Je me pose beaucoup de question en ce moment sur ma manière de me confronter à l'amour, la découverte de l'asexualité et de l'aromantisme ont totalement rebattu les cartes, en me laissant un peu perdu. Je m'explique : je suis un homme, de 25 ans, et ma vie amoureuse est jusqu'à présent une succession de ballottements et d'échecs assez forts. Avant cela, je le mettais sur le compte de ma personnalité, un peu hésitante, peu sûre (voire un sentiment de persécution), je suis aussi quelqu'un qui s'ennuie assez vite et a peur du quotidien. Je m'étais déjà rendu compte d'un phénomène, quand même : le fait que depuis le lycée j'ai toujours été incapable de ressentir du désir sexuel pour les personnes dont j'étais amoureux, ou alors très très très rarement, et à l'inverse, le peu de personnes qui parvenaient à m'attirer sexuellement (je n'ai pas une très forte libido, mais elle n'est pas inexistante) empêchaient constamment la possibilité de l'attirance romantique. Alors, me confrontant aux propos des personnes que je fréquente, j'ai commencé à me trouver bizarre, j'ai voulu me confronter à la chose, je me suis même cassé les dents plusieurs fois, en recherchant des relations sexuelles courtes (avec des personnes belle et bien consentantes, c'est moi qui finalement ne l'était pas vraiment), à renier tout sentiment qui exclurait la sexualité (parce que ça n'est pas "concrétisable", que ça ne mène "nulle part"), manque de bol je crois que c'est ce que je recherche... Cette dimension de mon romantisme m'a fait systématiquement passé à côté des personnes pour qui j'avais des sentiments, je ne pouvais pas même m'empêcher de les ressentir sans honte, ou de ne pas les renier après coup. Les personnes dont j'étais amoureux ne me sentaient probablement pas réciproque, je n'arrivais pas à me rendre compte de leurs attentes, du coup elle se sont souvent défilé (ce qui donnait lieu à de jolis quiproquos). Grâce à vous j'ai pu enfin intérioriser que ce n'était pas mal, ni niais, ni "ennuyant" de ressentir une attirance romantique sans sexualité, que c'était simplement problématique dans notre société ; et pour ça je tenais à vous remercier !
Je ne sais pas ce qu'il y a dans ma manière de ressentir l'amour, je ne suis pas asexuel car j'ai la possibilité de ressentir une attirance sexuelle dans plusieurs conditions, même si elle n'est jamais très haute et exclue donc le romantisme (je ne connais pas de véritable orgasme partagé dans la joie, en plus d'être délicat, c'est systématiquement décevant, plus récemment je le ressent comme une forme d'agression - supportable). Si certains d'entre vous se reconnaissent dans mon témoignage, ou reconnaissent un de leurs amis, ou ont des mots plus précis à mettre dessus (j'ai un grand besoin d'étiquette en ce moment, pour exorciser quelques souvenirs), j'aimerais vraiment vous entendre
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