Pas forcément de ne pas le maîtriser, mais qu'il nous glisse entre les doigts de plus en plus vite, le bons moments sont trop courts et deviennent des souvenirs (j'ai horreur des souvenirs, cela ne fait que me rappeler que ces moments ne reviendront jamais plus), on à le meilleur en premier et on fini avec le moins agréable, la vieillesse. Comme un diner qu'on commencerait par le dessert et qu'on finirait par une salade fripée et sans sauce. Qu'on finisse par disparaître sans laisser de trace (elles finissent toutes par s'effacer en moins d'un siècle, ce qui n'est RIEN, même à l’échelle de l'humanité). On fait un tour de manège et puis basta, comme si toutes ces peines et ces doutes, ces joies et ces amours n'avaient finalement aucune raison d'être, aucune importance, aucune signification. La vie est faite d'une manière très cruelle et injuste et je ne peux pas l’accepter.Baelfire a écrit :Ah ? Ce qui te gêne en fait dans la vie c'est de ne pas maîtriser le temps qui t'es imparti c'est ça ?Hippo a écrit :Avoir un temps et des possibilités infinies à ma disposition changerait totalement mon appréciation des choses.
J'arrive à "accépter" les mauvais moments de la vie (je les mets dans un coin sombre de mon esprit). Mais les bons moments me font incroyablement mal après coup quand j'y repense, comme une lumière trop aveuglante, un idéal perdu à jamais. Une impression de voir un arbre fier et puissant qui jauni, bruni, perd ses feuilles et meurs dans le vent d'hiver, avant se s'écraser sur le sol et rejoindre la poussière, vile et grossière.
On cherche tous notre chemin, comme des voyageurs dans la brume pour finalement s’apercevoir qu'on a tous le même chemin: celui du cimetière.
Le temps roule, roule, roule, comme un rouleau-compresseur, souffle comme le vent d'automne, inépuisable, inarrêtable, écrasant, et nous n'avons qu'a subir, impuissants, faibles et éphémères comme des insectes sans cervelle sous la botte d'un dieu sans pitié.