Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

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Kawua
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Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Kawua »

Je suis nouveau ici
Je suis autiste donc vous m’excuserez pour le « discours »
Ça change de mon asexualité - aromantisme :)
https://www.youtube.com/watch?v=WUmD2va ... S156J7gGDY

Le texte est évidemment disponible si ça vous intéresse

Bonne soirée
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Lau
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Lau »

La vidéo n'est plus disponible
"C'est une folie de remédier à l'arbitraire d'un dégoût par l'arbitraire d'une contrainte."
Kawua
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Kawua »

Non, étant autiste, la diction était nulle et je ne supporte pas de me voir en vidéo. Je peux mettre le texte si vous voulez. Vu qu'il semble qu'il soit impossible d'ajouter une pièce jointe

________________________

Je me présente, je suis Jean-Marc Collin, maître de conférences à l’IUT de Nantes dans le département Génie Mécanique et Productique. En cette qualité d’enseignant-chercheur dépendant du Ministère de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation, j’ai la chance de bénéficier d’une liberté d’expression contrairement aux autres fonctionnaires tenus au devoir de réserve. Je vous cite les termes exacts de cette liberté que vous pourrez trouver à la fin de la description de cette vidéo :
« Les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d'une pleine indépendance et d'une entière liberté d'expression dans l'exercice de leurs fonctions d'enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d'objectivité. » (6)
J’estime donc de mon devoir, en respectant les textes de lois, de mettre en avant un grave problème dans le système éducatif français.
Le lundi 13 avril, le chef de l’état français a fait une intervention télévisée pour prolonger la durée de confinement liée à cette crise sanitaire sans précédent engendrée par le virus covid19.
J’ai trouvé, dans l’ensemble, ce discours honnête concernant les incertitudes liées à ce virus. Cependant, M. Macron a évoqué les services publics qui assurent les missions essentielles pour le bon fonctionnement de l’état, il a bien évidemment cité la Santé, les forces de l’ordre, et d’autres. Mais bien qu’il ait tenu à remercier le corps enseignant pour son investissement dans la continuité pédagogique, il n’a pas cité l’Education comme mission essentielle.
Pour moi, ces missions essentielles sont ce que j’appelle les « pouvoirs régaliens », les missions sur lesquelles l’état doit concentrer tous ses efforts pour la vie de la société.
L’éducation ne serait donc pas une mission essentielle et donc qui ne devrait pas être liée à tout concept de rentabilité financière.
L’éducation, du primaire jusqu’au supérieur en passant par le secondaire permet de préparer, de former et bien d’autres choses encore, les enfants qui vont devenir adultes et donc former les futures générations.
Ces futures générations vont faire vivre la société, en s’adaptant aux nouvelles donnes, l’effondrement du système financier, une crise migratoire sans précédent, une crise environnementale, …
Le fonctionnement de notre vie de société est assuré par la population exerçant un nombre incroyable de métiers, métiers pour lesquels ils ont eu besoin d’une formation tout au long de leur vie. L’éducation concerne donc tout le monde.
Je pense que cette période de confinement fait prendre conscience à tout le monde de l’importance de l’éducation et de la difficulté d’assurer une éducation à ses enfants.
Or, il y a de très graves disfonctionnements dans le système éducatif français. Je ne vais pas tous les énumérer, un autre message pourra concerner les différentes « réformes » qui se succèdent. Je vais me concentrer sur l’aspect humain.
Oui ! Les enseignants sont des humains.
Je vais vous épargner le détail du fonctionnement du système éducatif français. Mais j’estime nécessaire de recadrer une idée reçue encore bien ancrée dans l’esprit de nombreux français, le fait que les enseignants travailleraient moins que les autres.
Je tiens tout de suite à m’excuser auprès des personnels de l’enseignement primaire, la problématique est la même mais je n’ai pas encore réuni les éléments tangibles permettant de le prouver.
Il est aussi évident que je n’oublie pas les personnels non-enseignants sans qui tout ce système ne pourrait pas fonctionner.
Je vais donc parler du cas des enseignants du secondaire.
Le service des enseignants du secondaire a initialement été prévu par le décret n°50-581 du 25 mai 1950 (1). Les législateurs avaient considéré alors que pour une heure de présentiel, il y avait une heure 30 de préparation soit 2H30 pour un enseignant du secondaire par rapport à un autre salarié non enseignant. A l’époque, le temps de travail légal était celui instauré par le Front Populaire en 1936 soit 40H (2). Il s’avère que dans les années 1950-1960, période durant laquelle le décret n°50-581 portant sur les services des enseignants certifiés et agrégés a été promulgué, le travail effectif moyen des français se trouvait entre 45 et 46H par semaine (3).

