Bonjour !

N'ayez pas peur, passez nous dire un petit bonjour, faites-vous connaître !
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PArAdoxe
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Bonjour !

Message par PArAdoxe »

Bon eh bien, voilà ! Bonjour ! J'ai décidé de m'inscrire sur AVEN parce que, oh, surprise ! côté orientation sexuelle, je suis paumée !

Jusque là, je m'étais toujours pensée hétérosexuelle, parce que j'éprouvais de l'attirance pour les garçons (oui, les garçons, pas les hommes, parce que mon dernier béguin remonte à quand j'avais 16 ans..), mais, alors que je vivais très bien ma situation de célibataire endurcie, je me suis posée énormément de questions ces derniers temps et j'ai cherché à mettre un mot sur ce que je ressentais et sur ce que je ne ressentais pas. Et quand, tout à fait par hasard, en cherchant totalement autre chose, je suis tombée sur le mot "asexualité", ça a fait tilt et une part de moi s'est sentie soulagée. Mais l'autre part continue d'être confuse, parce que je ne suis pas certaine d'être asexuelle, c'est peut-être l'excuse que je me donne, la solution de facilité pour ne pas faire face à mes peurs. Bref. Je vais être plus claire et je vais partager avec vous mon histoire ; ça ne m'apportera peut-être pas de réponse, mais j'ai besoin de m'exprimer et je ne veux pas le faire auprès de n'importe qui. Je pense que vous comprenez. Attention, je suis la spécialiste des pavés, vous êtes prévenus.

Je pense avoir été amoureuse une fois dans ma vie, quand j'avais 11 ans. Ce garçon, je l'ai aimé pendant deux ans sans jamais rien tenter. Moi, la fille timide, stupide, susceptible, la paria du collège, avec la coqueluche du bahut qui se trouvait être le seul garçon gentil avec moi ? Seulement dans mes rêves... Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu envie de l'embrasser, ni celui de ne pas en avoir eu envie, je me rappelle seulement que je voulais être aimée, d'autant plus que le nombre de personnes qui m'appréciaient se comptait sur les doigts d'une main.
Au lycée, j'ai été très attirée, physiquement seulement cette fois, par un camarade de classe en seconde et par un autre l'année suivante. Là non plus, rien essayé. Si j'avais un peu gagné en maturité, j'avais aussi beaucoup gagné en acné et surtout, j'avais perdu toute confiance en moi. J'étais persuadée qu'on ne m'aimerait jamais, j'en ai énormément souffert.
A 19 ans, je me lançais dans une énième séance d'introspection (un de mes passe-temps favoris) en plein cours de fac où je m'ennuyais comme un rat mort. Et là, assise sur ma chaise inconfortable, j'ai fait le deuil de ma vie amoureuse. J'ai pris cette décision quand je me suis rendue compte que j'avais beau adorer les histoires d'amour tant qu'elles ne dégoulinaient pas de niaiseries (quoique, il y en a certaines où ça passe très bien), j'étais incapable de m'imaginer embrasser un garçon. De l'imagination, croyez-moi j'en ai, mais ça, ce n'était juste pas pensable. Cette idée me répugne, en fait. Je peux l'imaginer seulement si je me glisse dans la peau de quelqu'un d'autre que j'invente de A à Z et donc, seulement si je tombe dans la fiction. M'imaginer MOI dans cette situation, c'est impossible. Quand j'en ai pris conscience, j'en aurais pleuré.

