Hello!

N'ayez pas peur, passez nous dire un petit bonjour, faites-vous connaître !
Avatar de l’utilisateur
PassionA
AVENturier de l'A perdu
Messages : 2401
Inscription : 12 janv. 2017, 20:32
Localisation : Côte d'Azur
Pronom : Ka nama kaa lajerama
A aimé : 551 fois
A été aimé : 806 fois

Re: Hello!

Message par PassionA »

Lemlemi a écrit : 28 mars 2018, 19:33 On peut avoir la trentaine et s'enflammer dans de grands débats pour savoir qui d'Ombrage et de Voldemort est le plus maléfique !
Je ne comprends pas l'intérêt de la gradation. Les deux sont maléfiques et de façon très différentes, l'un étant essentiellement nihiliste et l'autre sadique. Bien que les deux soient des psychopathes, Ombrage est une représentation vivante du 'contrôler et punir", elle révère tout système d'ordre dans lequel elle va pouvoir se hisser à une place de choix pour commettre ses exactions - typiquement c'est un juge, un juré, et un bourreau. Tandis que Voldemort ne recherche qu'à se purger de ses faiblesses, jusqu'à refuser sa propre humanité - typiquement c'est un tyran au delà de tout système, il fabrique un monde autour de lui qui n'existe que pour le servir et servir ses desseins, jusqu'à le hisser au rang de dieu.
Avatar de l’utilisateur
AméliaScorbett
Apprenti(e)
Messages : 68
Inscription : 24 mars 2018, 19:59
A aimé : 55 fois
A été aimé : 40 fois

Re: Hello!

Message par AméliaScorbett »

Lone Wolf a écrit : 05 avr. 2018, 12:05 Bonjour et bienvenue Amélia
AméliaScorbett a écrit : 27 mars 2018, 09:17 Lemlemi, j'ai l'impression de me lire quand je te lis! As-tu déjà lu un Pierre Pevel? C'est un orfèvre, son Paris des Merveilles est un vrai chef d'oeuvre! Il a reçu le grand prix de l'Imaginaire (Comme CS Lewis pour le dernier tome de Narnia). Je te le recommande chaudement.
J'avais beaucoup aimé le Paris des Merveilles, déjà rien que parce qu'il s'agit d'un univers alternatif, notamment pour la relation entre Isabelle de St Gil et Griffont. Je regrette juste que Pevel n'ait pas assez développé son univers et surtout qu'il ne sache pas finir ses oeuvres. Cela finit souvent abruptement, dans des épilogues très succincts. Je me rappelle avoir fini le dernier tome en me demandant quand sortait le 4ème.
Moins pour ses "Lames du Cardinal" mais finir sur une conclusion qui appelle à une suite, c'est un peu décevant. On ne pouvait même pas parler de fin ouverte.
Mr.Nya a écrit : 28 mars 2018, 13:33 Ce qui me fait penser qu'il faut que je me procure Percy Jackson vu qu'on m'en a dit grand bien et que les enfants à qui je les ai offert adorent.
Par contre, je n'avais absolument pas accroché à Harry Potter quand on m'a donné les 3 premiers tomes vers 2000-2002. Maintenant, peut-être que ça passerait, mais je me limite niveau sagas.
Le lecteur et l'amoureux de la mythologie grecque que je fus/suis est ressorti un peu déçu, surtout au début où j'ai dû m'accrocher et je pense que si j'avais eu d'autres livres sous la main, je serais passé à autre chise, mais dans l'ensemble, plus le récit progressait, plus ça allait (j'aime bien son explications sur les "enfants" d'Athéna), il fallait reconnaître qu'il a adapté son sujet plutôt correctement dans l'ensemble. Pour l'intrigue, c'est du classique, prévisible dans ce genre de littérature mais ça se laisse bien lire. J'ai espéré à deux-trois moments qu'il allait nous pondre un twist mais non.
Vaut mieux lire les livres que voir les films qui sont à oublier.

Je te conseille les Magnus Chase si tu ne les a pas lu! Pour les amoureux de la mythologie Nordique, c'est du Percy Jackson mais en plus cocasse et moins "classique" dirons nous. Et en plus tu verras Thor avec des couettes.

