Osalnef a écrit : ↑16 avr. 2018, 11:17 La bienveillance légendaire des féministes...
Je comprends pas pourquoi vous ne comprenez pas pourquoi on ne veut plus nous confier à vous. On l’essaie une fois, puis deux, puis trois, et après on se dit simplement que le problème vient de vous qui êtes incapable de ressentir de l'empathie pour nous. Désolé pour les bons féministes, mais comprenez qu'on à toutes les chances de tomber sur des gens comme eux (pas une seule fois je n'ai pas reçu ce genre de commentaire désobligeant de la part de féministe), et c'est pas vraiment le genre de chose auxquelles on souhaite faire face si on cherche de l'aide ou une écoute. Votre mouvement est infecté de ce genre de personnages, et je pense qu'il est impossible de mettre de l'ordre dans ce mouvement. C'est pourquoi on arrête de se dire féministe (et certains deviennent anti-féministes). Faites comme vous voulez, mais ne vous plaignez que votre mouvement ait mauvaise presse si vous n'êtes pas capable de mettre de l'ordre dans celui ci. Ou vous mettez de l'ordre dans votre mouvement (chose impossible selon moi), ou vous arrêtez de vous dire féministe. Mais selon moi, vous ne pouvez pas défendre l'égalité des genres en vous revendiquant d'un mouvement comme le féminisme.
Tu n’as pas idée de ce que je vis en tant que femme. Combien c’est constant, quotidien, banalisé, au point que les femmes perpétuent cette misogynie elle-même, qu’on internalise certains discours, qu’on accepte voire ne réalise même plus certaines choses parce que trop intégrées alors que ce sont des outrages. Tu te peins en victime et nous octroies toutes sortes de privilèges, et tu as l’audace de venir nous reprocher de ne pas plus nous soucier de ceux qui nous oppressent alors que tu ne sais pas même ce que 24h dans la vie d’une femme peuvent être ?
Je suis fatiguée de ces discours culpabilisants, de cette fausse bien-pensance, de cette misogynie masquée par une tempérance hypocrite, des gens qui savent mieux que moi ce que j’endure et quels droits j’ai, à quel point ils rachètent le mal causé ou à quel point ceux qui l’ont causé méritent ma pitié.
Je suis une femme et en tant que telle je suis jugée inférieure chaque jour de ma vie. Je ne suis pas plus haute que trois pommes et déjà on me colle des poupées dans les mains, une kitchenette et un tablier, parce que je suis destinée à être mère et à m’occuper du foyer. Si un garçon est un méchant avec moi, on me dit que « boys will be boys » et que qui aime bien châtie bien, que c’est c’est parce qu’au fond il m’apprécie. On m’apprend à associer la violence et l’affection. Si je m’intéresse à la science ou aux métiers manuels on me dit que ce ne sont pas des métiers pour moi, on me demande pourquoi je ne voudrais pas plutôt être coiffeuse ou sage femme. Si je veux grimper aux arbres on me réprimande parce qu’une fille doit se tenir tranquille. On me fait porter des collants même si je n’aime pas, parce que je suis plus mignonne ainsi. On torture mes cheveux de toutes les manières, et on me dit qu’il faut souffrir pour être belle, que les talons et les soutiens gorge sont des instruments de torture, mais que les hommes aiment les femmes grandes aux seins rebondis. S’ils sont trop importants on m’accusera de chercher l’attention. Si je recours à la chirurgie esthétique pour me sentir mieux, je suis vaine et superficielle. Si je suis blonde, j’ai le droit à tout un panel de blagues sans autre but que de me discréditer. Si je suis ronde, je suis indésirable, je mange mal et je ne trouve ma taille nulle-part, ou seulement dans les designs les plus basiques et laids. Mais si je suis maigre je fais peur à voir et je me soucie trop du regard des autres. Si j’achète un magazine féminin, on m’apprendra à me soucier de ma ligne pour trouver un jules, plutôt que d’être bien dans ma peau, et on me vendra des mannequins à la peau parfaite(ment photoshoppée) en instaurant des standards de beauté inatteignables. On m’apprend qu’il faut raser les poils, cacher les vergetures et les cicatrices, porter les coupes et les vêtements qui améliorent notre silhouette, peu importe que ce soient ceux qui nous plaisent ou non. On me prive de poches de jean parce qu’un vêtement féminin doit être esthétique, pas pratique.
