
Je n'ai pas encore eu l'occasion de me présenter, je suis une jeune femme de 24 ans qui vit en Suisse.
J'ignorais jusqu'à présent que j'étais A.
Depuis très longtemps je me sentais en décalage par rapport aux autres. Je ne comprenais pas pourquoi le sexe occupait une place si importante dans leurs pensées. J'avais parfois l'impression d'être entourée de pervers! On me collait souvent l'étiquette de la fille sage ou immature, car je trouvais que c'était une perte de temps de sortir avec quelqu'un pour perdre ma virginité. Je me sentais ni supérieure ni inférieure, juste particulière.
Mon manque de motivation pour le sexe était une énigme. Ce n'était pas quelque chose d'habituel. J'étais la seule à ma connaissance qui s'en fichait totalement. Ma différence est devenue plus problématique lorsque je vivais mes premières histoires d'amour. J'avais une réaction de rejet quand un homme commençais à me toucher même si j'en était follement amoureuse. Les rares fois où j'ai osé exprimé mon ressenti par rapport à ça, on me jugeait avant d'avoir pu terminer ma phrase.

Bien que j'adorais les câlins, je les évitais de peur que ça aille "trop loin"! Généralement c'était moi qui mettait un terme à la relation, car je me sentais mise sous pression par les attentes de l'autre. Je souffrais un peu plus à chaque séparation, me demandant ce qui n'allais pas chez moi. A l'époque je me disais, comme beaucoup, que l'amour et le sexe étaient indissociables. Pourquoi recherchais-je alors l'amour sans le sexe? C'est ce que je pensais au fond de moi sans oser me l'avouer. J'avais déjà tenté l'expérience pour satisfaire ma curiosité...et pour faire comme les autres! Le partenaire n'y pouvais rien. C'était l'acte en lui-même que je trouvais inintéressant. Peut-être étais-je tout simplement une lesbienne refoulée? J'ai envisagé cette possibilité et me suis dis que non, je n'avais pas envie de faire l'amour à une femme ni même de faire ma vie avec une.
Mon histoire aurait certainement été différente si j'avais pu mettre un nom sur ce que je ressentais...ou pas

C'était un soir de juillet en tapant quelques mots clés sur google que j'ai eu le déclic. Lorsque je suis tombée sur Aven ça m'a fait un sacré choc! J'ai eu l'impression d'avoir un miroir en face de moi qui me décrivais. Je me suis aussi reconnue dans beaucoup de vos témoignages! Cette nuit-là j'ai beaucoup réfléchis et j'ai constaté que beaucoup d'épisodes de ma vie et ma façon de voir les choses me paraissent plus claires sous cet angle là. J'étais émue et soulagée à la fois d'apprendre que je n'étais pas la seule à ne pas ressentir d'attirance sexuelle!