En fait, depuis l'apparition des sciences économiques et sociales, et Adam Smith est considéré comme le fondateur de cette science (avec "Théorie des sentiments moraux" et "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations", le premier est un must read, le second est un peu plus... chiant et on a beaucoup mieux aujourd'hui ^^), "Tout est économique", le Politique comme le Moral ("économie" => "loi/administration de l'habitat/maison"). En histoire de la pensée économique, on distingue trois grandes phases : le phase où le Moral régit le Politique et l'Economique, la phase où le Politique régit le Moral et l'Economique, et la phase où l'Economique régit le Politique et le Moral. Nous sommes dans la 3ème phase, "tout est économique".
Aussi, Smith ne fonde aucune philosophie politique à proprement parler. Et les libéraux fondent leur philosophie politique sur les écrits de John Locke (un peu moins ceux de Hume et de Rousseau) et la doctrine jusnaturaliste (droits dit "naturels", i.e "propre à la nature humaine" : liberté, propriété, sûreté et résistance à l'oppression). Smith présentera sa "Main invisible" comme un rappel de la fable des abeilles de Mandeville (et on peut remonter loin en fait, on est dans la continuité de l'humanisme).
Le libéralisme est une philosophie politique, elle se base sur un paradigme bien particulier, et ensuite, par inférence, elle tire des conclusions économiques de l'application de ce paradigme à la réalité. Ce paradigme prend forme en 1789 avec
ce texte. A noter la loi Le Chapelier qui interdit les corporations et favorise ainsi la libre entreprise (donc difficile d'accorder le libéralisme et le corporatisme, dès le début il y a opposition de principe => exit l'association fascisme et libéralisme, c'est un non-sens historique ; d'ailleurs Mussolini, dans la Doctrine du fascisme sera très clair, il y a opposition radicale au libéralisme => cqfd)
Le sens n'évolue pas, il est fixé, les définitions peuvent évoluer, mais le sens non. On peut rajouter un sens à un mot et en faire un terme polysémique, mais on n'enlève pas un sens à un mot => ce n'est pas pour rien qu'il existe l'étymologie et l'épistémologie du langage pour mettre les évolutions sémantiques en perspective. Le ou les sens donnent les directions que peuvent prendre les définitions (tu connais les vecteurs je crois, c'est pareil
).
Au passage, la novlangue, c'est utiliser un mot pour regrouper des concepts, et diluer les concepts, donc les possibilités de réflexion.
Le libéralisme c'est la doctrine de la liberté contre l'absolutisme, contre le communautarisme,... Issu de la scolastique de Salamanque le principe du libéralisme est de limiter le pouvoir du souverain, en l'occurrence limiter son pouvoir à la justice et la sécurité (garantir les droits dits "naturels" donc), le reste étant laissé au soin de la libre-association des individus.
Il ne peut y avoir de libéralisme sous un gouvernement fasciste, c'est incompatible. Les libertés individuelles sont méprisées et l'individu doit se conformer à l'Etat, c'est la base du fascisme, il n'y a donc aucune possibilité d'association.
Après, à ce jeu là, on peut rappeler que le fondement du fascisme c'est la lutte des classes (lire "La doctrine du fascisme"), mais Mussolini est aussi un antisocialiste convaincu. Et on peut rappeler que le NSDAP a appliqué 8 des recommandations inscrites dans le Manifeste du parti communiste : cela fait-il du nazisme un communisme ? un collectivisme ? Non, c'est un non-sens logique là encore. Les philosophies politiques ne se mélangent pas, c'est absurde. C'est un truc très "soralien" (pour l'image), cela s'appelle le confusionnisme. C'est un outil de propagande et de désinformation, ça marche très bien chez les personnes qui ne sont pas lettrées dans les domaines concernés. Et comme la majorité des gens ne sont pas lettrés, la pensée populaire va facilement faire l'association entre nazisme et communisme (en plus Hitler a bien fait de l'oeil aux communistes pour avoir leur soutien avant de les foutre dans des camps) ou libéralisme et fascisme puisque tout le monde le dit (mais personne ne s'est penché sur les ouvrages décrivant ces modèles)
Je sors un truc de la citation, juste pour que tu observes bien l'absurdité d'associer fascisme et libéralisme : "Anti-individualiste,le fascisme est pour l'Etat" => ça tombe bien, le libéralisme est individualiste et pour la limitation de l'Etat. Les deux sont parfaitement incompatibles.
Et oui, ça fait flipper. Tous les adorateurs de l'Etat font flipper, tous ceux qui veulent que l'Etat s'occupe d'économie, de morale,... font flipper. Toutes les personnes qui réclament plus d'Etat font flipper. Le libéraux veulent un Etat qui s'occupe de justice et de sécurité du territoire, les anar' veulent le détruire comme les socialistes type Fourier ou Owen, et les communistes veulent l'utiliser pour mettre tout le monde à niveau. Tiens, ce mème résume très bien la chose.
Oui Macron est fasciste, comme l'ont été Reagan et Thatcher. Ils utilisent l'Etat pour favoriser des corporations qui limitent les libertés individuelles, cela va même plus loin, ils permettent ces corporations d'attaquer les Etats sur le plan juridique et ainsi de transférer les impôts et taxes directement dans les portefeuilles de leurs amis, et en plus ils se feront du blé sur la consommation et l'épargne. C'est tout à fait formidable le fascisme => rendre les individus incapables de résister à l'oppression, incapables de garantir leur sûreté, se faire ponctionner leur propriété et au final limiter au maximum leur liberté.
Jacques Ellul, historien, l'avait expliqué en juin 45 : Hitler a gagné la guerre. Non pas la guerre militaire, mais la guerre politique, car absolument tous les pays qui l'ont combattu ont adopté son modèle politique (qui est un dérivé du modèle de Mussolini). Et y'a toujours personne pour le comprendre quand on met les faits devant les yeux des gens. Il paraît qu'on est complotiste, qu'on va trop loin, que... nous sommes les ennemis de la nation et du monde libre, de la démocratie, tout ça quoi.