Baelfire
Tu sembles penser qu'une relation A est une relation sans sexe.
Je ne m'exprime pas très bien en effet.
On ne passe pas une relation
en mode A. Juste elle est composée de personne A ou non-A (et bien sûr c'est pas forcément aussi binaire).
Quand je dis "
passer une relation en mode A", ce que je veux dire en vrai, c'est prendre en compte dans notre relation l'absence d'attirance sexuelle de Colline vis à vis de moi, et par conséquent
dé-sexualiser la relation, c'est à dire
- ne plus pratiquer de sexe
- partager de la tendresse, sans y mettre d'intensité sexuelle
- ne pas érotiser le toucher, la nudité des corps, le fait de dormir ensemble…
- ne pas faire du sexe (ou du non-sexe) le centre de notre relation ou de nos discussions
Du coup il y a bien l'
absence d'attirance sexuelle au départ (A). Et il y a ensuite ce que ça provoque et ce que par conséquent, on décide ensemble de mettre en place ou pas (dans notre cas la "dé-sexualisation").
Mon "
passer une relation en mode A" pourrait laisser entendre qu'il n'y a qu'une seule (et bonne) façon, de se comporter face à l'absence d'attirance sexuelle d'un.e des partenaires. Ça prête trop à confusion. Et bien sûr que cette "dé-sexualisation" n'est pas la solution pour tou.te.s.
Baelfire
Les A peuvent avoir des vies sexuelles et être comblés. Pour résumer en très gros, ce que l'on a en commun c'est qu'on est pas attirés par le sexe. On en a pas besoin en fait. Alors on ira pas le chercher. Mais pour la plupart d'entre nous si l'occasion se présente ma foi...ça ne posera pas plus de soucis que ça.
Ok !
Oui c'est important (et rassurant) de savoir que pour certain.e.s partager de la sexualité n'est pas un problème. Ou que ça peut être agréable. Ou comme j'ai lu dans certains fils, qu'il est tout à fait envisageable de faire ça de temps en temps
pour faire plaisir à son/sa partenaire.
Baelfire
il faut que les bonnes conditions soient réunies, que l'on se sente en totale confiance avec l'autre. Est ce que tu penses que c'est le cas de Colline ?
Plutôt elle dit que oui, elle est en confiance. Mais peut-être, je peux lui reposer la question, surtout sur le "que les bonnes conditions soient réunies".
Baelfire
Et je me demande aussi si elle était poly avant de te rencontrer ou si c'est seulement depuis qu'elle est avec toi.
Plutôt elle était déjà poly avant, mais ça se passais pas très bien.
En tout cas, aujourd'hui, de ce que je comprends, elle tient beaucoup à ce côté poly, elle trouve que ça se passe bien entre nous, et n'envisage pas du tout de relationner autrement.
Baelfire
Elle est poly par conviction ou parce qu'elle a peur de te perdre si elle demande l'exclusivité ?
Par conviction. Ça j'en suis sûr.
Baelfire
D'après ce que tu nous décris, elle était plutôt d'accord pour du sexe de temps en temps au début, et plus le temps a passé et moins elle l'a été. Il pourrait être intéressant de comprendre pourquoi. D'où ce changement peut venir ? Est ce que quelque chose l'a mise mal à l'aise à un moment et a fait que... ?
Parfois elle dit que je suis la seule personne avec qui elle a partagé du sexe.
Avant notre relation elle a connu, quelques relations sexuelles ponctuelles (où le consentement n'était pas de mise), et une relation érotisée juste avec des caresses.
Du coup au début de notre relation, il y avait un enjeu, à expérimenter une façon de partager du sexe, où le consentement serait pris en compte, où on irais lentement, sans presser les choses, tout en douceur, etc. mais avec l'idée d'aller vers ça.
J'ai envie de dire : elle à essayé, et …bof. Même si il y a eu du plaisir sur le moment et des orgasmes… bof quand même. Et un peu plus que bof, puisque sentiments parfois pas agréables, après l'avoir fait.
Et comme tu disais plus haut, elle n'en a pas besoin, c'est pas une priorité, elle peut s'en passer, etc.
Baelfire
Pourtant, j'aimerais te recommander, de ne pas t'oublier, de ne pas te renier non plus. Quand tu parles de devenir abstinent je suis en même temps admirative de la démarche (c'est une belle preuve d'amour) et en même temps je suis...enfin je trouve que c'est un trop gros sacrifice. Et un sacrifice ce n'est pas une concession (qui elles sont nécessaires dans un couple). Ce n'est pas équilibré tout ça.
