Perdue! besoin de conseil, greysexuel?

[GrayHaiku]

Salut à tout ceux qui vont lire ce petit pavé.

Je suis nouvelle sur ce forum et si j'écris ce soir, c'est pour vider mon sac et prouver lumière qui saura éclairer mes pensées. Je suis totalement perdue et j'essaie en vain de trouver définition à ma situation.
J'ai 20ans, j'arrive doucement sur 21 donc petit bébé dans la vie, je me dis que j'ignore peut-être tout.

Il y a 2 ans en début 2018, j'ai eu ma deuxième relation avec un petit copain (où le sexe entrait en jeu). Le pack complet avec bien sûr la question du sexe qui se vend avec. La première fois qu'on l'a fait, j'étais excitée, j'en avais envie, mais les autres fois plus du tout, je ne ressentais pas le besoin d'avoir des rapports avec lui et j'ai fait l'erreur de me forcer un peu et de fixer le plafond. Je l'ai donc quitté avec une sacré amertume qui me rongeait. Je me disais que pour une fille de mon âge c'était étrange que je n'ai pratiquement jamais envie de sexe mais qu'en parallèle, il m'arrive après plusieurs mois d'avoir une soudaine envie de rapport ou un grand pique de fantasme. Mais sur la longueur, l'indifférence domine.
L'été qui suivit lors d'un événement dans un hôtel entre amis pour ce dit événement, je fis la rencontre d'un garçon qui me plaisait. J'avais de l'attirance pour lui, je laissais même mon imagination se faire des petits films coquins. Alors lorsque je me suis retrouvée seule dans la chambre avec lui, on s'est embrassé. J'ai vraiment aimé. Puis lui, il a voulu passer à plus mais malgré mes petits films et l'attirance que j'avais pour lui, je l'ai rejeté n'ayant juste pas envie. Lui atteint à sa fierté et parti en claquant la porte. Premier gros coup dur et grosse remise en question.
C'est à cette même période que je découvris l'existence du mot asexuelle. Je me suis tout de suite associé à ce mot malgré l'incompréhension sur le fait que je ressentais parfois des piques d'envie de sexe. De sexe que je voulais concrétiser. Pourtant avec les définitions que je trouvais, je ne voyais que l'absence presque absolue d'envie. J'étais donc perdue, je me disais que j'avais pas du trouver le bon, que je n'aimais pas vraiment la personne. Je me remettais en question.
Le temps passe et je décide de tirer une croix sur l'idée de retourner en couple. Pour moi, je trouvais que j'étais incapable d'être en couple à cause de cette courbe brutalement changeante d'envie sexuelle et surtout du fait qu'elle est majoritairement dans la négation.
Puis en novembre 2018 je reprends contact avec un ami qui me plaisait à l'époque et avec qui j'avais eu un coup d'un soir qui c'était bien passé. Au fond de moi, je me dis que lui j'avais passé un bon moment et que c'était peut-être vraiment le fait que j'avais pas trouvé le bon.
On se fréquente chez lui, chez moi, on couche ensemble de temps en temps, des fois on se voit seulement pour se voir et on finit par se mettre en couple. Aujourd'hui, nous sommes à nos 1an et demi mais le doute m'habite.
Notre vie sexuelle a été plus que mouvementée, de bonnes fréquences malgré des piques tout de même d'envie. On se met à vivre ensemble et notre relation va bien malgré qu'il demande tout de même que la fréquence augmente sachant qu'il arrivait que je le rejette une semaine entière par manque d'envie. Le sexe n'est pas déplaisant mais pas non plus nécessaire. Je n'en manque pas, j'en meure pas d'envie, mais l'attirance est faible mais là. Rarement je me sautais sur lui. De plus, je n'ai jamais été très attentionnée ni tactile.
Puis les problèmes arrivent, au mois de juin 2019, à nos 7 mois, je tombe malade d'en bas. Impossible d'avoir des rapports corrects sans douleur et pleurs. Le sexe devient alors douloureux et de moins en moins fréquent Jusqu'à pratiquement disparaître lors de mes phases de traitement. Les semaines passent et rien s'arrange. Les mois passent et la malade ne fait que revenir, et la patience de mon copain s'en va. De mon côté, je délaisse même les moments où je m'occupe de lui. Avant j'entretenais un minimum de vie sexuelle pour lui. Mais au fil des mois, j'en perds l'envie, je n'ai pas d'attirance pour ses actes. On arrange les choses comme on peut sous sorte d'échange massage/pipe car lui a besoin de rapport. Mais cela aussi se perd petit à petit, ne pouvant pas lui rendre sa gâterie par manque d'envie.
La malade me suit durant 9 mois.
Aujourd'hui, je pense être guéri sans en être trop sûre. Il y a un peu plus d'une semaine, j'ai eu un pique d'envie un soir comme ça. N'étant plus en traitement, on réessaie pour satisfaire l'envie et également savoir si le traitement a fait effet. Il s'avère que oui. Je vais beaucoup mieux. On couche 2 fois ce soir là. Le lendemain, au coucher, je le branle même avant de dormir pour lui faire plaisir. Depuis ce soir là, plus rien. Malgré le retour à la normale, je me sens comme lors de l'été 2018. Indifférente face à l'attirance du sexe. Je n'en ai pas envie lorsque mon copain vient me faire des bisous, je ne réagis presque pas comme lorsque mes piques sont au plus bas.
Voilà trois jours, que mon copain par manque ne parle presque plus, broie du noir et déprime suite au manque de sexe. J'ai essayé de discuter avec lui en fin d'après-midi. Il a envie de moi, il a l'impression que je ne vais aucun effort pour revenir à la période où on avait du sexe assez fréquemment (alors que j'essaie de me toucher tous les jours pour forcer l'envie). Il m'a dit qu'avant j'avais la maladie qui faisait qu'il pouvait comprendre que je n'en ai pas envie. Mais que guéri, je n'ai plus vraiment d'excuse. Que je le décevais. Je ne lui en veux pas de penser ainsi. Du moins, j'ai arrêté de lui en vouloir.
On s'est toujours disputé avec le sujet du sexe encore plus depuis Janvier. Pour lui, je n'ai rien qui s'apparente à quoi que ce soit d'identité. Pour lui, ce n'est juste que je ne laisse pas l'envie venir. Que je ne fais pas assez d'efforts. Qu'il en a besoin de tout façon. Je me sens coupable de le faire souffrir par mon manque d'envie qui de son côté lui crée un manque à des fois en pleurer. Je m'en veux de n'avoir jamais envie. Je me dis que je suis pas normale alors suite à la discussion, j'ai découvert la définition de greysexual ou de sexualité grise: qui ressent parfois de l’attirance sexuelle envers certaines personnes, mais celle-ci est fluctuante et change selon les périodes, sans aucune raison précise.
Et je me suis reconnu dedans comme dans aucune autre définition auparavant. Comme une voie de secours. Un chemin fait pour moi.
Le sexe pour moi a toujours été un peu une perte de temps, une chose où j'avais mieux à faire, non nécessaire au couple. Pourtant il m'arrive d'avoir envie de lui ou même une très forte envie de coucher avec quelqu'un d'autre. Toujours par période plus au moins intense dominé par une nonchalance sur le sujet.

