Bonjour à tous.tes,
Ce sera peut-être un peu un post en vrac, mais j'aimerais parler mon expérience d'asexuel et notamment d'un petit truc qui m'avait vachement gêné à l'époque : le sentiment de ne jamais avoir été aimé.
Pour remettre en contexte je suis un garçon de 24 ans aujourd'hui, mais ce n'est que depuis 5 mois que j'ai ma première relation amoureuse. Avant j'étais le genre de personne avec un cœur d’artichaut qui s'amourache facilement des personnes (bon toujours aujourd'hui on va dire), sauf que ces amours n'étaient pas réciproques ou rejetés enfin bref, un peu la misère amoureuse quoi.
Quand j'avais entendu parler la première fois d'asexualité au début j'étais pas convaincu, je me disais assez bêtement "je ne peux pas savoir si je suis asexuel ou non parce que je n'ai jamais connu l'amour". Ce n'était même pas une question de sexe mais juste d'amour... Heureusement cette idée stupide est partie
Aujourd'hui je suis bien certain d'être asexuel, mais au fond de moi je réalise que l'absence affective m'a bien rongé dans l'âme. 24 ans sans amour pendant que tous ses amis.es forment et reforment des couples forcément ça a une mauvaise influence sur soi (au moins par pression sociale). Surtout ça me fait me demander ce qui n'allait pas chez moi. Problème physique ? J'en suis peu convaincu, un problème social ? Là encore je ne vois pas. Peut-être au contraire c'est moi qui ne m'attache pas aux bonnes personnes ? Mais est-ce contrôlable ?
Mes amis me disaient souvent de me "laisser faire" et d'être "moins exigeant", d'être plus naturel, sauf que je sais pas mais moi quand on me dit d'être "moins exigeant" ça me donne l'impression qu'on note les gens sur leur capacité à être "aimable". J'avais l'impression qu'on me demandait d'être amoureux de personnes dont je n'éprouvais rien pour, soit tout l'opposé d'être plus naturel ou de se laisser faire. Au contraire, me laisser faire pour moi a toujours été associé à des problèmes.
Je ne comprends pas au final comment on peut aimer quelqu'un juste pour être en couple, mais paradoxalement je pense que j'ai bien souffert de mon célibat prononcé.
Je ne sais pas trop comment conclure, j'ai l'impression de jeter une bouteille à la mer mais en lisant vos témoignages je me dis que je serai peut-être un peu plus compris.
Bisous
Se découvrir asexuel sans avoir vraiment été aimé
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Re: Se découvrir asexuel sans avoir vraiment été aimé
Le fait de s' attacher à tel personne et en particulier d' être amoureux ne se contrôle pas toujours . Vouloir être en couple uniquement pour être en couple ne me parait pas une bonne solution mais je préfère être seul plutôt que mal accompagné .
Il n' y a pas d' âge légal ou obligatoire pour être amoureux la première fois . Je te souhaite plein de bonheur pour ta relation amoureuse .
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Re: Se découvrir asexuel sans avoir vraiment été aimé
Merci pour ta bouteille à la mer
Je pense que beaucoup se retrouveront dans ton témoignage. Combien éprouvent ce sentiment "je n'ai pas pratiqué alors suis-je légitime ?".
Et la réponse est oui : tu es, vous êtes parfaitement légitimes. Parce que c'est ce que vous ressentez actuellement. Et ça il n'y a que vous qui pouvez le décider. On dit souvent ici que l'important c'est de ne pas rester fermés à des possibilités de fluctuation de changement puisque rien n'est jamais figé. Mais ce que tu ressens à l'instant T c'est à toi. Ce qui ne signifie pas qu'il faut être borné non plus.
Le truc aussi c'est que de se coller une étiquette, même si ce n'est pas la bonne, ça permet de se donner une base sur laquelle travailler. On a le droit (le devoir même) de se tromper, de changer. Il faut savoir accepter ça, être indulgent avec soit même et se foutre la paix.
