir bien plus longtemps que ça... N'avoir rien bu depuis 2 jours, ça devient de la survie par contre, car à moins de trouver rapidement de quoi s'hydrater, vous êtes mort.
Un bébé possède un certain instinct de survie, tel qu'on le trouve chez un animal, mais un adulte civilisé lambda a perdu la plupart de ses mécanismes de survie, soit parce qu'on les lui à fait oublier/rejeter, soit parce qu'il n'a jamais vraiment eu l'occasion de les utiliser et a fini par les oublier "naturellement".
Je m'appuierai sur quelques exemples afin d'essayer de démontrer ces points:
On inculque très vite aux jeunes enfants les notions de "sale" et de "propre", si bien que l'humain trouve repoussant ce qu'on lui a appri comme "sale", au point que cela représente un handicap dans une situation de survie. Imaginons un humain "civilisé" perdu en pleine forêt dans un endroit où l'on peut encore marcher plusieurs jours sans rencontrer trace de la civilisation (pas en France donc). Les premières priorités sont toujours de maintenir sa température corporelle et de s'hydrater, car c'est de froid et de soif que l'on mourra le plus vite (ou d'accidents résultant des conséquences du froid ou de la déshydratation). Un humain lambda, qui a une notion de "sale" depuis sa plus tendre enfance, hésitera à boire depuis une vieille flaque boueuse, ou n'y pensera tout simplement pas tellement cette idée est rejetée comme abjecte. La seule chose intelligente à faire en termes de survie est pourtant de s'hydrater à partir de cette flaque, puisque c'est peut être sa seule chance de trouver de l'eau avant longtemps... Nôtre notion de saleté est ainsi un obstacle en termes de survie, et s'oppose à l'instinct de survie des animaux qui leur permet de manger des excréments ou s'en recouvrir pour masquer leur odeur, de boire n'importe quoi et de trucider puis avaler n'importe quel insecte sans rechigner. Un humain lambda qui n'a pas réappri cet instinct de survie se retrouve particulièrement handicapé par rapport à un animal. Et ça ne ressurgit pas comme ça quand on en a besoin, loin de là...
Autre exemple, plus urbain. Le corps humain, bien que plus fragile qu'un corps animal, reste très bien adapté au combat pour qui pense à l'exploiter efficacement. La mâchoire humaine est une arme redoutable, mordre son adversaire à la gorge est beaucoup plus efficace que les classiques coups de poings/pieds auxquels on a été habitués par la télévision, le sport et les bagarres ritualisées de cour d'école... Ca me fait grincer des dents lorsque j'entend qu'une femme est physiquement moins apte à se défendre qu'un homme, car une petite maigrelette peut tout à fait éliminer un gros costaud, si elle y met la sauvagerie nécessaire. Ecrasement des gesticules (pas taper, mais chopper et serrer, ce qui est psychologiquement beaucoup plus difficile à faire), ongles dans les yeux, morsures, coups à la trachée... Cependant, l'humain de base, lorsqu'agressé, est souvent psychologiquement incapable d'agir, à moins d'avoir reçu un conditionnement psychologique pour réapprendre comment défendre sa vie face à un agresseur. En effet, un humain élevé en société oublie ses mécanismes de défense sous le poids de la pression sociale, qui érige la violence ultime en tabou. De plus, n'ayant pas besoin de nous battre pour préserver nôtre vie, on oublie comment réagir, on perd les mécanismes qui nous permettraient de nous en sortir, parasités que nous sommes par tout un tas d'émotions conflictuelles et de tabous sociaux. Même si je n'aime pas beaucoup les féministes, je les rejoins sur le fait que l'on a
appri aux petites filles à être soumises à leurs homologues masculins, et que l'on a tellement imposé cette fausse idée de la domination physique du mâle que beaucoup de femmes se retrouvent trop faibles psychologiquement pour se défendre efficacement, voire pour se défendre tout court. Sans ce conditionnement mental et social, on aurait pas autant de victimes de viol... car au final, ce qui empêche la victime de se défendre efficacement est dans la tête, et la suprématie du violeur sur sa victime est au moins autant psychologique que physique.
J'ai l'impression qu'on apprend inconsciemment aux femmes à avoir peur depuis leur enfance... qu'est ce que la peur des souris sinon une abbération qui se reproduit de génération en génération?
Dernière chose: on ne sait pas ce dont on a vraiment besoin pour survivre. Soyons honnêtes, lorsque l'on pense "survie dans la nature", la première image qui nous vient est celle de trouver comment se nourrir. Hors, nos chances de mourrir de faim sont minuscules par rapport à celles de mourrir de froid et de soif. Un "humain moyen" peut tenir un mois sans manger, mais mourra de déshydratation en deux ou trois jour, et de froid en une nuit. On a tellement l'habitude de vivre dans le confort, et l'eau est tellement facile d'accès au robinet que l'on en oublie que chaleur et hydratation sont les choses les plus importantes. Pire, nous sommes nombreux à ne pas boire assez dans notre vie de tous les jours, malgré une eau facile d'accès, ce qui est le contre pied total de l'instinct de survie. 1,5L par jour c'est le minimum, boire moins affaiblit nôtre corps sans même qu'on s'en rende compte... au lieu de boire, on avale des vitamines et autres compléments alimentaires. L'industrie et la publicité ont réussi à remplacer nos vrais besoins par des phantasmes et "besoins" artificiels, au point qu'on en vienne à considérer le superflu comme important et qu'on délaisse les bases, par ignorance...
Au final, je crois sincèrement que si l'on nait avec un instinct de survie, on apprend à l'oublier au contact des autres, à travers les tabous et normes que l'on nous inculque afin de faire de nous des individus peu dangereux aptes à vivre pacifiquement en société. Le problème, c'est qu'une fois qu'on perd nos repères, nos aides technologiques ou qu'on se retrouve face à un vrai prédateur, on se retrouve bloqué et incapable de s'en sortir, d'une part parce qu'on ne sait plus quoi faire, et d'autre part parce qu'on suit des blocages psychologiques qui nous empêchent d'agir efficacement.
Désolé si l'exposé était un peu long, mais j'avais besoin de mettre les choses au clair ; même si ça n'a rien à voir avec l'Asexualité c'est toujours bon à prendre...[/i]