Juste un témoignage
Juste un témoignage
Etant jeune, je me rappelle bien avoir été très peu curieuse par rapport au sexe, il a même fallu longtemps avant que je sache que ça existe. C'était à une autre époque, aujourd'hui il faudrait être aveugle pour ne pas être au courant dès 8 ans, ..
Vers 13 ou 14 ans, j'ai vu ébahie certaines copines changer complètement de comportement et ne plus penser qu'aux garçons. Ces copines et moi, on n'avait plus rien à se dire.
J'ai poursuivi mon chemin personnel, motivée par les études, et puis j'ai fini par trouver du charme aux garçons, je pense vers 15 ou 16 ans, mais je suis trouvée en plein décalage avec eux, dans l'impossibilité d'établir une relation d'échanges normale pour moi et je les ai fuis.
Un peu plus agée, disons vers 18 ans, je me suis sentie souvent agressée, draguée ou sifflée, sans avoir jamais été provocante.
A 23 ans, j'ai décidé de sauter le pas et accepté les avances d'un garçon. Je n'ai pas trouvé que ce soit désagréable, mais je n'aimais que les caresses, genre massage, et je n'avais pas spécialement envie de le toucher et encore moins d'accepter certaines de ses pratiques sexuelles, sans pour autant être choquée par ses propositions, c'était ses envies et pas les miennes. Au bout d'un an, fatiguée de le voir s'acharner à me transformer et constatant qu'il ne se remettait jamais en cause, je suis partie. J'ai eu plusieurs expériences qui finalement se sont ressemblées toutes. J'aimais partager les sorties, les voyages, les discussions, les massages, mais le sexe proprement dit c'était pour faire plaisir et n'y trouvais toujours pas d'intérêt.
Ca aurait pu marcher quand même sauf que pour mes partenaires, ce qui comptait avant tout c'était le sexe et je finissais toujours par me sentir harcelée. De mon côté, je n'avais pas le lot de caresses dont j'avais besoin. Beaucoup de s ont une imagination bridée et ne voient que deux seins et une paire de fesses là où on pourait voir une femme entière.
J'ai eu des périodes d'abstinence totale et puis j'ai eu une nouvelle relation qui n'a pas mieux marché mais nous avons eu un enfant. Cet événement a donné un nouveau sens à ma vie et depuis il n'est plus envisageable que j'aie un rapport sexuel. Malheureusement peut-être je n'ai même plus envie d'intimité, et je tiens les hommes totalement à l'écart de ma vie privée.
Je me dis parfois qu'un bon compagnon ça serait agréable, et qui sait,... Mais en attendant, je jouis de ma liberté et je vois avec bonheur ma fille avancer dans la vie.
Comme tout le monde, j'ai subi la tyrannie ambiante, qui essaie de vous faire croire que si vous n'aimez pas le sexe vous êtes déficiant et devez vous réformer voire même vous soigner. Situation bien confortable pour mes amis qui confortés d'être dans la "norme" n'ont pas beaucoup cherché à comprendre mes besoins.
Vers 13 ou 14 ans, j'ai vu ébahie certaines copines changer complètement de comportement et ne plus penser qu'aux garçons. Ces copines et moi, on n'avait plus rien à se dire.
J'ai poursuivi mon chemin personnel, motivée par les études, et puis j'ai fini par trouver du charme aux garçons, je pense vers 15 ou 16 ans, mais je suis trouvée en plein décalage avec eux, dans l'impossibilité d'établir une relation d'échanges normale pour moi et je les ai fuis.
Un peu plus agée, disons vers 18 ans, je me suis sentie souvent agressée, draguée ou sifflée, sans avoir jamais été provocante.
A 23 ans, j'ai décidé de sauter le pas et accepté les avances d'un garçon. Je n'ai pas trouvé que ce soit désagréable, mais je n'aimais que les caresses, genre massage, et je n'avais pas spécialement envie de le toucher et encore moins d'accepter certaines de ses pratiques sexuelles, sans pour autant être choquée par ses propositions, c'était ses envies et pas les miennes. Au bout d'un an, fatiguée de le voir s'acharner à me transformer et constatant qu'il ne se remettait jamais en cause, je suis partie. J'ai eu plusieurs expériences qui finalement se sont ressemblées toutes. J'aimais partager les sorties, les voyages, les discussions, les massages, mais le sexe proprement dit c'était pour faire plaisir et n'y trouvais toujours pas d'intérêt.
Ca aurait pu marcher quand même sauf que pour mes partenaires, ce qui comptait avant tout c'était le sexe et je finissais toujours par me sentir harcelée. De mon côté, je n'avais pas le lot de caresses dont j'avais besoin. Beaucoup de s ont une imagination bridée et ne voient que deux seins et une paire de fesses là où on pourait voir une femme entière.