Dès lors, quand mes amis me demandaient "Quoi de neuf, côté amour ?", ou que ma famille me lançait des "Dis donc, c'est quand que tu te trouves un copain ?", je répondais que je voulais rester célibataire, sans m'étendre sur le sujet. Et ça faisait mal parce que, quelque part, c'est un mensonge. Un demi-mensonge, à vrai dire. C'en était un à l'époque et c'en est toujours un aujourd'hui. Je ne veux pas de contact physique, mais j'ai un cruel besoin d'amour. En fait, c'est relativement compliqué et brouillon. Procédons par étape:
- mon souci de contact physique va au-delà de la sexualité. Je ne suis pas à l'aise quand je dois faire la bise à des étrangers ou à de vagues connaissances. Pas à l'aise non plus quand je serre quelqu'un dans mes bras, à UNE exception près, ma meilleure amie qui est plutôt tactile et qui me fait des câlins quand on se retrouve et quand on se dit au revoir depuis des années (c'est une habitude qui date d'avant mes 19 ans.)
- mon besoin d'amour est un enfer. Il est égoïste et paradoxal.
Égoïste parce que : J'ai besoin, ou envie, d'être aimée, mais je ne peux pas dire que je veux aimer à mon tour. En fait, je veux plaire, sans doute pour compenser le manque d'affection dont j'ai souffert pendant mon adolescence, mais j'ai peur d'aimer parce que je n'en peux plus de me sentir rejetée. De toute façon la question ne se pose pas, je n'ai pas été attirée par qui que ce soit depuis dix ans. Ce constat aussi fait mal. Paradoxal parce que :
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PArAdoxe
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Re: Bonjour !

Message par PArAdoxe »

Petite erreur de frappe, désolée (moi et la technologie...). Je continue :
Paradoxal, parce que : quand je sais que je plais à quelqu'un (oui, c'est arrivé. Une fois. L'an dernier.), ça me met encore plus mal à l'aise que quand quelqu'un me prend dans ses bras. C'est une gêne monstre, je ne sais pas où me mettre. Et en même temps, c'est flatteur. Et je déteste me sentir flattée pour ça. Oui, PArAdoxe, c'est moi. Je n'ai pas choisi ce pseudo par hasard.

Bref. Tout ça pour en arriver à aujourd'hui. J'ai 26 ans, je n'ai jamais eu de copain et je ne pense pas que j'en aurai un jour parce que je ne suis pas digne d'intérêt pour la gent masculine (ni féminine, d'ailleurs, mais ça n'aurait pas d'importance parce que je ne suis pas homoromantique.) et que je n'ai moi-même pas eu d'intérêt pour un homme depuis dix ans. Mais quand j'en rencontre un, c'est plus fort que moi, je voudrais lui plaire. Je ne fais pas d'effort pour ça, mais j'espère toujours que la moi naturelle parviendra rien qu'un peu à le séduire. Pourtant, ça n'a pas vraiment d'intérêt dans la mesure où la simple idée d'embrasser quelqu'un me dégoûte, ça n'a pas de sens. On ne peut pas fonder de relation de couple sans le moindre contact physique... si ?
En ce qui concerne le sexe, vous imaginez bien que si un baiser est au-delà de mes forces, ce qui se passe sous la ceinture n'est même pas envisageable. J'ai une libido on ne peut plus performante cependant, mais je ne me vois pas assouvir mes envies avec qui que ce soit. Je ne m'imagine pas me retrouver nue devant un homme et encore moins explorer son corps ou le laisser jouer avec le mien. Mais je n'arrive pas à savoir si c'est à cause d'une forme de dégoût ou pas. En tout cas, ce n'est pas une question d'indifférence, il y a quelque chose de dérangeant, c'est certain. Je suis confuse parce que le désir me vient facilement, je crois que le sexe me fascine mais que je suis incapable de le pratiquer. Ou alors, c'est ce que je me dis pour ne pas avoir à affronter ma peur de l'inconnu (et TOUT dans les relations homme-femme est inconnu pour moi, je n'ai aucune expérience), de la douleur et du rejet. Dans tous les cas, je n'ai jamais désiré personne.