Faisons le calcul, un agrégé a un service de 15H par semaine soit l’équivalent à 37h30, un certifié a un service de 18H par semaine soit équivalent à 45H hebdomadaires.
On peut aisément voir l’équivalence entre les durées hebdomadaires de travail.

Dans une enquête datant de 2013, les certifiés déclarent environ 43H de travail par semaine alors que les agrégés en déclarent 39. Rappelons que le temps légal de travail en France est de 35H par semaines…

On pourra remarquer que dans le document de synthèse du ministère (5) la règle de calcul parle de 1H de travail en présentiel engendre 1H de travail en dehors de la présence des élèves. Refaisons le calcul, pour un certifié on arriverait à 36H et pour un agrégé à 30H hebdomadaire. Le temps de travail en dehors de la présence des élèves aurait donc diminué depuis les années 50 ?
Il est important aussi de noter qu’un enseignant du secondaire a d’autres obligations qui ne sont pas que l’enseignement, elles seraient trop longues à lister et je vous laisse regarder les obligations de service dans les références données.
Ces données chiffrées ayant été données. J’espère que les auditeurs seront maintenant convaincus que les enseignants ne travaillent pas moins que les autres.
Je veux maintenant aborder le plus important. La dégradation de plus en plus rapide des conditions de travail dans l’enseignement secondaire. Les enseignants sont de plus en plus vus comme des esclaves au service des instances supérieures. Leur mission initiale de transmettre et d’éduquer les hommes et femmes de nos futures générations se transforment de plus en plus en une sorte de « garderie ».
Je ne veux pas généraliser à tous les enseignants du secondaire, mais il faut absolument faire prendre conscience que les enseignants sont dorénavant encadrés par des managers avec un souci d’optimisation financière. Il y a de plus un sentiment de « culpabilité » latent chez ces personnes créé par les instances dirigeantes.
Beaucoup arrêtent ou sont épuisés par ce travail. Ces personnes ont fait des études supérieures dans des domaines très variés, ils ont ensuite passé un concours pour devenir enseignants dans l’espoir de transmettre leur savoir et de participer à cette mission de service public qu’est l’éducation et finissent par en être dégouté. Dégoutés non pas d’être avec leurs écoliers, collégiens ou lycéens, mais dégoutés par la façon dont ils sont traités.
L’aspect humain tant à disparaître. Les enseignant(e)s, il faut ouvrir les yeux, sont les esclaves à la botte du ministère.

Il est temps que nous, enseignant(e)s du supérieur tapons du point sur la table pour faire bouger les choses. Nous avons un pouvoir important et nous pouvons être écoutés beaucoup plus facilement par les « instances supérieures ».
Je n’oublie évidemment pas tous les autres français travaillant dans des conditions de plus en plus déplorables du fait de la vision d’optimisation financière généralisée dans tous les domaines.
Je ne suis qu’un simple humain, je ne fais parti d’aucun parti politique, syndicat ou quelconque courant de pensée dicté par un dogme. Je parle en mon nom et je fais cette intervention en espérant pouvoir mobiliser mes collègues enseignants du supérieurs et aussi l’ensemble de la population française.
Références :
(1) Décret n°50-581 du 25 mai 1950 portant règlement d'administration publique pour la fixation des maximums de service hebdomadaire du personnel enseignant des établissements d'enseignement du second degré.

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTe ... 0000302140

(2) Loi du 21 juin 1936 INSTITUANT LA SEMAINE DE 40 HEURES DANS LES ÉTABLISSEMENTS INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX ET FIXANT LA DURÉE DU TRAVAIL DANS LES MINES SOUTERRAINES
(3) Jérôme Pélisse, L’enterrement des 35 heures ? [archive], La Vie des idées, 5 septembre 2008

(4) Education Nationale 13 juillet 2013

https://www.education.gouv.fr/sites/def ... 260464.pdf

(5) https://www.education.gouv.fr/les-ensei ... enne-10784
(6) Le Conseil Constitutionnel dans une décision n° 93-322 du 28 juillet 1993 rappelle la protection particulière des chercheurs définie dans le Code de l'éducation - Article L952-2 :
« Les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d'une pleine indépendance et d'une entière liberté d'expression dans l'exercice de leurs fonctions d'enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d'objectivité. »
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Baelfire
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Baelfire »

Ben l'Education Nationale française franchement...J'aimais déjà pas ce qui se faisait et la manière dont ça se faisait quand j'étais élève mais depuis les choses n'ont apparemment fait qu'empirer.

A un moment il faudra quand même se décider si ça doit être pour donner une culture générale et citoyenne ou pour préparer à la vie active. Le cul entre deux chaises comme ça c'est juste pas possible.

