Aline
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Aline
Bonjour,
Il faut parfois beaucoup de temps pour se connaitre. Largement assez de temps pour se fourvoyer bien profondément dans des chemins qui ne sont pas les nôtres. Je ne me connais pas, pas encore, mais je commence à entrevoir le chemin qui doit être le mien.
Je suis issue d'une famille particulièrement dysfonctionnelle. Pour y survivre j'ai appris dès le berceau,à porter des masques, à faire le parfait petit caméléon, et surtout, à m'oublier. L'important était de "plaire", d'être "admise", pour avoir le droit d'exister (ce mot est bien utilisé à dessein).
Résultat : engagée sans guère de possibilités de m'extraire de là à moyen terme dans une façon de vivre qui ne me correspond pas, basée sur une femme fictive que j'ai tricoté sans même en avoir conscience à l'époque. 45 ans, des enfants, petits et grands (dont certains en grandes difficultés), pas d'indépendances financières, je commence à peine à entrevoir à quel point toute ma vie a été un mensonge basé sur la peur. Alors dans ce capharnaüm, comment comprendre son inclinaison sexuel ? Je n’ai jamais eu de plaisir à être touchée que si je suis certaine que l'acte sexuel n'en découle pas obligatoirement. C’est d’ailleurs la seule et unique fois où une personne m'a fait jouir. Je rêve de longues caresses, de gestes de tendresse, de grands massages, de complicité, de fous rire, d’engueulades aussi, de celles que tu peux te permettre car tu sais que ce qui t'unit à une personne est suffisamment solide pour ne pas craindre de dire les choses, parce que tu sais que tu es réellement aimé pour toi, pas pour ce que tu apportes ou pour ce que tu représentes. Mais surtout, je rêve de ne plus avoir à subir les assauts de celui qui dit m’aimer aujourd'hui parce qu'il confond "sentiment amoureux" et "besoin de", parce qu'il ne comprend pas que me taper le boulot, plus le ménage, plus l'éducation des gosses, plus la comptabilité de la cellule familiale, etc. fait que je n’ai plus l’énergie de faire semblant de le désirer. Après des années et des années à m’être forcée en toute bonne foi croyant que c'était ce qu'il fallait faire, croyant qu'il était normal d'être réveillée en pleine nuit par monsieur qui se "sert", croyant qu'il était normal que monsieur ne comprenne pas que j'aurais souhaité qu’il se lave plus d'une fois par semaine,etc. j'en ai ras-le bol. Il semblerait que je sois ce genre de femme dont le physique plait à beaucoup, j'ai donc eu l'occasion de tester d'autres relations en extra-conjugal. Au mieux j’en ai éprouvé une curiosité, le plus souvent un certain dégout, je pensais donc avoir un problème, quelque chose qui ne fonctionnait pas chez moi.
Je ne sais toujours pas qui je suis aujourd'hui, mais je commence à savoir qui je ne suis pas, et que je suis "légitime" dans ma façon d'être : j'ai le DROIT d'être moi, j’ai le DROIT d'être différente.
J’écris ces mots comme on fait catharsis. Un pas de plus.
Il faut parfois beaucoup de temps pour se connaitre. Largement assez de temps pour se fourvoyer bien profondément dans des chemins qui ne sont pas les nôtres. Je ne me connais pas, pas encore, mais je commence à entrevoir le chemin qui doit être le mien.
Je suis issue d'une famille particulièrement dysfonctionnelle. Pour y survivre j'ai appris dès le berceau,à porter des masques, à faire le parfait petit caméléon, et surtout, à m'oublier. L'important était de "plaire", d'être "admise", pour avoir le droit d'exister (ce mot est bien utilisé à dessein).
Résultat : engagée sans guère de possibilités de m'extraire de là à moyen terme dans une façon de vivre qui ne me correspond pas, basée sur une femme fictive que j'ai tricoté sans même en avoir conscience à l'époque. 45 ans, des enfants, petits et grands (dont certains en grandes difficultés), pas d'indépendances financières, je commence à peine à entrevoir à quel point toute ma vie a été un mensonge basé sur la peur. Alors dans ce capharnaüm, comment comprendre son inclinaison sexuel ? Je n’ai jamais eu de plaisir à être touchée que si je suis certaine que l'acte sexuel n'en découle pas obligatoirement. C’est d’ailleurs la seule et unique fois où une personne m'a fait jouir. Je rêve de longues caresses, de gestes de tendresse, de grands massages, de complicité, de fous rire, d’engueulades aussi, de celles que tu peux te permettre car tu sais que ce qui t'unit à une personne est suffisamment solide pour ne pas craindre de dire les choses, parce que tu sais que tu es réellement aimé pour toi, pas pour ce que tu apportes ou pour ce que tu représentes. Mais surtout, je rêve de ne plus avoir à subir les assauts de celui qui dit m’aimer aujourd'hui parce qu'il confond "sentiment amoureux" et "besoin de", parce qu'il ne comprend pas que me taper le boulot, plus le ménage, plus l'éducation des gosses, plus la comptabilité de la cellule familiale, etc. fait que je n’ai plus l’énergie de faire semblant de le désirer. Après des années et des années à m’être forcée en toute bonne foi croyant que c'était ce qu'il fallait faire, croyant qu'il était normal d'être réveillée en pleine nuit par monsieur qui se "sert", croyant qu'il était normal que monsieur ne comprenne pas que j'aurais souhaité qu’il se lave plus d'une fois par semaine,etc. j'en ai ras-le bol. Il semblerait que je sois ce genre de femme dont le physique plait à beaucoup, j'ai donc eu l'occasion de tester d'autres relations en extra-conjugal. Au mieux j’en ai éprouvé une curiosité, le plus souvent un certain dégout, je pensais donc avoir un problème, quelque chose qui ne fonctionnait pas chez moi.
