Une relation queerplatonique est une relation qui n'est pas romantique mais dont la profondeur des sentiments va au-delà de ce que la plupart des gens considèrent comme de l'amitié. L'engagement dans une relation queerplatonique est souvent similaire à celui dans une relation amoureuse. Les gens dans une relation queerplatonique peuvent être de n'importe quelle orientation romantique ou sexuelle. On peut considérer que Montaigne et Etienne de La Boétie avaient une relation queerplatonique.
Je pense que si on s'en tient à cette définition, je suis moi-même queerplatonique (concept que je découvre cette semaine), mais il se peut que j'appréhende mal l'idée et que je dise ci-après des inepties ou réduise le champ avec une compréhension qui m'est un peu trop personnelle.
Dans les faits, j'entretiens des amitiés qui, d'un point de vue externe, peuvent dépasser l'acception traditionnelle que la plupart des gens ont de l'amitié.
Les Grecs anciens distinguaient 3-4 formes d'amour : Eros, Philia, Agape, Storgê (
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mots_grec ... dire_amour )
Mon compagnon dit qu'il y a de l'"Eros" dans mes amitiés. Normalement, cette notion parle d'amour charnel et physique, mais ce n'est pas ça.
C'est la notion de
manque, d'attente pressante et constante que l'Ami soit présent. C'est le vocable dans lequel on retrouve le mieux la notion d'"intensité passionnée". Par exemple, j'ai très très très longtemps pleuré à chaudes larmes quand mes ami.e.s s'en allaient après avoir vécu une belle journée à leurs côtés. Ou quand ils m'annonçaient partir vivre pour durée longue ou indéterminée à l'étranger. Leur absence m'est intolérable. Autrefois, je rêvais de vivre dans un château aux côtés de mes Amis. Cette notion est très
queer pour la plupart des gens...
Je pourrais décomposer en long et en large le processus qui œuvre pour moi de cette façon, mais c'est un peu trop intime pour que je me sente de le faire publiquement
Quoi qu'il en soit,
queerplatonique est une notion qui me paraît susceptible d'en remplacer une autre, dans le langage courant. Qui banalise, pour les personnes aux standards normés, une potentielle affection/pathologie ou un dysfonctionnement, au même titre que l'asexualité.
Dans mon propre cas, je ne me disais pas queerplatonique mais "sujette à dépendance affective". La différence, c'est que j'en ai souffert énormément (j'en souffre encore, mais dans une mesure moins dramatique désormais

).