On me proposera des produits genrés, et la version rose sera toujours plus chère sans aucune raison spécifique. On me fera payer les serviettes et tampons à des prix exorbitants malgré le fait que ce soient des produits de nécessité. Si j’ai mes règles, je ne dois pas utiliser le mot devant un homme car il est tabou, et le corps féminin ne serait plus aussi sexy. Je dois trouver normal que dans les publicités on me montre une belle eau pure bleue absorbée par une serviette, parce que les règles c’est sale. Si je ne veux pas être mère, je porte la responsabilité de la contraception parce que bien que les solutions existent, ce n’est pas aux hommes d’en faire les frais : il leur suffit de profiter et de ne pas se soucier de penser à la pilule, souvent trop chère et aux effets indésirables, et s’il y a un accident la responsabilité ne sera jamais sur eux. Si je veux avorter on va me culpabiliser, me dire que je suis une tueuse, que je dois penser au père, que la vie du bébé est plus importante que la nôtre – et dans certains pays les lois vont dans ce sens. Et si je veux une hystérectomie je suis trop jeune pour savoir de quoi je parle, je n’ai pas de droits sur mon propre corps parce que je n’ai pas encore porté. Si je ne veux pas être mère, je ne suis pas une vraie femme, et je faillis à mon sexe, car mon but est de féconder. Mais si je veux plusieurs enfants, je suis irresponsable et je mets mon travail en danger. Si j’ai le même job qu’un homme, à mêmes compétences et mêmes responsabilités je dois m’attendre à être moins payée ou on me préférera un homme qui ne risquera pas de tomber enceint. Si j’espère une promotion, le présentéisme joue contre moi, et si je l’ai eue, c’est forcément que j’ai couché. Si j’espère devenir mon propre chef, on me rappelle que les femmes sont incapables de gérer leurs affaires, et je serai toujours qualifiée de bossy plutôt que de boss.
Si j’ai un look garçonne, je suis forcément lesbienne. Si je suis lesbienne je déteste forcément les hommes et je suis source de fantasmes. Si je suis trop féminine, je cherche l’attention et je m’expose au slut shaming. Si je suis vierge je suis plus désirable, parce que ma valeur décroit avec mon nombre de conquêtes. Si je me couvre trop je suis prude, pas assez et je suis une salope. Si on me viole et que j’accuse mon agresseur, c’est mon attitude qui sera remise en question ; comment étais-je habillée, étais-je sobre, ne l’aurais-je pas un peu cherché ? Si je me tais on m’accuse de contribuer au silence qui entoure la culture du viol, mais si je parle ma parole est remise en question, on me dit que je dois penser à lui, que je vais ruiner sa vie pour une simple erreur et pourtant rarement mon agresseur sera puni par la loi. Si j’arrive à sourire après ça c’est que ce n’était pas si traumatisant, mais si je suis brisée j’en rajoute. Si j’aime le sexe et que j’ai beaucoup de conquêtes on ne me dira pas Don Juan, on me traitera de Mary couche-toi là, de fille facile, de pute, de salope, de toutes sortes de mots qui ne se déclinent qu’au féminin. Si je dis non on comprend oui, parce que les femmes sont compliquées et ne disent jamais ce qu’elles pensent. Si je refuse c’est donc pour mieux me faire désirer, nullement pour décourager. Si je ne suis pas amoureuse d’un homme qui s’est comporté de façon décente avec moi je suis une profiteuse, et on m’accusera de friendzoner, même si j’y perds un ami. Si je ne sais pas ce que je veux, je suis manipulatrice, je ne joue pas franc jeu. Si je veux plaire il faut que je réussisse à être « pas comme les autres », parce que depuis ma naissance je suis en concurrence avec toutes les autres femmes du monde sans qu’on m’en ait laissé le choix, parce que je dois prendre comme un compliment le fait que les autres femmes soient rabaissées.