Je ne sais pas vraiment où j'en suis. Je crois que je suis asexuelle, mais je ne peux pas vraiment le garantir. Et ce point d'interrogation sur ma sexualité dont j'ignorais l'existence il y a encore quelques semaines est en train de me bouffer. C'est comme si d'un coup, il était vital que je sache qui je suis. Je ne m'interrogeais pas, avant, je me contentais de dire que je voulais rester célibataire, que les relations de couple ce n'était pas mon truc, autant pour faire taire les autres qui tenaient absolument à me caser, que pour essayer de m'en convaincre. Et j'assume ma virginité depuis des années, j'en ris, même, je veux la préserver. Tout le monde ne le comprend pas. J'y ai eu droit aux "C'est parce que tu n'as pas rencontré le bon.", "Tu verras, un jour tu tomberas amoureuse" et blablabla, j'en ai soupé de ces formules-là qui me faisaient lever les yeux au ciel parce qu'au fond de moi j'ai toujours senti que "non, c'est faux". Je me suis toujours dit que je me connaissais mieux que les autres, que je savais ce qu'il en était vraiment et que leurs remarques censées me remonter le moral ne collaient pas à la réalité.

Je crois que je suis en train de tourner en rond dans mes explications, c'est sûrement aussi brouillon que dans ma tête. L'heure tardive n'aide sûrement pas. J'ai l'impression d'avoir raconté ma vie tout en ayant à peine gratté la surface.

Cet après-midi, quelqu'un m'a invitée à boire à verre. Je ne m'y attendais pas, mais pas du tout. Et pas juste parce qu'il a (je ne plaisante pas), 66 ans de plus que moi (il est carrément plus vieux que mon grand-père). Pour être honnête, il a l'air d'en faire vingt de moins, mais tout de même... Et donc, quand il m'a fait cette proposition, tout de suite, panique et sentiment de répulsion. Pas à cause de son âge (qu'à ce moment-là j'ignorais, d'ailleurs), s'il avait eu 30 ans ça aurait été pareil. Non, l'horreur que j'ai ressentie, c'est parce que je savais ce que ça impliquait et la perspective de passer à la casserole me mortifie. C'est dans ces moments-là que je me considère asexuelle. Mais je ne peux pas m'empêcher de me demander, si un jour je tombais amoureuse, est-ce que je n'aurais pas envie de me laisser aller dans ses bras ? Et je serais grey, alors ? Est-ce que je ne pourrais être certaine qu'en essayant ? Normalement, c'est quelque chose qu'on sait, alors pourquoi je suis dans le flou ?

Voilà. Pavé(s) terminé(s). Désolée, ça fait pas mal de texte. J'avais vraiment besoin de mettre ma situation à plat. Je ne peux pas dire que me contenter de l'écrire m'aide vraiment, mais ça fait du bien quand même. Et j'ai malgré tout l'impression d'avoir oublié des choses.
Si vous avez des avis et des réponses à m'apporter, je suis preneuse et plutôt deux fois qu'une. Merci à toutes celles et ceux qui auront eu la patience et le courage de me lire jusqu'au bout.

Bye !
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Re: Bonjour !

Message par fiffi »

Bienvenue Paradoxe ,

tu sembles manquer d' un grand manque de confiance en toi et de rejeter l' idée d' être amoureuse par peur d' un refus .

Tu as fais bien vite le deuil de ta vie amoureuse : on peut être A et être amoureux , avoir une relation sans sexe . Ces relations existent ; elles sont plus difficile à trouver mais certains.es d' entre nous l' ont trouvés .

Maintenant que tu connais le mot " asexualité " , tu peux l' adopter si tu sens qu' il correspond à ton ressenti . Si plus tard , en y voyant plus clair , tu t' aperçois d' une erreur , tu pourras changer d' avis .

Tu te mets aussi beaucoup de pression ; si tu tombes amoureuse , tu verras bien ce qui se passera . Il est inutile de s' inquiéter à l' avance . L' asexualité est le sentiment amoureux ne sont pas figés ; ils peuvent évoluer en fonction des rencontres que l' ont fais .

Bon courage et je te souhaite de trouver des réponses à tes questions .
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Re: Bonjour !

Message par Olib »

Bienvenue PArAdoxe, et merci pour ce long témoignage (j'adore les pavés) !

