Alors ce que tu expliques là est intéressant et je vais essayer de rebondir... En te racontant mon propre parcours.galaad a écrit :perplexe a écrit :Personnellement j'ai déjà eu affaire avec une amie qui m'as dit "ça n'existe pas, t'as juste pas trouvé la bonne personne" Oui c'était pas la bonne, mais si ça n'existe pas, alors est-ce que j'existe en tant qu'entité pensante ainsi ? Voilà la question que je me suis posé et dont je n'ai eut comme réponse que mon reflet dans le miroir, c'est déjà pas mal.
C'est à nouveau un message très long, mais c'est surtout parce que le sexe, je crois, c'est toujours quelque chose de compliqué.
Voilà, donc, ça s'est passé comme ça...
J'ai connu ma première expérience sexuelle trois ou quatre mois avant mon dix-septième anniversaire. Elle s'appelait Sophie et c'était la fin de l'été. Pour être honnête, à l'époque, aucune force magique irrésistible, qu'on pourrait appeler le "désir" ne m'a, à aucun moment attiré vers elle sans que je puisse rien y faire. J'aurais très bien pu me refuser.
Juste, bon : je l'aimais bien et elle m'aimait bien et, c'est comme ça, ça s'est fait.
Pour être honnête, à nouveau, le seul moteur qui a été le mien à ce moment là, n'a pas été le désir, donc, un genre de désir contre lequel on ne peut pas lutter... Non.
Mon moteur n'a été que ma curiosité.
Une base base "instinctive" sans doute, mais aussi une curiosité intellectuelle.
Ma curiosité, donc, parce que comme une immense majorité de la population, j'avais toujours entendu dire par à peu près tout le monde, à à peu près tous moments et en toutes circonstances, que le sexe était l'expérience ultime, un moment fabuleux, le plus grand des plaisirs imaginables, la clé du bonheur - et tout ça, tout ça.
N'importe qui comprend ce que je raconte là.
N'importe qui peut comprendre aussi, que quand tout le monde vous dit qu'un truc est génial et vraiment supérieur à tout ce qu'on peut imaginer, à moins d'être doté d'un terrible esprit de contradiction (et de n'être pas très malin, quand même), on a forcément envie d'y goûter aussi.
On se dit "mince, ce serait quand même injuste que tout le monde profite de ce qui est, parait-il, un instant de paradis et que moi, je n'y aie pas droit."
Bref. C'est mon avis.
A ce moment là, donc, on l'a fait.
J'étais timide, elle aussi, j'étais fatalement inexpérimenté, elle aussi. Et bon, ça ne s'est pas "mal" passé. Mais enfin, sans mentir, quand on a eu terminé, je me suis dit : "Ah bon, mais alors c'est ça ? Mais ça n'a rien de fabuleux et ça n'a rien à voir avec l'extase, dont on m'avait parlé ou alors j'ai manqué un épisode..."
Mon ressenti à l'époque, c'était en somme que j'avais participé là à une étrange séance de gymnastique à deux, avec des sensations de chaleur par ci, par là et le sentiment bizarre et nouveau de m'être approché comme jamais auparavant de l'intimité de quelqu'un d'autre : ses petits gestes particuliers, ses odeurs, son goût, ses bruits et ce genre de choses...
Voyez : j'étais déjà perplexe !
Bien sûr, j'aurais parfaitement pu me dire, aussi, au vu de ces premières conclusions que le jeu n'en valait pas la chandelle. Que je le ferais pour lui faire plaisir si elle le demandait à nouveau. Mais que moi, franchement... Je ne voyais pas vraiment l'intérêt et qu'à la limite, deux heures de piscine ou deux heures de lecture pourraient me procurer bien plus de plaisir.
C'était mon ressenti.
Mais, non ! Parce que ressenti ou pas, je n'ai pas accepté de penser comme ça.
Je me suis plutôt dit "Il faut être curieux... Encore et encore... Parce qu'apparemment, il y a quelque chose à comprendre, quelque chose que je n'ai pas capté, quelque chose que je n'ai pas saisi."