Si je pense à ma carrière je suis égoïste, si je privilégie la famille je suis soumise. Si je sais conduire attention, car femme au volant, mort au tournant ! Si un homme a peur des femmes, c'est qu'il craint le rejet, quand une femme a peur des hommes, elle craint pour sa vie. Et malgré tout c'est lui qu'on plaindra. Si j’assiste à un événement important je me dois de me pomponner même si je n’aime pas ça, pour ne pas gâcher les photos. Et si je le fais, c’est forcément que je cherche à plaire aux hommes. Si j’ai des amies on me dira que les amitiés entre femmes sont volatiles, que c’est plein de commérages et de coups bas, que ça ne dure pas. En revanche je ne peux être amie avec un homme, car l’amitié homme/femme n’existe pas. Si je suis en colère, même pour une raison légitime, on me demande si je n’ai pas mes règles, parce que des siècles de médecine nous ont appris que l’hystérie était un mal féminin. Si j’aime le sport ou les films d’action, je suis garçon manqué, parce que la force est un attribut d’homme, mais si un homme est sensible ou peureux c’est une fillette, parce que les traits féminins sont perçus comme négatifs. Si un professeur cherche quelqu’un pour porter quelque chose de lourd, il demandera toujours à un garçon, parce que les filles sont faibles, et si les élèves constituent leurs propres équipes de sport, en tant que fille je serai toujours parmi les dernières choisies. Si je veux faire une activité physique, il me faudra choisir entre la danse et la gym, parce que le foot et le rugby c’est trop violent pour nous. Si malgré tout j’arrive à me faire une place, on paiera des millions mes homologues masculin tandis que je ne passerai jamais sur une grande chaîne. On dira que la réussite sportive c’est pour les hommes au lieu de dire que les équipes féminines n’ont pas le support financier nécessaire. Et qu’importe le domaine, je serai toujours moins susceptible de recevoir un prix si je suis une femme. Dans les foyers c’est à moi de cuisiner, mais dans les grands restaurants, gloire aux hommes, il ne faudrait pas que j’oublie ma place.
Si je me promène dans la rue on m’interpellera pour me complimenter, parce que l’avis - que je n’ai pas demandé - d’un homme sur mon physique lui paraîtra toujours prioritaire à ma tranquillité. On me dit que je serais plus jolie si je souriais, parce que peu importe que j’en aie envie ou non, il faut que je leur fasse plaisir, on me dit que je serais mieux sans mes lunettes, même si j’y verrais beaucoup moins. Et si je ne réagis pas, je mérite d’être insultée. Si je rentre tard le soir seule, j’ai toujours mes clés dans une main, le téléphone dans l’autre, parce que je ne serais jamais rassurée que rien ne m’arrivera, et mes amies m’enverront un sms quand elles seront rentrées, parce qu’elles savent que sans ça je m’inquiéterais. Les statistiques me disent qu’une femme sur cinq a été victime de violences sexuelles dans sa vie, et que tous les trois jours une femme meurt de violence conjugale. Si un inconnu me suit un peu trop ou insiste trop lourdement, j’ai appris qu’il valait mieux jouer le jeu que de dire non, parce que je m’expose à de plus graves retours. Et si je parle de quelque chose que je connais, qu’il y aura souvent un homme pour me corriger et me faire du mansplaining. Que c’est à moi d’encourager son ego et de ne rien dire. Si je m’assois dans le métro, je dois me tasser sur moi-même, parce que personne n’a appris à mon voisin à ne pas écarter les jambes comme s’il était chez lui. Et si le métro est bondé, je m’expose aux mains baladeuses, aux hommes qui se pressent contre moi gratuitement. Si j’ai 20 ans je dois accepter que je suis à l’âge où je suis le plus désirable pour un homme, quel que soit son âge à lui, et qu’après ça je ne pourrai que décliner. Même si en tant que femme mon attirance pour les hommes restera sensiblement dans la moyenne de mon propre âge.
