Frédéric a écrit:
je n'ai pas l'intention de m'engager dans une guerre de tranchées.
Moi non plus, cher Fred! 
Ce serait d'autant plus stupide que nous nous ressemblons vraiment beaucoup je trouve!!!
- Comme toi je suis A
- Comme toi j'ai eu une vie sexuelle "avant"
- Comme toi je ne bois pas d'alcool
- Comme toi je suis partisan du végétarisme (même si ton choix a été contrarié par des problèmes de santé, ce dont je suis désolé pour toi)
- Et, en plus, nous avons le même prénom (FCK sont les initiales de
Frédéri
ck, ma mère, une anglophile, ayant choisi l'othographe anglaise!).
Nous devons être une poignée dans le monde à rassembler TOUTES ces similitudes!
Et peut être même d'autres que l'on ne soupçonne pas encore
Parait-il que c'est typique des gens qui se ressemblent énormément de se faire "la guerre" sur les petites nuances qui les différencient un peu. Freud avait même inventé un concept pour ça: le narcissicisme des différences minimales... mais bon, j'extrapole!
Frédéric a écrit:
J'ai aussi trouvé très intéressant tes posts sur l'A
MERCI!
Sinon, je trouve pas ça très étonnant que l'on se sente obligé de s'excuser d'être différent... je crois que toutes les sociétés sont très normatives. Elles imposent des règles, des obligations, des interdits et des tabous. RIEN n'est fait pour encourager la différence. Tout est là pour la dissuader, nous faire rejoindre le troupeau.
L'affirmation de soi a besoin de temps, de courage et de maturité pour s'émanciper de la pression sociale et ça dépend aussi du vécu et de la personnalité de chacun.
Bon, c'est très banal tout ce que je dis là...
En revanche, cet état de fait a des répercussions parfois très profondes sur des gens "comme nous": différents, en marge.
Je m'explique:
s'apercevoir que l'on est "hors-norme" implique tout un repositionnement par rapport au monde, aux autres.
Etant - entre autres - A, végétarien, gay et non-buveur (dans un milieu d'hétéros viandards qui adorent baiser et picoler!), il m'a fallu non seulement du temps pour apprendre à me connaître et à me définir selon mes propres goûts et aspirations mais, en plus, j'ai du passer un temps fou à analyser, comprendre et me mettre à la place des autres. Puisqu'on est en minorité, on doit presque en permanence se remettre en question et tenir compte de nos interlocuteurs, selon leur niveau d'ouverture ou d'hostilité (
et selon leur niveau d'intelligence aussi et surtout!).
Plus jeune, il m'arrivait souvent de "jauger" les gens que j'avais en face, essayer de les cerner, avant de voir comment je pouvais m'y prendre pour être moi-même, quel cheminement utiliser, quel temps y passer etc... Une véritable stratégie psychologique parfois!
Aujourd'hui j'ai 30 ans et ma personnalité est nettement plus affirmée donc je prends moins de gants: ça passe ou ça casse et je m'en fous! Si ça passe pas je me dis qu'il s'agissait d'une personne qui n'en valait pas la peine et je n'ai aucun regret. Ca me permet "d'écrêmer" mes connaissances et d'éliminer les cons au 1er tour!
Dis comme ça je comprends que ça puisse paraître assez prétentieux et lapidaire - voire stupide - mais
au bout d'un moment on n'a plus le choix, ça devient une question de survie!
Il est impossible de passer sa vie à se justifier de ses choix, à expliquer et essayer de convaincre pourquoi on est comme ça, pourquoi on est ce qu'on est! Et pas ce qu'on "devrait" être. Personne ne peut subir ça très longtemps sans s'effondrer un jour ou l'autre (dépression, alcoolisme, drogue etc).
Moi j'ai l'impression d'être indulgent avec les gens que j'aime, je les accepte tels qu'ils sont, sans leur demande de comptes!
Et si je trouve que certain(e)s ne me correspondent pas je ne les fréquente pas. Mais à aucun moment je ne me permettrais de leur demander de se justifier sur ce qu'ils/elles sont.
Ca m'a épuisé, lorsque j'étais ado, de scruter et décortiquer les gens pour savoir ce que je pouvais me permettre avec eux, jusqu'où je pouvais aller et comment, d'essayer de dresser leur profil pour anticiper leurs réactions. Parfois ça me rendait très agressif, ne supportant pas la moindre critique, piquant des colères noires dès que je me sentais jugé ou poussé à me justifier. D'autres fois, j'étais tellement abattu et résigné que je laissais passer des remarques hostiles avec indifférence.
J'en ai fait une grave dépression, je me suis retrouvé au bord du suicide.
Et puis je me suis dit que je valais mieux que ça!
Je finirai sur une note positive: il y a une grande récompense au fait de subir ce parcours!
Etre différent (et donc, plus ou moins opprimé, directement ou pas) nous a apporté une capacité d'analyse, d'observation, d'écoute et de réflexion peu commune!
J'ai remarqué, en lisant vos posts, que tous les gens de ce forums sont très ouverts voire franchement gentils, étonnamment dénués de préjugés, à l'écoute des autres, fins et subtils dans leurs analyses, solidaires.
Bon je voudrais pas tomber dans le mélo...
Mais sachez que je suis
très très très heureux d'avoir découvert ce forum et de dialoguer avec vous!
Mes soeurs et mes frères, je vous souhaite une bonne nuit (pour les Européens du moins, un bon jour pour les autres!) et espère vous lire très bientôt! FREDO