oliv a écrit :Daï a écrit :Pour moi, c'est dans ce cas l'humain en général qui a un problème pour se créer une dépendance si forte qu'elle en devient destructrice, amenant à l'intolérance et l'incompréhension (et d'ailleurs, ça se vérifie ailleurs que dans la sexualité). Qu'ils y accordent de l'importance, je le conçois, qu'ils propulsent la sexualité comme moyen de bonheur absolu, non. Que la vie serait morne s'il n'y avait qu'une manière d'être heureux
Pour essayer de comprendre un peu je me dis que pour moi une relation amoureuse et en couple est un sacré moyen de bonheur (peut-être pas l'unique moyen de "bonheur absolu", mais pour moi on n'en n'est pas loin), et je comprends qu'on puisse vouloir partager ce qui pour soi représente l'idéal...
Je ne suis pas sûr d'avoir bien saisi le concept d'aromantique (pas de définition wikipedia pour m'aidez cette fois, amis aromantiques informez moi !), mais il est vrai que ça me frustre un peu de penser que certaines personnes ne partagent pas ce sentiment. Quand on sait ce qui peut nous faire plaisir à nous, on peut avoir tendance (à tort !) à le plaquer un peu sur les autres, à être dans le "tu ne sais pas ce que tu rates", "c'est la meilleure chose au monde". C'est peut-être un peu comme ça pour les S et le sexe
Je vois ce que tu veux dire. Mais par exemple, je suis très gourmande, et quand quelqu'un me dit "je n'aime pas le chocolat noir", je me dis "dommage, c'est le meilleur, le vrai chocolat, incomparable". Pour autant, je ne lui saute pas dessus en lui disant : "J'espère qu'un jour tu saisiras l'importance de manger du vrai chocolat noir et que tu changeras d'avis".
Je pense juste que les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, et que je ne voudrais pas qu'on m'incite à manger des endives ou boire du café, par exemple.
Je suis aromantique (c'est, en tout cas, fort probable), et voilà ce que je peux te dire : les relations que j'ai eues n'ont pas durées plus d'un mois, et c'était toujours de mon fait (je n'ai jamais été larguée!). Je vais essayer de t'expliquer ce qui ne peut s'expliquer. Lorsque je suis avec quelqu'un (garçon, fille, j'ai tout essayé), je m'ennuie profondément et je trouve la situation extrêmement inconfortable et surfaite. Les baisers sont des passages obligés qui me gonflent (je n'embrasse jamais les yeux fermés, car je ne peux jamais me laisser aller pleinement), mes mains ne s'emboîtent jamais comme prévu dans celles de la personne, il y a parfois des silences gênants... Et de toute manière, aucun sentiment ne s'éveille en moi, comme si je ne concevais même pas la chose amoureuse. Je n'ai jamais été amoureuse. Intriguée, oui, sensible à la beauté physique, oui, mais je suis incapable d'aller plus loin. J'écourte tous mes rencarts, en mettant parfois les gens à la porte ou en les pressant de rentrer. Une fois que c'est fini, je pousse un gros soupir de soulagement. Ne vaut-il pas mieux que je n'aie plus du tout de rendez-vous amoureux?
A contrario, je peux rester des heures avec mes amis sans m'ennuyer, sans qu'un silence soit un problème, sans que l'ambiance soit plombée. Alors je suis amie avec tout le monde, puisque c'est là que j'excelle.
Pourtant, je veux avoir des enfants, mais je suppose que je serai une mère célibataire, avec un appartement sympa, un boulot branché et plusieurs chats qui se prélassent sur le lit (c'est ce que j'attends de la vie, en tout cas). Et des amis, des voisins, des collègues, mais pas d'amoureux.