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Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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frania
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Message par frania »

Hello,
ça fait des lustres que je ne suis pas venue sur ce forum.
bon ben je vais un peu mieux qu'avant: quand je suis venue ici la première fois, tout allait de travers parce que j'avais rencontré quelqu'un qui n'était qu'une merde mal éduquée, je m'en suis rendue compte après coup. pourquoi faut-il que celui qui n'arrive pas à se défendre rencontre un profiteur ou une profiteuse? mystère. en tout cas j'ai progressivement tout perdu: mon équilibre, ma joie de vivre, mon studio, pour une vie commune à la con. j'ai fait une monstre dépression.
et puis j'ai dit stop!!
bon, je suis toujours en ménage avec cette personne, parce que je n'ai pas de fric pour déménager, donc c'est toujours pas le pied, mais attendez. j'ai trouvé des trucs pour aller mieux. d'abord je suis de nouveau célibataire dans ma tête, c'est-à-dire que je fais ce que je veux, du sport le matin, mon boulot l'après-midi, on ne se voit plus que le soir et j'en ai plus rien à f de savoir si ça lui plaît ou pas, je vis ma vie. c'est devenu ce que j'appelle une "Pet Pal" (pet = animal domestique, pal = pote), c'est-à-dire que c'est comme un chien ou un chat, elle est là quand je rentre à la maison mais c'est tout. ça me rappelle mes voisins dans mon ancien studio, je les adorais parce qu'ils me foutaient une paix royale, et j'avais pas le sentiment d'être seule parce que je les entendais rentrer et sortir, c'était cool. c'est à peu près tout ce que je peux tirer de ma situation actuellement apparemment: un "Pet Pal" ou un voisin, à cette différence près que le voisin dort dans le même appartement.
j'aurais bien voulu obtenir plus de cette relation, mais à part être asexuelle je suis une bonne poire, donc je me fais marcher sur les pieds par la première personne qui passe. donc il y a deux solutions possibles: mordre en retour ou cesser de m'investir émotionnellement. j'essaie de faire les deux en même temps, je mords autant que je peux et je me désinvestis. je n'attends plus rien de personne, c'est vrai que parfois je me dis que je suis devenue aigrie, mais l'avantage de cet inconvénient c'est que les choses m'atteignent quand même moins! j'avais trop d'illusions, il fallait vraiment que je les perde, je crois (la bonne poire... finit par pourrir). en fait, je cherche secrètement un appartement pour moi, mais c'est vachement mal barré parce que 1) j'ai perdu beaucoup de fric 2) c'est la monstre crise du logement ici.
son beau-père va nous construire une maison, avec un étage pour moi, à la campagne. j'ai déjà décidé que je mettrai un minimum de fric dans cette maison en prétextant être fauchée (ce qui vrai actuellement mais ne le sera peut-être plus), parce qu'il faut que j'aie des liquidités au cas où une meilleure opportunité se présenterait (appartement de mes rêves). en résumé, je perds gentiment mes scrupules pour essayer de sauver mon cul avant tout.
des fois je vais même sur des sites de rencontre, mais c'est toujours la même chose: les gens ne pensent qu'à coucher, et encore ça c'est rien, ils sont égoïstes. si cette histoire était à refaire, je me laisserais pas marcher dessus et je ne quitterais pas mon studio. on ne peut pas revenir en arrière, ce qui est fait est fait, tant pis. maintenant j'ai compris que j'ai fait une connerie en me mettant en ménage avec quelqu'un, et il va falloir que j'assume cette connerie. mais au moins je sais où j'en suis et je vous le dis: si vous pouvez, RESTER SEULS.
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cyclodocus
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Message par cyclodocus »

be sois pas désabusée
tu t'es trompée
ça arrive à tout le monde
tu sauras juste que pour te mettre en ménage, il faudra faire plus attention et garder ta roue de secours au cas où.
mais tu as raison de ne pas investir dans la maison en construction puique tu ne ressens rien
le jour où tu devras partir, tu ne perdras rien, tu ne devras rien
et bonne chance pour le prochain
:bise:
frania
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Message par frania »

merci cyclodocus, tes mots sonnent comme les mots justes, ceux qu'il fallait très exactement dire.
et maintenant je vais signer tyrannosaurus rex, car je reprends du poil de la bête! la bonne poire, c'est vraiment fini!
et le tyrannosaure, il ne fait que commencer de vivre!
j'ai tout dit (ou presque) à la personne avec qui je vis: que j'avais donné et donné et rien reçu en retour, que j'en avais perdu le sourire, que tout m'était égal maintenant. Elle a reconnu les faits et demandé pardon, mais je lui ai dit que quelque chose s'était cassé, parce que quand même, il a fallu plus d'une année pour arriver à me faire respecter!
alors voilà, je vais reprendre ma vie en main
TyRex
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Message par Syd »