Je suis d'accord pour le Paris des Merveilles et ses fins, mais je suis presque sûre qu'on lui a imposé de les changer. Ça ne colle pas avec son écriture. J'ai bien aimé les lames du Cardinal, mais ça ne vaut pas la beauté esthétique du Paris des Merveilles.
Je ne suis pas humaine, je suis vulcaine. J'ai un cycle de reproduction prévu tout les sept ans... ou pas. :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Lau
Associé(e)
Messages : 667
Inscription : 15 nov. 2017, 23:02
Localisation : Rhône-Alpes
A aimé : 342 fois
A été aimé : 285 fois

Re: Hello!

Message par Lau »

AméliaScorbett a écrit : 24 mars 2018, 22:44Je fais des études de lettres modernes, et je suis en train de me spécialiser dans la littérature dites "jeunesse" en France. Mon but est de démontrer que cette appellation n'a aucun sens (j'ai du travail).
Alors là tu m'intéresses grandement ! Bon sang ce que c'est dur parfois de faire valoir la litté jeunesse auprès des grands amateurs de litté vieillesse, "de la vraie littérature tu comprends".
Et en considérant les réactions des copains, va falloir ouvrir un topic sur la litté jeunesse je crois. :mrgreen:

Sois la toute bienvenue. ^^

Et parce que c'est TROP TENTANT. J'apporte ma pierre à l'édifice du flood spécial LJ !
Je n'irais pas jusqu'à dire que cette appellation n'a pas de sens, parce que, quand même, je sais par expérience qu'il y a des oeuvres qui ne sont pas adaptées à la jeunesse, non pas en terme de sujet abordés mais plutôt en terme de style, d'écriture. Je vais pas mettre Boussole ou Bakhita dans les mains de collégiens, voyez.
Mais c'est rigolo parce que quand on aborde cette différenciation litté jeunesse/vieillesse, moi ce qui me vient tout de suite, c'est que la France est l'un des seuls pays à avoir fait une loi pour réguler la diffusion d’œuvres à destination de la jeunesse (loi du 16 juillet 1949, allez jeter un ptit coup d'oeil, c'est édifiant).
Et si cette distinction m'aide moi (et les médiateurs du livre) dans mon travail, ça reste préjudiciable pour la littérature dite de jeunesse, qui est alors regardée de haut par la majorité du lectorat adulte. Parce que forcément, si c'est pour les enfants ou les ados, c'est bien plus simpliste, c'est de la romance guimauve et niaise et j'en passe. Sauf que non, pas toujours, pas systématiquement.
Il y a une sorte de double sens en fait. Cette classification sert pour la prescription de lecture à la jeunesse mais bloque le lectorat adulte à cause de cet étiquetage. Personnellement, c'est cette deuxième partie qui m'intéresse, dynamiter cette idée reçue que la LJ "c'est que pour les enfants", faire prendre conscience que oui, c'est des bouquins à destination d'un jeune public mais que ce n'est pas pour autant que c'est interdit aux adultes.
Léonis a écrit : 25 mars 2018, 13:20Cette typologie provient des deux besoins très différents. L'enfant se cherche et se construit, l'adulte veut se dépasser et "vaincre" son quotidien.
J'ai pas assez de neurones encore fonctionnels pour pouvoir t'expliquer pourquoi mais même si elle me parait très intéressante, y'a quelque chose qui me chiffonne avec ta typologie. Si tu t'es appuyée sur quelque de préexistant pour établir cette classification, je suis preneuse. ^^
PassionA a écrit : 26 mars 2018, 13:19Pour reprendre l'exemple de HP, pas mal de gens de ma génération refusent de lire ça parce que c'est "pour les gosses".
M'étonne pas. Y'a plus qu'à attendre une réédition de l'intégrale Harry Potter dans une collection d'un éditeur généraliste... Je plaisante à moitié.
(C'est le cas pour Christelle Dabos, lauréate d'un concours de publication chez Gallimard Jeunesse, et dont les formats poche sortent dans leur collection Folio, plus axée de base sur un lectorat plus "mature")
Lemlemi a écrit : 25 mars 2018, 21:55la trentaine passée il m'arrive d'acheter des livres pour enfants qui sont magnifiques tant au niveau de la narration que des illustrations...(et je parle des "vrais" livres pour enfants, pas des oeuvres de Mayalen Goust, Claude Ponti, Benjamen Lacombe et consorts, qui sont géniales mais qui ciblent aussi - et surtout ? - les adultes)...Dans la littérature "jeunesse" et "young adult" aussi on trouve de belle choses. Dommage que cette catégorisation entraine la surpublication d'oeuvres formatées (écriture simplifiée, scénario cathartique basique)
Je suis de ceux qui pensent que les auteurs jeunesse publient pour la jeunesse et ne ciblent pas forcément les adultes. Tu donnes l'exemple de Ponti, je m'éclate à lire ses albums, je m'émerveille, je ris mais j'ai bien conscience que ça ne m'est pas destiné en premier lieu. Les autres auteurs que tu cites, je ne les connais pas. ^^
Surpublication c'est le mot, mais je ne serais pas aussi catégorique. En LJ et YA, pour peu qu'on connaisse les bons éditeurs, on arrive facilement à ne pas tomber dans des oeuvres préformatées ou "trop" simplistes (bien que ce soit là un jugement adulte ^^). Mais bon, c'est la logique actuelle des gros éditeurs, plutôt inonder le marché d'oeuvres inégales que de laisser le créneau aux concurrents.
Lemlemi a écrit : 25 mars 2018, 21:55 on devrait en attendre autant que la littérature "normale" (même problème avec les polars et la SF - si Hunger Games avait été écrit dans la perspective d'un roman pour adulte, il aurait été peut-être bien mieux écrit et plus approfondi, sans pour autant être hors de portée pour des adolescents)
Sauf que Hunger Games, c'est un roman ado. C'est difficile mais il faut se détacher de ce regard adulte qu'on porte sur la littérature jeunesse. :)
C'est normal avec l'expérience et les connaissances qu'on a de se dire que ça aurait pu être mieux écrit, approfondi... Sauf que c'est pas nous le lectorat visé en premier lieu. C'est à des ados que Suzanne Collins s'adresse, et si mes souvenirs sont bons, c'est plutôt très bien dans le genre roman ado dystopique. Cela n'empêche pas un certain niveau d'exigence (c'est d'ailleurs lee job des éditeurs), ça va de soi hein, mais il faut savoir rester raisonnable dans nos revendications aussi. Surtout quand on est pas le lectorat destinataire/majoritaire.
Je pense que l'article ci-dessous devrait te plaire ! ^^