Je me suis encore totalement perdue. Peut-être que c'est encore moi. Peut-être est-ce le plus le traumatisme de la maladie? Pourtant je me sens toujours plus heureuse sans le sexe dans ma vie surtout quand il a été sujet de 90% de mes disputes avec mon copain. Dispute menant des fois à des réflexions de ruptures jamais concrétisés car une évidence. Je l'aime et il m'aime.
Mais le fait est qu'il souffre de mon absence d’intérêt pour le sexe et moi je souffre lorsqu'il me force la main et m'encourage à faire une pipe, une branlette, coucher...

Je sais pas trop non plus ce que je chercher sur le forum. Je dirais que j'ai besoin de témoignage de personnes peut-être comme moi. Me dire que je ne suis pas seule dans mon cas. De conseils sur quoi faire, quoi penser. J'ai besoin qu'on éclaire ce nouveau chemin qui s'est dressé devant moi..

Je vous remercie infiniment d'avance.

[clotaire]

Bienvenue GrayHaiku
Pour être honnête, la première idée qui me vient est que ton copain devrait te respecter davantage. Avoir envie une fois par semaine, c'est un rythme qui n'est pas du tout anormal. Vous avez des différences de rythme, que tous les couples ont, rien de plus. On a l'impression qu'il y a un côté enfant gâté capricieux chez ton copain, tel que tu le décris. Il faudrait qu'il puisse travailler un peu sur lui-même pour accepter que tu n'es pas à son service. Du coup je me pose la question de comment vous entretenez vos sentiments en-dehors du sexe ? Travailler sur l'aspect romantique et creuser des alternatives, c'est important aussi !

