Bonjour
![Smile :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Il est très possible que mon vécu soit un peu en décalage mais j'avais envie de me présenter et de lire un peu par ici car j'ai la sensation que ce que je vis n'est, dans le fond, pas si différent. Et à vous lire, vous m'avez l'air d'une communauté portée sur l'acceptation des différences et c'est chouette
![Smile :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
J'ai 35 ans, d'un genre un peu complexe : je suis assigné homme, j'ai une présentation masculine, je garde mon prénom et pronom d'origine (par commodité, chacun⋅e me genre comme iel le sent
![Smile :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Je suis quasi-certain de correspondre à la définition du demisexuel : je n'ai pas de désir spontané pour les autres, je peux soit le "forcer" (et ça peut bien se passer ou super mal) soit attendre qu'un lien spécifique (parfois rapide à venir, parfois non...) déclenche une possibilité de désirer l'autre. Ce n'est pas forcément un lien amoureux dont j'ai besoin, c'est plus complexe à définir que ça pour moi et plus fluctuant.
Du coup je suis probablement sur le spectre asexuel, mais pas asexuel au sens strict.
J'ai compris plus en détail mon propre fonctionnement en rencontrant une personne qui l'est également et en voyant à quel point on avait des similarités (et aussi des différences bien sûr). Je vis une jolie histoire amoureuse pleine d'acceptation mutuelle avec cette personne depuis. Ça ne date que d'un peu plus d'un an.
Je mets un petit TW pour en-dessous car si je ne vais rien détailler je vais quand même évoquer mon vécu dans mes relations qui étaient / sont sexualisées et je sais qu'il peut y avoir des personnes sex-repulsed qui peuvent ne pas avoir envie de lire sur le sujet.
Au-delà du rapport au désir, quand j'en arrive à être intime avec une personne, j'ai aussi une sexualité que je qualifierais de parcellaire dans l'idée de beaucoup de gens. Dans le sens où elle sort radicalement d'un cadre hétéronormatif et que, généralement, les gens s'attendent à certains trucs qu'iels ne trouveront pas avec moi.
Et ça je ne l'ai compris que récemment aussi (j'ai commencé à me piger vers mes 31 ans et je l'assume vraiment pleinement, au sens où je ne me force plus du tout, que depuis un an et demi).
J'ai bien conscience que je mélange deux notions différentes, l'orientation sexuelle d'une part et les pratiques de l'autre, mais dans mon vécu les deux se confondent facilement : il n'est pas question de pratique atypique que je pourrais amener (enfin si, il y a aussi, mais ce n'est pas le sujet ici ^^) mais de pratiques typiques qui sont absentes de ma sexualité. Et donc souvent responsable d'attentes contrariées, de rejet ou d'auto-forcing.
Pour essayer de résumer de façon plus claire, si pour avoir une sexualité avec une personne je dois inclure "tout le package" attendu des pratiques habituelles de façon régulière je préfère largement que la relation soit asexuelle. C'est en ce sens que c'est compliqué pour moi de séparer orientation et pratique, "l'obligation" de certaines pratiques pouvant totalement anéantir l'attirance sexuelle.
Je n'ai compris ça que récemment et, avant ça, j'alternais surtout entre auto-persuasion au début de mes relations amoureuses et asexualité mal vécue quand la relation s'installait sans grande place pour mes particularités (et ça aurait été dur d'être accepté pour des particularités que je ne pouvais pas nommer, j'en conviens...).
Je me forçais une fois tous les quelques temps sous la pression du couple, je me sentais mal pendant et après... et je me sentais coupable en plus d'être "responsable" de la frustration de l'autre, bref c'était de la joie et de l'épanouissement vous vous en doutez...
Ça c'est du passé. Actuellement je suis dans des modalités de relations amoureuses plurielles (même si là tout de suite je suis mono-relation) et je suis donc confronté à de nouvelles rencontres.
C'est d'ailleurs une situation de rejet récente qui m'a poussé à m'exposer un peu ici. Une fois que le lien s'est créé pour permettre une intimité avec cette personne (ce qui a pris quatre mois) je me suis fait rejeter d'une façon qui, je l'ai en tout cas ressentis comme ça, pathologisait totalement mon rapport aux relations intimes.
Je pense que je n'allais pas assez vite, n'était pas assez centré sur le côté génital de la sexualité, bref, je ne sais pas précisément faute d'éléments concrets mais en gros c'était de l'ordre de "moi je vis ma sexualité positivement et je ne peux pas gérer tes traumas" (j'altère à peine les propos, ils étaient de cet ordre).
C'est à la fois extrêmement violent (même si ça avait été vrai, ce n'est pas un tort... on peut ne pas se sentir avoir une sexualité avec quelqu'un sans le tenir responsable de ses limites ou blessures) et en plus c'est faux... car j'ai mis du temps à me construire une sexualité positive et cohérente avec moi-même et que je l'exprime ailleurs plutôt chouettement...
J'avais pourtant eu l'impression d'expliquer les choses, mais ça n'a pas suffit à ce que ce soit apaisé.
Même si j'ai conscience que sur ce genre de sujets les gens ont tendance à se protéger de leurs propres faiblesses en faisant porter toute la responsabilité aux autres (et je m'inclus là-dedans, j'ai beaucoup réfléchi à la portée de ma propre réaction et il est très possible que j'ai sur-réagit derrière) cette réaction de sa part m'est clairement restée en travers de la gorge.
Et elle m'amène aussi à réfléchir sur moi, à chercher d'autres formes de compréhension, d'où ce message car j'ai la sensation que je n'ai pas totalement réussi à me cerner là-dessus.
Bref, un petit mot mi-présentation mi-vécu, un peu compliqué à démêler et dont je n'ai pas grande idée de ce que j'attends de l'avoir exprimé ici. Probablement que j'ai la sensation que ce que je peux ressentir en terme de rejet je le partage avec d'autres personnes sur le spectre asexuel et que j'aimerais vérifier ça.
Je n'ai pas vu de présentation de personne demisexuelle et j'espère que ça aura sa place ici...
Et je suis totalement ouvert aux réactions bien entendu
![Smile :)](./images/smilies/icon_smile.gif)