Il n'y a pas de "normalement, c'est quelque chose qu'on sait". Il y a des personnes pour qui leur orientation sexuelle est une évidence et d'autres personnes pour qui ce n'est pas le cas. Et nous sommes nombreux, ici même, à avoir mis du temps à comprendre et mettre un mot sur notre orientation. Certain.e.s se cherchent encore, d'ailleurs, tu es loin d'être la seule.
L'asexualité est l'orientation sexuelle peut-être la moins évidente, non seulement parce qu'elle est encore aujourd'hui bien trop invisible, mais aussi parce qu'il est plus difficile d'être certain de l'inexistence de quelque chose, que d'être certain de son existence.
Cependant, c'est effectivement avant tout une histoire de ressenti personnel. Si tu te sens asexuelle, alors tu es asexuelle. Comme dit fiffi, c'est quelque chose qui peut évoluer éventuellement à l'avenir.

Maintenant tu n'éprouves pas d'affection pour le contact physique, dans ce contexte il est vrai qu'il semble difficile d'imaginer que tu puisses éprouver un désir de sexualité avec une personne.
En tout cas, il n'y a aucune obligation à ce niveau, il suffit juste que tu rencontres la personne qui va te plaire et à qui tu plais et que cette personne ne soit pas fan des contacts physiques non plus, et vous pourrez construire ensemble votre propre façon de vivre le couple qui échappe aux normes habituelles du couple. Oui je sais, dis comme ça, ça fait un peu genre "t'inquiète pas, le Père-Noël va arriver" :D
Mais je trouve que c'est important de se dire que ce n'est pas quelque chose d'impossible, sans non plus espérer, tous les matins au réveil, que ça arrivera aujourd'hui.

Je crois que tu n'es pas la seule à avoir ce paradoxe de la personne qui veut plaire mais qui est gênée lorsqu'elle plait à quelqu'un. J'aurais tendance, aussi, à l'expliquer par un manque de confiance en soi. Mais bon ce point là, pour moi, n'a rien à voir avec la question de l'asexualité.
La montagne, ça vous gagne.
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cyclodocus
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Re: Bonjour !

Message par cyclodocus »

sois la bienvenue
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et dis toi que tu n'es pas moche
ce n'est pas ton regard qui compte, mais celui de la personne qui va te trouver belle
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Re: Bonjour !

Message par PArAdoxe »

Merci pour vos réponses !

Elle ne m'aident pas exactement à sortir du brouillard (je suppose bien que c'est quelque chose qui prend du temps et ne dépend que de moi, de mon ressenti), mais elles me rassurent.
Permettez-moi d'ajouter quelques précisions après vous avoir lus.

Je pense que ma gêne du contact physique et ma gêne de plaire sont dues à mon manque de confiance en moi, mais en partie seulement. Je souffre aussi d'un manque abyssal de confiance envers les autres (merci à tous ceux qui m'ont écrasée pendant mon adolescence) et ça joue forcément. Je crois avoir suscité l'intérêt trois ou quatre fois dans ma vie (pour l'une d'elles, il s'est écoulé des mois avant que je réalise que le gars était probablement en train d'essayer de me draguer) et quand ça arrive, je pense toujours qu'il se moque de moi. Ses avances, je n'y crois pas. Bref, ça n'a pas de rapport avec l'asexualité, mais je tenais à l'expliquer.

En ce qui concerne le deuil de ma vie amoureuse, il faut savoir qu'au moment où j'ai réalisé que je n'étais pas à l'aise à l'idée d'embrasser quelqu'un, je n'avais jamais entendu parler de l'asexualité. Je pensais que cette répulsion que je ressentais n'était pas normale. Aujourd'hui je sais que je ne suis pas différente des autres, que j'appartiens probablement tout bêtement à une minorité sexuelle. Mais à l'époque, je ne pensais pas qu'il existait d'autres personnes dans ce cas-là. Alors bien sûr, je me suis sentie seule et honteuse et anormale et je ne pensais pas concevable de concilier relation amoureuse et absence de contact physique. Donc j'ai préféré renoncer à me mettre en couple un jour. Soit dit en passant, aucun des hommes que j'ai croisés depuis n'a eu d'attrait à mes yeux, ce qui était aussi le cas les trois années précédentes. Je ne me suis jamais interdite de tomber amoureuse, je me suis seulement dit que si ça arrivait, je le garderait pour moi.
Maintenant que je sais que je ne suis pas seule dans cette situation, sans avoir la moindre attente même si c'est bientôt Noël, je ne suis plus totalement fermée à l'idée d'une relation amoureuse. Je vais prendre les choses comme elles viennent. Disons que je suis apaisée.