Si je regarde une comédie romantique, je ne dois pas être surprise de voir un homme lambda ou grisonnant, mais la femme sera toujours jeune et belle qu’importe l’écart entre les deux. Parce que même en étant le public visé, les femmes n’auront jamais des standards aussi exigeants pour les hommes que ceux qu’on nous a appris à nous imposer à nous-même. Les hommes en vieillissant deviennent charismatiques, les femmes ne font que vieillir. On romantise des comportements nocifs : s’il peine à se contrôler, s’il domine, s’il est possessif et surveille tout ce que la femme fait, ce sont des qualités désirables. Si j’aime d’autres genres de films, je dois accepter que la grande majorité des personnages principaux ne seront pas de mon sexe, que le plus souvent je serai réduite au rôle de love interest, de damsell in distress, de méchante. Si je suis sûre de moi, je suis arrogante, et si je me sais jolie, je suis égocentrique. On m’apprend qu’il vaut mieux n’avoir aucune estime de moi-même, parce que dès l’instant où je découvre que je suis jolie je deviens forcément laide. Si j’ai de l’humour, bien souvent je suis vulgaire, même si la même blague aurait été hilarante de la part d’un homme – de toute façon, les femmes n’ont pas d’humour, ou seulement quand elles sont laides parce qu’elles n’ont pas d’autres choix. Si le milieu reste largement masculin, ce n’est pas par inégalité, c’est juste que les hommes sont plus drôles. Si je suis gameuse, même en représentant depuis quelques années la majorité du milieu gaming, je serai toujours confrontée à des personnages jouables typiques, blancs, hétéros, la quarantaine, masculins, et à des personnages féminins aux tenues révélatrices, et personne ne se choquera si on justifie ça en disant que c’est une maladie et que sa peau a besoin d’être à l’air libre. Si je veux cosplayer des comics, les gens mêmes qui les dessinent ainsi me diront que je suis trop dévêtue, que je cherche à attirer le regard, que je ne suis qu’un prédateur cherchant à profiter du petit geek intimidé. Si je me dis geek, je dois faire mes preuves, et donner le nom de tous les Robin dans leur ordre d’apparition, et toutes les faiblesses et forces de chaque type Pokémon avant d’être prise au sérieux. Si je veux un t-shirt super héros il viendra par ailleurs avec des paillettes, parce que sinon il ne sera pas assez girly. Si un homme aime quelque chose, c’est un fan, mais si j’aime quelque chose je suis une groupie. S’il écrit des fanfics, on l’encourage, si j’en écris, je suis une adolescente aux hormones en ébullition. Son personnage, aussi irréaliste soit-il sera complexe et intéressant, le mien une Mary Sue.