Merci de nous donner de tes nouvelles, Frania. Je sens dans le ton de ton message que tu es plus forte et déterminée qu'avant. Tu fais bien de ne pas investir dans cette maison en construction, ça te permettra de te tirer quand tu en auras l'opportunité.
On fait tous des erreurs, mais c'est aussi comme ça qu'on apprend. L'important c'est de ne pas se laisser démolir, courage ;)
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parabellum
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Message par parabellum »

Ne perds pas espoir, ne devient pas aigrie :( Et lui, quelles sont ses sentiments pour toi?
I have existed from the morning of the world and I shall exist until the last star falls from the night. Although I have taken the form of Gaius Caligula, I am all men as I am no man and therefore I am a God. Caligula
frania
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Message par frania »

en fait ce n'est pas "lui", mais "elle".
je suis asexuelle et je vis avec une femme. quand je l'ai rencontrée je me disais: si je n'aime pas le sexe c'est peut-être que je suis lesbienne? et j'ai vite compris que non. j'ai réalisé -- et enfin accepté -- le fait que je n'aime ni les hommes, ni les femmes.
donc je me suis retrouvée un peu piégée parce que c'est difficile de dire: écoute, je me suis trompée. mais il a bien fallu le lui dire.
elle, elle est lesbienne et je crois qu'elle m'aime vraiment, parce qu'elle accepte parfaitement qu'il ne se passe rien.
mais moi je me sens toujours un peu piégée, parce que je sais que j'ai fait une erreur, j'étais faite pour vivre seule. c'est-à-dire que si j'avais compris plus tôt que j'étais asexuelle, je ne me serais pas lancée dans cette histoire. alors maintenant il faut faire avec. nous avons déjà résolu les énormes problèmes que nous avions au début -- elle était trop autoritaire pour moi, elle me traitait comme une servante et je n'arrivais pas à me défendre: c'était l'horreur...
maintenant j'organise ma vie comme je l'entends, c'est-à-dire comme une célibataire, ce qui est le comble quand on pense qu'on vit ensemble!!! mais au moins je respire enfin, donc ça va nettement mieux. sauf que du coup je me demande vraiment ce qu'on fout dans le même appartement...
mais peut-être que c'est justement la solution idéale? vivre chacun sa vie et ne pas être seul(e) quand on rentre à la maison? je la compare aux voisins que j'avais quand j'étais célibataire: ils étaient sympas, ça me faisait plaisir de les croiser et on se foutait mutuellement une paix royale... peut-être qu'on arrivera à être heureuses comme ça?
finalement il ne faut peut-être pas espérer grand-chose de la vie de couple...
surtout quand on est asexuelle...
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galaad
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Message par galaad »

frania a écrit :peut-être qu'on arrivera à être heureuses comme ça?
On te le souhaite ^^
Méfiez vous des seraphins, leur fureur peut être destructrice, si vous croisez l'un d'entre eux, il pourra vous sauver la vie ou vous tuer d'un revert de main...

"on ne peut guère vivre sans amour, mais on peut vivre sans sexe"

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Gianni
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Message par Gianni »

C'est donc une sorte de colocataire ! :)

Je me souviens de tes premiers témoignages, avec toutes les difficultés que tu avais…
Le point positif est qu’elle a beaucoup changé !
Mais quel dommage que tu aies réalisé trop tard ton asexualité !

