J'ai arrêté de me soigner
- chidori
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J'ai arrêté de me soigner
Hello
je suis timide et je ne sais pas par quoi commencer. Je n'ai découvert que très récemment l'existence de l'asexualité comme une identité (partiellement ?) reconnue, et ça a été un choc et une révélation. J'ai longtemps cru que j'étais retardée, que j'avais quelque chose qui manquait, que j'étais un vilain petit canard invisible, que je n'avais ma place nulle part, qu'il fallait que je fasse des efforts, que je me soigne.
En fait, je me suis toujours sentie plus à l'aise en compagnie de personnes qui ne rentrent pas dans le moule hétéronormatif mais, même si j'ai pu m'interroger à plusieurs reprises, j'ai fini par conclure que je n'étais pas homosexuelle. Je ne rentrais pas dans la norme, mais je n'étais pas non plus comme mes amis gays, je trouvais ça vraiment dommage. Comme la société nous renvoie l'image que l'on doit choisir son camp, être hétérosexuel ou homosexuel, je me disais que j'étais donc une hétérosexuelle défectueuse. J'avais raté une étape quelque part, j'étais restée bloquée à l'adolescence où l'on a "peur du sexe opposé, mais c'est normal, ça passera" (je cite mes parents). Or je n'avais pas vraiment peur, je voulais montrer que j'étais courageuse, je me suis donc lancée, pensant que l’appétit viendrait en mangeant, ce genre de truc. J''avais surtout des choses à prouver, à moi-même et/ou aux gens autour de moi.
Mais en fait, non, ça ne marchait pas. Soit je ne trouvais pas le bon, soit il fallait que je résolve d'abord ce qui n'allait pas chez moi, avant de faire perdre son temps à un pauvre gars qui n'a pas mérité de se retrouver avec quelqu'un qui rechigne à lui apporter le minimum de ce qu'il est en droit d'attendre. J'ai toujours vécu ça comme un échec. Cependant, j'ai dû admettre que j'étais bien mieux célibataire qu'avec mon ex qui ne comprenait pas que je n'avais pas la même libido que lui et qui me faisait la gueule si deux soirs d'affilée je n'avais pas envie (il avait envie tous les soirs).
Grâce à Tumblr et à ses blogs militants, j'ai découvert qu'une petite communauté revendiquait l'asexualité comme une orientation sexuelle et tout un flot d'émotions s'est brutalement déversé en moi. Un soulagement : d'autres personnes ressentent la même chose que moi, je ne suis pas seulement une anomalie sans nom mais hourra, je rentre dans une catégorie, enfin, j'ai une case à moi. Un grand désespoir aussi : pourquoi ça m'arrive à moi ? ça sert donc à rien que je me soigne, je n'y arriverai jamais, je suis condamnée à rester seule toute ma vie ! Franchement, si j'avais eu à choisir, j'aurais aimé tirer n'importe quelle autre carte sauf celle-là ! Enfin, bon, pardonnez-moi, je suis encore dans la confusion de ma découverte récente... Je ressens aussi de la colère, j'aurais aimé réaliser tout ça beaucoup plus tôt, j'ai honte de frapper à la porte de la communauté à mon âge avancé (j'ai largement plus de quarante ans, dites-moi qu'il n'y a pas que des petits jeunes même si je m'entends très bien avec des personnes de tous les âges - du fait de mes centres d'intérêt, je me retrouve souvent entourée de gens plus jeunes que moi mais j'ai toujours la crainte d'un jour me faire rejeter, ou de m'exclure moi-même toute seule comme une grande à cause des idées que je me fais et de la peur du regard des autres...).
Enfin, voilà que je m'éloigne du sujet, et j'ai été bien bavarde, excusez-moi. Merci pour les courageux qui m'ont lue jusque là et surtout merci à cette communauté d'exister, je suis heureuse de vous rencontrer !
je suis timide et je ne sais pas par quoi commencer. Je n'ai découvert que très récemment l'existence de l'asexualité comme une identité (partiellement ?) reconnue, et ça a été un choc et une révélation. J'ai longtemps cru que j'étais retardée, que j'avais quelque chose qui manquait, que j'étais un vilain petit canard invisible, que je n'avais ma place nulle part, qu'il fallait que je fasse des efforts, que je me soigne.
En fait, je me suis toujours sentie plus à l'aise en compagnie de personnes qui ne rentrent pas dans le moule hétéronormatif mais, même si j'ai pu m'interroger à plusieurs reprises, j'ai fini par conclure que je n'étais pas homosexuelle. Je ne rentrais pas dans la norme, mais je n'étais pas non plus comme mes amis gays, je trouvais ça vraiment dommage. Comme la société nous renvoie l'image que l'on doit choisir son camp, être hétérosexuel ou homosexuel, je me disais que j'étais donc une hétérosexuelle défectueuse. J'avais raté une étape quelque part, j'étais restée bloquée à l'adolescence où l'on a "peur du sexe opposé, mais c'est normal, ça passera" (je cite mes parents). Or je n'avais pas vraiment peur, je voulais montrer que j'étais courageuse, je me suis donc lancée, pensant que l’appétit viendrait en mangeant, ce genre de truc. J''avais surtout des choses à prouver, à moi-même et/ou aux gens autour de moi.