J'ai eu des périodes d'abstinence totale et puis j'ai eu une nouvelle relation qui n'a pas mieux marché mais nous avons eu un enfant. Cet événement a donné un nouveau sens à ma vie et depuis il n'est plus envisageable que j'aie un rapport sexuel. Malheureusement peut-être je n'ai même plus envie d'intimité, et je tiens les hommes totalement à l'écart de ma vie privée.
Je me dis parfois qu'un bon compagnon ça serait agréable, et qui sait,... Mais en attendant, je jouis de ma liberté et je vois avec bonheur ma fille avancer dans la vie.
Comme tout le monde, j'ai subi la tyrannie ambiante, qui essaie de vous faire croire que si vous n'aimez pas le sexe vous êtes déficiant et devez vous réformer voire même vous soigner. Situation bien confortable pour mes amis qui confortés d'être dans la "norme" n'ont pas beaucoup cherché à comprendre mes besoins.
- cyclodocus
- Pâtissier dans une cale à Hambourg
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Merci beaucoup pour votre accueil, ce gateau qui a l'air d'être une institution, et vos marques d'affection ...
Brigadoon, touchée de savoir qu'entre ton vécu et le mien il y a des similitudes
Pour moi la difficulté je l'avoue c'est quand même la solitude. Je sais que ce n'est pas uniquement à cause de mon asexualité, mais comment faire le tri ?
Pourtant, je ne regrette absolument pas mes choix, il vaut mieux être vraiment seul que seul à deux.
J'ai bien dû déjà rencontrer un asexuel à qui je plaisais et réciproquement, mais il a peut-être renoncé à m'aborder de peur d'être rejeté et moi je l'aurais peut-être pris pour un dragueur.
Un jour j'espère il sera possible d'afficher sans crainte qui on est, à partir du moment où celà ne cause de tort à personne. C'est très bien que ce mouvement et ce forum existent, car on ne peut espérer s'affirmer qu'en se regroupant.
En attendant, je pense que ceux qui cherchent à coller à leur nature profonde sans nuire à autrui ne peuvent pas se tromper de chemin, même s'il y a des épines. C'est tellement tentant parfois d'hurler avec les loups ou de faire comme les moutons de panurge, ce qui d'ailleurs ne donne pas toujours un bon résultat, surtout pour les moutons.
La révolution sexuelle ne nous a pas servis, mais peut-être qu'avant c'était les sexuels qui étaient brimés. Ils se sont révoltés, ils ont eu raison. Maintenant faisons comme eux, ne nous laissons ni opprimer ni juger.
Brigadoon, touchée de savoir qu'entre ton vécu et le mien il y a des similitudes
Pour moi la difficulté je l'avoue c'est quand même la solitude. Je sais que ce n'est pas uniquement à cause de mon asexualité, mais comment faire le tri ?
Pourtant, je ne regrette absolument pas mes choix, il vaut mieux être vraiment seul que seul à deux.
J'ai bien dû déjà rencontrer un asexuel à qui je plaisais et réciproquement, mais il a peut-être renoncé à m'aborder de peur d'être rejeté et moi je l'aurais peut-être pris pour un dragueur.
Un jour j'espère il sera possible d'afficher sans crainte qui on est, à partir du moment où celà ne cause de tort à personne. C'est très bien que ce mouvement et ce forum existent, car on ne peut espérer s'affirmer qu'en se regroupant.
En attendant, je pense que ceux qui cherchent à coller à leur nature profonde sans nuire à autrui ne peuvent pas se tromper de chemin, même s'il y a des épines. C'est tellement tentant parfois d'hurler avec les loups ou de faire comme les moutons de panurge, ce qui d'ailleurs ne donne pas toujours un bon résultat, surtout pour les moutons.
La révolution sexuelle ne nous a pas servis, mais peut-être qu'avant c'était les sexuels qui étaient brimés. Ils se sont révoltés, ils ont eu raison. Maintenant faisons comme eux, ne nous laissons ni opprimer ni juger.
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ah le malheur des non-dits, de la timidité ...J'ai bien dû déjà rencontrer un asexuel à qui je plaisais et réciproquement, mais il a peut-être renoncé à m'aborder de peur d'être rejeté et moi je l'aurais peut-être pris pour un dragueur.
et les regrets qui en découlent
C'est tellement tentant parfois d'hurler avec les loups ou de faire comme les moutons de panurge, ce qui d'ailleurs ne donne pas toujours un bon résultat, surtout pour les moutons.