Je suis des vôtres !
- Yutreza
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Je suis des vôtres !
Bonjour à tous,
Je me nomme Yutreza et j'ai 26 ans. Bien que je me sois rendue compte assez tôt que je suis une asexuelle aromantique, et qu'après quelques expériences difficiles j'ai arrêté de rechercher la "normalité" et ai accepté ça comme un fait, ce n'est que très récemment que j'en ai découvert l'existence.
Cette découverte a été très importante à mes yeux. J'assumais le fait de ne pas avoir le moindre intérêt pour le sexe, et j'étais persuadée que l'amour n'était qu'une exagération, une invention bien pratique pour justifier des comportements irréfléchis ou égoïstes.
Toutefois, malgré le fait que je vivais bien avec cette idée, je me considérais comme une anomalie, quelqu'un ayant un trouble physiologique ou psychologique quelconque. J'ai passé une grande partie de ma vie a simuler un comportement "normal", à suivre le mouvement ou à me fondre dans la masse. Je me suis souvent remis en question, et je n'ai jamais réussi à obtenir une réponse claire concernant mon état.
Récemment, je suis tombée par hasard sur une vidéo parlant de l'asexualité. Je m'y suis reconnue, et je suis très vite tombée sur le site d'AVEN, où j'ai également découvert l'aromantisme. Me renseigner sur l'asexualité et l'aromantisme, c'était comme voir mes sentiments extraits puis couchés noir sur blanc devant mes yeux.
D'un seul coup, je n'étais plus anormale, mais juste différente. D'un seul coup, je n'étais plus malade, mais juste moi-même. D'un seul coup, je n'étais plus seule mais la membre d'une grande communauté.
Ce fut la fin d'une lutte de presque 15 longues années face à moi-même, car si je n'avais pas de mal à assumer socialement ce désintérêt pour le sexe, j'étais moi-même l'acteur inconscient de la pression sociale et surement le pire de mes démons. Ce fut également un difficile moment d'introspection, en me rendant compte à quel point je m'étais forcée à tenter d'être ce que je n'étais pas, en me rendant compte à quel point je m'étais moi-même faite souffrir. Et enfin, un moment d'humilité, car j'avais été aussi intolérante avec les autres sur la question de l'amour que je l'avais finalement été avec moi-même sur la question de la sexualité.
Aujourd'hui, je suis encore dans l'euphorie, dans le soulagement de cette découverte. J'ai beaucoup de gratitude, envers la personne qui m'a fait découvrir l'existence de l'asexualité, mais aussi envers mes proches et amis, qui m'ont accepté telle que je suis sans me remettre en question. Je porte également fièrement les couleurs de l'asexualité, en espérant pouvoir à mon échelle pouvoir la faire connaître davantage, car je souhaite de tout cœur pouvoir ainsi venir en aide à celles et ceux qui pourraient en avoir besoin, comme moi il y a peu.
Si je me présente devant vous, c'est également car j'ai une envie, peut-être même un besoin de parler de ce passé. C'est pour ça que je souhaite également témoigner auprès de vous ce que j'ai vécu avant de sortir du brouillard. J'ai également beaucoup de questions qui m'assaillent maintenant que cette porte pleine de nouvelles perspectives vient de s'ouvrir.
Et puis aussi parce que j'aime les gâteaux !
En espérant que mon séjour parmi vous soit fait de chants et splendeur, de paillettes et de confettis, je vous dis à bientôt !
Je me nomme Yutreza et j'ai 26 ans. Bien que je me sois rendue compte assez tôt que je suis une asexuelle aromantique, et qu'après quelques expériences difficiles j'ai arrêté de rechercher la "normalité" et ai accepté ça comme un fait, ce n'est que très récemment que j'en ai découvert l'existence.
Cette découverte a été très importante à mes yeux. J'assumais le fait de ne pas avoir le moindre intérêt pour le sexe, et j'étais persuadée que l'amour n'était qu'une exagération, une invention bien pratique pour justifier des comportements irréfléchis ou égoïstes.
Toutefois, malgré le fait que je vivais bien avec cette idée, je me considérais comme une anomalie, quelqu'un ayant un trouble physiologique ou psychologique quelconque. J'ai passé une grande partie de ma vie a simuler un comportement "normal", à suivre le mouvement ou à me fondre dans la masse. Je me suis souvent remis en question, et je n'ai jamais réussi à obtenir une réponse claire concernant mon état.
Récemment, je suis tombée par hasard sur une vidéo parlant de l'asexualité. Je m'y suis reconnue, et je suis très vite tombée sur le site d'AVEN, où j'ai également découvert l'aromantisme. Me renseigner sur l'asexualité et l'aromantisme, c'était comme voir mes sentiments extraits puis couchés noir sur blanc devant mes yeux.
D'un seul coup, je n'étais plus anormale, mais juste différente. D'un seul coup, je n'étais plus malade, mais juste moi-même. D'un seul coup, je n'étais plus seule mais la membre d'une grande communauté.