C'est un soulagement se savoir que l'identité sexuelle que je revendique n'a pas à être immuable. Je m'étais toujours dit qu'on avait, de naissance, une orientation sexuelle spécifique que l'on découvrait à un moment ou à un autre de sa vie. Moi qui avais toujours été persuadée d'être hétérosexuelle, me voilà dans le flou le plus total, ce qui est une sacrée surprise. Et c'est rassurant de me dire que je ne suis pas au moment de ma vie où je prends conscience de mon orientation, mais à l'un des moments où cette orientation évolue, se définit. On vit dans une société où tout le monde doit rentrer dans des cases, je voulais être certaine d'être dans la bonne, dans celle qui me correspondait vraiment. Vous venez de légitimer mon droit à l'erreur et au changement, je vous en remercie. J'ai toujours des doutes, mais tant qu'aucun homme (ou qu'aucune femme, qui sait ?) ne me fera ressentir le contraire, je me considérerai asexuelle.
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Re: Bonjour !

Message par PassionA »

Bienvenue :)

PArAdoxe a écrit : 07 déc. 2018, 23:35 On ne peut pas fonder de relation de couple sans le moindre contact physique... si ?
Je suis certain que oui. Tout le monde n'est pas fana des contact physiques.

PArAdoxe a écrit : 07 déc. 2018, 23:35 Je ne sais pas vraiment où j'en suis. Je crois que je suis asexuelle, mais je ne peux pas vraiment le garantir. [...] J'y ai eu droit aux "C'est parce que tu n'as pas rencontré le bon.", "Tu verras, un jour tu tomberas amoureuse" et blablabla, j'en ai soupé de ces formules-là qui me faisaient lever les yeux au ciel parce qu'au fond de moi j'ai toujours senti que "non, c'est faux". Je me suis toujours dit que je me connaissais mieux que les autres, que je savais ce qu'il en était vraiment et que leurs remarques censées me remonter le moral ne collaient pas à la réalité.
Oui, c'est un peu le problème quand on doit se définir par rapport à une absence. Le doute sera toujours présent mais si au fond on le sait. Ne te traumatise pas avec ça, la plupart des personnes ici sont toujours dans un demi-doute mais on se reconnait dans cette absence. Cependant je voudrais préciser que les personnes asexuelles peuvent tout à fait tomber amoureuses, c'est quand on est aromantique qu'on ne ressent pas cette attirance. Et ça ne veut pas non plus dire qu'une personne aro ne ressent rien, il y a toujours l'affection platonique qui est incroyablement riche et variée - incluant des relations sans contacts. Je te dis donc possiblement bienvenue au club des aro/ace.
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Re: Bonjour !

Message par PArAdoxe »

Merci, PassionA !

Je ne pense pas être aromantique, je pense plutôt que je suis faiblement hétéroromantique. Contrairement à ma probable asexualité pour laquelle je n'imagine pas franchement d'évolution vers une appréciation du contact physique, je me pense tout à fait capable d'être amoureuse même si je n'ai ressenti aucune attirance depuis longtemps.

Je dois dire, j'ai pris la bonne décision en m'inscrivant sur ce site. Je me sens plus sereine en quelques heures que je ne l'ai été depuis longtemps. C'est un poids énorme qui s'en va quand on peut parler avec des gens qui ne nous jugent pas, n'essaient pas de nous changer et qui nous comprennent.
Merci beaucoup ! :D
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Re: Bonjour !

Message par Iloy »

Bienvenue PArAdoxe ! :D

Oui, c'est agréable d'avoir un havre où l'on peut parler. C'est rassurant de pouvoir se dire que finalement on n'est pas anormal.e, un cas médical. Le cerveau est tellement compliqué et nos interactions avec une société rigide n'aident vraiment pas.