Si j’aime la mode et le maquillage je suis vaine, je ressemble à un pot de peinture, mais si je n’en porte pas, je ne parais pas professionnelle, je suis négligée. Si je montre un sein, même pour allaiter, je cherche le scandale, même si un sein n’est pas et ne devrait pas être sexualisé. Si on voit mes bretelles de soutien gorge, il faut que je les cache, parce que même si j’ai 14 ans, je risque de trop attirer l’attention des hommes, et ce n’est pas à eux de savoir se comporter, mais à moi de savoir m’habiller. Si un homme est agressif il est charismatique, si je le suis je suis désagréable et mal baisée. Si je suis invitée à un repas, on s’attend à ce que j’aide à mettre la table ou faire la vaisselle, même s’il y a une large majorité d’hommes à table. En tant que femme je dois avoir l’instinct maternel, le désir de prendre soin et de protéger : dans un couple c’est à moi qu’incombe la charge émotionnelle. Si je n’aime pas faire le ménage, je ne suis pas bonne à marier, et je ne trouverai personne. Si je ne cherche personne, je ne suis pas juste célibataire je suis vieille fille. Si je nais dans certains pays, le simple fait d’être fille peut me refuser l’accès à l’éducation, aux droits les plus basiques, et me forcer dans les bras d’un homme que je ne connais pas à peine adolescente, et si je fuis ou me rebelle, je risque le déshonneur et parfois la mort. Si je poste des vidéos sur youtube qu’importe la qualité de mon propos, je serai toujours plus jugée sur mon physique que mon contenu. Si je poste des selfies, on m’enverra des menaces de viol, ou de mort, parce qu’aimer mon image serait un crime. Si je veux jouer à un jeu multi en ligne, je dois couper le micro, parce que je sais que dès qu’une voix de fille se fera entendre je peux m’attendre à toutes sortes de remarques déplacées et de harcèlement.
Si je suis battue par mon mari, je dois le pardonner, faire un effort, ne pas le quitter sur un coup de tête. S’il me trompe, il n’y peut rien, il est comme ça, les hommes sont polygames dans leur nature. Si je veux me marier, les traditions exigent que je porte son nom, tout comme mes enfants. Si je garde le mien, je ne suis pas indépendante, je suis égoïste. On trouvera acceptable que la main soit demandée à mon père, parce que mon libre arbitre importe peu, en tant que femme je suis une fille, une épouse, une mère, mais je me définis toujours par rapport aux hommes de ma vie. Si mon homme est jaloux, possessif, il est romantique, mais si je le suis je suis juste abusive. Si j’ai des enfants, c’est à moi de les éduquer, c’est normal si le père est absent : il ramène l’argent, il ne lui reste plus qu’à les baby sitter de temps en temps. Si mon mari est riche, je suis intéressée, et si je dépense son argent je suis vénale. Si je m’intéresse à des hommes plus jeunes que moi je suis une prédatrice, et si eux s’intéressent à moi je suis une MILF. Si un supérieur est un peu trop insistant, c’est à moi de changer de carrière. Si je suis sensible je suis trop émotive, si je suis logique je suis froide.
Et si je ne me soucie pas assez des hommes qui sont cause de tellement de mes problèmes jour après jour, je manque d’empathie, je suis une mauvaise féministe, je suis responsable du mépris que je récolte déjà depuis des années quoique je fasse. On ne gagne jamais, qu'importe ce qu'on fait. Et ce n'est qu'un échantillon, j'aurais pu continuer longtemps.
Et tu t’attends à ce que je réponde poliment ? Que j’aie la patience pour ce genre de victimisation ? Je suis triste, je suis fatiguée, et surtout je suis enragée. Je fais de mon mieux pour prendre sur moi, pour ne pas m’abaisser au même niveau, mais quand je lis ce genre d’inepties j’ai aucune envie de me montrer compatissante, aucune envie d’argumenter, d’être polie, de convaincre, et je me fiche éperdument que tu ne rejoignes pas la cause féministe, au contraire, elle se porte mieux sans toi.
En conclusion :
« Désolée pour les hommes bons, mais comprends qu'on a toutes les chances de tomber sur des gens comme toi (pas une seule fois je n'ai pas reçu ce genre de commentaire désobligeant de la part d’hommes), et c'est pas vraiment le genre de chose auxquelles on souhaite faire face si on cherche de l'aide ou une écoute. »
"Though my soul may set in darkness, it will rise in perfect light, I have loved the stars too fondly to be fearful of the night." ― Sarah Williams