J'ai 25 ans, ça fait deux semaines tout au plus que je suis inscrite sur ce forum, un an que je pense avoir enfin compris pourquoi je ressens un décalage par rapport à mon entourage sur la vie sexuelle, et pourquoi je me prenais souvent cette réflexion dans la figure "T'as qu'à le dire si tu n'as pas envie !"
Je crois que je suis partie pour écrire un pavé donc merci d'avance à ceux qui auront la patience de tout lire.
Je vais commencer par le collège : j'étais la seule à ne pas chercher à tout prix à perdre ma virginité avant mes 15 ans sous peine de passer pour une nonne. J'avais du coup la réputation d'être une coincée. Je ne comprenais pas en quoi l'acte sexuel les réjouissait tant, et j'ai du mettre au point une nouvelle façon de manger des bananes à la cantine pour éviter d'avoir en retour des mimiques génantes de la part des garçons du genre de gif animé ci-dessous.

Je me suis dit que je n'étais pas entourée de flèches et que ça irait mieux au lycée.
Au lycée un garçon m'a proposé de le faire dans les toilettes juste après m'avoir fait sa déclaration (


Je me suis dis une fois de plus que je n'étais pas entourée de flèches et que ça irait mieux à la fac.
Je l'ai fait pour la première fois à 19 ans avec un de mes meilleurs amis, j'avais une attirance romantique mais pas sexuelle pour lui. On n'était pas sobres, et je lui faisais confiance, ce qui m'a permis de sauter le pas et ça s'est bien passé. Mais j'ai continué à penser que le sexe, il n'y avait pas de quoi en faire un fromage, ceci-dit je ne me suis pas posée plus de questions car on m'avait prévenu que la première fois, c'était souvent nul.
Après plusieurs histoires d'un soir, j'ai continué à penser que le sexe n'était pas aussi plaisant qu'on nous le dit. Je m'ennuie pendant l'acte, souvent mon partenaire ne peut pas "entrer" malgré des préliminaires interminables (à moins que je sois ivre au point de ne pas savoir où je suis), et je suis ravie quand c'est terminé.

Lors de mon déménagement à Rennes, j'ai été moins exposée aux marathons de tournée des bars tous les soirs avec mes potes de fac, donc j'ai pu me concentrer sur mes études. Lorsque j'ai découvert le mot asexualité et sa définition sur Youtube, je n'ai pas voulu voulu m'avouer que je m'identifiais à cette définition, alors qu'à ce moment là je ne le faisais plus depuis plus de six mois et je m'en portais très bien, je ne ressentais pas ce manque de sexe dont beaucoup se plaignent.
Bien que je l'ai fait jusqu'à aujourd'hui avec une dizaine d'hommes en tout, mais si je trouvais certains d'entre eux physiquement plaisants, pour aucun d'entre eux je n'ai jamais ressenti de désir sexuel. Le plus souvent, je m'ennuie mortellement, et je ne me sens bien qu'au moment où c'est terminé. Je vais parfois apprécier les préliminaires pour la complicité qu'ils procurent, mais je ne ressens que des chatouilles, des caresses, des mains, là où paraît-il je devrais ressentir une montée de désir. Jusqu'ici, je ne l'ai fait jamais plus de 5 fois par an en moyenne, je ne ressens jamais le besoin de me masturber (je ne l'ai fait que par curiosité anatomique quand j'étais plus jeune).
Par contre en amour je suis une vraie guimauve, je peux tomber désespérement amoureuse en moins de deux. Du coup, maintenant, j'ai les mêmes peurs que Bridget Jones : mourir seule dévorée par mes chats.

Je m'exprime ici car j'ai confessé tout ce long pavé lors d'un rendez-vous chez une sexologue du CHU dans l'espoir d'avoir un bon aiguillage. Elle m'a dit en réponse que je ne me dois pas me catégoriser asexuelle comme ça, que les asexuels sont ceux qui ne le font pas, que si j'étais asexuelle, je n'aurai jamais fait toutes ces coucheries, et que tout le monde ressent forcément des désirs sexuels. Je me suis défendue en lui donnant la même explication que celle qui trône fièrement en haut de ce forum et dans les sites web qui traitent le sujet. Mais je me suis heurtée à un mur d'incompréhension et je suis sortie de ce rendez-vous avec une confiance en moi très basse et des gros doutes.

Pourtant, je m'identifie aux témoignages que j'ai lus sur ce forum, j'ai donc besoin d'un avis plus bienveillant sur mon orientation sexuelle.