Bref, en l'état c'est normal que tu souffres quand il te force, ce n'est pas normal qu'il te force, il faut comprendre pourquoi (être en manque de sexe n'est pas une raison valable à mon sens, surtout quand on en a presque toutes les semaines) et travailler là-dessus.

[PassionA]

Bienvenue et merci de ton témoignage

Je suis d'accord avec Clotaire, ton petit ami ne te respecte pas beaucoup. Le sexe n'est pas un dû. Le forcer c'est du viol et c'est normal que tu en souffre.

Je pense que tu as su te reconnaitre dans la grey-a et que ça doit être un soulagement. Maintenant, attends toi en tant qu'Asexuelle a avoir des rapports houleux avec tes partenaires Sexuels, car il y a forcément un problème de rythmes différents. Je te conseille je regarder la section Relations A/S pour te rendre compte que ce type de relation est toujours un calvaire quand le partenaire ne respecte pas l'asexualité de l'autre. Rien ne l'oblige à rester avec toi si cela lui pose problème, mais il n'a pas le droit de te le reprocher car tu n'as pas choisie d'être comme ça.

[Baelfire]

Complètement d'accord avec les voisins du dessus. Plus tu te forceras plus te dégoûteras et donc tu vas te créer des traumatismes pas sympas à gérer pour la suite. Ton copain lui il est tranquille et il ne se rend pas compte. Est-il utile de continuer à te faire du mal pour un homme qui ne sera probablement (vous êtes jeunes) que de passage dans ta vie ?

La vingtaine c'est un âge vraiment critique au niveau demande sexuelle. Les gens sont souvent en chien c'est une horreur...

[GrayHaiku]

Merci pour vos réponses.
Je suis assez mitigée. Pour lui, je n'ai qu'à apprendre à revenir comme à l'époque où tout allait bien et que j'ai un traumatisme suite à ma maladie. Pourtant le sexe ne m'attire pas plus que ça. Après il est quelqu'un qu'on pourrait presque qualifié de nympho donc je comprends qu'il réclame. Mais j'ai l'impression que j'aurais beau faire tous les efforts du monde, je n'arriverais pas à voir le sexe comme à la période où on couchait des fois plusieurs fois par jour, et tous les jours.
Pour lui, c'est normal que je m'occupe de lui au moins une fois par semaine puisqu'il en a besoin lui aussi et je comprends ou plutôt je conçois l'idée. Mais même ça, j'y arrive presque pas. Ça devrait être normal d'avoir envie de faire plaisir à son copain, de lui faire des câlins, des bisous, de faire un. Mais tout ça ne vient que rarement chez moi.
Je suis vraiment perdue pas sur mon couple mais mon identité. Suis-je vraiment quelqu'un qui s'apparente à une greysexuelle ou juste une fille dans les normes avec des périodes d'envie fluctuante?

[Baelfire]

Pour lui, c'est normal que je m'occupe de lui au moins une fois par semaine puisqu'il en a besoin lui aussi et je comprends ou plutôt je conçois l'idée. Mais même ça, j'y arrive presque pas. Ça devrait être normal d'avoir envie de faire plaisir à son copain, de lui faire des câlins, des bisous, de faire un. Mais tout ça ne vient que rarement chez moi.

Non, non promis. Il n'y a rien de "normal" dans tout ça. On te l'a dit plus haut : PERSONNE NE DOIT DE SEXE A PERSONNE. Une fois n'étant pas coutûme je vais être trache : TU N'ES PAS UN VIDE PENIS. A partir du moment où il te force, où il te met la pression on est dans la viol. Je sais que ce mot fait peur mais c'est vrai. C'est de ton corps dont on parle là, de ta vie. Pas de lui faire un gâteau pour lui faire plaisir. Est ce que tu comprends que plus il te mettra la pression et plus il te dégoûtera ?? Tu veux finir prostrée dans un coin à avoir la trouille des hommes ? Parce que là le processus est bien enclenché.

Quant à savoir si tu es A disons que les pistes sont plutôt biaisées. Avec ce qu'il te fait subir c'est normal que tu n'aies pas envie d'y aller.

[PassionA]

Je suis vraiment perdue pas sur mon couple mais mon identité. Suis-je vraiment quelqu'un qui s'apparente à une greysexuelle ou juste une fille dans les normes avec des périodes d'envie fluctuante?