Ce fut la fin d'une lutte de presque 15 longues années face à moi-même, car si je n'avais pas de mal à assumer socialement ce désintérêt pour le sexe, j'étais moi-même l'acteur inconscient de la pression sociale et surement le pire de mes démons. Ce fut également un difficile moment d'introspection, en me rendant compte à quel point je m'étais forcée à tenter d'être ce que je n'étais pas, en me rendant compte à quel point je m'étais moi-même faite souffrir. Et enfin, un moment d'humilité, car j'avais été aussi intolérante avec les autres sur la question de l'amour que je l'avais finalement été avec moi-même sur la question de la sexualité.
Aujourd'hui, je suis encore dans l'euphorie, dans le soulagement de cette découverte. J'ai beaucoup de gratitude, envers la personne qui m'a fait découvrir l'existence de l'asexualité, mais aussi envers mes proches et amis, qui m'ont accepté telle que je suis sans me remettre en question. Je porte également fièrement les couleurs de l'asexualité, en espérant pouvoir à mon échelle pouvoir la faire connaître davantage, car je souhaite de tout cœur pouvoir ainsi venir en aide à celles et ceux qui pourraient en avoir besoin, comme moi il y a peu.
Si je me présente devant vous, c'est également car j'ai une envie, peut-être même un besoin de parler de ce passé. C'est pour ça que je souhaite également témoigner auprès de vous ce que j'ai vécu avant de sortir du brouillard. J'ai également beaucoup de questions qui m'assaillent maintenant que cette porte pleine de nouvelles perspectives vient de s'ouvrir.
Et puis aussi parce que j'aime les gâteaux !
En espérant que mon séjour parmi vous soit fait de chants et splendeur, de paillettes et de confettis, je vous dis à bientôt !
Dernière modification par Yutreza le 02 mai 2018, 00:18, modifié 1 fois.
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- Aveuglant(e)
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Re: Je suis des vôtres !
Bienvenue Yutreza ,
j' attends avec impatience ton témoignages et tes questions . Nous seront ici pour les lire et tenter d' y répondre .
j' attends avec impatience ton témoignages et tes questions . Nous seront ici pour les lire et tenter d' y répondre .
- Baelfire
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Re: Je suis des vôtres !
Bienvenue Yutreza.
C'est vrai que c'est un soulagement de savoir qu'on est pas anormaux et qu'il existe plein de gens (vraiment plein en plus) comme nous
Après tu verras qu'il y a plusieurs façons d'être A et c'est beaucoup de ça que l'on discute aussi.
A bientôt.
C'est vrai que c'est un soulagement de savoir qu'on est pas anormaux et qu'il existe plein de gens (vraiment plein en plus) comme nous
Après tu verras qu'il y a plusieurs façons d'être A et c'est beaucoup de ça que l'on discute aussi.
A bientôt.
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- Amibe
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Re: Je suis des vôtres !
Bienvenue Yutreza !
Tant mieux si la découverte de l'asexualité/aromantisme a permis de te sentir mieux.
Il y a énormément de sujets ici donc avec un peu de chances ils répondront à pas mal de tes questions
Tant mieux si la découverte de l'asexualité/aromantisme a permis de te sentir mieux.
Il y a énormément de sujets ici donc avec un peu de chances ils répondront à pas mal de tes questions
- Yutreza
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Re: Je suis des vôtres !
Merci à vous tous !
Et c'est justement un des points qui me pose problème, j'ai encore du mal à appréhender l'asexualité dans son ensemble. Je sais ce que je suis, mais je n'arrive toujours pas à comprendre complètement ce que nous sommes.Baelfire a écrit :Après tu verras qu'il y a plusieurs façons d'être A et c'est beaucoup de ça que l'on discute aussi.
Pour l'instant ça a plutôt été l'effet inverse, pour chaque réponse que j'obtenais je me posais deux nouvelles questions ^^'Têtedecitron a écrit :Il y a énormément de sujets ici donc avec un peu de chances ils répondront à pas mal de tes questions
Re: Je suis des vôtres !
Nous sommes souvent la pire chose qui puisse nous arriver. Mais heureusement, Epictète est là pour nous absoudre.
"Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais leurs opinions sur les choses. Par exemple, la mort n’est rien de terrible, car Socrate aussi l’aurait trouvée terrible ; mais notre opinion sur la mort, qui nous la fait regarder comme terrible, voilà ce qui est terrible. Lors donc que nous sommes entravés, ou troublés, ou affligés, n’accusons jamais autrui, mais nous-mêmes, c’est-à-dire nos opinions. Œuvre d’ignorant, que d’accuser les autres de ses propres maux ; l’homme qui commence à s’instruire s’accuse lui-même ; l’homme instruit, ni les autres ni soi."
Issu de son célèbre "Manuel" (non, ce n'est pas le néo-franquiste socialo-parlementaire)
Concernant l'amour, c'est surtout que cette notion est galvaudée, phagocytée par la vision romantique dont on nous abreuve de longue date. C'est que l'on nous apprend très tôt à idéaliser les choses plutôt qu'à les comprendre. Et dans de nombreux domaines autres que l'amour ou le sexe, c'est quasiment tous les domaines qui sont concernés : la "Nature" (comme si elle était vivante alors que ce n'est qu'un concept), les doctrines politiques d'émancipation (dont on nous dit qu'elles sont belles mais irréalisables alors qu'en fait il suffit de les appliquer à la lettre, elles fonctionnent), l'amitié (genre il faudrait idéalement voir ses amis plusieurs par semaine, leur porter assistance dès qu'ils ont un problème,...),...