Si un jour j'ai des enfants je ne suis pas certaine de vouloir les mettre au collège en France. J'ai beaucoup de respect pour les enseignants...pour la simple et bonne raison que je n'aimerais pas être à leur place. Les conditions de travail sont souvent mauvaises et ils subissent une certaine déconsidération. Ce n'est hélas pas nouveau et ce ne sont pas les grèves multiples qui vont changer quoi que ce soit
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Kawua
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Kawua »

Baelfire a écrit : 15 avr. 2020, 14:26 Ben l'Education Nationale française franchement...J'aimais déjà pas ce qui se faisait et la manière dont ça se faisait quand j'étais élève mais depuis les choses n'ont apparemment fait qu'empirer.

A un moment il faudra quand même se décider si ça doit être pour donner une culture générale et citoyenne ou pour préparer à la vie active. Le cul entre deux chaises comme ça c'est juste pas possible.

Si un jour j'ai des enfants je ne suis pas certaine de vouloir les mettre au collège en France. J'ai beaucoup de respect pour les enseignants...pour la simple et bonne raison que je n'aimerais pas être à leur place. Les conditions de travail sont souvent mauvaises et ils subissent une certaine déconsidération. Ce n'est hélas pas nouveau et ce ne sont pas les grèves multiples qui vont changer quoi que ce soit
Dans ce texte je ne parlais pas de comment optimiser le système éducatif.
Je parlais juste d'enseignants qui sont utilisés comme des esclaves.
Bref
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Baelfire »

Si ils sont utilisés comme des esclaves (et c'est pas moi qui vais te contredire là dessus) c'est justement à cause du système éducatif, ce dont il est fait et comment il est géré.
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Kawua
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Kawua »

Baelfire a écrit : 15 avr. 2020, 14:50 Si ils sont utilisés comme des esclaves (et c'est pas moi qui vais te contredire là dessus) c'est justement à cause du système éducatif, ce dont il est fait et comment il est géré.
On est d'accord, et la façon dont ils sont traités est la même dans tout le système publique: rentabilité financière. Les humains, ça se change.

Je ne peux pas m'occuper de tous les problèmes. En tant que MCF, et le corps des EC est celui qui valide le bac (si tu as un bac regarde "signé par le président du jury enseignant chercheur") on a dont je pouvoir de dire une année "non on ne signe aucun PV de Bac"

Après, évidemment, c'est un tout. Je lançais un premier message car il faut bien commencer quelque part. Mais vu ce que j'observe. ça ne servira à rien, les individus humains peuvent être géniaux, quand ils se mettent en meute (les Humains) ils deviennent, je sais pas... des moutons (et je respecte beaucoup les moutons). Donc bon ça prendra pas, et si l'Humain doit disparaître, tant pis finalement.
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par clotaire »

Sur l'éducation, j'ai l'impression qu'il y a tellement d'idéologies contradictoires qu'au final, on ne sera jamais content...
Sur les conditions de travail dans l'éducation nationale et l'enseignement supérieur, pour en être moi aussi, ce que je me dis c'est que c'est tellement hétéroclite, et c'est ça qui est compliqué... Entre ceux qui font des burn-out, et ceux qui sont tellement bien dans le métier qu'ils ne veulent pas partir en retraite... ça dépend vraiment de chaque individu.
En ce qui me concerne, je me rends compte que je suis plutôt résilient. J'ai pris le parti de ne pas me plaindre et de considérer que je m'accommode à mon métier et aux conditions qui vont avec, bref j'assume. Ce qui me met parfois mal à l'aise est que justement certains voudraient me voir malheureux pour étayer leurs discours : je suis contractuel, mal payé (disent-ils, car je gagne moins qu'eux et eux aimeraient gagner plus), précaire... J'ai juste la bizarrerie de l'accepter. Comprendra qui pourra^^
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Kawua »

clotaire a écrit : 15 avr. 2020, 18:24 Sur l'éducation, j'ai l'impression qu'il y a tellement d'idéologies contradictoires qu'au final, on ne sera jamais content...
Sur les conditions de travail dans l'éducation nationale et l'enseignement supérieur, pour en être moi aussi, ce que je me dis c'est que c'est tellement hétéroclite, et c'est ça qui est compliqué... Entre ceux qui font des burn-out, et ceux qui sont tellement bien dans le métier qu'ils ne veulent pas partir en retraite... ça dépend vraiment de chaque individu.
En ce qui me concerne, je me rends compte que je suis plutôt résilient. J'ai pris le parti de ne pas me plaindre et de considérer que je m'accommode à mon métier et aux conditions qui vont avec, bref j'assume. Ce qui me met parfois mal à l'aise est que justement certains voudraient me voir malheureux pour étayer leurs discours : je suis contractuel, mal payé (disent-ils, car je gagne moins qu'eux et eux aimeraient gagner plus), précaire... J'ai juste la bizarrerie de l'accepter. Comprendra qui pourra^^
Je ne trouve pas bizarre ta vision des choses. Quand j'étais en thèse et que je voyais des MCF se plaindre de la difficulté de boucler leur fin de mois, perso, j'aurais fait gratis ce boulot, et je le ferai encore. L'argent n'a aucun intérêt pour moi. Je gagne trop et du coup, le surplus, je le donne pour aider des proches qui n'ont pas la chance de gagner autant. ça me paraît logique.
Après, je parle d'un problème de santé publique qui s'élargit de plus en plus. Le secondaire et le supérieur n'ont rien à avoir. C'est d'ailleurs une aberration, mais ça ce sera le sujet d'un autre papier.
Etape par étape.
Quand on voit qu'un étudiant se suicide en période de confinement non pas à cause du virus lui même, personne ne peut savoir pourquoi, mais il faut que le ministère de la santé prenne conscience de toutes les retombées psychologiques qu'il y a, dans les différents corps de l'état, dans la population en général, ceux qui vont découler du confinement et ... du déconfinement ... Bref
Step by step.
Je suis autiste, j'ai la vision "globale" des problèmes, mais par contre, je ne peux me concentrer que sur une tâche à la fois.
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Lau »