Je ne sais toujours pas qui je suis aujourd'hui, mais je commence à savoir qui je ne suis pas, et que je suis "légitime" dans ma façon d'être : j'ai le DROIT d'être moi, j’ai le DROIT d'être différente.
J’écris ces mots comme on fait catharsis. Un pas de plus.
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Re: Aline
Bienvenue sur le forum Aline , je te souhaite d'avancer dans ta quête personnelle
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Re: Aline
Charge mentale, double journée et après ça on est supposées être tout sourire et disponibles pour Môssieur !!
Je te comprends Aline, j'ai connu et je suis encore sous le coup du surmenage.
Mais j'aime ce passage :
Je te comprends Aline, j'ai connu et je suis encore sous le coup du surmenage.
Mais j'aime ce passage :
Yess Aline, c'est la bonne attitude et je suis de tout coeur avec toi ! Bienvenue
𝓔𝓼𝓽𝓸𝓶𝓪𝓺𝓾𝓮́𝓮, 𝓳𝓮 𝓶𝓮 𝓿𝓸𝓲𝓼 𝓭𝓲𝓼𝓹𝓪𝓻𝓪𝓲̂𝓽𝓻𝓮 ... 𝓺𝓾𝓮 𝓭𝓲𝓼-𝓳𝓮 ... 𝓮𝓻𝓻𝓮𝓻 !
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Re: Aline
Bienvenue Aline
Comme tu le dis il est aisé de s'égarer sur des chemins non réellement désirés, à croire même que parfois ce sont les chemins qui complotent et font tout pour nous perdre..
Je plussois, du temps pour se connaître et s'accepter.
Comme tu le dis il est aisé de s'égarer sur des chemins non réellement désirés, à croire même que parfois ce sont les chemins qui complotent et font tout pour nous perdre..
Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo
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Re: Aline
Bienvenue Aline P.
Merci pour ton témoignage, on sent que ça te fait du bien d'écrire ! En espérant qu'une nouvelle page plus réjouissante s'ouvre pour toi aujourd'hui
Merci pour ton témoignage, on sent que ça te fait du bien d'écrire ! En espérant qu'une nouvelle page plus réjouissante s'ouvre pour toi aujourd'hui
- Iloy
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Re: Aline
Bienvenue Aline
Oui apparemment tu as un physique qui plaît, il y a des gens qui dessinent tout doux visage sur la plage...
Plus sérieusement, ahem ^^'
Ce que tu racontes est ensuite sinistre mais malheureusement ce type de témoignage n'est pas si rare ici
Savoir déjà ce que l'on n'est pas est un grand progrès, l'asexualité étant une absence d'attirance sexuelle, sa découverte se fait souvent ainsi
Oui apparemment tu as un physique qui plaît, il y a des gens qui dessinent tout doux visage sur la plage...
Plus sérieusement, ahem ^^'
Oh tu n'es pas la seule à rêver de ça ! J'aime beaucoup ton propos sur les engueulades. J'en fais jamais mais je suis parfois très franche avec les personnes que j'apprécie, sans chercher à blesser, juste par sincérité. Lorsque tu sais que tu peux te permettre de tout dire librement, c'est que c'est une vraie relation durable, ce que j'appelle de vraies amitiés (ou plus bien sûr).Aline P. a écrit : ↑21 août 2019, 15:54 Je rêve de longues caresses, de gestes de tendresse, de grands massages, de complicité, de fous rire, d’engueulades aussi, de celles que tu peux te permettre car tu sais que ce qui t'unit à une personne est suffisamment solide pour ne pas craindre de dire les choses, parce que tu sais que tu es réellement aimé pour toi, pas pour ce que tu apportes ou pour ce que tu représentes.
Ce que tu racontes est ensuite sinistre mais malheureusement ce type de témoignage n'est pas si rare ici
Savoir déjà ce que l'on n'est pas est un grand progrès, l'asexualité étant une absence d'attirance sexuelle, sa découverte se fait souvent ainsi
J'aurais tant aimé cependant, gagner pour vous, pour moi perdant, avoir été peut-être utile