Je suis Wil, 25 ans, trans-FtM. Pour vous donner une petite idée de mon parcours et de mes réflexions, je vais tenter de faire court, mais j'ai souvent du mal à condenser

J'ai jaimais trop compris d'où venait cette fascination pour les rapports intimes de la part des autres. Déjà au début du collège, j'en voyais plein qui voulaient absolument "y passer". À cet période, j'étais plutôt en pleine réflexion sur mon genre. Ça m'a pas empêché de tomber amoureux d'un mec de mon âge, mais avec aucune pensée pour de l'intimité.
Dans les quelques mois qui ont suivi, j'ai compris que j'étais un garçon, et j'ai commencé à en parler un peu autour de moi. Dans l'optique de me "corriger", on m'a fait subir des violences verbales, puis physique. Et voyant que ça ne changer pas ma façon d'être, on m'a agressé plus sérieusement

Ça m'a détruit, et je me suis isolé et énormément renfermé. J'ai suivi la pression sociale, je me suis forcé à me laisser toucher par mon copain de l'époque, mais j'ai toujours détesté ça.
Quelques années plus tard, j'ai déménagé en entrant au lycée, un gros changement d'air et surtout de contact, ça m'a fait du bien. J'ai rencontré une fille dont je suis tombé amoureux. N'étant pas out trans à ce moment là (à part à ma copine), j'ai vite été catalogué de lesbienne, puis de bi quand je me suis mis avec un homme en parallèle. J'ai découvert mon polyamour et mon panromantisme à ce moment là, même si étant incapable de mettre des mots sur ces concepts.
Avec beaucoup de patience de leur part, j'ai exploré un peu ce qui serait possible pour moi ou pas. J'ai découvert que la nudité des femmes me révulse, et que de ce côté ça serait toujours purement émotionnel.
Côté homme, je suis capable d'en trouver attirant, sensuel, et même de rare fois d'avoir du désir. Mais l'idée de franchir le pas était juste inconcevable pour moi. J'ai eu un troisième copain, en parallèle des deux autres partenaires, et ça n'a pas vraiment changé mon ressenti.
Vu qu'iels avaient tous du mal à gérer mon polyamour, et qu'iels me mettaient la pression pour que j'ai des rapports sexuels, j'ai mis fin à chacunes de mes relations d'un (plus ou moins) commun accord.
Depuis, je n'ai plus eu personne. Ça fait donc 7 ans que je suis célibataire. Et j'ai eu le temps de faire ma transition social et médical femme->homme.
Au début de mon traitement hormonal, j'ai connu une grosse hausse de libido, et c'était assez difficile à gérer. Je n'avais pas connaissance de l'asexualité à ce moment là, et c'était pour moi très frustrant. Je savais que cet effet était normal, et je le redoutais pas vraiment. J'ai même pensé que ça m'aiderait à être un peu plus "normal" dans mes relations ...
Sauf que voilà, depuis, j'ai su apprivoiser mon corps. Ces "envies" sont beaucoup plus rare. Pas qu'elles me dérangent, disons qu'elles soient là ou pas m'importe peu. Je peux ressentir de l'excitation sans problème, et dans ma tête "ça" marche plutôt bien.
Mais dans les faits, la masturbation a souvent un air de "corvée" pour moi. Le porno je trouve ça chiant, du coup j'en regarde très rarement. Il m'arrive de "mater" comme on dit, mais plus pour le plaisir des yeux que par réel fantasme. Parce que justement, des fantasmes j'en ai pas.
J'ai surtout une grosse curiosité de ce que "ça" fait quand c'est bien, et appréciable. Mais je ne sais pas si c'est mon passé, ma dysphorie ou une potentielle asexualité qui fait que non, j'ai pas envie d'essayer. Je dirais même que j'ai une trouille bleu de partager mon lit avec quelqu'un.
C'est purement le côté sexuelle des relations qui me dérange. J'accorde une grande importance à la tendresse, aux câlins et aux mots doux. Mais j'ai aussi un problème avec l'humidité. Un simple baiser, s'il est humide, avec un peu de bave, me file la nausée.
J'arrive à un âge où j'ai envie de me poser, de faire ma vie. Mais le peu que je parle de ce manque d'intérêt pour les rapports, je reçois une vague de moquerie, mais aussi beaucoup d'incompréhension. Parce que j'ai aucun problème pour parler de "ça", d'en rire, tout ça. Du coup, j'assume pas vraiment une potentielle asexualité, et je sais pas comment assumer ça d'ailleurs ... Quand vient des discussions plus "sérieuses" sur des thèmes style "quels sont vos fantasmes '", j'esquive le sujet avec une blague genre "Tu veux pas savoir, c'est trop sale pour toi" et ça passe.
Vu que je suis polyamoureux, beaucoup pensent que je suis très actif sexuellement, ou que je voudrais l'être. Ce qui n'est pas du tout le cas

Je suis membre d'une association LGBT+, et même là bas, j'ose pas en parler. Iels sont tous très actif/ve voir même trop pour certains. J'y ai d'ailleurs rencontré un type qui me plaît énormément. Mais je me suis pas dévoilé, parce qu'il est accro aux rapports ... Je sais qu'il a très régulièrement 4 ou 5 partenaire, par soir ! Oui oui, pas par semaine mais par soirée ! Ajoutons à ça le fait que je suis trans et qu'il ait du mal avec ça ... Dégâts x4 sur mon petit cœur

Breeef, je pense avoir tout dis quasiment, et j'ai encore fait un pavé. Désolé !
Actuellement je me pose donc beaucoup de questions, et je commence à ressentir un gros manque d'amour et une grande solitude. J'espère donc trouver ici des réponses sur moi-même pour avancer un peu plus sereinement

Merci à cel/eux qui m'ont lu