Pour compléter, je pense qu'il est intéressant d'avoir un autre point de vue et je vous présenterai celui de Clémentine Beauvais, auteure jeunesse mais aussi enseignante chercheuse en LJ. Elle a fait un long billet de blog sur les différences entre littérature pour enfants et pour adultes et maintenant que je l'ai relu de bout en bout, j'aime vraiment vraiment ce qu'elle raconte. Je reprends ses deux conclusions : "[...] cet apparent désir bienveillant de ‘faire tomber les barrières’ entre littérature adulte et littérature jeunesse est en réalité trop souvent une manière de refuser a l’enfant ou l’adolescent des domaines culturels d'excellence, qui leur seraient particuliers et dont ils seraient les bénéficiaires privilégiés. [...] Les adultes doivent apprendre a accepter l’existence d’une littérature d’excellence dont ils ne sont pas les destinataires privilégiés."
Afficher
"C'est une folie de remédier à l'arbitraire d'un dégoût par l'arbitraire d'une contrainte."
Avatar de l’utilisateur
Muriel Evelyne
Agitateur
Messages : 5433
Inscription : 11 mai 2016, 02:22
Localisation : Roazhon, Breizh (Rennes, Bretagne)
Pronom : Elle
A aimé : 3155 fois
A été aimé : 1497 fois

Re: Hello!

Message par Muriel Evelyne »

Bienvenue AméliaScorbett :)

Bravo à vous tous pour vos connaissances en littérature enfantine et pour ados, les miennes sont voisines de zéro :P Je n'ai jamais lu un seul Harry Potter, j'avoue qu'à l'époque où les premiers sont sortis j'ai été très agacée par le battage qu'on faisait autour. Ensuite j'ai essayé de voir le premier film qui en a été tiré à la télévision et ai stoppé de le regarder au bout de vingt minutes tellement je le trouvais ennuyeux. Depuis, des gens m'ont dit que les bouquins étaient bien meilleurs que les films et il se peut que je me mette un jour à les lire, rien que par curiosité, d'autant plus que j'aime tout ce qui touche au fantastique.
"La différence entre ce qui est impossible et ce qui est possible est la mesure de la volonté de l'homme."

