Piccolo a écrit :
Considères-tu la bande-dessinée comme une perte de temps et de l'abrutissement ? Pendant longtemps cet art désormais estimé (on ne compte plus les adorateurs d'Hergé, de Franquin...) s'est trainé une sale réputation. A tel point que certaines BD pour adultes se trouvaient sous le nom de "roman graphique", de façon à se distinguer de la simple appellation vulgaire qu'est la "bande dessinée", destinée aux gamins au sein des consciences collectives.
L'univers de la BD est très vaste. Je n'en connais qu'une infime partie, mais le peu que j'ai lu m'a très souvent captivée. Le plus surprenant réside dans le fait que la lecture de ces œuvres résulte toujours de rencontres de hasard, en déambulant dans les librairies, en regardant dans les bibliothèques chez des amis, en me perdant à la médiathèque. Ces rencontres de hasard laissent à penser qu'il y aurait un véritable trésor à découvrir. Cependant, malgré la présence de ces innombrables magnifiques créations, il y en a aussi qui m'ont ennuyées, et les connaissances générales et sources de réflexion que l'on peut y trouver sont tout de même très limitées. Autrement dit, c'est magnifique, mais on ne peut remplacer Victor Hugo, Stendhal, Albert Camus, Saint-Exupéry, etc.
On dit "graphic novel" pour signifier "BD" en anglais (ou "comics" pour Superman), c'est peut-être de là que vient la traduction "roman graphique" ?
Piccolo a écrit :
De même j'ai beaucoup aimé certains livres comme Dracula et Frankenstein. Et en dehors de l'aspect "divertissement", je ne peux pas dire que ces livres m'ont apporté quelque chose de spécial.
J'adore aussi la mythologie grecque: pourtant outre le côté "culture" qu'on lui attribue, ça reste un univers fondamentalement très cru et violent.
En effet, il y a, comme partout, du divertissement creux, de la violence, de la beauté, de la profondeur, de la bêtise, de la délicatesse, des œuvres d'art, de la m***. Si vraiment il en est de même pour les jeux vidéos, et je veux bien te croire sur parole puisque je ne vais jamais aller vérifier, je me dois donc de réviser mon jugement en ce qui concerne "le passe-temps stupide". Je persiste à penser que c'est mauvais pour les yeux et le cerveau en cas de sur-consommation et lorsque les autres sources de savoir et d'apprentissage sont absentes.
De plus, je pense qu'il est une erreur d'exposer les enfants à ces jeux puisque l'on ne connait pas leur impact sur leur cerveau en formation, et qu'ils feraient mieux d'apprendre à bien écrire, et à se divertir avec des supports sans risques physiques ou psychiques. Il y a aussi le fait que la violence sur les écrans n'a pas du tout le même impact psychologique que la violence sur papier. Les rumeurs qui me sont parvenues sur les jeux vidéos parlent souvent de leur violence récurrente et parfois extrême. Je condamne cette exposition à la violence, cette accoutumance à la violence, surtout en ce qui concerne les enfants.
Piccolo a écrit :
Une chose doit-elle être ancrée dans le réel pour être considérée comme utile et intéressante ?
Quid de la partie "création" en lisant des livres, alors qu'on est relativement passif et que l'on suit une structure forcément linéaire, qui est celle de son auteur.
Beaucoup de gens citent des auteurs pour appuyer leurs propos, mais leur raisonnement à eux, il est où ?
La partie "création" en lisant des livres est l'imagination : la mise en images mentales de l'histoire, des personnages, de tout. Certains personnages deviennent des "amis imaginaires", certains de ces mondes imaginaires procurent du réconfort, un refuge. Les livres inspirent aussi d'autres histoires au lecteur. On imagine des histoires alternatives, d'autres fins (surtout lorsque l'on n'a pas aimé la fin proposée). Et puis, le style des livres enrichit l'expression écrite et orale. Il suffit que je m'immerge assez longtemps dans une pièce de Racine pour être capable d'écrire des poèmes en alexandrins. Je suis incapable de faire cela après avoir lu une BD.
Quant à la réflexion personnelle, elle s'enrichit, en effet, des lectures, de tout ce que l'on apprend. Si, au début, on absorbe complètement les opinions des autres, un peu comme lorsque l'on découvre un nouvel ingrédient en cuisine et on en met partout, petit à petit on se détache de ce qu'on lit, on prend de la distance afin de se forger nos propres opinions. Cela prend du temps, et je pense que le temps est nécessaire à la "maturation" des raisonnements. C'est semblable à la construction d'une maison : les bases sont le savoir, les lectures, les connaissances, et puis on ajoute notre expérience, notre ressenti, nos mots, et notre réflexion assemble le tout et le consolide.
Piccolo a écrit :
Pour ma part tous les loisirs sont complémentaires, il faut juste trier les choses intéressantes dans chacun d'eux.
Tout à fait d'accord (avec les réserves émises ci-dessus).
Piccolo a écrit :
Si on se cantonne à un seul domaine ou univers, je suis d'accord pour dire que ce n'est pas bon pour le développement personnel.
De là à faire un parallèle avec la montée du FN sans prendre en considération le contexte socio-économique qui a bien changé depuis les 30 glorieuses, c'est quand même y aller fort.
Je ne vois pas d'autre explication que la c***rie à l'origine de ces intentions de vote... ça et la télé qui ne crache que de la m*** abrutissante. Les JT sont absolument affligeants de bêtise. J'ai eu l'occasion d'en regarder il y a peu de temps, j'étais mortifiée. Le problème est que la plupart des gens ne s'en tiennent qu'aux JT pour les informations. Je crois que les médias misent déjà sur le succès du FN aux élections présidentielles, on dirait que le contenu du JT a été élaboré par un partisan du FN.
Baelfire a écrit :Natsu a écrit :Ce ne sont pas les premiers attentats, comment faisaient les gens pour communiquer et savoir s'ils allaient bien après un attentat avant cette application ?
Quant aux centaines, voire milliers d'amis, je n'y crois pas.
Je me suis inscrite sur Facebook, et désinscrite 10 jours plus tard suite à un lynchage collectif sur un des groupes (avec insultes et même menaces de mort). Facebook est une jungle où règle l’imbécillité et la loi du plus fort, quand je pense à tous ces ados qui tombent dans le piège (je m'étais inscrite sous un pseudo, donc ça allait pour moi)
.
Ils se faisaient du mouron pendant une semaine environ. Formidable. Emotionnellement c'est vraiment très dur.
C'est pas la quantité d'amis qui compte. Et si vraiment ils t'ont traîtée de cette façon ce ne sont pas des amis
Mais non, quelques coups de téléphone et le bouche à oreille, en quelques jours, tout le monde est rassuré. Les nouvelles technologies créent des besoins illusoires. Et puis, il y a plus de risque de mourir en prenant sa voiture que par un terroriste, va t-on trembler de peur pour chaque personne que l'on connaît et qui conduit chaque jour dans Paris ?
Ces personnes qui m'ont insultées n'étaient pas mes amis, heureusement ! Je n'ai pas dit que je m'étais inscrite avec 100 voire 1000 amis. Ce que je voulais dire, c'est que je ne crois pas aux profils indiquant autant d'amis. Si quelqu'un dit qu'il/elle a 100, 200, 500 amis, il/elle ne connait pas l'amitié. C'est une illustration de ce que je disais quant à l'appauvrissement des relations tout en étant hyper-connecté.