Mais en fait, non, ça ne marchait pas. Soit je ne trouvais pas le bon, soit il fallait que je résolve d'abord ce qui n'allait pas chez moi, avant de faire perdre son temps à un pauvre gars qui n'a pas mérité de se retrouver avec quelqu'un qui rechigne à lui apporter le minimum de ce qu'il est en droit d'attendre. J'ai toujours vécu ça comme un échec. Cependant, j'ai dû admettre que j'étais bien mieux célibataire qu'avec mon ex qui ne comprenait pas que je n'avais pas la même libido que lui et qui me faisait la gueule si deux soirs d'affilée je n'avais pas envie (il avait envie tous les soirs).
Grâce à Tumblr et à ses blogs militants, j'ai découvert qu'une petite communauté revendiquait l'asexualité comme une orientation sexuelle et tout un flot d'émotions s'est brutalement déversé en moi. Un soulagement : d'autres personnes ressentent la même chose que moi, je ne suis pas seulement une anomalie sans nom mais hourra, je rentre dans une catégorie, enfin, j'ai une case à moi. Un grand désespoir aussi : pourquoi ça m'arrive à moi ? ça sert donc à rien que je me soigne, je n'y arriverai jamais, je suis condamnée à rester seule toute ma vie ! Franchement, si j'avais eu à choisir, j'aurais aimé tirer n'importe quelle autre carte sauf celle-là ! Enfin, bon, pardonnez-moi, je suis encore dans la confusion de ma découverte récente... Je ressens aussi de la colère, j'aurais aimé réaliser tout ça beaucoup plus tôt, j'ai honte de frapper à la porte de la communauté à mon âge avancé (j'ai largement plus de quarante ans, dites-moi qu'il n'y a pas que des petits jeunes même si je m'entends très bien avec des personnes de tous les âges - du fait de mes centres d'intérêt, je me retrouve souvent entourée de gens plus jeunes que moi mais j'ai toujours la crainte d'un jour me faire rejeter, ou de m'exclure moi-même toute seule comme une grande à cause des idées que je me fais et de la peur du regard des autres...).
Enfin, voilà que je m'éloigne du sujet, et j'ai été bien bavarde, excusez-moi. Merci pour les courageux qui m'ont lue jusque là et surtout merci à cette communauté d'exister, je suis heureuse de vous rencontrer !
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Re: J'ai arrêté de me soigner
Tu n'es pas condamnée à rester seule toute ta vie ! C'est sûr que c'est plus dur de trouver un A dans la vie de tout les jours, mais si tu fréquente internet et des sites consacrés aux A tu peux commencer par te faire de bons amis et pourquoi pas rencontrer quelqu'un qui sera peut-être un jour plus qu'un ami (et sinon y'a même des sites de rencontre A d'après ce que j'ai compris)
Bienvenue sinon !
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- didou
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Re: J'ai arrêté de me soigner
Aloha Chidori,
"En droit", "en droit"... Ca, c'est en vision conventionnelle. Quelque part, il n'y a pas de "droit". Un couple, pour qu'il marche, il faut que les 2 s'accordent sur des points, mais il n'y a pas de forme prédéfinie universelle.chidori a écrit :[...] faire perdre son temps à un pauvre gars qui n'a pas mérité de se retrouver avec quelqu'un qui rechigne à lui apporter le minimum de ce qu'il est en droit d'attendre.
Oui, bin tu n'est pas la seule tu sais. Cela dit, mieux vaut tard que jamais et de toute façon les années "d'avant" sont passées, on ne reviendra pas dessus.chidori a écrit :Je ressens aussi de la colère, j'aurais aimé réaliser tout ça beaucoup plus tôt,
Il n'y a pas de honte à avoir C'est justement le but de la communauté: faire en sorte que les gens sortent de leur doutes voire de leur ignorance, de leur crainte de solitude.chidori a écrit :j'ai honte de frapper à la porte de la communauté à mon âge avancé
Non, il y en a d'autres qui ont dépassé les 40 bougies, moi y comprischidori a écrit :(j'ai largement plus de quarante ans, dites-moi qu'il n'y a pas que des petits jeunes même si je m'entends très bien avec des personnes de tous les âges
Être asexuel n'implique pas forcément de rester seul(e) toute sa vie. Il y a des couples assexuels. Tu verras bien ce que le temps apportera.chidori a écrit :[...]Un grand désespoir aussi : pourquoi ça m'arrive à moi ? ça sert donc à rien que je me soigne, je n'y arriverai jamais, je suis condamnée à rester seule toute ma vie !