Le truc c'est qu'on ne peut pas savoir pour toi. Si tu te reconnais comme greysexuelle actuellement et que dans 3 ans tu te rends compte que non, c'est pas très grave. L'important c'est qu'à un instant T tu saches ce qui te plait et ce qui ne te plait pas. Tu as connu des périodes où tu avais beaucoup envie de sexe et donc c'est normal que tu te poses des questions car tu as vécu des changements, mais sache que changer et évoluer c'est normal durant la vie, ce n'est pas un problème. Il faut s'adapter en permanence et s'accepter.

Ne te laisse pas marcher sur les pieds parce que ton copain crois que tu lui dois de le servir sexuellement. Ce n'est pas le cas. Si le sexe est si important pour lui que ça brise votre couple, c'est que votre couple n'était pas très solide à la base. Il faut être conscient que ceux et celles qui placent le sexe devant tout et le rende capital dans la vie ne font que changer de partenaire car ils et elles ne seront jamais satisfait par un seul partenaire dans le temps.

[NadNad]

Bonjour,

Je me reconnais énormément dans ton témoignage, que ce soit dans tes besoins sexuels que dans ta relation. Je viens de réaliser, il y a quelques jours seulement, que je suis aussi grey A. C'est un soulagement...
De même que le précancer de l'utérus que jai eu a été un (presque) soulagement car enfin, j'avais une bonne excuse pour ne pas faire l'amour avec mon partenaire de l'époque. Mais c'est triste d'en arriver là...
Mon ex petit ami était un peu comme le tien. C'était un obsédé au sens propre (ne te méprends pas sur le terme employé, ce n'est pas péjoratif, et j'ignore s'il s'applique à ton copain). Il ne pensait qu'au sexe. J'ai tenu 7 ans, avec plusieurs ruptures, toujours à cause du sexe. Pourtant il y avait beaucoup d'amour entre nous, mais un accro au sexe et une A qui s'ignore, ça paraît difficile à faire fonctionner, même si l'amour est là. J'ai mis plus d'un an à me remettre de la rupture et même si j'en ai bavé, je suis contente. Je préfère souffrir pendant 1 an car l'être aimé me manque plutôt que de souffrir des années avec l'être aimé.
Je suis d'accord avec les commentaires précédents. Ton petit ami n'est pas très compréhensif, car une fois par semaine, franchement, ça va, même si c'est vrai que les hommes de la 20aine ont une libido active. Mais même si ce n'est qu'une fois par semaine, ou une fois par mois, si tu te forces, c'est déjà trop.
Je pense que tu dois te poser une ou deux questions.
- Te vois-tu continuer comme ça des années ?
- As-tu envie d'être dans un couple où l'un des deux est malheureux, voire les deux?
Il m'a fallu 7 ans pour renoncer à mon couple, et j'aurais aimé avoir eu le courage d'y mettre fin avant, car toutes ces années où je me suis forcée, toutes ces années de culpabilité de ma part comme de la sienne, ont laissé des traces. C'était une belle histoire, mais elle a provoqué beaucoup de souffrances, et cela laisse des cicatrices. Et malheureusement, à moins que ton petit ami et toi ne trouviez des compromis qui vous conviennent à TOUS LES DEUX, j'ai peur que tu vives la même chose que moi.
Je crois avoir tout tenté pour sauver mon couple... Mais je pense que si les besoins de l'autre sont trop élevés, tu peux y mettre la meilleure volonté du monde, cela ne fonctionnera pas.
Je suis là pour toi quelle que soit ta décision. Dans la mesure où ton parcours et le mien sont identiques, on peut correspondre ou s'appeler pour en parler. Je ne prétends pas pouvoir t'aider à trouver une solution, mais peut-être que mon expérience et mon écoute t'aideront à te sentir mieux. En tout cas, moi, ça me fait du bien de savoir que quelqu'un d'autre est comme moi.

[NadNad]

Ah oui, une dernière chose que j'ai oublié de dire. Comme je te l'ai dit dans le précédent message, j'ai beaucoup souffert de la rupture, mais cette souffrance a été atténuée par le soulagement ENORME de ne plus subir cette pression sexuelle. Ne sous-estime pas le bonheur de se retrouver telle que l'on est, il est à peu près aussi fort que la souffrance d'une rupture. Donc s'il y a séparation, oui, tu vas en baver, mais à côté de ça, tu auras aussi le bonheur et le soulagement d'être enfin toi-même. Et ça, ça n'a pas de prix... D'autant que ce bonheur là va durer des années, alors que la souffrance de la séparation va disparaître.