Et il n'y a aucun mal à avoir des exigences pour envisager une relation de couple. Bien au contraire !! Se contenter de la médiocrité c'est ça qui finit par détruire. Mais là encore tout est une question de dosage malgrè tout. Et on est pas tous pareil. La plupart sont simples et se contenteront de peu. Tant mieux pour eux.
Plein de bonheur pour ta relation ^^.
Je pense que beaucoup se retrouveront dans ton témoignage. Combien éprouvent ce sentiment "je n'ai pas pratiqué alors suis-je légitime ?".
Et la réponse est oui : tu es, vous êtes parfaitement légitimes. Parce que c'est ce que vous ressentez actuellement. Et ça il n'y a que vous qui pouvez le décider. On dit souvent ici que l'important c'est de ne pas rester fermés à des possibilités de fluctuation de changement puisque rien n'est jamais figé. Mais ce que tu ressens à l'instant T c'est à toi. Ce qui ne signifie pas qu'il faut être borné non plus.
Le truc aussi c'est que de se coller une étiquette, même si ce n'est pas la bonne, ça permet de se donner une base sur laquelle travailler. On a le droit (le devoir même) de se tromper, de changer. Il faut savoir accepter ça, être indulgent avec soit même et se foutre la paix.
Et il n'y a aucun mal à avoir des exigences pour envisager une relation de couple. Bien au contraire !! Se contenter de la médiocrité c'est ça qui finit par détruire. Mais là encore tout est une question de dosage malgrè tout. Et on est pas tous pareil. La plupart sont simples et se contenteront de peu. Tant mieux pour eux.
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Re: Se découvrir asexuel sans avoir vraiment été aimé
Je me reconnais bien dans ton témoignage. J'ai aussi la sensation d'avoir été en carence assez nette de marques affectives jusqu'à ces dernières années, en particulier du fait d'une faible présence affective venant de ma famille, et d'amitiés peu développées avant les 3-4 dernières années.
Le fait d'avoir connu des amitiés précieuses ces derniers temps m'a aidé, je pense, à aboutir à une relation amoureuse depuis un an. Mais c'est un long chemin.
Le fait d'avoir connu des amitiés précieuses ces derniers temps m'a aidé, je pense, à aboutir à une relation amoureuse depuis un an. Mais c'est un long chemin.
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Re: Se découvrir asexuel sans avoir vraiment été aimé
Bonjour
Sans vouloir parler à la place de la communauté, je pense que beaucoup de personnes (dont moi) se retrouvent dans cette question "je n'ai pas pratiqué donc suis-je légitime ?", parce que pour nous, tant que nous n'avons pas expérimenter la chose nous ne savons pas si c'est vraiment ce qu'on ressent, et on pense toujours être sur la mauvaise voix, en se demandant "peut-être que si j'essayais je découvrirais autre chose, peut-être que je passe à côté de quelque chose".
Je me reconnais bien dans ton témoignage aussi, j'ai ressenti ces derniers mois de gros moments de solitude et de "déprime" (je n'aime pas trop ce mot, on le pose sur n'importe quel concept) par absence affective comme tu l'as si bien dit.
J'ai quelques petites questions auxquelles, j'espère, tu répondras avec plaisir
Comment es-tu arrivé à la conclusion que tu étais asexuel ?
Comment cela se passe dans ta relation actuelle ? Est-ce que tu sens que ce manque affectif est comblé petit à petit ?
Et as-tu déjà parlé de ton asexualité avec la personne avec qui tu entretiens cette relation ?
Sans vouloir parler à la place de la communauté, je pense que beaucoup de personnes (dont moi) se retrouvent dans cette question "je n'ai pas pratiqué donc suis-je légitime ?", parce que pour nous, tant que nous n'avons pas expérimenter la chose nous ne savons pas si c'est vraiment ce qu'on ressent, et on pense toujours être sur la mauvaise voix, en se demandant "peut-être que si j'essayais je découvrirais autre chose, peut-être que je passe à côté de quelque chose".
Je me reconnais bien dans ton témoignage aussi, j'ai ressenti ces derniers mois de gros moments de solitude et de "déprime" (je n'aime pas trop ce mot, on le pose sur n'importe quel concept) par absence affective comme tu l'as si bien dit.
