Si vous avez 10 minutes, je vais vous emprunter un peu de votre temps pour parler de mon sujet favori : moi !

Attention, PG13 !
Je suis tombée sur ce forum quasiment par hasard. Je lisais un article dans le wikipedia et j'ai trouvé l'article asexualité... En le lisant, je me suis reconnue quasiment tout du long. Je m'étais, comme tout le monde, je pense, posé tout un tas de questions sur ma sexualité à différentes étapes de ma vie "amoureuse" (ou présumée telle) mais le terme "asexuel" ne m'avait encore jamais effleurée et d'ailleurs je ne pense pas l'avoir jamais entendu.
Je n'ai jamais été particulièrement attirée par le sexe. Je pense que grosso-modo, je ne ressens pas le désir : juste le besoin. Et encore, très rarement. J'ai eu mon premier petit ami à 18 ans, et le pauvre en a vraiment bavé avec moi qui ne voulais pas passer à l'acte. Rien que pour qu'on s'embrasse il a du attendre plusieurs semaines, et je ne vous parle même pas du reste... certes quand on a commencé à être ensemble depuis un moment, on ses fait quelques caresses simples mais plus que par envie, je voulais surtout lui faire plaisir puisque je savais que je n'allais pas lui céder sur le "vif du sujet". J'avais tout un tas de bonnes raisons pour ça, pas mal de peur aussi et puis pas trop l'envie de prendre un certain nombre de risques... A l'époque je m'étais juste dit que je n'étais pas prête. Quand nous nous sommes séparés au bout de presqu'un an, il ne s'était toujours rien passé. J'ai ensuite eu un autre copain un peu plus tard, ça n'a duré que 6 mois mais cette fois-là les choses se sont faites très rapidement, quoique je n'en aie pas gardé un souvenir brillant ; je le faisais, une fois de plus, plus pour sacrifier à une sorte d'obligation vis-à-vis de lui qu'autre chose, et comme nous habitions loin, il n'y avait pas vraiment de frein à nos retrouvailles... mais quand ensuite j'ai été célibataire pendant deux ans, rien, strictement rien. Et ça ne me manquait pas. Mes proches à qui j'en parlais étaient sidérés. Ils pensaient que ce n'était pas sain. Pourtant ça ne me manquait pas du tout, je ne ressentais même pas de frustration ou quoi que ce soit de ce genre. Et à vrai dire il a fallu attendre que j'aie un copain sur le coup de mes 21 ans pour que je repense aux histoires de sexe ; la première fois que je me suis masturbée date de là, plus par curiosité qu'autre chose et puis aussi parce que je voulais être plus à l'iase avec mon corps pour cette relation (échec cuisant d'ailleurs, c'était la soirée la plus mal employée de toute ma vie

Plus tard je me suis installée pour vivre avec ce copain, lequel avait de gros besoins sexuels : tout le contraire de moi qui peux fort bien m'en passer voire même éviter soigneusement d'avoir à y passer ; il se masturbait plusieurs fois par jour, rapport sexuel quasiment tous les jours... j'ai jamais autant observé le plafond de l'appart où je vivais que pendant cette époque. Le fait d'être avec un véritable addict n'a sans doute pas aidé non plus (et c'est miraculeux que notre relation ait tenu malgré cette opposition si extrême sur ce sujet) mais franchement, la performance sportive (l'impression de concourir pour un concours d'entrée au cirque de Pékin par exemple), la recherche de sexe pour le sexe, la quête obstinée d'un plaisir que je ne suis toujours pas certaine d'avoir jamais ressenti... Franchement je ne me suis jamais éclatée au lit, malgré tous ses efforts.
Et quand ensuite j'ai eu de nouveau une longue période de célibat (choisie) le sexe ne m'a toujours pas manqué. Il y a un peu plus d'une semaine, j'ai eu une opportunité. En un an et demi, c'est la première fois que je m'en suis saisie : la situation avait son charme plus que l'expérience en elle-même. Je ne désirais pas ce type, je ne le trouvais même pas séduisant, il n'est pas mon genre, mais il était adorable et complètement disponible et j'avoue que j'ai décidé de m'amuser un peu. Et pour la première fois, c'était drôlement sympa. Je n'ai pas eu d'orgasme, je n'ai pas eu de plaisir, mais il y avait un côté sans prise de tête et sans obligation qui m'a plu (ça et le fait qu'étant puceau, il n'a jamais eu d'initiative déplaisante que j'aie du détourner, par timidité).
Bref jusqu'à un certain point, mais un certain point seulement comme vous le voyez, je me retrouve dans le portrait des asexuels. Je prends infiniment plus de plaisir à regarder quelque chose de sympa à la télé, me mettre une chanson que j'adore et prendre un plaisir fou à me laisser charmer les oreilles, ou lire un excellent bouquin, qu'à me retrouver au lit où, dans le fond, les choses me semblent toujours superflue, même si parfois j'ai conscience que mon corps le réclame contre moi.
Suis-je frigide ? Je me suis demandé. J'ai eu une enfance très difficile où échanger quelque marque d'affectivité que ce soit n'était jamais naturelle, je n'avais des contacts avec mes proches que par la haine, la violence, etc... donc pendant plusieurs années j'ai mis ça sur le compte de mon enfance. Je ne me suis masturbée que deux fois dans toute ma vie, et je n'ai pas envie que ça change, ça n'a aucun intérêt. Idem pour le sexe où en fait, ce sont plus les jeux annexes qui sont intéressants que le "coeur du problème". Alors suis-je assexuelle ? Je ne suis pas certaine...
Et puis après tout, j'en suis à un tel point de ma réflexion, que je me dis : vu l'intérêt que je porte à ma sexualité, ai-je réellement besoin de savoir quelle est mon identité sexuelle ? Dans le fond ?
Je m'en remets à des "connaisseurs"... merci de votre patience, et de vos conseils !