Oui, tout ça m'a beaucoup questionné. J'en ai parlé a des copines qui disait comme toi. On n'en est pas arrivé tout de suite à cette conclusion.
Et puis, pour le sacrifice, je ne vois pas les choses comme ça.
En polyamour, par ex, quand la question poly se pose dans un couple déjà constitué et pose un dilemme au couple, parce que l'un.e des partenaires à rencontré quelqu'un d'autre, et qu'on se retrouve dans une config M/P ou Mono/Poly (sans mauvais jeu de mots), qui est un peu l'équivalent du A/S ici, on dit
«
Lorsque deux partenaires ne sont pas à la même vitesse dans leur évolution (…) le meilleur gage de succès est d'aller à la vitesse de la personne la plus lente » (in
More than Two de Franklin Veaux et Eve Rickert)
Et d'autre part, perso, je met la sexualité un peu à part du reste, et j'ai le sentiment que si il y a bien un endroit où il ne faut pas se forcer, ni forcer l'autre, c'est bien la sexualité. Et du coup les questions d'équilibre tout ça, il me semble qu'on ne peut pas les penser de manière équivalente.
Se forcer à faire du sexe, n'a rien à voir avec se forcer à ne pas en faire. Ce n'est pas la même pression de la société, ce n'est pas les même enjeux corporels, etc.
Et il ne me semble pas du tout du tout envisageable d'envisager quoique ce soit, si elle me dit "je n'ai pas envie". Et j'estime que c'est à moi de changer, pas à elle.
Après oui je comprends que dans le cadre que tu disais avant, de la personne à qui "ça ne posera pas plus de soucis que ça", ok. Mais ce n'est pas ce qu'elle dit.
Et aussi j'ai l'impression que par rapport à ta situation, ce que tu dis est cohérent : tu ne veux pas que ton partenaire aille voir ailleurs, donc tu prends en compte ses frustrations, et vous faites en sorte que personne n'ai a se sacrifier l'un.e pour l'autre.
Nous, dans notre situation, c'est très différent : étant tous les deux poly (et on a déjà la chance que ce ne soit pas un sujet de désaccord entre nous), elle ne m'empêche nullement d'aller voir ailleurs (bien au contraire), et par conséquent je me considère comme non-légitime, à exiger quoique ce soit d'elle sur le terrain sexuel. Et sa demande d'arrêter le sexe dans notre relation me semble également cohérente.
Du coup, oui, je viens ici, avec
cette décision de devenir abstinent (mais avec elle uniquement).
Là où c'est plus délicat, et c'est un peu là que je venais chercher conseils ou expérience ou encouragement ou etc…, c'est devenir abstinent… tout en continuant à dormir ensemble, partager de la tendresse, de la co-nudité, etc.
Et c'est là où je pourrais (et où je me suis posé la question de) poser mes limites : « ok on arrête le sexe, mais on arrête aussi ci ou ça » (pas comme punition, mais juste si j'en ai besoin, moi).
Pour le moment je n'en sens pas le besoin, et j'ai envie de tenter le coup de cette
relation queerplatonique, ou
amitié amoureuse, ou etc.
Baelfire
Alors...est ce qu'il n'y aurait pas moyen d'ajuster tout ça ? Un peu de sexe de temps en temps pour que ça convienne aux deux ? Je ne sais pas mais je me dis qu'une fois que vous aurez trouvé le pourquoi du "changement d'humeur" de Colline peut être que ça peut vous donner des pistes.
J'ai l'impression que ça fait 1 an et demi qu'on essaie d'ajuster et que ça marche pas.
Il y a aussi que plusieurs fois elle a énoncé avoir dépassé ses limites, ne pas avoir su dire non à tel ou tel truc, ou que ça allait trop loin (ou trop vite, ou trop longtemps…) pour elle, bref de me retrouver à dépasser son consentement, et ça j'avoue que ça me désespère et me fait dire qu'il vaut mieux "tout" arrêter (je veux dire : le sexe, l'intensité sexuelle, l'érotisation, le désir, etc, … mais pas le reste !).
(oups je pensais pas faire si long)
(en tout cas je viendrais vous raconter la suite)
(et désolé pour les autres, du coup je n'ai répondu qu'à
Baelfire, mais vu la taille de mon post, je vais m'arrêter là pour aujourd'hui)