J'ai quelques petites questions auxquelles, j'espère, tu répondras avec plaisir
Comment es-tu arrivé à la conclusion que tu étais asexuel ?
Comment cela se passe dans ta relation actuelle ? Est-ce que tu sens que ce manque affectif est comblé petit à petit ?
Et as-tu déjà parlé de ton asexualité avec la personne avec qui tu entretiens cette relation ?
Re: Se découvrir asexuel sans avoir vraiment été aimé
Bonjour Isabelle, bien-sûr oui je vais répondre à tes questionsIsabelle a écrit : ↑28 avr. 2019, 20:25 J'ai quelques petites questions auxquelles, j'espère, tu répondras avec plaisir
Comment es-tu arrivé à la conclusion que tu étais asexuel ?
Comment cela se passe dans ta relation actuelle ? Est-ce que tu sens que ce manque affectif est comblé petit à petit ?
Et as-tu déjà parlé de ton asexualité avec la personne avec qui tu entretiens cette relation ?
(bon avec plaisir je dirais pas jusque là mais oui bien volontiers )
Comment j'ai découvert mon asexualité alors ouhlala c'est assez compliqué... Ca s'est fait progressivement mais la version "simple" c'est que lorsque j'étais dans un pays étranger pour une longue durée les gens là bas étaient assez portés par le sexe (on me disait que la meilleure façon d'apprendre une longue étrangère était de d'apprendre dans un lit des trucs du genre). Je m'étais plains auprès d'une amie sur l'internet qui m'a montré une vidéo de Antastesia qui parle de son asexualité et ça a fait "hey mais c'est un vrai truc en fait" et ensuite voala ça a mis quand même presque 6 mois pour que je me fasse vraiment à l'idée et 6 mois encore pour que je commence à m'identifier en tant qu'ace.
Ce qui m'avait dérangé avant avec l'idée d'être asexuel c'est que j'avais grave été entraîné dans des délires de pression sociale sexuelle. Par exemple j'avais un coloc qui n'arrêtait pas d'essayer de me matcher avec plein de filles et globalement tous mes potes ont fini par avoir des copains copines et à me parler de leurs aventures sexuelles (ouaiiis j'avoue je suis un peu trop curieux des fois).
Du coup j'étais dans un état d'esprit où je me disais "Nirina... t'as 21 ans, toujours puceau et jamais connu tu vas jamais aller loin comme ça" je le vivais un peu comme étant une sorte de cas social. Et dans mon cerveau je pense qu'inconsciemment j'ai commencé à me dire que c'était un peu la honte d'être puceau et célibataire surtout quand mes 4 principaux potes de l'époque se sont mis à sortir ensemble et nos balades à 5 se sont transformées en balades à 2 + 2 + moi... Double chandelle quoi.
Clairement j'étais encore dans l'état d'esprit stupide du collège où tout le monde a peur de mourir puceau (on se croirait dans Titeuf presque) mais bon. En plus ce qui me mettait un gros doute supplémentaire c'est que je suis relativement porté sur l'onanisme donc je me disais "nan mais y'a un lien forcément ?"
Bref ça devait être une réponse simple mais finalement ça n'est pas très simple en fait.
Dans ma relation actuelle nous avons une relation libre / polyamoureuse. Je suis polyacceptant et ma copine a un autre copain et ça marche plutôt bien comme façon de vivre. Je dirais que oui le manque affectif est bien comblé et même que je me découvre des tendances romantiques
Ma copine et moi étions amis avant de nous mettre en couple et c'est une des premières personnes à qui j'ai parlé de mon asexualité et je me souviens sa réponse était un truc du genre "FRRRRERE C'EST QUE MAINTENANT QUE TU T'EN RENDS COMPTE ??" donc oui on en a déjà bien parlé et elle me respecte dans ma sexualité. En fait c'est une des seules personnes à m'avoir aidé dans la découverte de ma sexualité (et pas à avoir balancé des "tu trouveras la bonne un jour ) pas par hasard si je l'aime hein