Je te souhaite de te débarrasser des frustrations qui peuvent t'empoisonner et de vivre ta vie comme tu le sens, même si c'est difficile de savoir qui l'on est. Ton cheminement ne fait peut-être que commencer, sens-toi y bien :)

A bientôt :wink:
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Re: Bonjour !

Message par ParaNoise »

Ce début de pseudo me rappelle quelque chose, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus! :D

C'est sûr que c'est plus compliqué de se définir par rapport à une absence, encore plus quand cette absence semble être uniquement chez soi. Après il faut peut être aussi que tu prennes un peu de temps pour mûrir toutes ces informations, des choses que j'aurais pues trouver paradoxales lors de ma découverte de l'asexualité aujourd'hui ne le sont plus forcément, peut être parce que je me suis rendu compte que je me forçais à ressembler à ce que la société voulait de moi.
Après comme d'autres l'ont dit, les relations amoureuses ne signifient pas forcément contacts physiques. Certes, ce sera plus compliqué de trouver, mais ça se trouve! Et au final, qui décide de ce que doit être une relation amoureuse? La société, les films, musiques, livres... que tu as vus, écoutées, lues... ou alors le couple en lui-même? Si tu n'aimes pas embrasser, il n'y a pas de problème. Et ça, de ce que j'ai pu lire, ce n'est même pas un "problème" exclusivement pour les asexuel.le.s mais aussi pour les S.

En tout cas, bienvenue! ;)
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Re: Bonjour !

Message par ginny anne »

Bienvenue PArAdoxe !

Trouver son orientation sexuelle, surtout quand il s'agit de l'asexualité n'est pas toujours simple. Pendant longtemps, j'ai cru que j'étais anormale. Je ne m'intéressais pas non plus à la vie de couple, le célibat m'allait très bien. Mais j'avais besoin aussi de pouvoir construire une relation affective avec quelqu'un, mais l'idée d'avoir des relations sexuelles avec mon partenaire me bloquait. Le sexe ne m'intéressait pas et ne m'intéresse toujours pas d'ailleurs, mais je ne suis pas réfractaire au contact physique, les câlins, les bisous mais les relations sexuelles, non merci.J'ai découvert l'asexualité il y a seulement quelques mois de cela, ça m'a soulagé de me dire que je n'étais pas seule dans ce cas. Et j'ai pu enfin comprendre à 43 ans que j'étais asexuelle. Tu vois il n'y a pas d'âge pour se trouver.
Et je pense que l'asexualité n'est pas un frein à la vie de couple, on peut trouver quelqu'un et construire un projet à deux, même si c'est un peu plus compliqué quand les relations sexuelles ne nous intéressent pas.

En tout cas, bienvenue sur le forum !
Aesh, un métier pas facile mais des sourires en pagaille 🥰
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Re: Bonjour !

Message par cyclodocus »

PArAdoxe a écrit : 08 déc. 2018, 11:49 Je crois avoir suscité l'intérêt trois ou quatre fois dans ma vie (pour l'une d'elles, il s'est écoulé des mois avant que je réalise que le gars était probablement en train d'essayer de me draguer) et quand ça arrive, je pense toujours qu'il se moque de moi. Ses avances, je n'y crois pas. Bref, ça n'a pas de rapport avec l'asexualité, mais je tenais à l'expliquer.
il y a une différence entre ne pas y crois et y croire béatement.
à toi de trouver le juste milieu, en commençant d'abord par y croire un tout petit peu et en restant extrêmement méfiante
En ce qui concerne le deuil de ma vie amoureuse, il faut savoir qu'au moment où j'ai réalisé que je n'étais pas à l'aise à l'idée d'embrasser quelqu'un, je n'avais jamais entendu parler de l'asexualité.
et alors, mon épouse refusait qu'on s'embrasse quand on s'est connus
ben, je ne cherchais pas à le faire
. Je ne me suis jamais interdite de tomber amoureuse, je me suis seulement dit que si ça arrivait, je le garderais pour moi.
tu ne te l'interdis pas, c'est déjà ça.
se déclarer amoureux, c'est ouvrir une grande faille de soi à l'autre.
il faut être sûr de qui est en face, parce que les A étant plus sensibles que les S, si l'autre en profite, ça fait mal.
Vous venez de légitimer mon droit à l'erreur et au changement, je vous en remercie. J'ai toujours des doutes, mais tant qu'aucun homme (ou qu'aucune femme, qui sait ?) ne me fera ressentir le contraire, je me considérerai asexuelle.
ce n'est pas parce qu'une autre personne te fait grimper aux rideaux que tu deviens S.
sauf à ce que ce soit toi qui réclame
Tant que tu n'as aucun besoin de rapports, tu es A.
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Re: Bonjour !