Bref, l'idéalisme est une plaie qui nous empêche de penser la société et d'agir sur elle. Le réalisme et l'activisme en sont les remèdes, quelque soit le domaine .
C'est, en tout cas, heureux que tu sois sorti de cette problématique vis-à-vis de toi et... du monde.
Bienvenue
"Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais leurs opinions sur les choses. Par exemple, la mort n’est rien de terrible, car Socrate aussi l’aurait trouvée terrible ; mais notre opinion sur la mort, qui nous la fait regarder comme terrible, voilà ce qui est terrible. Lors donc que nous sommes entravés, ou troublés, ou affligés, n’accusons jamais autrui, mais nous-mêmes, c’est-à-dire nos opinions. Œuvre d’ignorant, que d’accuser les autres de ses propres maux ; l’homme qui commence à s’instruire s’accuse lui-même ; l’homme instruit, ni les autres ni soi."
Issu de son célèbre "Manuel" (non, ce n'est pas le néo-franquiste socialo-parlementaire)
Concernant l'amour, c'est surtout que cette notion est galvaudée, phagocytée par la vision romantique dont on nous abreuve de longue date. C'est que l'on nous apprend très tôt à idéaliser les choses plutôt qu'à les comprendre. Et dans de nombreux domaines autres que l'amour ou le sexe, c'est quasiment tous les domaines qui sont concernés : la "Nature" (comme si elle était vivante alors que ce n'est qu'un concept), les doctrines politiques d'émancipation (dont on nous dit qu'elles sont belles mais irréalisables alors qu'en fait il suffit de les appliquer à la lettre, elles fonctionnent), l'amitié (genre il faudrait idéalement voir ses amis plusieurs par semaine, leur porter assistance dès qu'ils ont un problème,...),...
Bref, l'idéalisme est une plaie qui nous empêche de penser la société et d'agir sur elle. Le réalisme et l'activisme en sont les remèdes, quelque soit le domaine .
C'est, en tout cas, heureux que tu sois sorti de cette problématique vis-à-vis de toi et... du monde.
Bienvenue
- Aphélie
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Re: Je suis des vôtres !
Si ça peut te rassurer, presque six ans après avoir commencé à me définir comme asexuelle, je me pose toujours encore cette question. Je sais que je le suis, mais dans quelle mesure c'est quelque chose dont je doute facilement. Idem pour le côté aro (mais là c'est un questionnement beaucoup plus récent). Mais bon, au final je pense pas que ce soit si important, j'en sais suffisamment.
Bienvenue à toi en tout cas - et niveau gâteaux comme tu as pu le voir, Lilly est notre fournisseuse officielle
"Though my soul may set in darkness, it will rise in perfect light, I have loved the stars too fondly to be fearful of the night." ― Sarah Williams
- Yutreza
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Re: Je suis des vôtres !
Et fournisseuse de goût avec ça, car c'est un gâteau qui me correspond parfaitement !
Heureusement, notre expérience nous apprend à faire la différence entre la vision idéale d'un concept et notre propre ressenti vis-à-vis de celui-ci. Mais ça devient plus compliqué lorsqu'il s'agit de comprendre un concept qui nous est étranger, expliquer un sentiment est déjà difficile mais souvent la vision idéalisée vient embrumer la description déjà floue du véritable ressenti.Mr.Nya a écrit : ↑17 sept. 2017, 09:33Concernant l'amour, c'est surtout que cette notion est galvaudée, phagocytée par la vision romantique dont on nous abreuve de longue date. C'est que l'on nous apprend très tôt à idéaliser les choses plutôt qu'à les comprendre. Et dans de nombreux domaines autres que l'amour ou le sexe, c'est quasiment tous les domaines qui sont concernés : la "Nature" (comme si elle était vivante alors que ce n'est qu'un concept), les doctrines politiques d'émancipation (dont on nous dit qu'elles sont belles mais irréalisables alors qu'en fait il suffit de les appliquer à la lettre, elles fonctionnent), l'amitié (genre il faudrait idéalement voir ses amis plusieurs par semaine, leur porter assistance dès qu'ils ont un problème,...),...
Bref, l'idéalisme est une plaie qui nous empêche de penser la société et d'agir sur elle. Le réalisme et l'activisme en sont les remèdes, quelque soit le domaine .
- Muriel Evelyne
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Re: Je suis des vôtres !
Bienvenue Yutreza qui est des nôtres
"La différence entre ce qui est impossible et ce qui est possible est la mesure de la volonté de l'homme."
" - Salut ! On échange nos numéros ?
- Non, j'aime bien le mien, merci. "
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Re: Je suis des vôtres !
Haha, attention je risquerais de trop mettre l'accent sur la partie communautaire à ce rythme