Avec elle, ensuite, on a du le faire encore trois ou quatre fois, je pense et puis on s'est séparé, parce que décidément, ça ne marchait pas.
Et à ce moment, à nouveau, pourquoi pas, j'aurais parfaitement pu baisser les bras...
D'ailleurs, j'ai connu ensuite presque une année complète sans aucune autre expérience... Et puis il y a eu une seconde petite amie... Avec qui je suis resté quelques mois... Mais encore une fois, vois tu, j'ai bien du reconnaître que d'abord, ce n'était pas le grand amour comme je l'imaginais, et ensuite, qu'au lit, ça n'était ni bien, ni mal, certes, mais qu'enfin, il n'y avait aucune raison de s'emballer non plus.
C'était peut-être un peu plus facile que les premières fois, parce que bien sûr, je connaissais un peu mieux les gestes et les comportements associés à cette "pratique" et pourtant, j'étais encore très loin des moments de plaisir fou, auxquels selon toute l'humanité, je devais avoir accès.
Et puis ça continué comme ça : il y a eu d'autres périodes de célibat, plus ou moins longues et d'autres expériences - et même à certains moments de ma vie, des expériences homosexuelles, jusqu'à ce que je sois en couple plus "sérieusement"... Une première fois pour trois ans. Puis un célibat, puis des aventures, puis un célibat, puis un deuxième couple pour quatre ans, puis tout de suite après un autre couple...
Et ce dernier couple dure encore aujourd'hui et dans le cadre de cette dernière "histoire", autant le lien amoureux que le "langage" sexuel fonctionnent parfaitement entre nous...
Et là, enfin, j'ai compris ce qu'était l'extase dont tout le monde parlait autour de moi...
Mais je ne m'arrête pas là pour autant...
On pourrait dire : voilà, il a trouvé ce qu'il cherchait, donc plus la peine d'aller plus loin. Mais une fois de plus, non : je ne m'arrête pas parce que je reste persuadé qu'il me reste tout un tas de choses à découvrir et qu'avec le temps, ça ne peut être que mieux, parce que ça va toujours en s'améliorant.
Parce qu'on apprend...
Et puis... Voilà. C'est toute l'histoire de ma vie et ce que moi je pourrais conclure de tout ça, c'est que, comme on le voit, la relation amoureuse et le sexe ne sont pas un "aboutissement" en soi : en soi, la relation amoureuse et le sexe relèvent seulement d'une recherche... On parle d'ailleurs de quête amoureuse.
Ils relèvent d'une recherche, changent et évoluent sans cesse et dépendent en premier lieu d'un "instinct" (qui ne s'impose pas à vous comme une puissance, je l'ai déjà dit, magique et irrésistible), mais en second lieu, aussi d'une curiosité naturelle (qui, elle, appartient au domaine de l'idée).
A partir de là, il est parfaitement respectable de ne pas ressentir "le besoin" ou d'avoir une libido faible, je ne dis pas le contraire (et je ne l'ai jamais dit), mais renoncer à la recherche (soit à la curiosité naturelle pour quelque chose qui est de façon presque unanime reconnu comme étant bon et profitable) pour basculer dans le "refus", se dire... "Non, je ne vais pas le faire ou alors non, je ne recommencerai plus, soit parce que ça ne m'intéresse pas, soit parce que j'ai déjà essayé et que ça n'en vaut pas la peine" - qu'on le verbalise ou pas, donc, ça relève de la décision.
Et comme on dirait bien que ça vous a échappé à tous, je vous le répète : c'est absolument respectable et je le tolère totalement (et tout le monde d'ailleurs respecte et tolère ça), mais être dans une démarche de refus actif ne s'accorde pas, selon moi, au principe que cela relève de la nature profonde de l'être...
C'est un choix...
Et un choix, ça s'assume.
Ça ne se cache derrière le prétexte d'un impératif de "nature".
Et c'est là que j'essaie de comprendre comment ça marche, votre truc !
Et que je n'y arrive pas !