Guide aux médecins

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Zimou
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Guide aux médecins

Message par Zimou »

Quel est le rôle du médecin dans la découverte de l'asexualité? Si une personne s'interroge sur son manque de désir sexuel sans connaître cette orientation, devrait-il lui soumettre la possibilité qu'il ou elle soit asexuel ou devrait-il l'éviter?
Bonjour,

La revendication principale de la communauté est dans un premier temps de ne pas catégoriser systématiquement une personne qui n'a pas d'attirance sexuelle comme malade, car il arrive que le médecin oriente son patient asexuel vers une solution qui le rendra plus mal. Nous avons parfois de nouveaux membres qui viennent sur le forum en nous disant qu'ils sont passés par X spécialistes pour comprendre leur absence d'attirance et qu'aucun ne lui à jamais parlé d'asexualité, ces personnes ont parfois beaucoup souffert d'avoir passé des années en thérapie pour rien, seulement parce qu'ils sont asexuels.

Ensuite, lorsqu'une personne n'a pas d'attirance sexuelle, il faut en savoir un peu plus pour savoir comment réagir et guider cette personne :

- l'attirance sexuelle est partie du jour au lendemain et ça cause des souffrances au patient. Dans ce cas, il est probable qu'il se soit produit quelque chose qui bloque l'attirance sexuelle, une cause physique ou psychologique et il est plus sage de l'orienter vers un spécialiste pour en trouver la cause. Sans totalement exclure que cette personne soit asexuelle, car l'orientation sexuelle est quelque chose de fluide et il est possible que la personne devienne asexuelle avec le temps, tout comme il peut y avoir une personne hétéro qui devient homo ou homo qui devient hétéro, mais ça ne se passe normalement pas du jour au lendemain et ça reste plutôt rare, le plus probable reste tout de même un problème physique et/ou psychologique. Ces problèmes ne s'accompagne généralement pas d'une simple absence d'attirance sexuel (il faut questionner le patient pour connaitre tous les changements, si des douleurs durant l'acte sont apparu, ou un dégout pour la sexualité qui n'existait pas avant par exemple).

- l'attirance sexuel est partie du jour au lendemain et ça ne cause aucune souffrance au patient. On est dans le même cas que le précédent, si c'est du jour au lendemain, il y a probablement une cause à ce changement. Mais s'il n'y a pas de souffrance, il n'est peut-être pas nécessaire d'agir. S'il y a des inquiétudes sur cette disparition d'attirance sexuelle, il peut être bon d'orienter cette personne vers un spécialiste pour comprendre la cause de ce changement s'il y en a une. Sinon il faut la laisser évoluer, soit son attirance reviendra d'elle-même, soit son absence ne lui pose aucun souci et elle peut rester comme elle est, en s'assurant seulement qu'elle est en bonne santé (que sa disparition d'attirance n'est pas causée par une maladie qui lui causera d'autre symptôme plus grave).

- le patient n'a jamais eu d'attirance sexuelle ou n'en a plus depuis longtemps (sans changement brut, du jour au lendemain) et en souffre. Dans ce cas, il serait important de déterminer la cause de la souffrance. L'asexualité en elle-même ne fait pas souffrir, la cause de cette souffrance est située ailleurs, mais peut être lié à l'asexualité. Par exemple, la souffrance peut venir de l'incapacité à satisfaire son/sa conjoint.e, ou du conjoint.e du patient.e lui-même en le/la faisant culpabiliser. Le problème n'est pas l'asexualité (ni la sexualité du conjoint.e) mais la différence d'attirance entre l'un et l'autre. C'est un problème qui existe chez n'importe quel couple, même non-asexuel, à partir du moment où il y a une mésentente sur la fréquence des rapports sexuels (quand l'un a plus d'attirance et/ou de désir que l'autre, donc plus souvent envie d'avoir des relations sexuelles). Un autre exemple, la souffrance du patient peut provenir de son entourage qui considère l'absence d'attirance sexuelle comme anormale, maladive, voir pire et que le mal-être soit causé par le sentiment d’être anormal (ça arrive très fréquemment chez une personne asexuelle qui ne connaît pas l'asexualité). Le problème ne sera pas l'asexualité, le problème sera l'entourage qui n'est pas informé que l'absence d'attirance sexuelle n'est pas anormale, maladive ou pire (c'est aussi l'une des raisons de l’existence d'AVEN et d'AVA, rendre l'asexualité visible et informer un maximum de gens pour ne pas juger incorrectement une personne asexuelle). Dans ces exemples, le médecin ou les patients eux même peuvent penser que l'asexualité est la cause de la souffrance. Or les causes sont liées à l'asexualité, mais ne sont pas l'asexualité. Pour ces personnes, l’idéal serait de les orienter vers un spécialiste pour les aider à accepter leur asexualité, leur faire comprendre que ce n'est pas anormal, maladif ou autre (comme l'homosexualité) et que leur différence n'est pas en elle-même un problème (Mais que ça peut être mal accepté, ou causer des problèmes de couples si on est avec une personne d'une orientation trop différente... Comme l'homosexualité aussi). Les orienter vers un spécialiste qui tentera de "guérir" leur asexualité pour résoudre leur problème sera destructeur pour le patient, car comme n'importe quelles orientations l'asexualité n'est pas un choix et ne peut pas se changer ou se guérir. Les problèmes de cette personne ne se résoudront pas en plus de lui faire croire que c'est sa faute et qu'elle est malade (ce qui aggravera donc les problèmes). Cependant, l'absence d'attirance peut être causée par un problème qui existe depuis longtemps, depuis avant la puberté du patient (qui n'aura donc jamais eu d'attirance sexuelle), voir depuis toujours. Dans ce cas-là, il sera mieux de rediriger la personne vers un spécialiste non pas pour accepter son absence d'attirance sexuelle, mais pour résoudre les problèmes qu'il a subis dans son enfance plutôt que de lui dire que cette personne est simplement asexuelle, car accepter son absence d'attirance sexuelle ne résoudra pas son problème (qui se situe ailleurs). Enfin si elle n'est pas asexuelle, car attention le fait qu'il y ai un blocage ne veut pas dire que cette personne n'est pas aussi asexuelle et que la débloquer lui fera avoir de l'attirance, mais ça lui permettra de s'assurer qu'elle ne peut rien faire contre son absence d'attirance et qu'il lui faudra simplement l'accepter, que ce n'est pas causé par un problème. Être asexuel n’empêche pas d'avoir un blocage, et avoir un blocage n’empêche pas d’être asexuel (ce sont bien 2 choses bien indépendantes).

- le patient n'a jamais eu d'attirance sexuel ou n'en a plus depuis longtemps (sans changement brut, du jour au lendemain) et n'en souffre pas. Il y a de très fortes probabilités pour que cette personne soit simplement asexuelle. Il peut être bénéfique de s'assurer que ce n'est pas causé par un trouble physique ou psychologique, mais s'il n'y a aucune souffrance, que ça ne pose aucun problème au patient, il y a peu de chance que ce soit causé par un trouble (si c'était le cas, il est très probable que d'autre symptôme apparaissent, l'absence d'attirance n'est pas l'unique symptôme d'aucunes maladies il me semble, sauf erreur de ma part vu que je ne suis pas médecin).
Dernière modification par Zimou le 17 mars 2024, 21:35, modifié 2 fois.
La définition de l'asexualité est "une personne qui ne ressent d'attirance sexuelle pour personne". Cependant, vous seul pouvez décider quel terme vous convient le mieux.
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