Message par Jolanthe »

Bienvenue PArAdoxe :)
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Re: Bonjour !

Message par PArAdoxe »

Merci à tous pour votre accueil et vos messages !

En vous lisant et continuant à me chercher, j'arrive à certaines conclusions alors que d'autres questions font surface.

Je ne sais pas si je peux dire que je n'ai aucun besoin de rapports sexuels. J'ai une libido très en forme, ça m'ennuie franchement d'ailleurs, je m'en passerais volontiers. Je peux fantasmer sur le fait de passer à l'acte, mais seulement vaguement, avec une "moi" qui n'est pas exactement moi. Si je me visualise vraiment dans cette situation, ma libido se fait la malle tout de suite. J'ai du désir, mais je ne me crois pas capable de l'assouvir. J'ai donc un manque, une sorte de frustration engendrée par quelque chose qui me bloque complètement. Il y a de la peur, je pense et une forme de répulsion, mais pas que. Il y a surtout ce petit truc que je ne peux pas expliquer et qui me fait penser que je suis asexuelle.
Je ne peux pas nier qu'il y a un certain attrait à l'idée que quelqu'un puisse aimer mon corps avec tendresse (pas de façon bestiale en revanche, je crois que j'en serais malade, j'aurais l'impression d'être un objet, c'est immonde). J'ai toujours trouvé ça beau dans les films et les livres, deux personnes qui, littéralement, "font l'amour", en prenant leur temps, avec douceur, comme l'expression physique suprême de l'amour qu'elles ressentent l'une pour l'autre. Pourtant quand je m'imagine là-dedans, ça me refroidit complètement. En fait, je crois même que c'est mon équivalent de la douche froide.

Moi aussi j'ai un besoin affectif et en lisant les présentations des nouveaux inscrits, j'ai relevé quelque chose que je n'ai pas mis dans la mienne mais que je ressens aussi : la peur de vieillir seul. J'en ai parlé à une de mes amies une fois, de ça. Parfois ça me terrifie. Il m'arrive de dire en plaisantant que je mourrai à 65 ans dans un appartement minable et que je me ferai manger par mes chats. Sauf que je suis à moitié sérieuse quand je le dis. Je ne désespère pas (ou plus, dirons-nous), comme je l'ai dit dans un message précédent, je vais prendre les choses comme elles viennent. Mais c'est une peur légitime que je ne peux pas faire disparaître. Et elle me revient en pleine poire quand je vois mes amis avancer dans leur vie alors que je piétine dans la mienne (à tous les niveaux, je précise). Bref, voilà.
Tout n'est pas noir non plus, hein. J'ai une amie qui a une famille complètement déjantée et quand je suis avec eux, je me lâche, je ris parfois jusqu'aux larmes et je me sens superbement bien. Ça comble mon manque affectif et je suis en pleine forme pendant quelques jours. Il faudrait que je les voie toutes les semaines pour être bien tout le temps, quoi. Si je ne trouve jamais l'amour (c'est certes défaitiste, mais tout à fait possible), j'ai des amis formidables qui savent me rendre heureuse. C'est le principal, non ? ^^
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Lilly
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Re: Bonjour !

Message par Lilly »

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Jamais le premier soir... les suivants non plus d'ailleurs!

À ce niveau-là, c’est plus de la gastronomie, c’est de l’érotisme !
Karadoc
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