Bon, le regard des autres, il faut arriver à s'en détacher et à s'asseoir dessus au bout d'un moment. Ce n'est pas facile, certes. Mieux vaut s'éloigner des cons et rester fidèle à ses convictions que l'inverse. Au moins on a sa conscience pour soi. Ensuite, sauf si l'on est un peu asocial (ce qui n'est pas un jugement, et pas une tare non plus ), il ne faut pas s'exclure de relations "sociales" par peur de rejet. Des fois on rencontre des gens bien, des fois des imbéciles, mais au moins dans le second cas on ne les rencontre qu'une fois (sauf au boulot où il faut malheureusement faire avec ).chidori a écrit :[...] mais j'ai toujours la crainte d'un jour me faire rejeter, ou de m'exclure moi-même toute seule comme une grande à cause des idées que je me fais et de la peur du regard des autres...).
Règle n°1 : pas avant le mariage. Règle n°2 : ne pas se marier
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Re: J'ai arrêté de me soigner
Bienvenue à toi
La civilisation ne consiste pas à multiplier les besoins mais à les réduire volontairement, délibérément. Cela seul amène le vrai bonheur.
Nous vivons dans une culture où le superflu est devenu si nécessaire que nous sommes condamnés à toujours vivre dans le manque!
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- Zimou
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Re: J'ai arrêté de me soigner
bienvenue! T’inquiète pour ton age, il y a des membres qui en sont proche et même de plus vieux
La définition de l'asexualité est "une personne qui ne ressent d'attirance sexuelle pour personne". Cependant, vous seul pouvez décider quel terme vous convient le mieux.
Re: J'ai arrêté de me soigner
Je n'aime que les gens bavards, donc ne t'inquiète pas. Au plus les gens s'expriment, au plus mon cerveau fait de connexions, donc au mieux je me régule. Et même quand ils se taisent, les gens sont largement plus bavards qu'ils ne l'imaginent, leurs yeux et leurs mains bougent suffisamment pour qu'on les entende distinctement
Je te souhaite de réussir à t'apaiser en tout cas, tu n'as rien à regretter, nous contrôlons tellement peu de choses que l'on passe quasiment toute notre vie à débarquer sans avoir vu que l'on avait commencé une nouvelle croisière (merci mamie <3).
"Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses. Ainsi la mort n’a rien de redoutable, autrement elle aurait paru telle à Socrate ; mais le jugement que la mort est redoutable, c’est là ce qui est redoutable. Ainsi donc quand nous sommes contrariés, troublés ou peinés, n’en accusons jamais d’autres que nous-même, c’est-à-dire nos propres jugements. Il est d’un ignorant de s’en prendre à d’autres de ses malheurs ; il est d’un homme qui commence à s’instruire de s’en prendre à lui-même ; il est d’un homme complètement instruit de ne s’en prendre ni à un autre ni à lui-même." => ce bon Epictète (https://fr.wikisource.org/wiki/Manuel_d ... d._Thurot))
Plus besoin de "médocs" et de te fustiger maintenant
Sois la bienvenue
Je te souhaite de réussir à t'apaiser en tout cas, tu n'as rien à regretter, nous contrôlons tellement peu de choses que l'on passe quasiment toute notre vie à débarquer sans avoir vu que l'on avait commencé une nouvelle croisière (merci mamie <3).
"Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses. Ainsi la mort n’a rien de redoutable, autrement elle aurait paru telle à Socrate ; mais le jugement que la mort est redoutable, c’est là ce qui est redoutable. Ainsi donc quand nous sommes contrariés, troublés ou peinés, n’en accusons jamais d’autres que nous-même, c’est-à-dire nos propres jugements. Il est d’un ignorant de s’en prendre à d’autres de ses malheurs ; il est d’un homme qui commence à s’instruire de s’en prendre à lui-même ; il est d’un homme complètement instruit de ne s’en prendre ni à un autre ni à lui-même." => ce bon Epictète (https://fr.wikisource.org/wiki/Manuel_d ... d._Thurot))
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- Lilly
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Re: J'ai arrêté de me soigner
Jamais le premier soir... les suivants non plus d'ailleurs!
À ce niveau-là, c’est plus de la gastronomie, c’est de l’érotisme !
Karadoc
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- chidori
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Re: J'ai arrêté de me soigner
Merci pour votre accueil et pour ce merveilleux gâteau coloré ! Et comme il est bien gros, je vais aller jusqu'à le partager avec vous (ce que je ne fais pas toujours car je suis une goinfre^^).
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Re: J'ai arrêté de me soigner
je voudrais voir ca tienschidori a écrit :Merci pour votre accueil et pour ce merveilleux gâteau coloré ! Et comme il est bien gros, je vais aller jusqu'à le partager avec vous (ce que je ne fais pas toujours car je suis une goinfre^^).
- Muriel Evelyne
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Re: J'ai arrêté de me soigner
Bienvenue, Chidori
"La différence entre ce qui est impossible et ce qui est possible est la mesure de la volonté de l'homme."
" - Salut ! On échange nos numéros ?
- Non, j'aime bien le mien, merci. "
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