" - Salut ! On échange nos numéros ?
- Non, j'aime bien le mien, merci. " :twisted: :lol: :mrgreen:


Image
Avatar de l’utilisateur
Lemlemi
Apprenti(e)
Messages : 63
Inscription : 30 juil. 2016, 14:06
Localisation : sur les pentes du Taniquetil
A aimé : 17 fois
A été aimé : 21 fois

Re: Hello!

Message par Lemlemi »

Flood must go on : Lau je reste sur l'impression qu'on sursimplifie les oeuvres destinées aux adolescents ou aux enfants, pour ratisser un lectorat le plus large possible, incluant les adolescents qui n'ont pas l'habitude de lire et qu'on s'imagine être trop bêtes pour lire des phrases avec plusieurs propositions enchâssées, des mots de quatre syllabes et des intrigues complexes. S'adapter à un lectorat adolescent signifie sans doute présenter des intrigues et des personnages qui parlent à la vie d'un adolescent (se construire dans un monde hostile, affronter le regard des autres, se reconnaitre dans des rites de passage à l'âge adulte...), mais j'ai du mal avec cette simplification du vocabulaire et des phrases, comme si les adolescents n'avaient toujours pas terminé leur apprentissage de la lecture (d'ailleurs si c'est le cas, le meilleur moyen de les tirer vers le haut serait justement de leur présenter des livres un peu plus consistants, sans pour autant publier des bouquins indigestes dont on ne comprendrait que la moitié des phrases). En ce qui concerne Hunger Games, le scénario et les personnages sont tout à fait "adaptés", mas l'écriture me semble indigente.

Étant adolescente je détestais les œuvres trop simples qui me rabaissaient en quelque sorte à une condition d'enfant (je me souviens de l'insipide collection Cascade avec des couvertures roses et des histoires d'amour nunuches, sans oublier les rééditions de bouquins avec les passés simples transformés en présents). Heureusement il reste des livres de très bonne qualité. Par exemple, le génial Ma Sœur est une sorcière de Diana Wynne Jones s'adresse à un lectorat plus jeune (11 ans ?) mais reste tout en nuances et présente un monde finalement très sombre. C'est un plaisir de relire ce livre à tout âge. Idem pour A la Croisée des mondes. Il y a aussi des bouquins à l'écriture très simple mais qui savent transcrire la complexité de l'adolescence comme les Anastasia Krupnik que j'avais dévorés au collège. Enfin, en ce qui concerne les livres de Claude Ponti, je les ai découvert étant adulte, ce qui m'empêche de comprendre ce qu'un enfant en retiendrait. Je connais plusieurs personnes qui trouvaient ça effrayants étant enfants (notamment le délire du masque de Blaise).
Clémentine Beauvais, par le biais de Lau a écrit :Les adultes doivent apprendre a accepter l’existence d’une littérature d’excellence dont ils ne sont pas les destinataires privilégiés.
Je suis on ne peut plus d'accord, mais j'ai toujours cette pénible impression de condescendance dans la littérature jeunesse, et que le critère d'excellence n'est pas spécialement recherché.

Et merci pour les informations sur la loi de 49, c'est très éclairant !

Quant à Harry Potter...c'est vrai que la méchanceté d'Ombrage et de Voldemort ne se compare pas ; les deux personnages sont extrêmement différents dans leurs caractères. L'une est minable (et tout à fait PassionA, très foucaldienne dans sa manière de voir le monde), l'autre dispose d'un grand charisme. Pourtant ils partagent la même idéologie destructrice, la même enfance compliquée, la même volonté maladive d'être "au-dessus".
Ombrage m'effraie plus parce qu'elle est plus proche de nos quotidiens. Voldemort est quasi-unique, c'est l'incarnation du mal. Il n'y a qu'un Hitler, qu'un boss de fin. Par contre, les collabos, les lâches, les profiteurs, les mythomanes (ou de sympathiques combinaisons des quatre) sont plus nombreux. On a tous croisé au moins un Ombrage dans notre vie, c'est pourquoi ce personnage parle peut-être à un plus grand nombre.
Répondre