En fait, en te lisant, tu donnes l’impression que le problème majeur réside dans l’acceptation d’avoir fait une « erreur », celle de na pas avoir su que tu étais A, et de t’être mise en ménage… Si tu arrives à relativiser cela, peut-être accepterais tu mieux cette situation de cohabitation ?
Le sexe, c'est la rencontre de deux corps. Le bonheur, c'est la rencontre de deux personnes. [Hervé Desbois]
Notre ville: http://asexuellecity.miniville.fr/env
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Message par frania »

le bonheur n'est peut-etre qu'une simple adaptation de nos rêves à la réalité...
ces temps-ci j'ai coutume de dire qu'il existe un faux et un vrai bonheur.
le faux bonheur ne résiste pas à la déception et à la contrariété.
le vrai bonheur est celui qui dit: je prends plaisir à ce qui se passe en mettant de côté les aspects désagréables de la situation.
par exemple, dans mon travail qui est une passion (le journalisme), je suis arrivée à faire cela au d'un grand nombre d'années: j'adore toujours autant mon métier (après une période de désabusement cruel), mais je ne me formalise plus des emmerdements divers que les rédactions peuvent me créer (retard ou contestations de paiements, tentatives de coups tordus, etc.). Ca glisse comme sur les plumes d'un canard!
je suis donc passée d'un "faux bonheur", où il aurait fallu trouver une rédaction composée d'anges pour être heureuse, à un vrai bonheur, où je suis plus forte que les pires emmerdements qu'ils peuvent me créer...
au fond il faut peut-être prendre un peu de plomb dans l'aile pour apprendre à relativiser... les premières déceptions sont toujours cruelles, on croit qu'on ne voit pas s'en relever... maintenant quand on ne me paie pas je rigole et je prends le téléphone en disant qu'il manque du fric.
peut-être que ce sera pareil avec isabelle???????? c'est vrai qu'elle a changé, mais moi aussi: je me défends.
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Message par Jullianna »

Je pense un peu comme toi , Frania ... dans le sens où il faut apprendre à relativiser ... mais ce n'est pas toujours simple.

Je ne sais pas s'il existe de faux bonheurs , mais le vrai bonheur , c'est peut-être de savoir se réjouir de pleins pleins de petites choses et non pas seulement de s'en contenter .. tout en n' abandonnant pas ses rêves sans en être obnubilé...

je te souhaite de retrouver assez vite de quoi te rendre libre , car même si tu investis très peu dans cette future maison , c'est tout de même un projet .... dont tu n'as pas envie ! situation bien inconfortable tant pour toi que pour elle :(
à moins comme tu le dis, que vous finissiez par trouver un équilibre qui vous convienne à toutes les deux. Mais tes sentiments sont-ils assez forts...
frania
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Message par frania »