Une goutte d'eau dans l'océan ton discours et ta volonté de mobiliser, "d'éveiller les consciences sur la réalité enseignante". Je le dis sans méchanceté aucune. Je fais aussi partie de la maison et tout comme clotaire, je constate que c'est un système avec tellement d'hétérogénéité que pour faire bouger quoi que ce soit à grande échelle, c'est quasi impossible. Et à échelle individuelle, même chose.
A échelle d'un établissement par contre, c'est déjà plus jouable, pour peu que l'équipe de direction tienne la route. J'ai un chef à l'écoute cette année, qui paye toutes ses heures à tout le monde, qui pense aux élèves et à son équipe enseignante et qui a été d'une efficacité et d'un soutien redoutable à l'annonce du confinement.

Comme pour tout, je pense que selon les situations de chacun, le regard qu'on porte sur le système ne sera jamais le même. Je m'accommode aussi, et je fais le deuil de la "réussite pour tous" et de "l'égalité des chances" avec lesquelles on nous bassine depuis tant et tant d'années sans pour autant nous en accorder les vrais moyens. Les gamins de milieux favorisés ou qui ont leur parents derrière s'en sortiront toujours quand les autre devront cravacher deux fois plus ou se laisser couler. Mais je vois des collègues engagés et déterminés sans pour autant être surinvestis ou dévorés par les échecs prévisibles/inévitables. S'accommoder. Accepter que tout n'est pas entre nos mains. Faire avec et faire au mieux. Même si c'est frustrant.

Je m'étonne quand même qu'avec tes propos tu ne sois pas syndiqué.
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Kawua
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Kawua »

Alors il faudrait aller loin. Je ne risque pas d'être syndiqué, c'est comme un parti politique mais caché.
Non, ce n'est plus en passant par les vieilles méthodes que les choses peuvent changer.
le Covid est une mini crise qui a caché la grave crise financière qui vient de passer, seule une bulle a explosé; celles qui devaient exploser tiennent encore, mais on est en train de les remplir pour justement endiguer ce méchant virus.
on prévoyait style 1939 avant le "Covid", là ... on ne sait pas
+ crise sociétale + crise environnementale + crise migratoire.
Je ne fais qu'observer les choses.
Augmentation de la répression (comment pour la réforme du bac) signifie, régime à bout de souffle.
Il va y avoir une claque. Soit l'Humain va se ressaisir, soit ben c'est fini :)
Donc non, aucunement syndiqué, quelconque parti ou autre truc permettant de montrer la taille de son .. et de pouvoir avoir accès aux marches du palais de l'Elysée
Lo Bischivili
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Lau
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Re: Grave Crise Humaine dans l’Education Nationale

Message par Lau »

J'en profite, du coup parce que je viens de voir sur Instagram que jeudi 23 avril à 18h sur le compte de paulinemski il y aura un live dédié au syndicalisme. Les intervenant.es sont en train de récolter des témoignages et des raisons que les gens évoquent pour ne pas se syndiquer. Je pense que j'y jetterais un oeil.

Mais bon, je suis pas aussi "optimiste" que toi (même si tu n'es pas forcément très facile à suivre). La claque, tout le monde ne la prendra pas. Y'a plein de gens qui pensent qu'ils vont reprendre leur vie comme ils l'avaient laissée. Que ce confinement sera juste une parenthèse hors du temps, vite oubliée. Je pense que pour la plupart de mes élèves ça sera le cas : la résilience due aux jeunes années. Mais je pense aussi qu'on va voir le fossé qui s'est creusé pendant le confinement, entre ceux qui ont été accompagnés, ceux qui ne sont pas équipés, ceux qui ont lâché l'affaire...
Pour le reste, franchement, je suis incapable de prédire à quoi ressemblera l'après confinement.
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