comme elle a le projet d'ouvrir un foyer pour enfants à la campagne dans deux ans, et qu'il faudra obligatoirement qu'elle déménage là-bas (raison pour laquelle son beau-père va construire une maison pour elle), j'ai deux ans pour décider de mon côté si j'ai envie de m'embarquer là-dedans.
en résumé notre histoire c'était comme ça: j'ai cru que j'étais lesbienne donc je me suis mise avec elle, le temps que je comprenne j'étais dans une merde pas possible parce qu'elle me prenait pour son employée de maison ou sa servante. J'ai essayé de lui faire comprendre que c'était pas le pied d'avoir l'impression de bosser le jour au bureau et le soir en rentrant, mais le temps qu'elle comprenne j'étais aux urgences avec une crise d'angoisse (je réalisais que j'étais incapable de me défendre et c'est un sentiment horrible).
ensuite pendant deux ans il a été impossible de foutre quoi que ce soit avec elle. elle ne me faisait plus bosser mais ça n'allait pas mieux pour moi parce qu'elle me demandait de m'arranger pour être libre de tout engagement quand on était ensemble, mais quand on se voyait, elle faisait comme si j'étais pas là, c'est-à-dire qu'elle faisait ses trucs de son côté en m'ignorant. Par exemple, elle se plantait devant la télé pour regarder ses trucs (je lui disais que j'avais pas envie de regarder ça, mais ça changeait rien), ou alors elle faisait sa compta, des trucs de ce genre, et moi j'étais là, plantée à ne pas savoir quoi faire puisque je m'étais libérée de mes obligations pour elle. J'étais comme un chien qu'on a pris à la maison mais dont on ne s'occupe même pas.
Dépression.
Elle a commencé à me rudoyer, à me reprocher sans cesse mille trucs, je pouvais pas péter tranquille, en gros. Et moi je disais rien, si un truc me dérangeait je prenais sur moi. Plusieurs fois je lui ai dit: "Tu te rends compte, si je faisais pareil? On passerait nos journées à se mailler dessus". Mais elle comprenait pas.
Un beau jour j'ai mis tout ça sur papier et je lui ai fait lire. Elle a commencé à comprendre. Puis j'ai piqué une crises un jour qu'elle m'a mailllée dessus, c'est-à-dire que je me suis enfermée dans le garage pendant quinze minutes et quand j'en suis ressortie je lui ai dit que j'avais plus envie de rire, plus envie de rire, que j'étais fatiguée et que je n'étais plus sûre de ressentir quoi que ce soit, de toute façon c'était la merde et voilà.
Là, elle a commencé à se réveiller.
Mais je pense que c'était un peu tard.
Elle m'aime vraiment, j'en suis sûre, mais jusqu'à présent elle n'a jamais eu les moyens de se payer cet amour, c'est-à-dire qu'elle n'avait pas les ressources pour l'entretenir.
Alors que reste-t-il?
Je lui ai dit la vérité: je ne suis pas là par amour, je suis là parce que j'ai perdu mon studio (elle a toujours voulu qu'on habite ensemble et j'ai craqué). Retrouver un studio serait trop dur, vu la crise du logement et ma situation financière actuelle. Je lui ai dit aussi que je suis tellement fatiguée de cette relation que je n'ai plus envie de faire aucun effort, c'est-à-dire que j'appréhende tellement les moments qu'on va passer ensemble et où je risque de nouveau de me faire chier comme un rat mort, que je fuis la maison. Je bosse à plein temps et je fais du sport le reste du temps. Résultat: en trois jours on s'est vu à peine deux heures! haha, je ris, parce qu'on se voit encore moins que quand on n'habitait pas ensemble. Ce qui est moins drôle c'est que c'est le seul truc que j'ai trouvé pour qu'elle ne tire pas la gueule ou me grogne dessus quand je rentre à la maison.
J'ai toujours rêvé que les moments communs se passent comme ça: "salut, qu'est-ce que tu as envie de faire?" "et toi? cherchons quelque chose qui nous plairait aux deux". Mais ça ne s'est jamais passé comme ça. J'ai ramené le problème sur le tapis un nombre incalculable de fois, mais elle a fini par me dire qu'elle ne sait tout simplement pas commencer s'occuper et que c'est son problème à elle, qu'il ne faut pas que je la stresse avec ça parce que c'est suffisamment dur pour elle de réaliser qu'elle ne sait pas commencer s'occuper. En d'autres termes, le problème que nous avons ensemble, je dois pas espérer le résoudre avec elle, il faut que je la laisse. Une raison de plus pour fuir la maison.
Tout ça ne serait pas si dur à avaler si je n'avais pas eu constamment l'impression de devoir résoudre tous nos problèmes toute seule. Quand elle me maillait dessus, c'était à moi de lui faire comprender que ça n'allait pas, quand elle me prenait pour sa servante, c'était encore à moi de lui faire comprendre que ça n'allait pas, si j'avais pas fait uen dépression on en serait encore à fonctionner comme ça!!
et puis ce qui est décevant c'est qu'on est finalement revenu au point de départ qui est de vivre chacune dans son coin, d'où ma question: pourquoi a-t-elle absolument voulu qu'on vive ensemble??? moi j'étais bien dans mon studio.
C'est vrai, quoi: pourquoi vit-on ensemble? j'aimerais savoir comment font les autres, pourquoi ils décident de vivre ensemble, et si c'est toujours un tel appauvrissement par rapport à la vie qu'on peut mener quand on est seul.
elle m'aime d'accord, elle a changé d'attitude d'accord, mais je me dis que c'est trop tard. je me dis que je ne lui pardonnerai peut-être pas, ou que j'aime peut-être trop la solitude (après tout, je suis asexuelle). et je pense que ces deux ans m'amèneront vraisemblablement à retrouver ma liberté... avec un coup de chance, enfin un peu de chance depuis ces trois années de merde, je trouverai peut-être un appartement sympa... je veux croire à la chance qui vous indique votre destin.
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